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Chapitre 4

- Rossy, je m'appelle Rossy Monsieur Dietrich et c'est aussi un plaisir de vous saluer, veuillez excuser mon impolitesse à cause de la précipitation et de l'empressement.

Il se contenta de sourire amusé par la solennité avec laquelle la jeune novice s'exprimait mais il cacha un peu son sourire en se raclant la gorge pour ne pas la gêner ou lui faire croire qu'il se moquait d'elle.

- Dis-moi Dietrich s'il te plaît, je ne suis pas si vieux que ça après tout. Je suis juste vieille et Monsieur Dietrich ressemble un peu plus à mon père," et alors ces fossettes bénies qui lui allaient si bien sont réapparues.

-D'accord, Dietrich, je veux bien, mais je dois vraiment y aller. Ils doivent s'inquiéter pour moi, ils vont penser qu'il m'est arrivé quelque chose, Dieu m'en préserve.

- Ne t'inquiète pas, je t'emmènerai plus vite, où vas-tu, c'est loin ? -

- Pas vraiment mais c'est un peu inconfortable d'ici alors ça prendra plus de temps. Et puis, je ne pourrais pas être accompagnée par un homme.... -

-C'est vrai, j'ai oublié, ma sœur, je suis désolée, je ne veux pas te causer d'ennuis... -Je ne veux pas te causer d'ennuis.

La jeune fille était entre le marteau et l'enclume. Elle était en retard et il lui faudrait encore plus de temps pour arriver à destination, qu'elle marche ou même qu'elle court. L'aide du jeune inconnu était l'option la plus utile, mais voyager avec un inconnu était très risqué, même s'il n'avait pas du tout l'air menaçant. Mais que se passerait-il si les autres la voyaient arriver avec un homme, avoir de sérieux ennuis serait trop peu pour ce qui l'attendait... en pensant qu'elle serait sûrement punie, elle se souvint du père Léonard et des événements des derniers jours qu'elle avait réussi à oublier un moment en partant et rien qu'en se souvenant de son corps, elle sentit des frissons lui parcourir l'échine et trembla.....

- Ma sœur ? Tu vas bien ? Sœur Rossy ? - Dietrich l'appelle en passant sa main devant son visage, il passe d'un regard amusé à un regard inquiet....

- Eh ? Oui, je suis désolé. Je vais bien, si tu peux toujours venir avec moi, je suis perdue et au moins j'arriverai plus vite, seulement ne te vexe pas mais je ne peux pas être vue avec un homme. Il nous est interdit d'avoir des contacts avec l'extérieur du couvent et encore plus si ce sont des hommes. J'espère que vous m'excuserez encore - murmure-je en baissant la tête.

- Ne t'inquiète pas ma sœur, je comprends. D'ailleurs c'est moi qui t'ai proposé de t'emmener, ce n'est pas un problème pour moi, donne-moi juste un moment et je dirai au préposé de me couvrir, je prendrai mes clés et nous partirons. D'accord ?

Elle allait lui répondre mais il s'était déjà avancé un peu plus loin dans la boutique alors elle s'est contentée de soupirer.

Le chemin jusqu'au marché fut court grâce à son aide, en quelques minutes elle voyait déjà le marché du village alors elle lui demanda de bien vouloir la laisser là pour éviter d'être vue par les autres religieuses.

- Merci beaucoup pour tout Dietrich, tu m'as sauvé la vie, dit-elle en souriant. - À plus tard, que Dieu te bénisse et te garde -.

- Ne t'inquiète pas, ce n'est rien ma sœur, je te souhaite le meilleur," elle acquiesça et partit à un rythme très rapide, presque en courant en fait, alors il sourit à nouveau en la regardant s'éloigner par le chemin de traverse d'une tente avec des épices et des tissus.

...

- Rossy... quel joli prénom... mais il ne rend pas justice à la beauté de sa propriétaire. Dommage qu'elle soit religieuse... - Elle soupira et commença son SUV pour retourner à sa boutique... celle qu'elle avait créée avec sa grand-mère quelques années auparavant et qu'elle adorait aujourd'hui car c'était l'un des souvenirs les plus précieux qu'elle avait d'elle... en fait, Dietrich adorait cet endroit et cela se voyait dans chacune de ses créations uniques et magnifiques...

- Lorsque Rossy arriva avec les autres, elle remarqua qu'il se passait quelque chose, car les sœurs au lieu de la gronder pour son retard et sa perte de temps qui aurait pour conséquence de les faire marcher une bonne partie de l'après-midi sur ces routes, ne le firent pas, mais contrairement à ce à quoi elle s'attendait les sœurs la regardèrent avec inquiétude en lui attrapant le bras avant de lui demander d'un ton nerveux si elle avait vu passer Sœur Marie.

- Mais ma sœur, rappelez-vous que je vais toujours seule chercher ma glace chaque fois que nous venons en ville. Je n'ai pas vu Sœur Marie, est-ce qu'ils l'ont envoyée me chercher alors qu'elle n'est pas arrivée ? - La jeune fille commença à s'inquiéter en voyant les visages des religieuses plus âgées, et si Marie s'était perdue dans ces rues sans qu'elles sachent qu'elles sont allées la chercher après son retard ? La nuit n'allait pas tarder à tomber et elles devraient être sur le chemin du retour au couvent.

- Nous achetions des provisions près de l'étalage de fleurs et elle était à côté de nous en train de regarder des tulipes, très amusée, puis nous nous sommes retournées et elle n'était plus là, nous l'avons cherchée dans tout le marché et les rues voisines et nous ne l'avons pas trouvée, Mère de Dieu, s'il vous plaît, faites en sorte que Sœur Marie se porte bien ! - Sœur Raquel était très inquiète, après tout la jeune fille était nouvelle au couvent et était sous sa responsabilité.

- Accompagnez Sœur Katerina et retournez au couvent. Explique ce qui s'est passé à la mère supérieure, dis-lui que je suis restée au cas où Sœur Marie reviendrait et continue à la chercher dans les environs, j'essaierai de revenir avant la tombée de la nuit mais s'il est trop tard, je chercherai une auberge à proximité pour passer la nuit, ce n'est pas la bonne chose à faire mais c'est plus sûr que d'être dehors la nuit avec tous les dangers qu'il y a dehors. - La nonne n'avait pas l'air très confiante, mais son devoir passait avant tout et elle ne pouvait pas vaciller dans les situations dans lesquelles elle pensait que Dieu l'avait placée pour fortifier son esprit, et elle était convaincue que c'était aussi l'une d'entre elles.

Deux heures s'étaient écoulées depuis que les religieuses avaient quitté le couvent et on ne savait rien de l'endroit où se trouvait la jeune fille, et la religieuse commençait à avoir peur, pensant que quelque chose de grave lui était arrivé, car la jeune fille n'avait pas l'habitude d'être désobéissante et encore moins l'habitude de disparaître sans prévenir.

Elle marchait dans la rue principale, près du magasin de meubles où Rossy aimait s'arrêter pour admirer la vitrine, l'air fatigué et inquiet. Lorsqu'un certain jeune homme, qui quelques heures plus tôt discutait avec la jeune novice qu'elle avait vue plusieurs fois devant sa boutique, arriva juste au moment où la religieuse, plongée dans ses pensées, essayait de traverser la rue et faillit l'écraser si elle n'avait pas eu de bons réflexes. La pauvre femme a reçu le choc de sa vie et a porté par réflexe sa main à sa poitrine. Le garçon est rapidement sorti de la voiture et est allé voir si la femme avait été blessée.

- Est-ce qu'elle va bien ? Sans vouloir te manquer de respect, tu devrais faire plus attention, Mère..... - Elle le regarde et avant de répondre à ses autres questions plus pressantes, elle s'empresse de préciser qu'elle n'est pas "Mère" mais l'une des religieuses dont elle a la charge et l'une des surveillantes.

- Excusez-moi jeune homme, je vais bien, ne vous inquiétez pas, ce n'était qu'une frayeur, j'ai été un peu distraite, encore une fois désolée.

Aussitôt Dietrich l'aida à se relever et bientôt elle fut sur pied pour continuer ses recherches, à ce rythme elle allait devoir chercher un endroit où passer la nuit car elle n'allait pas pouvoir rentrer avant la tombée de la nuit sur ces routes et en plus elle n'avait aucun moyen de partir car les autres étaient partis avec le véhicule du couvent, son âne comme ils l'appelaient.

- Excusez-moi ma sœur, mais êtes-vous sûre que vous allez bien ? Tu sembles absente... Comme si tu étais inquiète. Est-ce que tout va bien ? - Aussitôt, le garçon se souvint de la novice à qui il avait parlé dans l'après-midi, de son inquiétude de voir que cela avait pris tant de temps, et de l'idée que cette religieuse était peut-être partie à sa recherche. Il se dit que c'était peut-être pour cela qu'elle était si inquiète. Peut-être n'avait-elle pas encore rejoint les autres au marché.

Ma sœur", dit la femme en entendant la voix du garçon. Elle se calma un peu en voyant que c'était lui... l'esprit de la nonne était en plein chaos à ce moment-là....

- En fait, oui, je vais bien, mais je suis très inquiète, jeune homme. Nous sommes venus acheter quelques affaires et quelques boucles d'oreilles au couvent et je ne sais pas comment c'est arrivé mais nous faisions des courses au marché et soudain une des novices a disparu. Je l'ai cherchée partout et je n'ai pas pu la trouver et les gens à qui j'ai demandé disent qu'ils ont seulement vu passer une jeune novice, mais très tôt le matin. Ce n'était donc pas elle car elle était avec nous l'après-midi quand la cloche de l'église a sonné et elle regardait les fleurs à côté de nous. - Dietrich pensait être arrivé à la bonne conclusion mais quelque chose ne collait pas... quand il a croisé Rossy et qu'il est allé avec elle, c'était presque l'après-midi et la religieuse a dit avoir vu l'autre jeune femme au moment où Rossy n'était pas encore revenue avec les autres... donc... une autre novice manquait à l'appel ?

-Comment s'appelle la jeune fille ?...pardon, la novice ?...la religieuse était perplexe face à sa question mais elle répondit tout de même......

-Marie, elle s'appelle Sœur Marie et c'est la plus jeune du couvent. Elle est arrivée il y a quelques mois et c'est la première fois qu'elle sort depuis, j'ai peur qu'elle se soit perdue dans ces rues ou qu'il lui soit arrivé quelque chose.

La religieuse était sur le point de fondre en larmes et le garçon ressentait une énorme détresse face à l'insolite de la situation. Comment diable consoler une religieuse ? C'était la deuxième fois qu'il s'adressait à l'une d'entre elles et la vérité était qu'il ne savait même pas quoi dire pour la rassurer, si ce n'est de lui dire que tout irait bien et que la fille se montrerait sûrement.

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