03
Il est 20h déjà et toujours pas d'Isam alors que j'ai faim moi. Au moment où je l'appelle ça sonne à la porte. Enfin! Je vais ouvrir et je me jette sur le sac sans regarder Isam.
-Isam: bah de rien !
-moi: je vais pas dire merci alors que t'as mis trop de temps. J'ai faim moi.
On va se poser sur le canapé au salon, Isam il va dans la chambre pour dire bonjour à ma sœur et moi J'entame mon grec. Quand il revient, il se pose à côté de moi sur le canapé et me fixe.
–Moi : pourquoi tu me regardes comme ça ?
–Isam : faut que je te dise un truc mais j'ai peur de ta réaction
–Moi : si tu commences comme ça c'est sûr que tu sais d'avance que je vais mal réagir.
-Isam: bah non c'est ça le truc c'est que je c'est absolument pas comment tu vas le prendre
-Moi : vas y je t'écoute
–Isam : j'ai rencontré une fille
–Moi : mais t'es sérieux là tout ça pour ça ? tu rencontres des filles tous les jours
-Isam: mais non là c'est pas pareil, c'est une vraie femme avec qui je veux du sérieux, stop les connerie, je veux la présenter à ma mère mais d'abord je veux que tu la vois et que tu me dit ce que t'en pense
-moi: euh je m'attendais pas à ça. Tu la connais depuis quand ?
-Isam : je l'ai rencontré ça fait un mois mais y'a jamais rien de plus entre nous parce que elle a pas voulu en fait, elle m'a fait galérer et finalement je lui ai proposé de faire les choses bien
-moi: comment ça faire les choses bien ?
-Isam: je vais la demander en mariage
À cet instant-là, je sais pas ce qui se passait à l'intérieur de moi, mais j'arrivais plus à respirer, j'étouffait. Une fois, j'ai entendu Isam dire que le véritable amour entre un homme une femme, c'était la complicité, l'amitié. Là, j'ai su ! c'était comme un électrochoc, sa phrase devenait vraie. Il était là devant moi, et en même temps tellement inaccessible. Il en aimait une autre et moi je l'aimais.
Je sais c'est bizarre, je me suis sans cesse répéter qu'entre nous c'était rien de plus que de l'amitié une amitié forte certes, mais de l'amitié et rien de plus. Je n'avais jamais été jalouse de ses copines avant et Dieu seul sait combien il en a eu. J'avais un idéal d'homme et ce n'était pas Isam. Je ne suis jamais sorti avec un garçon, car j'attendais tout simplement mon âme sœur. On dit que Dieu a écrit plusieurs milliers d'années à l'avance qui sera notre âme sœur. Moi, je pense avoir perdu le miens ce soir.
Je ne suis pas quelqu'un qui arrive à faire semblant. Ce soir j'étais triste, j'étais détruite et Isam ne tarda pas à le remarquer.
-Isam: qu'est-ce qui t'arrive ?
Comment lui dire que je viens de me rendre compte que je l'aime ? Je le regarde, il a l'air si heureux, si excité.
-moi: non rien je suis juste surprise
-Isam: je te connais y'a quelque chose qui va pas, dit moi
-moi: je t'en veux sincèrement ! Comment tu peux me faire ça ?
-Isam : Comment je peux te faire quoi ? Qu'est-ce qui t'arrive ?
-moi : ça fait un mois que t'es amoureux et tu m'a rien dit
Eh bien oui, j'ai pas eu le courage d'être égoïste et lui gâcher son bonheur.
-isam : tu m'as fait peur, je pensais que tu voulais pas que je me mari
-moi : sa me dérange pas si elle prend pas ma place...
-isam : jamais ! Tu seras toujours ma petite princesse.
Devant lui, je sais pas comment j'ai pu me contenir. Il fallait qu'il parte, je supportait pas de le voir là, me sourire, me taquiner, je ne supportait plus de faire semblant.
-moi : bon Isam rentre chez toi
-Isam : pourquoi tu me mets dehors ?
-moi : parce que je vais regarder un film de Bollywood et tu va me faire chier donc casse toi !
-Isam : allez salut avec tes films de pakpak là, je sais même pas comment tu peux aimer sa
-moi : c'est des films indous déjà, et je sais que t'aime pas parce que quand on a regardé Devdas ta pleuré
-isam : mdr je vais te niquer, à quel heure j'ai pleuré moi ?!
-moi : je t'ai vu sale mito
-isam : c'est mieux que je rentre chez moi avant que je la cogne celle la
-moi : c'est mieux que tu te calme avant que je dise à ta futur femme que ue tu pleure devant les films indou, on va voir si elle va pas annuler le mariage
-isam : parle t'es morte !
-moi : allez kiss, rentre bien et passe le bonjour à ta mère
Il est parti. Je suis devant la porte d'entrée, je lâche une larme, quand j'entends ma sœur et ses copines. Faut que je me reprenne pour pas craquer devant elles.
-alia : Ayssa, je peux dormir chez chiara ce soir ?
-moi : ok
Sa tombe bien, faut que je sois seule. 10 min plus tard, les filles sont parties. Je vais dans ma chambre, sur mon lit, sous ma couette. Je pleure, je pleure de douleur, je pleure d'incompréhension. Comment c'est possible ? Comment puis-je l'aimer à ce point ? De cette façon ? Si subitement ? Ce chagrin m'étouffe, il m'étreint la poitrine. Mes espoirs s'envolent même si je ne savais pas que j'aimais Isam à ce point, maintenant, je sais que je ne pourrais plus aimer, j'ai trop mal pour que ce ne soit qu'une illusion. C'est réel, je ne m'y attendais pas. Je suis soudainement lassée de cette vie, lassée de mon âme, lassée des jours à venir, lassée de ma respiration.
Moi Ayssa, qui aurait cru que je haïrais la vie à cause d'un homme, moi Ayssa, cette fille qui ne comprenais pas ceux qui pleurait par amour, ce qui ce sacrifiait par amour, ce qui rêvait de la mort par amour. Moi Ayssa, je suis aujourd'hui cette personne. Toi qui me lit, j'espère que jamais tu n'auras à faire face à une douleur comme celle-là. C'est peut-être exagéré à t'es yeux, mais ne sous-estime pas ce sentiment qu'est l'amour, ne la n'néglige pas, ne la rate pas. C'est l'erreur que j'ai commise.
Je cherche quelque chose qui pourra me soulager, une personne à qui parler qui pourra me réconforter. C'est le néant. Malgré que je sois bien entouré, je me rends compte que je suis vide, il me manque quelque chose, mais quoi ? Soudain, je m'assoie au bord de mon lit un moment, puis me dirige vers la salle de bain. Je m'appuie sur le lavabo. Je suis née musulmane, mais puis-je avoir la prétention de dire que je le suis ? J'ai abandonné la prière, je néglige mon créateur. Tant de fois j'ai entendu dire que Allah éprouve ceux qu'il aime ? Est-ce une épreuve d'Allah ? Me rappelle-t-il sur le droit chemin ? Me dit-il qu'il est là pour moi ? Le seul vers qui je peux me retourner et trouver la paix ? N'est-il pas temps de m'en remettre au tout-puissant ?
J'effectue mes ablutions avec douceur et lenteur. Je vais dans la chambre de ma mère, enfile son habit de prière et prend son tapis. Je retourne dans ma chambre. Je commence à prier. Je prie encore et encore, je demande à Allah de m'enlever cette douleur dans mon cœur, de remplacer cet amour par quelque chose de meilleur. Au fur et à mesure que je priais, je sentais quelque chose changer en moi subhanaAllah. Je commençais à avoir honte, honte de ne pas avoir réussi à me montrer à la hauteur de mon créateur. Et si j'étais morte, comment, aurais-je pu rattraper tout ça ? Allah me laissait une chance, il me tendait la main pour que je m'accroche à lui, il me gratifie de ce malheur pour m'éprouver. Il avait répondu à mes invocations, j'avais toujours les mêmes sentiments pour Isam, mais ces sentiments étaient enveloppés par quelque chose d'encore plus fort, quelque chose qui me ferai avancer : la foi. Ma tristesse s'est dissipée, l'obscurité à disparu, je voyais la lumière. Cette nuit-là je suis réellement devenu musulmane, cette nuit-là j'ai embrassé l'islam. Des sentiments et des émotions que je n'avais jamais connus, aussi fort que ça, en une nuit, une nuit qui me marquera à jamais.
Maintenant, demande-toi si Allah est satisfait de toi, si tu venais à mourir, aurait tu ne serais-ce que 0,001 % de regrets ? Nous sommes sur terre seulement pour adorer Allah et nous serons rétribuer selon cette mission. Es-tu sur la bonne voie ? Oh toi ma sœur, oh toi mon frère, courrez vers Allah, c'est la seule chose de vraie. Louange à Allah, Seigneur des univers.