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UNE VIE DOULEUREUSE (Tome 2)
Résumé
Si on me demandait qui je suis, je dirais que je ne suis rien de plus qu'une fille d'Adam et d'Eve, une créature du Tout-puissant parmi tant d'autres, une chose insignifiante dans cet immense univers. Si on me demandait de me décrire, je dirais que je suis une jeune femme noire, musulmane et voilée. Si on me demandait comment la société me perçoit, je dirais que je suis probablement vu comme une imbécile qui gâche sa jeunesse sous ce voile noir, une femme en noir qui effraie les ignorants, une bombe à retardement issue d'un islam inconnu. Mais qui suis-je ? Que suis-je ? Puis-je me contenter de quelques phrases, de quelques mots et de quelques adjectifs pour me décrire ? J'en doute. Je vous demanderais donc d'être attentif. Aujourd'hui, j'écris, j'écris car je n'aime pas les regards qu'on me porte, je n'aime pas les paroles qu'on a à mon égard. Cette attitude, cette tension que j'ai lu mainte fois dans les livres scolaires, les livres historiques, les biographies. Cette atmosphère qui me rappel un passé que je n'ai pas vécu, mais qui me tire les larmes du cœur. Cette haine, qui provient de l'ouest et de l'est, aussi bien de l'orient que de l'occident. Je m'appelle Ayssa, mon destin s'accompli alors que je n'ai que 17 ans. J'habite en banlieue parisienne avec ma mère et ma petite sœur Alia, de 3 ans ma cadette. Ma mère est malienne et mon père est malien mauritanien. Mes parents ont divorcé quand j'avais 15 ans. Nous avons grandi dans une cité, et on s'y est construit. Petite fille timide, intelligente et dégourdie, j'ai été élevé par une mère jeune et plutôt stricte, mais qui s'est battue pour qu'on ne manque de rien, une maman en or, conjointement à un père présent mais effacé. J'ai rapidement su m'affranchir assez tôt pour soulager ma mère de ses charges, je voulais lui apporter un peu de douceur dans un mariage malheureux. Maman m'a octroyée une éducation basée sur des valeurs solides, pures, tel que le respect, la tolérance, la ténacité, l'intégrité et la foi. Ah, cette foi, précieuse chose que j'aurais à préserver tout au long de ma vie, cette chose qui fait qu'on me pointe du doigt trop souvent, mais c'est malgré tout une des meilleurs choses de ma vie et j'en remercie Dieu. Je suis musulmane, croyante et pratiquante. Une pratiquante dans une société d'intolérants. Cette croyance est ancrée en moi à jamais je l'espère. C'est elle qui me fais avancer, sans crainte de la mort, car oui, « tout âme gouteras à la mort », et aucun de nous n'y échapperas. Toi qui me lis, ne pense-tu pas à cet instant, ce moment où tu rejoindras ceux partis avant toi, ou ce moment où tu perdras un être aimé. Toi qui rêve de cette jouissance absolue, pourquoi l'échangerait tu contre des jouissances éphémères, moyennant l'argument de profiter de la vie. De quelle vie parle-t-on ? Ne pense-tu pas que la seule vraie vie est celle après la mort et que la vie d'ici-bas n'est qu'un songe ? Voilà les raisons qui font que je m'accroche à l'islam. Cette religion est pour moi la seule vérité plausible, apte à d'épaissir les secrets de notre existence. Je pense ne rien perdre en ayant cette conception de la vie, et en vivant selon les principes de l'islam. Pour autant, je n'accable pas les personnes qui n'ont pas la même vision que moi. Chacun suit le chemin qui lui est destinée, et j'aimerais vous faire découvrir le destin qui est mien. A 17 ans, je n'étais pas la femme d'aujourd'hui, j'étais une jeune fille, parmi celles qui profitaient de la vie, j'aimais m'amuser, et je m'amuse toujours d'ailleurs. Entre l'école, la cité, la famille et les amies, j'ai pu trouver un équilibre. J'ai tout fait pour rester bonne élève, pour que ma mère puisse traverser la cité et m'exhiber devant ses copines avec fierté, ça me faisait sourire quoique des fois, ça m'incommodait. Avec mes copines, c'était l'amour fou, on était une petite bande, toute différentes, chacune sa personnalité et c'est sa qui faisait notre force. Bien que j'aie grandit dans une cité « à risque », j'ai réussi pendant très longtemps à éviter les problèmes. Face à ce climat où règne la violence, la drogue, le sexe, la peur, le silence, le tabou, j'ai su prendre mes distances, me protéger contre le danger. Je voyais ce qui se passait autour de moi, mais j'appréhendais tout ça de manière abstraite ; ça ne me regardait pas, c'était un milieu étranger pour moi auquel je ne voulais pas appartenir, donc je l'ignorais simplement. Loin de moi l'idée de fréquenter des « voyous » pour frimer. C'était du moins ce que je voulais, jusqu'à ce que je me rende compte que ce n'était pas ce que je voulais qui importait, mais plutôt ce que le destin me réservait. Ce destin qui m'a mis face à tout ce que j'ai toujours.
01
-moi : ta parlé à mon père ?
-bilel : ouai
-moi : et ?
-bilel : il a dit qu'il allait parler avec ta mère et rendez-vous chez toi ce week end
Putain, qu'est ce que je dois faire ? c'est du sérieux là. Toute façon je sais pas pourquoi j'hésite, c'est mon destin fin.
-moi : bah écoute c'est du sérieux là
-bilel : t'es pas contente ?
-moi : si, mais ta mère ?
-bilel : rien à foutre
- moi : dit pas ça. Toute façon on verra après.
Il me regarde et son visage il change, il a les yeux qui brillent, il me sourit avec son regard profond.
-moi : qu'est ce qui ya ?
-bilel : quoi ?
-moi : pourquoi tu me regarde comme sa ?
-bilel : j'ai pas le droit de regarder ma femme ?
il ma pris et il ma fait un gros calin. Il sent trop bon, mais son odeurs elle est différente de celle d'isam. Isam il met du musk, son musk il est doux et fort à la fois, j'aime trop. Pourquoi je pense à lui là ? stop, sa suffit, il a sa famille maintenant. Mais c'est pas grave, il a le droit à 2 femmes. Waaaaah je deviens folle là de penser comme ça. La voix de Bilel elle me fait revenir à la réalité. Sa voix elle était tellement forte, et moi j'étais tellement à fond dans mon truc que j'ai sursauté.
-bilel : ayssa faut qu'on s'explique là
-moi : sur quoi ?
-bilel : sur camélia
-moi : hummmm
-bilel : pourquoi tu ma pas pété un cable dessus, ta fait comme si y avais rien eu
-moi : crois pas que j'ai oublié ou que je suis conne, j'accepte pas tout mais ya des choses qui en valent pas la peine, et sa, ça en fait parti
-bilel : justement je suis obligé de te raconter avant qu'il y ai d'autres gens qui vienne te monter la tête
-moi : ah, donc en gros tout le monde est au courant sauf moi ? vas-y je t'écoute.
-bilel : camélia c'est mon ex
-moi : ton ex « employé » ou ton ex copine ?
-bilel : les 2
-moi : sérieux ??? (j'ai dit sa au hasard en plus). En gros elle a vendu pour toi ou elle s'est vendu pour toi ?
-bilel : les 2
-moi : elle est vraiment polyvalente celle là
-bilel : écoute, camélia j'ai commencé avec elle, elle travaillait déjà pour l'ancien boss et elle c'est elle qui ma pris sous son « aile ». elle travaillait avec les autres filles depuis pas longtemps, on va dire que j'étais son réconfort dans tous ce qu'elle vivait. On avait une relation passionnel elle et moi et quand je suis devenue boss, j'ai arrêté de la faire travailler avec les filles, elle s'occupait d'elles et leurs donnaient des conseils, mais elle était le plus souvent avec moi et mes hommes pour les voyages ou autres.
-moi : putain, je sais pas si je dois trouver ça beau genre « bad love story », dégoutant ou juste triste ?!
-bilel : sa veut dire quoi ?
-moi : sa veut dire que c'est juste pathétique !
Merdeeeee, je pensais pas que c'était comme ça, je croyais que cette meuf c'était juste une fille comme ça. Je suis jalouse là. C'est surement égoïste de ma part mais je veux pas de ça, en plus quand il parle d'elle il est à fond. Fait chier, sa arrive que à moi ses histoires, ya Rabbi, qu'est ce que je dois faire ?
Lui il était là, il parlait pas.
-moi : vas-y continue, t'es lancé là, t'étais amoureux d'elle ? t'es toujours amoureux d'elle ? pourquoi sa c'est fini ? pourquoi tu fornique encore avec elle alors que t'es censé te marier avec moi ? allez j'écoute.
-bilel : vas-y sa sert à rien, le reste t'a pas besoin de savoir
-moi : bilel j'ai dit raconte-moi maintenant, sinon yaura plus rien entre toi et moi !
-bilel : putin Ayssa...
-moi : PUTIN BILEL PARLE !!!!
-bilel : oui c'est sa,j'était amoureux d'elle, je voyais que part elle, je la fréquente encore parceque j'ai des besoins et je me vois pas aller voir n'importe qui, non je l'aime plus Ayssa, c'est toi la femme de ma vie, c'est toi que je choisis, pas elle
-moi : pourquoi tu me respecte pas ? Je suis qu'elle genre de merde ? tu l'invite au mariage de mon pote normale
-bilel : tu vois pas je suis entrain de me rabaisser pour toi et tu fait la meuf comme ça . Sa te va bien de dire ça, genre t'es véxer, regarde moi, toute ta vie t'es la avec ton « pote » à vous faire du rentre dedans, moi comme un pd je dis rien je prend sur moi et c'est toi qui me parle de respect.
Heuuu, genre il veut retourner la situation ?
-moi : on compare pas !
-bilel : c'est la même chose, si je t'aimerais pas à ce point je te mettrais juste une balle dans ta petite et à ce zemel de Isam pareil.
-moi : je t'en prit, fait toi plaisir. (j'ai fait une pause de 3 secondes). Ya une chose que je déteste plus que tout sur cette terre c'est les menaces, tu me menace pas, t'es personne, soit t'agit, soit tu la ferme !
Il m'a attrapé le visage en serrant foooooort limite il allait me l'arracher et il la relâché d'un coup.
-bilel : ya Allah, donne-moi la force de rester calme, je vais la tuer.
Et il est parti. Eh bah, sa promet. Ça veut dire que c'est annulé et qu'il va plus venir ? En tout cas, il est bien énervé.
Je reçois un msg de Bilel justement
« Sois prête »
J'ai rien répondu il me soule lui. Je rentre chez moi, ma mère elle m'appel direct dans sa chambre, elle m'a parlé de la demande de Bilel, ensuite on a prévu qu'on mon père et mes oncles ils viendront ici et tout. Tout ce que j'espère c'est qu'il y aura pas de tuerie. J'ai appelé ensuite mon père, et ils ont organisé pour dimanche. Je réalise pas encore je crois. En tout cas, j'envoie un msg collectif aux filles, je leurs dit que demain, on se retrouve tous chez isam et Inès, comme je suis jamais allé chez eux, sans leur dire pourquoi je veux les voir.
Le lendemain, j'ai la boule au ventre un peu avant de partir. J'attend Aicha et Wafa en bas de la tour. Quand elles sont arrivées, on est partit.
Arrivé devant la porte, je sonne. Ça fait bizarre quand même. C isam qui nous ouvre la porte. Il salut les autres, mais moi il me calcule pas.
C pas grave, je rentre quand même, ya presque tout le monde. Il manque juste mon invité surprise Bilel. Je lui ai envoyé un msg avant de sortir de chez moi pour qu'il me retrouve chez Inès.
Donc on rentre dans le salon, je vois Inès qui me saute dessus dès qu'elle me voit
-inès : connasse, tu ma boycotté
-moi : mdr non meme pas, je voulais juste vous laisser vous reposer en amoureux
-inès : pendant plus de 2 semaines ?
-moi : bah écoute, il m'est arrivé certaines choses...
-inès : qu'elles choses? raconte moi
-Ayanna: genre tu nous cache des trucs ?
-moi : non c'est pas ça... bon allez asseyez vous je vous raconte
-wafa : on t'écoute
Je commence à leur raconter pour la fac, elle sont contentes pour moi, et ensuite je leurs dit que y'a un autre truc, mais que faut attendre un peu. Inès elle était à la cuisine à essayer de préparer un couscous comme lui a appris la mère a Isam. Elle voulait que personne l'aide. Quand elle a fini, elle nous sert, on mange tous ensemble. Isam il m'a pas calculé même une seconde, il est resté tout le temps dans sa chambre au téléphone, même pour manger. D'un coup, ça sonne à la porte.
-inès : ISAM, VA OUVRIR
-moi : NON, attend j'y vais
Je cours à la porte. Je savais qui c'était, enfin. j'ouvre et c'est Bilel. Je lui fait un grand sourire de réconciliation.
-bilel : on fait la paix
-moi : mouais...
-inès : C QUI ?
On va dans le salon avec les autres
-wa : ah Bilel qu'est ce que tu fou ici ?
-Bilel : je suis venue voir ma femme
-aicha : tu force, elle est pas sorti de la cité hein
-moi : chut ! en fait les filles, c'est mon futurs mari officiellement à partir de Dimanche
-Ayanna: comment ça ?
-chris : jureeeeeeee ? aaaaaaaah trop bien !!
-wa : putain vous êtes chiantes, c'est moi qui devait me marier en première
-inès : bah félicitation Bilel et bonne chance avec cette sorcière
-Bilel : merci, t'a tout compris toi. Il est là ton mari ?
-inès : dans la chambre
Il est parti rejoindre isam dans la chambre. Moi je suis resté avec les filles, elles étaient hystériques. J'était heureuse à ce moment là, malgré la situation. Isam et Bilel ils sont sortis, Bilel avant de partir il ma fait un petit bisous sur la joue. Comment il fait trop genre celui là.
Avec les filles on parlaient et on a eu l'idée de partir en vacances tous ensemble, yen a qui pourront pas, mais c'est pas grave, on ira quand meme et comme moi je vais être fiancé, mes parents ils vont jamais dire non pour partir avec Bilel et mes copines. Je suis trop excité déjà.