Chapitre 3 Vous avez encore perdu

Lorsque Manon a vu l'apparence faible et impuissante de Blandine, elle s'est sentie extrêmement dégoûtée.

Elle l’a rejeté avec un regard froid :

— Ne me touche pas !

Manon n'a pas utilisé beaucoup de force, mais Blandine a soudainement trébuché et est tombée au sol avec un cri.

— Blandine !

Gilbert s'est avancé comme un éclair pour l'aider à se relever. Il a grogné de colère contre Manon :

— Manon ! Qu'est-ce que tu fais ?

— Je n'ai pas...

L'expression de Manon a changé alors qu'elle tentait de s'expliquer, mais Blandine l'a interrompu :

— Gilbert, ne blâme pas Manon. C'est de ma faute, je n’aurais pas dû être tombé amoureuse de toi. Elle m'a juste poussé, c’est normal, elle n’a pas tort même si elle veut me gronder, me gifler ou me donner des coups de pied.

À l’écouter, Manon s’est figée.

Elle a levé la tête pour rencontrer le regard déçus de Gilbert.

— Je ne m’attendais pas à ce que tu sois comme ça. C'est de ma faute, alors tu dois déverser ta colère sur moi ! Pourquoi as-tu fait du mal à Blandine ?

Manon voulait ouvrir la bouche pour lui expliquer, mais son explication s'étrangle soudain dans sa gorge, comme si c'était une épine qui la poignardait.

— Tu coirs que... c’est moi qui l'ai poussée ?

— Je l'ai vu de mes propres yeux. Tu crois que je peux me tromper ? J'ai toujours pensé que tu avais juste un cœur froid, mais que tu étais quand même gentil. Ce n'est qu'aujourd'hui que je réalise que tu es impitoyable et rancunier. Après toutes ces années, je peux enfin voir qui tu es vraiment !

Manon est restée immobile, incapable d'en croire ses oreilles.

Elle s'est retournée pour regarder Blandine et a vu un soupçon de malice et de fierté passer dans ses yeux.

Elle a senti un frisson couvrir son cœur.

Puis, elle a laissé échapper un léger ricanement. Son sourire était plein d'ironie.

— Gilbert Barthet, ce n'est qu'aujourd'hui que je réalise à quel point tu es stupide !

— Qu'est-ce que tu as dit ?

— Ce n'est rien. Vous n'êtes pas amoureux tous les deux ? D'accord ! Je vais rendre votre bonheur complet. Personne ne mangerait dans un bol qui a déjà été rempli de merde, même si vous l'avez lavé à fond, non ?

L'expression de Gilbert a changé. Il ne s'attendait pas à ce que cette femme élégante et bien élevée dise des mots vulgaires.

Son visage s'est assombri :

— Manon ! Tu ne vas pas trop loin !

Manon s'est moquée de lui, avec un sourire indifférent.

Elle a sorti un mouchoir et a essuyé sa main qui venait d'être touchée par Blandine. Enfin, elle a dit avec dédain, Ses yeux brillent d’une lueur glaciale :

— Eh bien ! Je n'ai pas de temps à perdre ici avec vous. À partir de maintenant, ne vous présentez pas devant moi ! Allez-vous-en ! Je vous souhaite à tous les deux le meilleur...a dit Manon avec dédain, Ses yeux brillent d’une lueur glaciale.

— Hah ! Vous êtes un couple de salauds ! J’espère que vous seriez ensemble longtemps !

Puis, elle a fait demi-tour et est partie sans leur donner la moindre chance de parler.

— Qu'est-ce que tu as dit ? Arrête-toi là... a hurlé Gilbert, fou de rage.

— Gilbert...

À ce moment-là, une main lui a soudainement attrapé le bras. Blandine, la main sur le ventre, visage pâle :

— Gilbert, j'ai mal au ventre.

L'expression de Gilbert a changé :

— Blandine, qu'est-ce qui ne va pas ?

— Je ne sais pas...

Des sangs ont coulé le long de sa jambe.

Les yeux de Gilbert se sont écarquillé.

— N'ayez pas peur, je vous emmène à l'hôpital tout de suite.

...

Gilbert a porté Blandine dans les bras pour monter dans la voiture.

Manon s'est assise dans sa voiture et a regardé leur voiture partir.

Au lieu de rentrer chez elle, elle s'est rendue à l'hôtel Zion.

Au premier étage de l'hôtel se trouvait un grand bar. La salle était remplie et jonchée de gens venus là pour dépenser leur argent et tuer leur temps.

Elle s'est appuyée contre le comptoir et a descendu verre après verre.

Elle n'était pas une personne qui aimait noyer son chagrin dans l'alcool, mais cette fois, il semblait que rien d'autre que l'alcool ne pouvait engourdir temporairement la douleur qu'elle ressentait intérieurement.

Elle pouvait faire semblant d'être indifférente devant Gilbert et Blandine.

Cependant, elle savait à quel point son cœur était brisé.

Leur relation de six ans est maintenant perdue à cause d'un seul mensonge. Alors qu'elle était déterminée à vieillir avec lui, il l’a trompée avec une autre femme.

A cette idée, Elle trouvait que tout était ridicule !

Manon a levé sa tasse et s'est versé un autre verre.

Elle avait toujours été une bonne buveuse, mais même elle était un peu ivre en ce moment.

Le téléphone dans son sac a soudainement vibré.

Elle a sorti son téléphone avec des yeux brumeux et a répondu à l'appel.

— Qui est-ce ?

— Manon, tu as encore perdu !

C'était Blandine.

Manon s’est relevé un sourire avec moquerie aux coins de ses lèvres.

— Tu m'as appelé juste pour me dire combien tu es fier ?

— Manon, tu sais que je suis enceinte ? a dit Blandine avec un air triomphant.

La mine de Manon s’est rembrunie.

Elle a regardé les gens sur la piste de danse et a dit d’un ton froid :

— Pourquoi tu me dis ça ? Je ne suis pas celle qui t'a baisée.

— C'était le bébé de Gilbert. Il vient de me dire qu'il va m'épouser immédiatement. Ça fait six ans que vous êtes avec lui, mais il ne t'a jamais fait l’amour avec toi auparavant. Bien sûr, on peut dire qu'il n'a qu'un amour platonique pour toi, mais pour parler franchement, c'est simplement parce que tu ne l'intéressais pas sexuellement et cela lui donnerait la nausée.

Les mains de Manon se sont serrées en poings.

— Tu sais ? Chaque fois qu’on est ensemble, on fait l’amour tous les jours. Il a dit qu'il ne s'était jamais senti aussi heureux avec quelqu'un qu'avec moi. Il a dit que tu es indifférent, aucune passion. D'autres femmes savent être douces pour servir les hommes, mais tu te comportes comme un homme ! Quelle est la différence entre être avec toi et être gay ? a ajouté Blandine.

Manon était furieuse, les poings serrés.

C'était comme si son cœur était déchiré, elle ressentait une douleur aiguë insupportable.

Après avoir pris une grande inspiration, elle a ricané :

— Blandine Darche, je croyais que vous étiez quelqu'un. C'est tout ce que vous vouliez dire ?

— Manon, tu peux me dire si tu es en colère. Je ne me moquerai pas de toi.

— Pourquoi serais-je en colère ? Après tout, c'est toi qui traites les déchets que j'ai jetés comme des trésors. Un chiffon que tu as utilisé pour t'essuyer le cul sentira toujours mauvais même s'il a été lavé. Ne seras-tu pas dégoûté quand tu t'essuieras le visage avec ?

— Toi !

— Ça suffit ! Je n'ai pas le temps de dire des bêtises avec toi. Je te préviens maintenant. N'essaie pas de me provoquer à nouveau. Tu ne peux pas te permettre les conséquences si tu m'énerves !

Puis, elle a raccroché.

La douleur aiguë se propage du coeur à tout son corps, la rend presque incapable de respirer.

Bien qu'elle fasse semblant d’être indifférent devant Blandine, elle se sentait affligé par ses mots.

Elle se souvient encore de ce que Gilbert a dit quand il lui faisait la cour.

Il a dit qu'il aimait à quel point elle était propre et claire. Il aimait sa froideur et son indifférence, qui ressemblaient à une fleur de montagne enneigée que l'on ne peut regarder que de loin et qui n'est pas souillée. Cela lui donnait envie de la protéger.

Le meilleur amour devrait être platonique. Détaché de l'amour spirituel de la chair, c'était le type d'amour le plus pur.

Cependant, la réalité est qu'il est allé derrière son dos pour coucher avec Blandine, et maintenant ils ont même un enfant.

Un grand sentiment d'ironie monta du fond de son cœur. Elle a levé les mains pour couvrir son visage alors que ses yeux commençaient à piquer.

À ce moment-là, quelqu'un lui a soudainement tapé sur l'épaule.

— Yo ! Tu n'es pas la fille aînée de la famille Darche ? Pourquoi es-tu ici seule à cette heure tardive ? Tu fais encore des livraisons ?

Manon s'est retournée et elle a vu plusieurs jeunes filles présentes, toutes habillées de manière provocante. En tête de file, la sœur de Gilbert Barthet, Karine Barthet.