Dans ma chambre
Je ne saurais décrire ce que je ressentais exactement à ce moment précis. Certains d'entre vous me juge sûrement déjà mais, Franck comblait le vide laissé par un père, à sa façon.
Et peut-être même sans le savoir.
Il me donnait aussi l'amour qu'un amant avait à offrir, dans ses bras je me sentais vivre pleinement mon existence.
Bien sûr, il n'était pas mon homme et je me voilais la face pour ne pas trop y penser, mais à ce moment là, je n'avais que lui.
Il me faisait avoir confiance en moi et ne m'approchait pas avec l'agressivité que les gens de mon âge utilisait.
Il avait les mots pour ma personnalité.
Je me sentais importante pour la première fois de ma vie.
Voir quelqu'un comme Franck poser son regard sur moi me donnait une des plus belles illusions du bonheur.
C'est ridicule pour certaines personnes de penser qu'il y'a des gens qui s'agrippent à des illusions comme moi, refusant la réalité mais, lorsque vous n'avez jamais connu le bonheur, ça change tout.
C'est peut-être difficile à comprendre, mais jetez vous dans les filets de l'amour au moment où vous êtes seules et vous comprendrez.
Des fois, il y'a tellement de poussières dans nos yeux dut à notre chute qu'on ne voit pas bien.
Mais on ne veut même plus voir.
Tant que le corps, ou une seule partie des trois matières qui nous composent trouvent le bonheur, on s'y tient. Et on se dit 'enfin'.
Pendant ce temps, monsieur Franck retirait de manière sauvage mes vêtements.
Sa sauvagerie restait quelque part douce.
Je ne saurais dire si à cet instant précis il cherchait un trésor perdu ou si il m'appréçiait vraiment, mais il me fixait comme si il y'avait quelque chose qui n'avait pas de prix en moi.
Et ça, ça le rendait fou.
Lui qui avait l'argent et tout le pouvoir dont un homme pouvait rêver, ça le rendait fou de savoir qu'il y'avait en moi quelque chose qu'il ne pouvait pas acheter avec son argent ni avec son pouvoir.
À peine son tee shirt retiré, je n'eu le temps que de déscendre sa braquette et il était déjà loin dans mes territoires.
Il s'était invité en moi avec une rapidité qui me fit tomber immédiatement sur le lit.
Son poids sur le mien.
Sa transpiration qui lavait ma peau.
Ses gémissements qui chantonnaient pour me bercer.
Je me sentais si bien.
Perdu entre les cries, les chants, les murmures, les grognements et les gémissements, il ne me donnait aucun repos, aucun répit.
Et à ce moment, je ne pensais à rien. Ni à ma mère, ni à mon père, ni à Linda, ni même à Léa.
Il me faisait sentir comme une femme.
Il voyait la beauté qu'aucun autre ne voyait en moi.
Enfin, personne d'autre apart ce pot de colle de Tom.
La tête posée sur ma poitrine nue depuis déjà une vingtaine de minutes, il me demandait 'Quelle heure est il?'
Je tournais ma tête pour voir sur mon téléphone '17h25!' Se rendant compte qu'il était resté à la maison beaucoup trop de temps.
'Il faut que je m'en aille.'
'Je sais.'
Puis il releva sa face et se levait pour se revêtir 'Veux tu que je te déposes?' Se rappelant que j'avais promis à ma mère de retourner vers elle.
Mais j'étais bien trop épuisée 'Non, je crois bien que je vais rester ici et attendre qu'elle rentre.'
Il me livrait un baiser sur le front 'Ok.' Et me laissait enfin être combler par son affection.
Puis, je le raccompagnais vers le bas, seulement couverte d'un drap.
Et je voyais sa silhouette s'en aller, le sourire aux lèvres. Et moi non plus je ne pouvais me détacher de ce sourire.
Hélas, ça n'avait duré que quelques secondes.
Car en effet, une fois de retour dans ma chambre, seule, mes pensées me rattrapaient.
Malgré les preuves de la guerre que je venais de mener sur mon lit, je n'arrivais plus à me contenter de mon plaisir.
Alors pour me remonter le moral, j'humais mes draps profondément.
Son odeur y était encore. Et c'était aussi la raison pour laquelle je devais faire ma lessive.
Alors je me dépêchais de mettre mes affaires dans la machine, pour ne pas que ma mère ait à sentir le parfum gris de monsieur Franck.
J'aimais Linda, c'était ma meilleure amie mais j'éprouvais une telle satisfaction.
J'avais enfin un bout de la vie qu'elle avait toujours eu.
Je veux dire, nous qui travaillions ardemment n'avions rien comme prix mais eux, ils avaient tout.
Je sais c'est stupide de penser de la sorte, mais je ne pouvais m'en empêcher.
Je me demandais pourquoi ma mère me cachait l'identité de mon père, pourquoi est ce que je n'avais pas le droit d'appeler quelqu'un papa.
Le fait de penser qu'un jour je mourais sans prononcer ce mot me déchirait.
Et monsieur Franck était comme un pansement.
C'était un bouquet qui était composé de différentes fleurs.
La fleur de l'amour, la fleur de l'amitié et bien d'autres encore.