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03

Il a bien fallu admettre qu'on n'avait pas beaucoup de choix, sans compter que les demandes du vampire ne paraissaient pas trop contraignantes. Au final, nous avons finis par accepter sa proposition. Jason a à peine protesté, je crois que les révélations de Stephane sur sa famille l'on laissé sans forces.

Commençant par accéder à sa première exigence, nous avons changé de lieux de résidence. Toutefois même si nous délaissons les favelas, mon père a tout de même insisté pour que nous restions extrêmement discret, refusant catégoriquement les grands hôtels auquel est habitué le suceur de sang. Sergey a toujours peur de voir les hommes de son frère débarquer afin de nous emmener en Russie. Nous avons donc choisi une résidence modeste, avec un restaurant pour recevoir Ratsckich. La clientèle cosmopolite est surtout constituée de touristes et d'ouvrier de passage, nous assurant une totale discrétion.

Je suis allée avec Sergey réserver la chambre, Jason étant recherché et Stéphane ne passant jamais inaperçu, c'était ce qu'il y avait de plus simple. Notre choix c'est porté sur une suite banal, mais surtout proche de l'issue de secours du premier étage sur le plan. Il y a fort à parié que l'hôtesse d'accueil me prend pour une call-girl qui enchaîne les clients, et que Stephane sera outré que l'on utilise son argent pour une chambre qui manque de classe, mais stratégiquement c'est ce qu'il y a de mieux pour nous.

Comme prévu, une fois que le suceur de sang a vue la chambre, il s'est plaint, grommelant du pas de la porte jusqu'au salon. Cependant avant que ne je lui réponde, le manque de sang couplé à mon épuisement physique et nerveux ont eut raison de mes dernières forces, un vertige plus puissant que les autres m'obligeant à m'asseoir. Le venin du vampire m'avait redonner un peu d'énergie, j'étais toutefois arrivée au bout de ce que je pouvais faire.

Mon père réussissant à éloigner Stéphane en reprenant sa forme lupine m'a accompagné jusqu'à la chambre, où j'ai dormi emmitouflé dans sa fourrure. Je l'ai entendu grogner plusieurs fois la nuit pour repousser le suceur de sang qui revenait régulièrement sur le pas de notre porte en espérant pouvoir s'installer à mes côtés. La bonne nouvelle c'est que ce dernier c'est montré plus respectueux de mes désirs que dans nos premières rencontres, restant à distance malgré ses propres envies.

Cela ne m'a pas empêcher de faire des rêves étranges qui m'ont agitée pendant mon sommeil. De toute façon, mes nuits, depuis mon départ du Maine, n'ont plus rien d'agréable. Au mieux, je fais le songe où je rencontre Ryley de manière si réaliste. Celui là, je dois dire que je l'apprécie... Au pire, et ça arrive quasiment chaque nuit, je fait un horrible cauchemar où la meute me poursuit.

J'entends leurs courses dans un noir complet, je les voie surgir autour de moi, alors que leurs questions incessantes me brisent le crâne " pourquoi es-tu partie ? Pourquoi nous as-tu abandonnés ? Pourquoi ne veux-tu pas revenir ? " Quand les interrogations cessent, c'est bien pire, car leur cries résonnent alors violement" Reviens ! Ce que tu fait est inutile ! Ne bouges plus ! Ne nous abandonne pas ! ".

Je ressors toujours de ce rêve terrifiant avec la sensation d'avoir fait la pire erreur de ma vie en partant. La culpabilité déclenchant une horrible envie de rejoindre la meute, je ne vois plus que les défauts de notre plan absurde.

Me secouant pour faire partir les sensations désagréable de ce rêve, au réveil, je me suis traînée jusque dans la salle de bain. J'ai entrevu mon père s'étirer sous forme humaine avant que je ne rentre dans la douche. Il n'avait pas l'air non plus au mieux de sa forme, ses mains tremblantes ainsi que ses yeux hagards me faisant comprendre qu'il n'avait pas eut sa dose d'antidépresseurs.

Hier, il était revenu avec presque rien de ses courses car notre pharmacie était fermé. Après l'appel de Jason qui lui a dit qu'il me laissait seul avec le vampire, il n'avait pas osé insister auprès d'autres officines pour obtenir nos médicaments.

Je regarde Jason assis en face de moi d'un air dubitatif. Il porte un costume sans cravate alors que ses cheveux de plus en plus long sont noué en petite queue de cheval. Ses yeux bleu azur sont perdu dans le blanc de la nape. Même s'il fait de son mieux pour le cacher, je sais très bien qu'il a trop bu, alors que ce n'était vraiment pas le moment.

Nous sommes descendu au restaurant de l'hôtel, attendre l'arrivée d'Andrey, comme convenu dans le plan. En voyant l'état du journaliste, après avoir passé plus de deux heures à boire dans le salon de la suite, Stephane n'était pas vraiment chaud pour le laisser faire quoi que ce soit. Pourtant Jason c'est mis à insisté, usant sérieusement la patience du vampire. Afin d'éviter a mon ami de ce faire bêtement etriper par notre allié, j'ai préféré l'emmener rapidement avec moi pour le soustraire aux mains du suceur de sang.

Je suis sûr que ce dernier n'a pas apprécié l'idée, mais tout le monde devenait trop nerveux là haut. Mon père le premier, malgré l'ingestion plutôt massive d'antidépresseurs.

Je soupire... C'était vraiment une bonne chose de tomber sur Stephane, car je commence à me dire qu'avec ces deux là pour combattre le russe, nous n'avions aucune chance.

En tout cas, mon géniteur a été plus raisonnable que le journaliste. Les hommes d'Andrey l'aurait tout de suite reconnu, donc il attend en haut dans la suite, en embuscade.

Au moins, je n'ai qu'un seul boulet à surveiller.

__ Tu crois vraiment que c'était le moment de te saouler ? Demandai-je avec mauvaise humeur.

Il redresse vers moi un regard rempli d'amertume.

__ Toute ma vie d'adulte j'ai imaginé que mon père vivait dans la souffrance, et qu'il faisait tout pour revenir vers nous... Dit-il d'une voix pâteuse. Je l'ai eu au téléphone... Il avait juste honte de venir nous voir, parce qu'il nous a complètement oublier pendant des mois... Il... Il est heureux... J'ai une demi sœur qu'il a proposé de me présenter...

Il ricane comme une hyène, faisant se retourner quelques clients sur nous. J'attrape sa main sur la table, en essayant de le calmer, il la serre en retour comme si c'était sa seul planche de salut.

__ Mon frère savait tout ça ! Me dit-il d'une voix plaintive. Il a préféré l'ignorer... Il m'a dit qu'il ne m'en avait pas parler pour ne pas me perturber... Et quand je lui ai dit que le secret de notre organisation était éventé, il c'est moqué de moi en me disant que j'étais bien le seul à me contenter de travailler dans l'ombre... Que mes informations étaient certes importantes, mais que lui agissait depuis longtemps à visage découvert...

Il monte d'une octave à chaque phrase, et je commence à regretter de ne pas avoir laissé Stephane l'assomer.

__ Écoute, le coupai-je en lui envoyant un coup dans le tibia pour le faire taire. C'est toi qui m'a dit qu'il y avait bon nombre d'humain maltraité, même si ton père est heureux, ta cause n'est pas si mauvaise ! C'est vrai que nous sommes souvent traité comme des quantités négligeables, même si, honnêtement, on n'est pas toujours les victimes que tu croyais !

Je le sens se frotter la jambe tandis qu'il boit mes paroles, comme si je pouvais l'aider à remettre sa vie dans le bon sens.

__ Jim t'a pris pour une bille ? Continuai-je en essayant de ne pas élever la voix. Bienvenue au club ! Je dois dire que tu t'en tire bien, connaissant le lascar, il aurait pu faire bien pire ! En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ce soir, si tu arrête de geindre comme une fillette, tu as une chance d'éviter à l'humanité de finir sous la maîtrise d'un fou furieux ! Alors tu préfère quoi ? Terminer de pleurer dans les toilettes, ou te reprendre ?

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