Nuit troisième
Nuit troisième
La terreur 1
Elena s’en souvenait comme si c’était hier:
Elle avait passé la soirée avec des amies, comme il lui arrivait de le faire depuis qu’elle avait fêté ses dix-sept ans, et que sa mère l’y autorisait.
Il devait être deux heures du matin, quand elle s’était décidée à rentrer.
Dès qu’elle avait franchi le seuil de la maison, elle eut un drôle de pressentiment.
la porte entrouverte et le silence qui régnait aux alentours, firent naître un malaise pesant en elle. Pour ne pas dire autre chose.
Elle appela sa mère, mais cette dernière ne répondit pas.
C’était étrange. De nature inquiète, celle-ci ne serait pas montée dormir avant son retour.
De plus, l'adolescente lui avait envoyé un message en décollant de chez sa copine et sa mère lui avait dit qu'elle l'attendrais.
La jeune fille se dirigea doucement vers le salon, d'où provenait petit un bruit.
Comme un ronflement.
La lumière de la télé se réverbérait sur le mur du couloir qui menait àla piece de vie. Ce qui rassura Elena.
Sa mère s'était peut-être juste assoupie devant l'une de ces vieille émissions tardives.
En même temps sa semaine avait été chargée, alors pas étonnant qu'elle tombe de fatigue.
En poussant la porte vitrée, elle était loin de s'imaginer tomber sur une scène d'horreur pareille.
Les yeux s’exorbités, se figea sur place.
Son corps était encré lourdement dans la pièce, mais son esprit, lui, s’en était comme échappé.
Dans la pénombre, elle fixait sa mère étendue au sol, baignant dans une petite flaque de sang.
Ses yeux étaient révulsés, sa peau jaspée de veines sombres et quelque chose d’irréel semblait se produire.
Elena aurait voulu courir auprès du corps de sa mère, en hurlant et en pleurant, mais elle eut la très désagréable sensation, que quelqu'un ou quelque chose, se tenait juste derrière elle.
_ Tu arrives juste à temps, petite, susurra une voix à son oreille, la figeant d'effroi. J’avais encore une petite faim…
Une larme coula sur sa joue, tandis que du coin de l’œil, elle aperçut des crocs scintillants et acérés s’approcher doucement d’elle.
Elle n’oubliera jamais la terreur qui l’avait parcouru à cet instant.
Ces canines froides qui se frayaient un chemin dans sa chair, jusqu'à sa veine, avant de commencer à aspirer sa liqueur vitale.
Elena se sentait pareil au gibier que l’on saigne, tandis qu’il se débat dans son impuissance.
Au moment où sa vision commençait à se troubler, un homme poussa la porte fenêtre déjà ouverte de son salon et y fit irruption.
La créature à l’apparence humaine qui la retenait prisonnière, la lâcha soudainement, et tenta de fuir.
A bout de force, la jeune fille se laissa tomber lourdement sur les genoux.
Le nouveau venu rattrapa son agresseur à une vitesse presque imperceptible pour son œil d’humaine, et le propulsa violemment au sol.
_ La porte était ouverte ! Se défendit le meurtrier de sa mère, pris de panique. Je n’ai pas fait de grabuge. Alors que me reproches-tu ?
Elena se sentait défaillir en entendant cela. Sa mère avait sûrement laissé la porte ouverte pour elle...
Puis le peu de sang qui restait dans son corps, se mit à la brulait comme de la lave.
Si elle n’avait pas été paralysée, elle aurait hurlé à ne plus pouvoir.
Et ces types qui restaient là à discuter de choses qui la dépassaient complètement.
Qui étaient-ils ?! Qu’est-ce que tout cela voulait dire ?
Alors qu’elle n’avait pas fini de se poser la question, le nouveau venu se saisit de la tête de son agresseur et l’explosa conte le sol, d'un geste.
le corps de ce dernier se mua aussitôt en un épais liquide nauséabond. Puis disparut complètement.
Après s’être approché de sa mère, il lui fit subir le même sort.
Elena que l’effroi venait de saisir, trouva au fond d’elle, la force de hurler.
Elle cria tout son désespoir, et les larmes qui étaient restées figées au bord de ses yeux, se mirent à inonder ses joues.
Surprit de la voir aussi vivace après ce qu’elle venait de subir, l’inconnu se tourna vers elle. Il la scruta tout un instant avant de s’approcher.
Le visage de cet homme était maintenant face au sien, et son regard d’un bleu glacial la fit frissonner malgré la chaleur intense qui consumait ses veines.
Elle le sentait en son for intérieur, ce type allait lui faire subir la même chose qu'à sa mère.
_ Il ne te reste plus beaucoup de temps, fit-il en passant ses doigts sur les deux petites plaies qui ornaient son cou. D’ici peu, tu vas finir par te transformer en une créature hideuse, et loin de te souvenir de ta vie passée, tu vas t’attaquer à tes semblables. C’est ce que tu veux ?