Nuit septième
Nuit septième
Second sceau
Elena était à bout de souffle. Cela faisait une heure qu’elle se débattait dans tous les sens, sans qu’elle n’ait pu toucher Rica une seule fois.
Zack, qui comprit que sa protégée était très déstabilisée par son manque de vitesse, arrêta le combat.
_ Elena, tu te concentres excessivement sur tes déplacements. Il faut apprendre à faire un peu plus confiance à ton instinct.
_ Tu as de bons réflexes, ajouta Rica, mais comme tu anticipes trop ce que vas faire ton adversaire, tu finis par perdre le rythme. Continue de t’entraîner car la prochaine fois, je ne me contenterai pas de t’observer.
La jeune initiée prit l’avertissement au sérieux.
Le fait qu’on commençait à attendre des résultats d’elle, lui fit drôle.
La Guilde n’était pas un lieu où l’on venait faire du tourisme après tout.
Les oisifs et autres fragiles étaient très vite envoyés dans les bureaux de l’organisation.
Là-bas on les formait à des tâches plus adaptées et moins dangereuses…
Le soir venu, et alors qu’Elena était passée pour récupérer son équipement de combat, Mo la fit appeler.
_ Entre, lui dit-il en la voyant s’arrêter devant la porte ouverte de son bureau. Puis une fois qu’elle s’était exécutée, referme derrière toi.
_ On m’a dit que tu voulais me voir ?
Son boss se leva et vint lui faire face.
_ Oui avant que tu partes patrouiller, j’aimerai que tu me montre ton sceau ?
D’abord Elena le regarda avec surprise, puis elle baissa les yeux d’embarras.
Elle savait que c’était lui qui le lui avait apposé, mais elle était inconsciente à ce moment-là.
Tandis que là, elle se sentait gênée de retirer ses vêtements devant lui.
N’osant pas désobéir pour autant, elle s’exécuta avec tout l’aplomb dont elle était capable.
Pour l’aider, elle lui posa quelques questions, une manière de se donner un peu de consistance.
_ Il y a un problème avec le tatouage ? Est-ce que j’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas ?
Son chef qui avait vu qu’elle rougissait, alla se placer derrière elle.
Une fois en brassière, il examina les lignes sombres qui commençaient à apparaître sur son épaule.
puis après avoir jeté un œil à sa montre, il soupira.
La marque n'était pas totalement visible et ce, malgré l'heure avancée.
_ Comment tu te ressens ces derniers temps ?
_ Je dirais que ça va dans l’ensemble.
_ Pas de soucis particuliers ? De la fatigue ? Des douleurs ?
_ Je n’ai rien remarqué…
De toute façon vu comment son boss l’intimidait, Elena ne rallongeait jamais une entrevue avec lui.
Et même si elle avait eu quelques désagréments récemment, elle ne jugea pas utile de s’en plaindre.
C’était sûrement l’effet beau garçon qui la bloquait et qui l'empêchait d'être à l'aise en sa présence.
Il fallait dire que son chef était bel homme, et aucune des filles de leur district ne lui était insensible.
Grand, brun, une peau mordorée et les traits charmeurs, la formule parfaite pour faire se retourner les dames dans la rue.
Si l'on ajoutait à cela, le charisme, on ne pouvait que tomber sous son charme.
_ Je peux me rhabiller ? Demanda Elena après que son chef vint lui faire face.
_ Oui, je t’en prie. Je voulais juste m’assurer que ton sceau était toujours en bon état.
_ Pourquoi ? Il peut y avoir des problèmes avec ?
L’homme qui ne voulait pas l’alarmer arbora un air plus léger.
_ Il arrive que certains corps rejettent le premier sceau ou l’altère. Mais pas d’inquiétude, on peut toujours le consolider avec un second, et tout rentre dans l’ordre en général.
_ Tu penses que j’aurais besoin d’en passer par là.
_ Il serait peut-être bon d’en apposer un autre, effectivement. Mais ce n’est pas pressé, on verra ça tranquillement demain…
Ce soir-là, Mo avait remanié les équipes. Des patrouilleurs avaient été envoyés en renforts à leur district ce qui permit de faire des escouades plus grandes.
Il fallait bien cela pour affronter des moroïs fraîchement transformés.
Quant au strigoï qui sévissait dans cette zone, il y’avait apparemment, des chasseurs qui allaient se joindre à eux.
Qui étaient ces chasseurs ? Elena, comme toute la bleusaille, n’en savait rien.
Et quand elle demandait aux plus anciens, ils se contentaient de lui dire qu’elle verrait bien quand elle serait devant l’un d’eux.
Deux autres patrouilleurs, venus d’un autre district de Londres, se joignirent à Elena et Zack.
Les présentations d’usages faites, ils s’équipèrent de leurs armes, puis montèrent dans le fourgon qui allait les emmener sur leur zone de surveillance.
Les quatre troupiers se dispatchèrent dans l’une des plus grosses zones de stockages de la ville.
C’étaient plus des hangars sombres et de hauteurs différentes qui se côtoyaient étroitement, plutôt que des bâtiments à proprement dit.
Les patrouilleurs savaient que c’était le genre d’endroits que ces bêtes de la nuit appréciaient tout particulièrement.