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Chapitre 1

Point de vue d’Alexy :

Timéa, Théo et moi nous promenions pour aller chercher une commande quand on a entendu le bruit d'un objet qui se fracassait contre un mur. Par réflexe nous nous sommes lancés en direction du bruit mais ce que je vis me figea sur place. Je m'étais attendu à la recroiser dehors depuis sa dernière insomnie mais je ne m'étais pas attendu à la voir dans cet état. Allongée sur le sol en pleurant toutes les larmes de son corps. Je n’aurais jamais pensé la voir dépossédée de sa détermination habituelle.

Il me fallut un instant pour la reconnaitre malgré les cheveux blancs. Ce n’était pas très courant mais encore une fois j’étais perturbé de la croiser ainsi. Cette femme qui n’avait même pas scille devant un gang, devant qui pouvait-elle trembler de cette manière, recroquevillée telle une enfant effrayée.

J'avais fait signe à Théo et Timéa de dégager avant d’avancer vers elle. La seconde où j'avais posé mes mains sur son dos elle avait sauté dans mes bras. J'avais été pris de court renvoyé malgré moi dans des souvenirs lointains qui étaient loin d’être agréables. Elle me serrait comme si elle allait mourir. Je finis par lui rendre son étreinte tant bien que mal voulant lui faire comprendre que tout allait bien.

Je l'avais assise sur mes genoux et j'avais posé ma veste sur ses épaules. Elle lui allait comme un gant. Elle avait fini par se calmer mais je continuais à tenir ses épaules pour qu’elle ne s’écroule pas de nouveau. Elle s’avança d’un coup ver moi alors je reculais mais décidée à aller au bout de son idée elle attrapa mon visage et m’embrassa de toutes ses forces. J’écarquillais les yeux surpris avant de me laisser aller. Elle avait visiblement besoin de la chaleur de quelqu’un. Elle devait vraiment être au plus bas pour sauter dans les bras d’un inconnu. Je n’allais pas la juger. Nous avions chacun nos moyens pour nous évader.

Je m’étais laissé aller au baisé et je devais avouer que j’étais loin d’être déçu. Elle m’embrassait avec une passion frappante, mettant toute son âme dans ses lèvres. J’avais l’impression qu’elle voulait aspirer mon âme et je n’étais pas sûr d’apprécier mais je la laissais faire. Encore une fois, elle était désespérée. Elle ne m’embrassait pas par amour mais par peur.

Quand elle m'avait dit que quelqu'un de dangereux lui avait envoyé un message j'avais ri intérieurement. À ce moment précis elle était avec le chef d'un gang.

Quand j'avais insisté pour en savoir plus, je l'ai vue se renfrogner. Visiblement elle ne voulait pas en parler. Elle retrouvait petit à petit sa contenance habituelle. Soit si elle ne voulait pas d'aide je n'allais pas poser plus de questions. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir l’aider. Notre gang était ampli de personnes dans le besoin. Nous devions toujours aider ceux qui en avaient besoin. Rah pourquoi étais-je une si bonne personne bordel ?

Je voyais bien qu'elle était épuisée mais je savais aussi qu’elle n’allait pas dormir de sitôt. Malgré son épuisement tous ses sens étaient à l’affut. Je lui avais donc proposé de lui présenter ma famille. À la suite de ma question je la vis froncer les sourcils ce qui me fit perdre mon sourire. Qu’avait-elle contre ma famille ? Pensait-elle toutes les rumeurs idiotes qui circulaient à notre sujet ?

Je voulais la montrer à ma famille parce que j'avais droit à d'incessantes questions à son sujet de la part de Timéa et que je voulais qu'elle arrête. Aussi parce que si elle était en danger il n'y avait rien de mieux qu'un gang pour la protéger. Mais ils n'allaient pas la protéger comme ça parce que je le demandais. Enfin si mais ils n’allaient pas être des plus contents. Il fallait qu'ils en aient vraiment envie. Et pour cela ils devaient voir son désarroi.

« Quoi ?

-Es-tu sûr que c'est une bonne idée ?»

J'eus un sourire en coin moqueur.

« Tu as peur des cobras ? Toi ?

-Je... Non ce n'est pas cela. »

Je ris. Elle avait peur je le voyais sur son visage mais ce n’était pas ma famille qui l’effrayait. Elle avait tellement peur qu’elle n’osait même pas bouger alors l’idée de se lever pour aller quelque part ne l’attirait pas.

« Si, si tu as peur. »

Je m’amusais vraiment bien en la voyant ainsi mais je redevins vite sérieux en pensant à ce qu’elle pouvait ressentir. Il y a longtemps j’avais moi-même ressenti quelque chose de similaire. J’avais beau vouloir refouler ce souvenir au plus profond, la voir me regarder avec ces yeux sombres me brisait le cœur. J’avais mal rien qu’en la regardant et je n’aimais pas ce sentiment.

« Allez, viens. Personne ne va te faire de mal là-bas. Et ceux qui ont été impliqués dans ton incident ont été renvoyés. »

Flashback :

En apprenant qu'elle avait failli être violée par un des miens qui plus est, j'avais fait irruption parmi les cobras et j'avais annoncé hors de moi :

« Les cobras sont une famille ! Si vous faites partie des nôtres alors vous devez être prêts à mourir pour votre famille tout comme les cobras feraient tout pour vous. Mais à part cette grande règle il y en a d'autres que certains d'entre vous s'amusent à oublier. Quelles sont les règles ?»

Mes hommes s'étaient mis à hurler les règles en cœur. Je les avais arrêtés d'un geste brusque vers la moitié.

« C'est bien vous n'avez pas oublié. En effet entre cobras on ne se ment pas. On ne fait rien qui pourrait être dangereux pour le gang sans en avoir parlé. Le fait de faire partie du gang ne veut pas dire qu'on fait ce qu'on veut. Je vous demande alors. Violer des filles en mettant quelque chose dans leurs verres. Est-ce acceptable ?»

La plupart hurlèrent non mais je vis bien quelques-uns se taire apeurés.

« Mathis est à l'hôpital parce que en plus d'être un connard il s'est fait prendre ! On ne peut rien pour lui. Il a de la chance. Il s'est déjà fait casser la gueule donc je le retire simplement des cobras. »

Des exclamations surprises s'étaient élevées dans l'assemblée.

« Si quelqu'un n'est pas d'accord avec ma décision, qu'il vienne me rejoindre maintenant !»

Il y eut des chuchotements mais personne ne bougea. Je demandais donc :

« On est d'accords ?»

L'assemblée hurla comme un seul homme :

« On est d'accords !»

Je n'étais cependant pas encore satisfait. Je pointais du doigt Maxime, Nathan et Evan et leur fis signe de me rejoindre au centre du cercle. Ils le firent hésitants.

« Messieurs avez-vous quelque chose à avouer ?»

Un silence pesant s'installa.

« Vous êtes sûrs ?»

Maxime finit par craquer.

« Je l'ai fait aussi ! Mais une seule fois ! C'est Mathis qui a insisté ! Evan et Nathan aussi sont dans le jeu !»

Nathan lança un regard assassin à Maxime tandis que l'on pouvait lire la peur sur le visage d’Evan. J'eus un sourire machiavélique. J'adorais voir à quel point ils avaient peur de ce que je pouvais faire.

« Qui d'autre ? demandais-je en regardant Maxime avec un grand sourire. »

Maxime avala bruyamment sa salive avant de répondre.

« Kyle.

-Et ?

-C'est tout. »

Je le regardais avec insistance.

« Je te le jure !»

Je tapotais l'épaule de Maxime en riant.

« Merci beaucoup mon ami. »

Maxime sourit croyant qu'il était sauvé. Je me tournais vers l'assemblée. Quand il croisa mon regard Kyle se mit à courir mais je le clouais au sol en lançant mon couteau préféré.

Les cobras le regardèrent avec un mélange de mépris et de peur. Je m'avançais vers lui lentement un sourire de fauve sur les lèvres. Je devais vraiment faire peur. C’en était hilarant.

Ne vous inquiétez pas je ne l'ai pas tué. J'avais visé son épaule juste pour l'arrêter. Je ne l'avais pas raté. Kyle se tourna vers moi apeurée en tenant son épaule de sa main droite. À mon approche il essaya de reculer en glissant sur le sol pour être le plus loin possible de moi.

Je l'attrapais par le col et le forçais à se lever. Il émit un grognement de douleur alors que je le poussais vers le centre du cercle.

« C'est très lâche de fuir... »

Je secouais la tête en claquant ma langue. Maxime perdit son sourire comprenant que peut-être qu'il ne se tenait pas si bien finalement.

« Depuis quand ?»

Ma voix était plus froide et terrifiante que ce que je pensais mais ce n'était peut-être pas si mauvais que ça finalement.

Maxime se tordait dans tous les sens plus si bavard que ça. Je lançais un deuxième couteau qui alla se planter dans le mur derrière Nathan à quelques centimètres de son oreille. Tous les membres du gang sursautèrent. Kyle avoua dans un grognement.

« Depuis la fête de début d'année... »

Je souriais satisfait de savoir. Ça ne faisait pas si longtemps que ça.

Je tournais sur moi-même pour regarder tous les cobras un par un.

« Je vous laisse décider les amis. Est-ce acceptable que nous ayons des monstres comme cela dans nos rangs ?»

Des hurlements négatifs et des sifflements énervés me répondirent. Je souris de façon démoniaque avant de me tourner vers Kyle, Nathan, Evan et Maxime.

« Rendez vos vestes. »

Ils regardèrent l'assemblée avec des yeux de chiens battus espérant trouver du soutient parmi eux mais personne ne se leva pour eux. Evan fut le premier à retirer sa veste. Je devais avouer que je l'admirais de ne pas avoir perdu la face sachant ce qui l'attendait.

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