Chapitre 5 Il ne l’aimera jamais
— Je vais y aller maintenant et demander à l’aide-soignante de rester avec vous d’abord, hein ? La mâchoire d’Ayan était serrée, son ton était toujours chaleureux et léger, mais après avoir écouté les mots d’Eileen, son regard devint si profond que personne ne pouvait en voir le fond.
Sa réponse rendit Eileen heureuse :
— D’accord, je t’attends.
A la fin de l’appel, il leva les yeux vers l’escalier, son regard s’approfondit, et demanda à la femme de chambre de rappeler à Camille de dîner, puis il leva les pieds et sortit.
Le moteur de la voiture retentit bientôt, et Camille se tint à la fenêtre de la chambre principale, regardant la voiture noire s’éloigner.
Le visage blanc et doux de Camille était inondé d’une froide indifférence, les coins de sa bouche débordaient d’un léger sourire d’autodérision, l’esprit est plein de l’image de la façon dont Ayan est parti rapidement en s’inquiétant pour Eileen.
Il aime vraiment Eileen, alors qu’est-ce qu’elle espère d’autre ?
.......
Ayan n’est pas retourné au manoir Hanyama cette nuit. Il ne fait aucun doute qu’il est resté à l’hôpital avec Eileen.
C’était aussi la première fois en plus d’un an de mariage qu’il ne restait pas à la maison, sauf pour les voyages d’affaires. Elle n’a pas envoyé de SMS ni appelé pour le déranger, elle a essayé d’être une épouse digne, généreuse et douce.
Car depuis qu’elle sait qu’elle va épouser Ayan, Mme Armstrong, sa propre mère, lui a dit comment être une bonne épouse qui n’ennuie pas son mari.
Elle faisait ce qu’on lui disait, mais elle ne comprenait pas pourquoi Ayan n’était pas attiré par elle alors qu’elle faisait du bon travail.
Il n’y avait qu’une seule raison.
Il la détestait tellement, il la détestait en tant que personne, et c’est pour cela qu’il ne l’aimait pas du tout.
Camille dut se rendre à l’évidence et se répéta sans cesse :
— Il ne m’aimera jamais, jamais.
Elle dormit si mal qu’elle finit par s’endormir, mais elle fut réveillée peu après par un coup de téléphone.
Elle décrocha le téléphone et vit qu’Ayan l’appelait.
Elle a appuyé sur "Accepter", la voix un peu étouffée,
— Quoi de neuf ?
— Tu es debout ?
— Oui.
— Préparez deux ensembles de vêtements qu’Eileen portera à l’hôpital. Elle ne veut pas que les gens la voient maintenant, alors pourriez-vous les apporter ici par vous-même ?
La question était posée sur le ton d’une affirmation.
Les cils fins et doux de Camille papillonnaient, son visage était pâle et sans couleur à cause du manque de sommeil, et elle se figea un instant avant de demander :
— Tu veux que je les amène à l’hôpital ?
— Oui, amenez-les.
— Je ne connais pas très bien Mlle Khan, et je suis un étranger pour elle après tout, voudrait-elle que je la voie maintenant ?
— Elle n’y verra pas d’inconvénient, alors tu les amènes dès que tu peux, hein ?
Camille pinça les lèvres, son cœur lui faisait mal comme si quelque chose l’avait serré fort, et elle se répéta que c’était la dernière fois qu’elle faisait quelque chose qu’elle ne voulait pas faire pour lui.
Ses yeux étaient froids et clairs, et son ton léger :
— Soyez là dans une heure.
Sans attendre la réponse de l’homme, elle avait déjà mis fin à l’appel.
Elle faisait de son mieux pour retenir ses émotions intérieures, mais la douleur refoulée devenait de plus en plus profonde, la rendant insupportablement tourmentée.
Va-t-il se venger d’elle de cette façon juste parce qu’elle est revenue dans la voiture de Preston la nuit dernière ?
Mais qu’il en soit ainsi ou non, elle était plus désespérée que jamais de mettre fin à son mariage.
Eileen se réveillait, et ce n’était que le début, et chaque jour après cela, il aurait son cœur fixé sur Eileen, et cela se produirait tout le temps.
Elle ne pouvait pas imaginer ce que cela pouvait être.
Elle prit dans le placard du vestiaire deux tenues qu’elle changeait à chaque saison mais qu’elle ne portait jamais, et se rendit à l’hôpital.
Lorsqu’elle atteignit la porte du service, elle s’apprêtait à lever la main et à frapper à la porte lorsqu’une conversation claire apparut :
— Ayan, je dois être laide maintenant, Camille ne va-t-elle pas se moquer de moi lorsqu’elle me verra ?