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_Oui, et ce sera peut-être la dernière fois que tu me vois, lui annonçai-je une note de soulagement dans la voix.

_Pourquoi ?

_J'ai été virée. Ce n'est pas trop tôt d'ailleurs. Si ça ne te dérange pas, je vais y aller.

_Je suis désolée qu'il t'ait renvoyé. Je peux t'offrir un café ?

_Oui mais pas aujourd'hui. Là, j'ai juste envie de rentrer chez moi et de passer du temps avec mon lit.

Je sors du cabinet et j'appelle Chloé qui travaille pas trop loin. Cinq minutes plus tard, elle est devant le bureau et me fait signe de monter. Dès que je m'asseois, elle m'harcèle de questions.

_Tu as fini tôt aujourd'hui ? Une raison particulière ? Ton boss sort avec sa copine ?

_Ça je ne sais pas. Mais je peux te dire que je n'y retournerai plus à ce cabinet.

_On t'a virée ? Déjà ? Tu as fait quoi ?

_Rien de plus que d'habitude. J'ai mal répondu à mr Brown qui m'avait mal parlé. Il en a eu marre et a dit qu'il ne voulait plus me voir.

_Tu lui as dit quoi cette fois ?

_Je t'expliquera plus tard. Raccompagne moi juste chez moi. J'ai sommeil. Mais avant, on passe prendre une pizza, j'ai faim.

_Toi, il n'y a vraiment que la nourriture qui te réconforte.

_Bah tu me connais. En avant Chlo.

_On va où ?

_Chez Dominos !

Finalement, on mange au restaurant et nous prenons une autre pizza pour aller chez moi. On bavarde toute la soirée, rejointes un peu plus tard par ma sœur. Je passe une super soirée loin de toute cette pression et de mon agaçant patron. Je suis amplement contente.

Le lendemain matin, je me réveille vers 9h en totale détente. En sous-vêtements, j'allume la radio sur ma chaîne préférée. Il passe ma chanson favorite, je me mets donc à danser. Je mets le volume à fond et je descends les escaliers en continuant de danser. C'est le pied. J'ai jamais été aussi à l'aise. Je me trémousse comme jamais. Je prends mon fouet dans la cuisine et le transforme en micro.

_Ohhhhh ! Nobody can stop me, nobody can stop my feeling. I got the moves…

_Aliyah ?!

Je sursaute et me tourne en flèche. Quelqu'un vient de toquer à la porte de la cuisine. Mme Jefferson m'observe par la fenêtre de ma cuisine. Putain, j'ai jamais eu aussi honte. Mais bon, je suis chez moi donc j'affiche une mine confiante. Mais que fait-elle chez moi ce matin ? N'a-t-elle pas de travail à faire aujourd'hui ? Mme Jefferson me fait signe de venir lui ouvrir la porte.

_Bonjour mme Jefferson. Comment allez-vous ?, lui demandai-je en ouvrant la porte.

_Très bien, dit-elle en entrant. Mais vous devriez aller vous habiller.

_Mais pourquoi vous dîtes…

Je finis à peine ma phrase que j'entends un toussottement derrière moi. Ne me dîtes pas que…

_Bonjour Aliyah, me salue mr Brown.

Oh mon Dieu. Non. Je n'ose même pas le regarder. Il m'a harcelé au bureau, il faut maintenant qu'il m'harcèle chez moi ? Que diable ai-je fait pour mériter ça ?

Et moi qui croyais que ça ne pouvait pas être pire, je peux sentir sa présence juste derrière moi. Je pense vraiment que je vais m'évanouir là. Ça m'apprendra à exprimer ma joie. Je cours jusqu'à ma chambre et enfile rapidement mon peignoir. Je me brosse vite fait les dents et je descends les retrouver en serrant bien mon peignoir. Mr Brown et mme Jefferson sont assis sagement dans mes fauteuils.

_Mr Brown, mme Jefferson, que me vaut l'honneur ?, dis-je en prenant soin de m'asseoir bien loin de mon ex-patron.

_Et bien, mr Brown m'a informé ce matin qu'il avait besoin d'une nouvelle secrétaire, commence-t-elle. Alors je lui demande pourquoi, et il me dit qu'il vous a renvoyé sous motif d'insolence. Est-ce exact mlle Smith ?

_Oui mme. J'ai effectivement été insolente. Mais c'est parce que mr Brown me traite de manière très irritante. En d'autres mots, il me prend pour son esclave !, me plaignai-je.

_Est-ce vrai mr Brown ?, lui demande-t-elle.

_Du tout. Je m'adresse à elle comme j'ai l'habitude de m'adresser à tout le monde Lily. Il n'y a pas de quoi se plaindre.

_Je peux lui trouver quelques circonstances atténuantes, m'appuie mme Jefferson. Le fait est que, si nous sommes là ce matin, c'est parce que je n'ai pas envie de me coltiner la paperasse et de vous renvoyer au bout de 3 jours mlle Smith. J'ai le sentiment que vous pourriez être un élément favorable à notre cabinet et à mr Brown. J'aimerais beaucoup que vous acceptiez de revenir travailler avec nous.

_Je…mme Jefferson. Je ne sais pas quoi dire.

_Dîtes tout simplement oui. Mr Brown est vraiment navré du comportement qu'il a pu avoir envers vous et s'en excuse. Il promet donc de faire des efforts pour améliorer vos rapports. Pas vrai Davis ?

_Je…, bafoue-t-il.

_Pas vrai Davis ?, insiste mme Jefferson.

_Oui, c'est comme Lily l'a dit.

_Très bien. Quoi de plus pour vous convaincre mlle ?

Je réfléchis. Ça m'a l'air trop beau pour être vrai. Aussitôt que j'aurai remis les pieds là bas, cet avocat recommencera à m'emmerder. Et puis comment je dois me sentir après tout ce que je lui ai dit hier soir ? Je l'ai quand même traité de connard. Je me sens un peu honteuse de recollaborer avec lui. Mais je ne semble pas vraiment avoir le choix, mme Jefferson s'est déplacé jusqu'à chez moi pour me demander de revenir. Je ne peux décemment pas refuser.

_J'accepte mme Jefferson. Mais je reprendrai demain.

_Ah non non non ! C'est aujourd'hui que mr Brown a besoin de vous. Allez prendre une bonne douche, habillez vous et il vous conduira au cabinet.

_Ce n'est vraiment pas nécessaire de le faire attendre. Mr Brown a d'autres choses importantes à faire. Il a un rendez-vous avec un client très important d'une compagnie pétrolière ce matin.

_Ah. Vous voyez que vous êtes celle qu'il lui faut…Une dernière chose, sans vouloir vous offenser, nous savons toutes les deux ce que contient votre contrat de travail en tant qu'assistante personnelle de mr Brown. Cessez de lui dire que prendre des rendez-vous n'est pas votre travail s'il vous plaît.

Je reste figée. Mr Brown me toise avec des yeux éberlués. Ça va, j'ai menti. J'avais juste pas envie de faire ses tâches à la con. Mme Jefferson aurait pu éviter de mentionner cette partie devant lui. Je suis définitivement coincée. Mais elle s'y est bien pris. Elle a attendu que j'accepte de réintégrer le cabinet pour signifier à mon patron que j'étais bel et bien son assistante personnelle. Quelle chipie !

_On se revoit au bureau mlle Smith. À tout à l'heure.

À ces derniers mots, elle sort et je la vois monter à bord de sa voiture hybride. Me voilà toute seule avec mon boss.