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_N'importe qui serait mieux que cette femme vénale.

Et bien. Je ne m'attendais pas à ça. Je suis déjà surprise que ce mr ait des enfants mais en plus que l'un d'eux essaie de me brancher par tous les moyens avec lui c'est insensé et invraisemblable.

Je finis par sourire devant la remarque de la jeune fille qui ne doit pas être plus âgée que mes frères et lui dis gentiment qu'il n'y a aucune chance que je sorte avec son père. Elle comprend même si elle insiste encore un peu puis ses frères la rejoignent pour m'accabler de questions. Bon Dieu que ces enfants parlent beaucoup. Finalement, j'abandonne mon ordinateur vers 18h et demie pour les emmener au glacier à côté du cabinet. Mr Brown nous retrouve là bas plus d'une heure plus tard.

_Papa !, dit Jessy en se précipitant sur son père.

_Aliyah est très intéressante papa, lui dit Stacy.

_Ah bon ?! Combien vous ont coûté ces glaces Aliyah ?, me demande-t-il.

_Oh, rien de bien exorbitant.

_Dîtes moi quand même. Je tiens à vous rembourser.

À ces mots, il sort son portefeuille et en tire deux billets de 20$. Mr Brown me les tend l'air le plus solennel possible.

_Mais des glaces n'ont jamais coûté autant. Je ne prendrai pas votre argent.

_Qu'est-ce que vous voulez alors ? J'insiste Aliyah, prenez le, continue mr Brown en agitant le billet.

_Des gens sont simplement contents d'être généreux dans la vie mr Brown, lui déclarai-je avec arrogance et insistance. Je n'ai pas besoin de cet argent.

Il reste sans voix un moment tout en continuant de me fixer. Je suis bien consciente que j'ai du le mettre mal à l'aise avec ma dernière parole mais, c'était bien le but. Cet imbécile croit que l'argent peut tout acheter. Si j'ai fait plaisir à ses enfants, c'est seulement parce qu'ils sont sympa, pas pour bien me faire voir.

_Stacy, Tyler, Jessy, on rentre, leur annonce leur père…Comment vous rentrez mlle Brown ?

_Je vais prendre le bus mr, dis-je en me levant.

_Laissez moi vous déposer.

_Ce n'est pas la peine, je peux rentrer seule.

_Cessez d'être aussi bornée et montez dans ma voiture, insiste-t-il pendant que nous sortons de l'endroit.

Sa voiture est garée devant le cabinet. Une belle Bentley noire assez longue pour avoir l'air d'une limousine. Combien touche ce mr par mois pour avoir une voiture pareille ? Je me le demande bien.

Sa proposition me tente mais ça me mettrait extrêmement mal à l'aise qu'il connaisse mon adresse. Ou du moins que je la lui donne donc je décline une nouvelle fois son offre. Ses enfants sont déjà dans la voiture.

_Que faut-il vous dire pour vous convaincre Aliyah ?!

_Rien du tout mr vu que vous aurez beau insister, je vais toujours refuser. Je dois rentrer chez moi, à demain.

Sans lui laisser le temps de répliquer, je tourne les talons en direction de l'arrêt de bus. Je ne me retourne même pas pour voir l'expression de son visage. Je m'en contrefous. J'ai déjà du mal à le supporter au bureau et je devrais faire l'effort de me le coltiner hors de mes heures de travail ? Je ne vois pas pourquoi je vais me forcer à accomplir cette tâche ardue. Mon patron au boulot, un inconnu à l'extérieur, c'est extrêmement clair dans ma tête.

Dès que j'arrive à l'arrêt, le bus arrive fort heureusement. Je m'engouffre dans celui-ci et rentre chez moi. Une bonne nuit de sommeil sera bénéfique.

va hein. Tu me connais.

_Justement.

_En tout cas, tâche de garder ton travail longtemps. Ignore cet énergumène. Ce cabinet peut beaucoup t'apporter, me rappelle Esteban.

_Oui je sais. Mais ça va être dur de pas me faire virer avec le trouduc qui me sert de boss. Au moins je vous ai vous.

_Nous aussi on t'aime la folle.

On se prend dans les bras et on se fait une soirée netflix. Je ne sais pas ce que je ferai sans eux et ma famille. C'est réconfortant des gens comme ça après une journée de merde comme celle-ci. Et demain, rebelotte.

À ce qu'il paraît, mon patron est arrivé très remonté aux environs de 11h ce matin. Il me cherchait partout et ne semblait pas du tout prêt à se calmer. Je ne sais pas ce qu'il a mais je ne vais pas tarder à le découvrir. Je pousse la porte de mon bureau et commence à m'installer. Il ne me laisse même pas le temps de lui annoncer ma présence qu'il est déjà devant moi à gesticuler. Il parle beaucoup, enfin beaucoup de sons surtout. Je n'entends pratiquement pas ce qu'il dit. Il hurle et je ne comprends rien. Mr Brown devient tout simplement fou. Que puis-je dire de plus ?

_S'il vous plaît, calmez vous mr. Je ne comprends pas ce que vous dites, lui suggérai-je calmement.

_Je dis que vous êtes la pire assistante que je n'ai jamais eu, reprend-il énervé.

Ben voyons. Et moi, j'ai le patron le plus con qui soit. Je crois qu'on est quitte dans ce cas. Mais je ne peux pas lui répondre ça, ça fait juste 3 jours que je bosse ici.

_Pourquoi dites-vous cela ?

_J'avais rendez-vous ce matin à 10h avec mr Suarez et vous ne m'en avez pas informé. Croyant que je n'avais aucun rendez-vous, je suis allé récupérer des papiers moi-même au tribunal et suivre l'évolution d'une affaire. Mr Suarez a été obligé de m'appeler pour m'en informer à 10h passée. D'ailleurs, où étiez-vous ?

_Je suis allée récupérer votre costume au pressing comme vous m'aviez demandé de le faire.

_Vous ne pouviez pas le faire avant de venir travailler ce matin ?! Et puis qu'est-ce que vous avez à me répondre pour mr Suarez ? Je suis sûre que vous l'avez fait exprès, continue mon patron à me gronder. Vous voulez que je me fasse renvoyer n'est-ce pas.

Je le regarde s'exciter tout en essayant de garder mon calme. Une seule parole de travers et tout peut mal aller. Je n'ai absolument rien fait, pas de quoi m'énerver. « Du calme Aliyah. Ignore les ciseaux qui sont sur ta table et explique toi calmement. Tu ne vas pas te transformer en meurtrière », je me dis à moi-même. Mais c'est difficile de garder son sang-froid face à un tel personnage.

_Je vous ai envoyé un mail de ce rendez-vous avec votre emploi du temps de la journée. Vous pouvez vérifier dans votre boîte de réception.

_Et bien je fais ça tout de suite.

Il prend son téléphone et le manipule rapidement. Ensuite, son visage se décompose. Je suppose qu'il vient de se rendre compte qu'il m'a réprimandé pour absolument rien du tout.

_Je…, commence-t-il à bafouer. Je n'ai pas ouvert mes mails hier soir, je m'occupais de mes enfants.

_J'imagine mr Brown, j'imagine. Maintenant que vous avez vu, des excuses ne seraient pas de refus.

_Excusez moi ? Je n'ai pas bien entendu.

_Vous m'avez quand même traité de tous les noms alors que je n'avais rien fait. Je mérite des excuses.

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