10. MARIAGE
Monsieur Muñóz fixe sa fille qui baisse les yeux un peu gênée par son regard, lui fait lever la tête par le menton et la regarde dans les yeux en disant .
Tout ce qu'il y a là-dedans t'appartient, ma fille, tu le sais. Je ne laisserai jamais personne d'autre que toi toucher aux affaires de ta mère.
-C'est bon, papa, je suis désolé. C'est juste que tu ne sais pas à quel point ces deux-là me dérangent, ils te trompent tout le temps. Aujourd'hui, c'est mon mariage et je veux m'amuser, merci d'être venu.
-Je ne manquerais ce jour pour rien au monde ! Je voudrais juste que tout le monde sache que tu es ma fille adorée.
-Papa...
D'accord, mais promets-moi qu'un jour tu te marieras à l'église et que je pourrai te porter comme aujourd'hui à mon bras et annoncer au monde entier que tu es ma fille unique et adorée.
Très bien, maintenant allons-y. N'oublie pas de faire des petits pas.
-Oui, je n'ai pas oublié le moment où je suis entrée avec ta mère.
Elle ne dit rien, observe son excitation et se promet un jour de lui offrir ce cadeau. Pour l'instant, il se contente d'être là, à ses côtés. La marche nuptiale commença à jouer et Trinity, bras dessus bras dessous avec son fier père, entra là où Hugo lui souriait, sous les regards moqueurs de beaucoup, qui attendaient l'annonce de l'annulation du mariage d'un moment à l'autre.
Toutes les têtes s'étaient tournées comme si elles ne s'attendaient pas à ce que la mariée apparaisse pour de vrai. Surtout, en la voyant au bras d'un monsieur aussi puissant que M. Muñoz, Hugo lui-même a écarquillé les yeux. Il l'a très bien caché en regardant les visages surpris et furieux de son frère Marco. Comment Hugo avait-il pu se fiancer à la fille emblématique et inconnue du señor Muñoz ? N'était-il pas tombé dans son piège ? Était-ce pour cela qu'il avait accepté de l'épouser sans protester ? Ils avaient tout prévu !
Les personnes présentes regardaient maintenant attentivement Trinidad s'approcher radieuse au bras de monsieur Muñóz, qui souriait joyeusement. Ils étaient vraiment surpris de voir comment la mariée avançait, ce à quoi personne ne s'attendait, car quelqu'un avait fait courir le bruit qu'il serait à nouveau éconduit, du fait que la mariée s'était repentie parce que son père ne permettrait pas un tel mariage avec un bâtard. Et tout le monde, soit pour faire plaisir, soit par peur de Marco, était venu participer au spectacle.
-Hugo, commença M. Muñóz, je te donne ce qu'il y a de plus précieux. -Je te donne ce que mon meilleur ami a de plus précieux, lui qui n'a pas pu être présent pour des causes majeures. Prends soin d'elle, respecte-la et surtout, rends-la heureuse.
Tous les invités ont alors tourné la tête, intrigués. N'était-ce pas la fille de M. Muñóz ? Alors de qui s'agit-il ? Car d'après la robe, qu'ils ont tous reconnue comme étant du plus prestigieux couturier de Paris, ils ont déduit qu'il s'agissait d'une femme très riche. Mais qui ? Le voile qu'elle portait était si épais qu'on ne pouvait pas voir son visage. Le mariage prit soudain une tournure inattendue, car Hugo s'avança et reçut sa fiancée et future épouse des mains de monsieur Muñóz.
-Oui, monsieur, Trini est l'amour de ma vie", dit Hugo avec enthousiasme. Je la rendrai aussi heureuse qu'elle me rendra heureux", sourit-il ouvertement en voyant que tout se passait mieux qu'il ne l'avait prévu.
Et sans plus attendre, il l'avait prise par la main et ils se tenaient devant le notaire qui les a mariés. Viviana et Federico étaient les parrains et marraines du mariage et, avec M. Muñóz, les seuls excités. Au moment d'embrasser la mariée, à la surprise de tous ceux qui attendaient ce moment pour voir comment Trinidad allait. Hugo a seulement soulevé son voile pour révéler sa bouche et lui a donné un doux baiser. Pour l'abaisser à nouveau, ce qui fait que tout le monde commence à murmurer.
À la fin de la cérémonie et avant les applaudissements timides qui ont suivi les applaudissements enthousiastes de Monsieur Muñóz, qui a été le premier à les féliciter, tout en le serrant dans ses bras et en l'embrassant .
-Félicitations, beaucoup de félicitations les enfants. J'espère que la vie ne vous donne que des raisons d'être heureux. Prends, ma fille, ce petit cadeau que ton père m'a laissé, dit-il en lui tendant une belle boîte, c'est un ensemble de bijoux très précieux, non pas tant pour leurs pierres précieuses, mais parce qu'il m'a dit qu'ils appartenaient à ta mère et qu'il voulait que tu les aies en un jour comme aujourd'hui.
Merci, Monsieur Muñóz", répondirent-ils tous les deux.
Surtout Trinidad, qui n'a pas pu s'empêcher d'être émue lorsqu'elle a reconnu ce que c'était et l'a regardé avec gratitude. Même s'il s'agissait d'un faux mariage et qu'elle se sentait un peu coupable de faire cela à son père, elle ressentait comme un grand geste d'amour le fait qu'il ait apporté cette parure que sa mère lui avait laissée à sa mort. Apparemment, il était vrai qu'il n'avait pas laissé les harpies toucher à ses affaires. Il faudrait qu'elle rende visite à cette maison, se dit-elle.
Merci pour cela, M. Munóz", dit-elle avec enthousiasme, et elle ne put l'empêcher de la serrer à nouveau dans ses bras et de lui chuchoter.
-Tu es ma fille unique et adorée, n'en doute jamais. Je t'aime Trini, sois heureuse.
Je le serai, papa", lui répondit-elle de la même façon, observant, lorsqu'ils se séparèrent, les yeux de son père pétiller d'émotion et, presque du bout des lèvres, il dit : "tu es cela pour moi aussi, je t'aime".
Puis ils se sont rendus à l'endroit de la tente où il devait les accueillir et recevoir les cadeaux. Au regard surpris de tous, qui murmurèrent en voyant qu'elle avait encore le visage couvert.
-C'est mon frère Marco et sa femme Tiana, mon ex, murmura Hugo à l'oreille de Trinidad en les voyant s'approcher.
-Et cet az, que tu as sorti de sous ta manche, c'est qui, Hugo ? -demanda Marco, presque incapable de contenir sa fureur.
-Bonjour Marcos, merci d'être venu à mon mariage. Voici Trinidad Fresneda D'Fuentes, mon épouse bien-aimée. -Il la présenta avec un sourire, la tenant par la taille tout en tendant la main pour serrer celle de son frère. Où as-tu laissé ton grand-père ?
-Je ne sais pas pourquoi il n'est pas venu, je n'y suis pour rien. Répondit-il en lançant un regard furieux à Hugo, qui s'était déjà informé qu'on l'avait endormi pour qu'il ne vienne pas. Et tu ne vas pas soulever son voile pour voir qui elle est, demanda-t-il, agacé.
-Non, elle est trop belle, et je ne veux pas qu'on la voie, dit Hugo très sérieusement.
-Je suis ton frère, je dois la voir ! -insista Marco.
-Ni toi ni personne d'autre ne la verra", dit Hugo avec fermeté, ce qui fit grogner son frère, qui tira Tiana, qui les regardait en silence, et ils s'éloignèrent d'un air ennuyé. -Il doit y avoir quelque chose qui ne va pas chez elle puisque vous la cachez !
dit-il à voix haute, faisant en sorte que tout le monde regarde davantage Trinity, qui était très contente qu'Hugo soit si correct et qu'il tienne ce qu'il lui avait promis. Peut-être que les choses entre eux deux ne deviendraient pas tendues après tout. Elle devrait cependant être très vigilante, tout cela pourrait n'être qu'un faux-semblant. Néanmoins, il se pencha près de son oreille.
Merci d'avoir honoré le contrat", murmura-t-il.
-Je suis un homme de parole, tu dois t'y habituer, ma chère. Ce que ton mari promet, il le tient", dit-il en la regardant dans les yeux derrière le voile.
Une heure plus tard, ils étaient tous les deux de retour dans leur chambre, avec l'acte de mariage. Trinity le caressait, n'arrivant toujours pas à croire qu'elle s'était mariée tout d'un coup. Allez, elle l'avait prévu, mais maintenant c'était une réalité et elle ne savait toujours pas qui était son mari actuel et si tout cela avait vraiment été un piège grossier qui lui avait été tendu.
Bon, elle en savait beaucoup sur lui parce qu'elle avait fait des recherches à cause de la coïncidence des noms, mais ça n'avait pas donné grand-chose. Hugo était le fils bâtard de la famille Fuentes et il ne ressemblait en rien à son Hugo à elle. Elle resta assise un moment et son visage s'assombrit. La voix de son mari lui était parfois étrangement familière, d'où se souvenait-elle ? Avaient-ils fait des affaires ?
Elle n'avait jamais imaginé qu'elle se marierait de cette façon. Elle avait toujours imaginé que ce jour serait le plus heureux de tous, peut-être que ce n'était pas prévu. Elle soupira en se remémorant le passé, elle leva la tête, sentant son désormais mari, debout tout près d'elle, quelle folie ! Elle se dit et caresse à nouveau le certificat dans ses mains. Hugo Fuentes.
-Hugo Fuentes, Madame Fuentes, hum ?
Elle a dit tout doucement, en effleurant la bague qu'il avait posée sur sa main. Non pas qu'elle soit de mauvais goût, bien au contraire, pour autant qu'elle puisse en juger. Elle était unique dans sa composition, une grosse pierre entourée de plus petites et elle semblait de grande valeur.
-Tu l'aimes ? entendit-elle demander à Hugo. -Je vais en faire faire une pour toi. Celle-là était pour la personne qui m'a posé un lapin, heureusement que ça a marché pour toi. Même si, pour être honnête, c'est quelque chose de très cher pour moi et ça m'a fait de la peine de le lui donner. Cependant, cela m'a donné de la joie de le mettre à ton doigt. Ne t'inquiète pas, je t'en ferai faire une de plus grande valeur.
Ce n'est pas grave, tu n'as pas besoin de le changer, il est magnifique, répondit-elle en levant la main jusqu'à ce que l'éclat de lumière du diamant la fasse sourire. Est-ce que c'est très cher ?
-Quelque chose, oui, mais pas comme celui que tu mérites", répondit Humbert, ne voulant pas lui dire qu'il s'agissait d'un héritage de sa famille. Le seul qu'il possédait de sa défunte mère et qu'il aimerait récupérer. Comment vas-tu faire pour le voile ?
J'en ai un autre petit, ne t'inquiète pas, Vivi m'aidera, répondit-elle.
-Je ne veux pas être indiscrète. Tu es très belle, je t'ai très bien vue aujourd'hui sur la plage, commença à parler Hugo. Pourquoi te caches-tu ? Je serais très fier que tout le monde puisse te voir.
-Je ne veux toujours pas que l'on sache qui je suis. Un jour, tu comprendras, je te le promets", répond Trinidad d'une voix très froide.
Ils se sont changés, sont rentrés pour le dîner et la fête, où ils se sont donnés beaucoup de mal pour montrer qu'ils étaient heureux et amoureux. Hugo, comme il le lui avait promis, l'emmenait partout avec lui, tout comme Viviana, qui ne le quittait jamais, et quand ils dansaient, il faisait danser Federico avec elle, qui n'avait pas de partenaire.
Pourquoi t'occupes-tu si bien de Trinidad ? lui avait-il demandé. -Je t'assure qu'Hugo est un type formidable.
Un jour, tu comprendras", avait-elle répondu, ce qui l'avait intrigué.