8. Rêves
Dès qu'elle a acquiescé, il s'est empressé de la quitter. Elle regarda, confuse, la direction dans laquelle Esteban s'éloignait.
Ce jour-là, la neige tombait en abondance ; pour une raison quelconque, l'automne était arrivé plus tôt que l'hiver.
L'après-midi précédent, ils avaient passé l'après-midi à nettoyer les potagers et à les recouvrir d'une sorte d'isolation.
Esteban est assez distant avec elle, ce qui la perturbe beaucoup.
pensa-t-il.
Et c'est tout ce que je pouvais faire, penser.
Parce que malgré toutes ses tentatives. Contrairement à ses rêves, il ne pouvait pas parler.
Je ne pouvais même pas lui demander ce qui n'allait pas et c'était une grande honte pour lui de devoir écrire ce qui lui arrivait sur papier.
Ce qu'elle a décidé, c'est de se lever et de le chercher.
Elle l'a vu dans le jardin, entouré de neige, le nez rouge.
Cela la remplit de tendresse pour une raison qu'elle ne comprend pas.
Il prit son manteau, se sentant un peu mieux. Il sortit, marcha difficilement dans la neige.
À un moment donné, il a atteint le côté d'Esteban.
Lui-même la regarda un peu confus, une partie de lui. Il ne comprenait pas très bien ce qu'elle voulait dire.
Il ne comprenait pas ces sentiments étranges qui commençaient à naître en lui.
Malgré sa tentative de s'éloigner, Briana s'est rapprochée de lui de dix pas.
Il s'est rendu dans le potager pour observer les plantes, qui se portaient plutôt bien.
Ils avaient mis plusieurs couches d'isolation, si elles avaient tenu le coup.
Plus loin, il y avait une sorte de serre. Mais il supposa que c'était là que se trouvait Esteban.
C'était dangereux pour elle et ça, elle ne pouvait pas le nier. Briana s'approcha curieusement de son côté, regarda en dessous pour voir les mêmes semis, qu'elle avait déjà vus auparavant.
Esteban s'éloigne de quelques mètres, désireux de voir de plus près certaines des plantes qu'il a sur le site.
Brianna y est entrée, regardant autour d'elle avec curiosité.
Il n'avait même pas réalisé qu'il y avait ce gigantesque endroit dans le coin de la maison.
Aux entrées, de nombreuses espèces végétales l'envahissaient. Il y avait même un banc en bois tendre sur un côté, sur lequel elle s'est assise, visiblement incapable de dire un mot.
Esteban, ne pouvant s'empêcher de lui jeter un regard en coin, poussa un grand soupir.
Elle le regarda curieusement, elle ne savait pas ce qui n'allait pas chez lui. Il voulait s'éloigner d'elle, mais il la traitait toujours avec gentillesse.
Il a commencé à lui montrer différentes fleurs magnifiques.
-Petunia x atkinsiana ou pétunia hybride. Ces plantes ont leurs secrets cachés, pour les réaliser on a croisé des espèces natives de pétunia, l'axillaris et l'integrifolia.
-Certains spécimens de pétunias hybrides ont un parfum : il faut approcher son nez des fleurs, mais il est riche. On le trouve le plus souvent chez ceux qui ont des corolles violettes.
-Ces espèces sont largement répandues dans les Amériques et sont présentes en Argentine du nord à Buenos Aires, où elles peuvent être observées dans les champs bas et les zones humides.
La bouche de Briana s'est ouverte en grand. Une explication, si perfectionniste à propos de toutes ces plantes étranges.
Soudain, elle se retrouve entourée d'une multitude de magnifiques pots aux couleurs vives.
Elle se sentait comme une princesse.
Stephen a pensé mais a détourné le regard lorsque les yeux de Brianna ont rencontré les siens.
-Portulaca grandiflora... Il s'agit d'une espèce endémique... Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay", dit-il cette fois en bégayant.