4 - Rendez-vous

Jung-Hwa :

Je suis rentré directement au dortoir. Elle m'a achevé. Elle est divine. Quand ses beaux yeux se posent sur les miens, je suis intimidé. Elle est si mystérieuse, également. Elle ne s'en rend pas compte parce-que sa vie semble être très rude, mais elle me plaît énormément. Elle m'a jeté dehors après avoir récupéré ses papiers. Je crois qu'elle continue à me détester pour ce que je représente. Je sais que j'ai abîmé sa voiture, mais, je me suis excusé, j'ai proposé de prendre à ma charge les réparations. Oh, mais j'ai omis de lui en parler. Je suis nul, j'ai oublié de lui parler de la chose la plus importante. Mais, c'est un peu de sa faute, elle me trouble.

Quand j'y repense, je suis allé frapper chez elle. Je ne fais jamais cela d'habitude. Je n'aborde pas les filles qui me plaisent. J'imagine qu'elle m'intéresse parce qu'elle a su me toucher. Elle a transpercé mon cœur. Son innocence, sa vie, ses réactions, ses coups de colère, tout me convient. Elle est faite pour moi. J'espère qu'elle est libre. J'ai envie de passer du temps avec elle, j'ai envie d'apprendre à la connaître. Qui est-elle ? Je veux la revoir. Tant pis, si elle ne le souhaite pas, elle devra me supporter parce que je n'ai pas l'intention d'abandonner bien qu'elle m'ait jeté hors de son appartement. Sa modeste situation n'est pas un frein.

Je l'appelle, je sais qu'il est tard. Je viens de la quitter. Elle décroche rapidement. Quand j'entends sa voix, je frisonne. Puis, je me ressaisis, je dois évoquer les frais de son véhicule. Je lui explique :

"- Je suis passé tout à l'heure pour voir avec vous les modalités pour réparer votre voiture !"

"- Je vous en prie. Donnons-nous rendez-vous quelque part !" Elle me répond.

Je lui propose le garage. Elle me rejoint demain matin. Voilà, je vais pouvoir la revoir. J'éteins mon téléphone et je m'endors.

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Lana Rose :

Depuis que nous avons eu cet accrochage, nous n'arrêtons pas de nous voir. Cela ne me déplaît pas, mais, je suis embarrassée par rapport à ma vie médiocre, ma vie de combat pour survivre. Je n'ai rien pour lui plaire. Je n'aime pas trop qu'il s'incruste dans ma vie avec insistance. J'attends que ma voiture soit réparée, et, je vais le chasser. J'allume mon ordinateur. Je recherche un nouveau "drama" à regarder. La page s'affiche décrivant le come back sur la scène d'un célèbre groupe de Kpop à l'occasion de son nouvel album. Je suis intriguée et ma curiosité me pousse à aller consulter cette article. Puis, je découvre une photo du groupe, et j'ai un énorme choc. Je me redresse pour mieux observer ce cliché. J'écarquille les yeux, le jeune homme qui a percuté ma voiture se trouve avec ce groupe. Il est une idole ?

Je ferme les yeux. Ce ne peut pas être lui ! Jung-Hwa du groupe "Chimère". Je reste figée devant cette image. Je serre les poings, je ne me sens plus du tout à l'aise en sa présence. Je ne me rendrais pas au rendez-vous fixé au garage, comme prévu. Je ne veux plus le voir. Déjà qu'avant, je trouvais que nous n'étions pas du même monde, mais là, c'est encore pire que ce que je pensais.

"Il est une idole." Je me répète pour bien l'enregistrer dans mon esprit.

Quel coup du destin ! Et je n'imaginais pas me retrouver confrontée à une célébrité dans mon existence. L'heure du rendez-vous est proche, je décide de prendre mon bébé et de me promener dans la forêt à côté de mon quartier. En fait, je ne veux voir personne, je dois me méfier de toutes les personnes qui m'entourent. Ma découverte m'a complètement bouleversée. J'avais raison de ne pas vouloir m'attacher à lui. Il faut mieux que je laisse tomber et que je l'oublie maintenant, pendant qu'il n'est pas trop tard. Et puis, pourquoi il s'intéresserait à une personne de rien comme moi ? Je me suis bercée d'illusions en voyant ce bel apollon frapper à ma porte, c'est tout moi. Je dois mettre un terme à ses attachements récents.

Je progresse dans les allées du parc, ma fille me sourit dans sa poussette. C'est plutôt cela ma vie que toutes ces fantasmes de rencontre hasardeuse du prince charmant. Je suis trop à fleur de peau, et enclin à vouloir connaître à nouveau l'amour. Enfin, un amour qui n'a rien à voir avec ce que j'ai déjà connu. Comment un "nous deux"' pourrait exister ? J'ai cru à un moment donné qu'il pouvait être différent des personnes de son rang social car il semblait sensible à ma situation. J'imagine que c'est ce que je désirais, mais que ce n'était pas réel. Il m'a caché qui il était. Je ne suis pas sensée imaginer que nous deux nous pouvions être ensemble. J'ai imaginé, j'ai fabulé. Il ne m'a rien laisser croire, il a juste voulu m'être agréable en me proposant de réparer ma voiture. Tant pis, il se remettra que je ne me rende pas au rendez-vous convenu.Je n'ai pas envie de le voir aujourd'hui. J'en ai marre des hommes en général. Ils sont compliqués. Je n'attends pas la charité de sa part. Je voulais juste aimer à nouveau et sans contraintes, sans peurs, sans devoir me méfier de l'autre. Je suis juste une incorrigible romantique.

Je suis déçue. Je marche pendant une heure encore. Ma fille s'est endormie. J'aime le samedi parce-que je ne travaille pas, je peux me reposer de ma semaine éreintante. Mais comme je n'arrive pas trop à joindre les deux bouts financièrement, je ne peux pas faire grand chose le week-end. Demain dimanche, j'irais rendre visite à ma mère. Je rentre pour me reposer. Je n'ai que les dramas à regarder pour me distraire. J'ouvre tout juste, la porte de mon immeuble que déjà mon propriétaire me saute dessus. Il me menace de m'expulser si je ne paie pas mes loyers en retard. J'ai peur de lui, et du fait qu'il peut me mettre dehors. Je lui donne le peu d'argent qu'il me reste pour le calmer. Je ne pourrais plus manger jusqu'à la fin du mois. Je verrais avec ma mère pour ma fille. Mon propriétaire s'en va et je m'écroule au sol, mes jambes sont faibles.

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Jung-Hwa :

La scène à laquelle je viens d'assister m'attriste. J'étais en colère au début parce-qu'elle n'est pas venue au rendez-vous. Je rattrape le propriétaire, et je lui demande le montant des loyers dus. Il m'apprend qu'elle n'a pas payé huit loyers. Je lui demande son numéro de compter, pour pouvoir lui payer les loyers en retard et trois mois de loyers en plus pour qu'elle soit plus sereine dans les jours à venir.

Il me salue. Je me rapproche de son immeuble, elle est toujours assise sur les marches et elle pleure. Elle est tellement désespérée. Cela me fait mal au cœur pour elle. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi en est-elle arrivée, là ? Je m'abaisse à son niveau. Elle a les yeux fermés et la tête baissée, sa petite fille allongée sur ses genoux. Elle est effondrée. Je sens qu'elle contient toute sa douleur depuis longtemps. Je caresse son épaule, elle redresse la tête, les yeux pleins de larmes. Je lui tend la main pour l'aider à se redresser. Elle ne l'a prend pas, et préfère prendre appui sur la rambarde des escaliers. Ses magnifiques yeux se posent sur les miens. Je me sens triste pour elle. Je voudrais qu'elle me laisse l'aider...