4 - Des amis envahissants

Heather Lin :

Je me suis bien reposée. Je suis surprise de me lever aussi tard. D'habitude, je programme mon réveil tôt pour partir travailler au restaurant. Mais, j'étais tellement épuisée par le voyage, que j'ai dormi jusqu'à onze heures. De temps en temps, je fais des cauchemars qui perturbent mon sommeil. Je me prépare, je m'habille pour descendre. En fait, je n'ai pas osé me présenter en pyjama, car je ne savais pas si les autres membres du groupe étaient restés pour la nuit. Je ne veux pas que ces superstars me voient en pyjama, pas coiffée, et, encore moins pas maquillée. Je dois toujours être parfaite devant eux. Je ne dérogerais pas à cela. En plus, pour la respectabilité de mon frère et son prestige, je ne peux me permettre de paraître pas très distinguée et ni pas élégante. Être la petite sœur du rappeur le plus renommée de la Corée du Sud, demande une attitude irréprochable de ma part, notamment devant ses collègues du groupe.

Je constate que la maison est vide. Je regarde rapidement dans toutes les pièces du bas. Leur emploi du temps doit être très chargé, j'imagine. Bon, ce n'est pas grave. Je monte prendre un CD que j'aime écouter en imaginant de nouvelles recettes, ou le soir avant de m'endormir. J'adore ce chanteur, parce que ses paroles me rappellent ma propre histoire. Je la mets en bruit de fond. J'ai pris l'habitude de cuisiner en musique. Et la musique que je préfère c'est le RAP, étonnant non, pour la sœur d'un rappeur !

Je me prépare un petit déjeuner. Je constate que mon frère est très méticuleux, le réfrigérateur est plein, propre et bien rangé. Un cuisinier remarque tout de suite ces détails. Je sais : défaut professionnel. J'ai d'ailleurs constaté que toute la maison était très bien tenue. Je suis impressionnée, encore une fois, par lui, mon héros. Je souris, il ne cesse de m'étonner.

Je mange tranquillement en écoutant le CD de mon artiste français préféré. Je chante par-dessus les chansons que j'affectionne parce qu'elles me touchent personnellement. J'aime également chanter. Lorsque j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Mon frère rentre suivi par ses amis. Mais, ils passent tout leur temps ensemble ! Il se dirige vers moi, me soulève de mon fauteuil, j'entoure mes jambes à sa taille, et je pose ma tête sur sa poitrine. Il me câline le dos. Je relève la tête, et ils étaient tous en train de nous regarder la bouche ouverte. J'avais envie de leur refermer la bouche en tapant sur le menton. Quoi, ils n'ont jamais vu un frère et une sœur manifester leur affection ? Peut-être pas ! Ou peut-être que cela ne se fait pas dans ce pays ! Étrange !! Bref, je descends avant qu'ils n'aient tous de la bave qui coule à force de rester la bouche ouverte.

Je les salue, et je retourne à mon petit déjeuner. Je suis un peu vexée, car j'aurais aimé passer une journée en solitaire avec mon frère. J'ai besoin de l'avoir pour moi toute seule, de partager du temps avec lui. Bon, ce n'est pas grave, mais, je lui en parlerais pour que cela se réalise. J'ai besoin de me retrouver en toute intimité avec lui et sans témoins. Puis, je me souviens que j'avais rapporté une vingtaine de parfum pour homme de marque haut de gamme de Paris pour les amis de mon frère. Je me lève, et Ji-Han me balaye du regard de haut en bas. Je monte les escaliers, je tourne la tête, juste au bon moment où mon frère lui met une tape sur la tête. Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. J'espère qu'ils ne m'ont pas entendu. La scène était beaucoup trop hilarante, surtout, quand je visualise l'expression de ce dernier quand mon frère l'a tapé. Je repars à rire aux éclats, toute seule dans ma chambre. Et cela me fait énormément de bien et me détend par la même occasion.

Je reviens avec plusieurs sacs, ils me regardent surpris. Je les dépose sur la table, et je leur dis de prendre les parfums qu'ils aiment car ce sont des cadeaux pour eux. Et là, je vois sept visages radieux me scruter.

Puis commence la bataille. Ils se disputent, ils se tapent doucement. Ils sont très drôles. Leur fausse rivalité est amusante, et très divertissante. Je les observe avec un petit sourire sur le visage. Je m'éloigne, j'ai besoin de prendre un café. Je pose mes petites fesses sur le tabouret de cuisine, et je porte le café à ma bouche quand Jon-Hae se précipite vers moi pour m'embrasser sur la joue. Je renverse le café sur le comptoir de la cuisine. Je tourne ma tête vers lui, il voulait recommencer à m'embrasser la joue, et, comme j'ai tourné la tête au même moment, nous avons failli nous embrasser sur les lèvres. Je m'arrête juste à temps. Il me regarde surpris, il est tout rouge. Il préfère partir. Et moi, je souris devant sa timidité. Cela n'aurait pas été dramatique (mais je m'en serais souvenue, pas de doute là-dessus).

Puis, c'est le défilé de bisous de remerciements. Je crois que je ne vais plus me laver les joues de tout mon séjour. Je sais qu'ils sont ravis, car ce sont tout de même des parfums de très grandes marques françaises, très convoitées dans le monde entier.

Mon frère me présente le programme d'aujourd'hui. Ils ont prévu de me faire découvrir leur lieu de travail. Autrement dit, les bureaux de la maison de disque Velt Entertainment où se trouve le studio d'enregistrement, la salle de répétition des chorégraphies et le bureau destiné à la composition des chansons. Je suis enchantée, car je pense que cela va être très intéressant. Nous prenons deux voitures. Je monte avec mon frère, et je ne vous raconte pas le mélange de fragrances parfumées dans un si petit espace. Bonjour le mal de tête ! Et encore une fois, je ris. Je pense que cela va m'arriver souvent pendant ces deux mois avec tous ces phénomènes autour de moi. Je suis impatiente de découvrir leur lieu de travail, l'endroit où tout commence à chaque fois qu'ils sortent un nouvel album. L'univers de mon frère, je ne suis pas peu fière d'avoir l'opportunité de le découvrir. Je les observe, et, j'apprécie leur complicité avec mon frère. J'avoue que, parfois, je m'inquiète pour lui. Mais de savoir qu'il est si bien entouré me rassure.

Après environ une demi-heure de route, nous arrivons devant le bâtiment du label. J'écarquille les yeux d'admiration. Je n'imaginais pas du tout un bâtiment aussi gigantesque. Je reconnais que c'est effrayant au premier abord, mais ce qui me rassure, c'est que je suis escortais par un grand groupe. Excusez du peu !

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