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- Je t'ai vu sortir tout à l'heure et tu n'étais pas revenu alors je suis venue te donner à boire, rit-elle.

- T'es bourrée dis-moi ? lui demandai-je en souriant.

- Ouais je crois.

Elle se pencha vers moi et essaya de m'embrasser mais je la repoussai, et l'a laissai toute seule sur l'escalier. Elle me donne à boire, d'accord, mais de là à m'embrasser… C'est une autre brune que j'avais en tête depuis quelques jours alors je ne pouvais pas faire ça.

J'ai pris ma voiture et suis rentré chez moi. En arrivant, j'ai regardé mon portable et j'avais un message. D'elle. Je souris comme un imbécile, lui répondis et partis me coucher. Je n'avais bu que deux bières mais j'étais déjà crevé.

Le lundi, je retrouvai Jess au café, toujours à la même place.

- Tu as passé un bon week-end ? lui demandai-je.

- Ça va. Et toi ?

- Le samedi était bien mais le dimanche un peu ennuyeux, dis-je en souriant.

Elle me regarda et me fis un tout petit sourire. Et un silence s'installa. Au bout de quelques minutes, je lui dis :

- Écoute, je suis vraiment désolé pour ce week-end si j'ai fais ou dis quelque chose qui ne t'aurais pas plus.

- Non non. Ne t'en fais pas, c'est juste que je… C'est rien.

Je ne sais pas pourquoi mais j'avais un doute sur ce qu'elle disait.

- T'es sûre ?

- Oui oui.

Ses yeux étaient rivés sur sa tasse alors que moi je voulais croisé son regard.

- Donc tu ne m'en veux pas ?

- Non.

- Tant mieux, lui souris-je en poussant un petit soupir de soulagement. On remet ça ce week-end alors ?

- Je ne sais pas, dit-elle en relevant la tête. Il faut que je travaille.

- Pas longtemps ? la suppliai-je du regard.

Au bout de quelques secondes, je vis une petite lueur dans ses yeux et elle accepta. Puis je suis partis car je reprenais le travail plus tôt que d'habitude. Je voulais la voir plus longtemps que quelques minutes par jour, mais c'était impossible. Pour le moment.

On s'est vu toute la semaine au café avec Jess et aujourd'hui on est samedi et je suis en train d'aller vers chez elle. En arrivant sur le parking, elle m'attendait déjà.

- Salut, comment ça va ?

- Bien et toi ?

- Ça va. On fait quoi aujourd'hui ? lui demandai-je en démarrant.

- Peu importe.

- Tu veux faire les magasins ?

Elle me regarda un peu étonnée. C'est vrai que c'est bizarre un mec qui demande à une fille d'aller faire les magasins. Mais j'aimerais bien la voir dans une robe. Ou voir quelle genre de fringues elle aime.

- Je n'aime pas faire les magasins. Et puis, je n'en ai pas besoin.

Il me semblait bien qu'elle n'était pas comme les autres filles !

- On ne fera que regarder alors.

- D'accord, si tu veux.

On a donc passé la journée à traîner et à parler. J'ai voulu lui faire essayer plusieurs robes et quelques hauts, mais elle a refusé net à chaque fois. Elle est vraiment têtue, mais je l'aime bien quand même ! On est ensuite aller boire un café et vers dix-neuf heure trente, on est allé mangé au fast-food. J'avais vraiment trop faim. Elle voulait pas trop mais moi aussi je peux être têtu. Et en plus c'est moi qui ai la voiture !

- Alors, tu penses qu'on va se revoir ? lui demandai-je une fois arrivé devant chez elle.

- Je pense oui.

J'ai arrêté le contact et suis descendu. Elle était dos à la voiture et je me suis mis en face d'elle. Elle me plaît vraiment. Quand je la regarde comme ça, je n'ai qu'une envie, c'est de la prendre dans mes bras et de l'embrasser. Ses lèvres ont l'air tellement douces que j'aimerais les goûter juste quelques secondes. Mais j'ai peur de la façon dont elle pourrait réagir.

- On remet ça le week-end prochain ?

- Pourquoi pas.

- Tu réponds toujours vaguement, lui fis-je remarquer, une peu déçu de sa réponse. Ça t'importe si peu qu'on se voit ?

- Non non. Je n'ai pas dis ça…

- Donc tu veux vraiment qu'on se revoit ? insistai-je en me rapprochant.

- Oui.

- C'est dur de te faire parler hein ?

Je souriais en fixant longuement ses lèvres. Je pouvais voir que ses joues avaient légèrement rougies malgré le fait qu'il fasse nuit et ses yeux semblaient analyser le bout de ses chaussures.

- En effet.

- Je vais essayer autre chose.

J'ai posé ma main sur sa joue pour qu'elle relève la tête et et je l'ai embrassée doucement. Il fallait que je tente et j'ai bien fais. Ses lèvres étaient délicieuses. Ce baiser était d'une lenteur très agréable mais il fut bref puisqu'elle a tourné la tête au bout de quelques secondes.

- Qu'est-ce qu'il y a ? lui chuchotai-je.

- Rien, c'est juste que… Je… Je dois y aller, articula-t-elle difficilement.

- D'accord.

Je ne bougeais pas et la fixais. Je ne voulais pas la laisser partir.

- S'il te plaît, me demanda-t-elle en me regardant dans les yeux.

- D'accord. À demain.

Je l'ai embrassée doucement sur la joue et me suis décalé pour la laisser passer même si l'envie n'y était pas. Je me suis adossé à la voiture et je l'ai regardé tourner à l'angle du bâtiment. Elle ne s'est pas retournée. J'espère que je ne l'ai pas fâchée.

- Jess, c'est rien, c'était un cauchemar. Calme toi.

- Non ! Il est revenu, il est revenu me chercher ! Il me l'a dit, il veut m'emmener avec lui ! Je lui ai dis que je voulais pas ! Je lui ai dis ! criai-je à Fabien en pleurant.

Il me prit dans ses bras et me berça doucement. Tout mon corps tremblait et mes vêtements me collaient à la peau.

- C'est un cauchemar Jessie. Il ne reviendra pas. Jamais.

- Comment tu peux en être sûr ?

- Je ne le laisserai plus jamais te faire du mal. Je te le promet. Viens avec moi, tu vas aller boire un verre d'eau. Ça va aller.

Il était un peu plus de cinq heure du matin, et j'ai réveillé Fabien. En même temps, mes hurlements ont du réveiller tout le quartier. Je déteste ces cauchemars. Toujours les mêmes. En boucle. Les mêmes scènes rejouées, inlassablement.

Après ça, je n'ai pas pu me rendormir. C'est rare que je réussisse à refermer les yeux après un cauchemar pareil.

Du coup, j'ai finis le bouquin que j'avais commencé et je me suis posée devant la télé, sans vraiment la regarder, et je pensais à Flo. Et je repensais à hier soir. Il m'a embrassée. Ça s'est passé tellement vite et simplement que je me suis demandée si c'était bien vrai. Ses lèvres sur les miennes pendant quelques secondes.

Mais pourquoi j'en fais tout un plat moi ? Ce n'était qu'un baiser après tout. Seulement un baiser. Il ne faut pas que je m'attache à lui – même si je suis déjà sur cette voie. J'ai trop peu confiance en moi pour ce genre de chose. Et puis, je suis sûre qu'il a fait cela sur un coup de tête. Ça ne fait même pas deux semaines qu'on se connaît, il veut juste s'amuser un peu. Pourtant, je n'ai pas envie d'arrêter de le voir et j'aime bien être avec lui alors je vais peut-être le laisser faire. Ça me changera les idées, et peut-être que ça m'amusera moi aussi. Ou que ça me blessera. On verra bien…

Je ne sais pas quoi faire avec lui. Je ne sais même pas ce que je veux. La seule chose dont je suis certaine, c'est que ce baiser m'a plu. Beaucoup ! Et c'était mon tout premier. J'ai beau avoir dix-sept, je n'ai jamais embrassée personne. La sonnerie de mon téléphone m'a sortie de mes pensées.

' Je viens te chercher à treize heure ça te va ? '

J'avais complètement oublié que Flo m'avait dit « A demain « hier soir. En même temps, je pense que je n'ai plus rien écouté après ce qu'il s'est passé. Même en rentrant chez moi, j'étais encore un peu dans la lune.

Quand je suis descendue à treize heures, il m'attendait, appuyé contre sa voiture noire. Il avait beaucoup de classe, je devais le reconnaitre. Il était habillé tout en jean, avec une chemise claire qui lui allait vraiment bien et un pantalon plus foncé. J'avais l'impression de dépareiller à côté de lui : il était parfait, et moi j'étais… moi. Je ne portais qu'un simple jean, et un fin pull gris uni.

Son éternel sourire était figé sur son visage et plus je m'approchais, plus mon cœur battait fort. J'en ai assez de réagir comme ça…

Lorsque je suis arrivée à sa hauteur, il m'a prit la main et m'a embrassée. Sur la joue. Pourquoi je suis déçue ?

- Ça ne va pas ? me demanda-t-il un peu inquiet.

- Si si. C'est juste que je n'ai pas très bien dormi cette nuit, lui dis-je en ouvrant la portière passager.

J'allais entrer dans la voiture mais il m'a bloqué le passage.