Chapitre 12 Tu es ma femme

Le petit-déjeuner de l’hôtel était copieux et les deux personnes l’ont dégusté agréablement. Le soleil entrant par la fenêtre, c’était un bon moment.

— Je vais à l’entreprise plus tard, et je te déposerai à l’Entreprise Renaissance au passage, a dit Kevin en étalant du beurre sur sa tartine.

Lorie a pris une gorgée de son lait et a secoué la tête.

— Non, je ne vais pas à l’Entreprise Renaissance avant cet après-midi, et je pensais que nous étions d’accord pour ne pas annoncer notre mariage au public pour le moment...

Kevin a levé les yeux.

Il lui a tendu une tartine et puis a retiré sa main.

— Ne t’inquiète pas, je ne reviendrai pas sur ce que j’ai promis. Seul le président de l’Entreprise Renaissance sait que tu es envoyée par le Groupe Universe et c’est Luc qui a arrangé tous ces affaires. Donc personne d’autre sait que...

Kevin a haussé les sourcils et lui a jeté un coup d’œil. Lorie ne pouvait s’empêcher d’être nerveuse.

— Donc personne d’autre sait que tu es ma femme.

Il a dit d’un ton léger et calme. Mais ces mots étaient significatifs.

Lorie a senti son cœur battre la chamade.

Cet homme, il excellait vraiment à flirter avec une femme !

Il avait évidemment l’air indifférent et distant, mais il aimait toujours la taquiner.

— Très bien !

Un peu nerveuse, elle a rapidement fini son petit-déjeuner avant de dire :

— Je suis rassasiée, je vais passer un coup de fil.

Elle voulait quitter l’Entreprise VL et devait d’abord régler tous ses problèmes, au moins elle ne pouvait pas impliquer Katia dans cette affaire épineuse.

Lorsqu’elle a pris son téléphone, elle a vu qu’il y avait plus de vingt appels manqués. C’était Léo qui lui avait téléphoné sans cesse.

Un peu surprise, elle a esquissé un sourire sarcastique sur les lèvres.

La veille, pour avoir l’esprit tranquille et ne pas être dérangée, elle avait mis son téléphone en silencieux après être montée dans la voiture. Elle avait deviné que Léo la chercherait, mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi fou.

Il semblait qu’il soit devenu très anxieux et soucieux la veille.

Depuis qu’elle était devenue sa petite amie, il était rare que Léo ait pris l’initiative de lui téléphoner. Même s’il le faisait, c’était essentiellement pour parler du travail. Mais en ce moment...

Lorie voulait ignorer ces appels manqués, mais à ce moment-là, Léo lui a passé un coup de fil à nouveau.

C’était encore si tôt.

Elle a regardé le nom sur l’écran de son téléphone, puis a tourné la tête pour jeter un coup d’œil sur Kevin, qui était assis calmement et en train de prendre son petit-déjeuner. Il avait l’air beau et élégant, comme un prince dans un conte de fées, noble et inaccessible.

Après un moment de réflexion, elle a décroché le téléphone.

Après ce que s’était passé la veille, elle a complètement rompu avec Léo et elle n’avait pas besoin de lui cacher sa relation avec Kevin.

Elle était franche et sans peur.

— Allô ?

— Lorie, où es-tu ?

La voix de Léo était un peu rauque. Il était évident qu’il ne s’était pas bien reposé.

— M. Léo, qu’est-ce qu’il y a ?

Elle a fait semblant d’être innocente et lui a demandé.

— Lorie, ça ne sert à rien de s’enfuir comme ça, tu crois que tu peux échapper à mes mains ?

Lorie a failli éclater de rire.

— S’enfuir ? Pourquoi dois-je m’enfuir ?

Elle n’avait enfreint aucune loi, et n’avait pas commis de atrocités inhumaines. Alors pourquoi s’enfuir ?

— Si tu ne t’es pas enfuie, pourquoi n’es-tu pas revenue hier soir ? Sais-tu que je t’ai attendue toute la nuit ?

Après une pause, Léo a continué :

— Je crois qu’il y a eu un malentendu sur ce qui s’est passé hier, je ne t’en veux pas. Reviens vite, je vais t’expliquer et tout ira bien, hein ?

Après un moment de silence, Lorie a dit avec un léger sourire :

— D’accord. On se verra à l’entreprise plus tard.

Après avoir raccroché, Lorie est revenue à la table. Kevin l’a regardée et a demandé :

— Tu pars maintenant ?

— Non.

Elle a souri, et s’est assise à nouveau.

Elle était de bonne humeur et avait un bon appétit. Elle continuait à manger sans se presser.

— Ce n’est pas que je le cherche, pourquoi suis-je pressée ?

Combien de fois avait-elle attendu Léo, et c’était finalement à lui de l’attendre !

— Ce qui s’est passé hier, il ne va pas le prendre à la légère.

Il était évident que Léo était un homme avaricieux et égoïste. Il avait essuyé une telle humiliation et avait perdu la face la veille.

De plus, le départ de Lorie serait un coup fatal pour sa petite entreprise.

— Moi non plus.

En le regardant, Lorie a souri.

Kevin a aussi esquissé un sourire sur les lèvres.

...

Léo avait attendu Lorie pendant toute la journée.

Il n’avait même pas mangé son déjeuner et jusqu’à 15 heures, il n’avait pas encore vu Lorie.

Il lui a téléphoné, mais elle n’a pas répondu. Très en colère, il a failli jeter son téléphone sur la terre.

— Léo, je t’ai dit que nous ne pouvions pas faire confiance à Lorie. Tu lui fais trop confiance !

Victoria s’est adossée sur le fauteuil en cuir, et a épluché une pomme avec un couteau.

— Tu vois, Lorie nous a délibérément dressé un piège hier soir. J’ai dit qu’elle était bizarre hier, mais tu as dit qu’il n’y aurait pas de problème. Regarde...

— Arrête !

Léo était très angoissé. Il voulait téléphoner à Lorie mais il savait bien qu’elle n’allait pas lui répondre.

Très mécontente, Victoria a pincé les lèvres et a baissé les yeux.

— Pourquoi passes-tu la colère sur moi ? Ce n’est pas moi qui t’ai trahi. Je suis seule à rester à tes côtés et à me soucier de toi !

Elle s’est approchée de Léo et lui a tendu la pomme épluchée, disant :

— Tiens. Bien que fâché, tu dois quand même manger quelque chose. Si tu tombes malade, je serai très triste et inquiète...

A ces mots, les yeux pleins de larmes, elle a failli pleurer.

En entendant cela, Léo s’est attendri et a pris la pomme en soupirant. Il a posé sa main sur l’épaule de Victoria et a dit :

— Je n’ai pas passé ma colère sur toi, je suis juste de mauvaise humeur. Désolé, je sais que tu t’inquiètes à mon sujet. Ne pleure pas, chérie.

— Tu ne fais que m’amadouer avec de belles paroles, tu penses encore à Lorie...

Victoria s’est rapprochée de Léo et lui a jeté un regard passionné. Elle excellait à séduire un homme en cachette.

— M. Léo, je...

La porte s’est ouverte et Lorie est entrée. Regardant cette scène, elle ne pouvait s’empêcher de rire.

— Ah, il semble que je ne vienne pas au bon moment, donc je...

— Lorie !

Dès qu’il l’a vue, Léo a immédiatement lâché prise et s’est dirigé vers elle à grandes enjambées, craignant qu’elle ne parte.

— Lorie, reviens !

Il l’avait attendue pendant toute la journée. Elle est enfin apparue, alors Léo ne pourrait pas la laisser partir comme ça.

— Où es-tu allée ? Pourquoi n’as-tu pas répondu au téléphone ? Tu sais à quel point je suis inquiet et anxieux ?

Il l’a saisie par le poignet et l’a traînée à l’intérieur avant de fermer la porte.

Lorie a écarquillé les yeux. L’homme en face d’elle était tout anxieux et lui a dit des mots tendres. Il semblait qu’il se soucie vraiment d’elle. Mais en réalité, que faisait-il tout à l’heure ?

Lorie a jeté un coup d’œil sur Victoria, qui se montrait fâchée. Mais quand Lorie s’est retournée vers Victoria, cette dernière a immédiatement esquissé un doux sourie.

— C’est vrai, Lorie, tu ne sais pas à quel point nous sommes anxieux. Tu n’es pas rentrée chez toi hier soir, où es-tu allée ? Pourquoi restais-tu avec les gens de l’Entreprise Renaissance hier ? Ils t’ont dit du mal de nous ? Ne te laisse pas tromper par ces gens ! a dit Victoria.