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Prologue

Prologue : Magali Constance MAYET

Je suis là installée dans la voiture qui me conduit de Lastourville vers Libreville. Mon passé est à jamais derrière moi, j’ai 16 ans et je suis enceinte de 2 mois. Je viens de quitter la terre de mon père de mes ancêtres, j'ai été dépouillé de tout, j'ai le coeur en milles morceaux.

Dame près de moi : Ma fille ça va ?

Moi (essuyant les larmes) : oui

Elle (me fixant) : tu dis ça va mais les larmes là c’est quoi ?

C’est quoi son problème à celle-là ? Le problème des gabonais et des africaines en générales, elles s’octroient le droit d’être les mères de tout le monde juste, juste pour faire les curieuse ou pour blâmer, mais mi MAYET je ne suis pas comme ça.

Moi (sourire hypocrite) : non maman c’est la nostalgie c’est tout

Elle : han han ah ma fille mais tu es jeune tu vas où comme ça ?

C’est quoi cette question de demeurée là d’après elle ?

Moi (la fixant) : cette voiture va bien sûr Libreville non ?

Elle : oui oui

Moi : bien donc je vais sur Libreville

Elle : ah ok

Elle a enfin fermé sa grande gueule-là. Mais au bout de 5 minutes

Elle : tu as même quel âge ma fille ?

Moi : 16ans

Elle : tu es jeune dit donc tu voyages seule ?

Moi : oui

Elle : où sont tes parents ?

Moi : mort

Elle (triste) : oh ma pauvre fille

Moi : ne vous inquiétez pas je ne suis pas triste

Elle : que leur est-il arrivé?

Moi : mort tous les deux des suites d’un incendie

Elle : oh ma pauvre petite

En fait elle m’agaçait à un haut point j’ai regardé le paysage défilé

en face de moi histoire qu’elle arrête de me faire chier.

Elle : et tu vas chez qui sur Libreville ?

Moi : personne, je n’ai plus de famille, je vais essayer de chercher

du travail, ma famille a tout perdu la famille de mon père m’a mise

dehors.

Elle : oh ma pauvre petite.

Moi :…

Elle : tu n’as vraiment aucun parent ?

Moi : aucun

Elle : tu sais au moins où tu passeras la nuit ?

Moi : non mais surement à la gare je vais me débrouiller

Elle (me regardant) : ok

Elle s’est enfin tue et je me suis endormie. Au bout de quelques heures

Elle (me bousculant) : ma fille ma fille

Moi : hum

Elle : on est presqu’arrivé à Libreville

Moi : merci

Elle s’affairait à prendre ses bagages et moi petit à petit j’émergeais de mon sommeil. On est enfin arrivé, après un très long voyage.

Elle avait beaucoup d’affaires certainement de la nourriture en

provenance de Lastourville. Nous sommes descendues et je l’ai aidé à prendre ses bagages jusqu’à ce qu’on tombe nez-à-nez avec un charmant monsieur d’environ 35-40ans.

Elle (allant vers le monsieur) : chéri

Lui (l’embrassant) : bonsoir tu as fait un bon voyage ?

Elle : oh lalala très épuisant

Lui : tu vas te reposer à la maison

Elle : j’en ai trop besoin

Moi : bon madame je vous laisse bonne soirée

Elle : attend

Je me suis retournée pour la regarder

Elle (à son mari) : cette jeune demoiselle a 16ans, elle a perdu ses parents, et elle a été abandonné par la famille de son père, n’ayant pas d’autres solutions elle se voit dans l’obligation de venir chercher du boulot ici à Libreville, et comme je cherche une dame de ménage ça ne te dérange pas qu’on lui propose, hein stp chéri.

Lui : euh ok c’est toi qui voit c’est toi la maitresse de maison…

Elle : merci chéri

Lui : bon on y va ?

Elle : ma fille vient tu ne vas pas dormir dans la rue allons chez moi j’ai du travail pour toi

Moi (rassurée car j’avais peur quand même d’être seule dans cette ville qui m’est inconnue) : merci

Je les ai aidé à charger les sacs dans la super voiture de son mari c’était une Mercedes… Moi la petite villageoise de Pana, me voilà maintenant dans la capitale, montée dans une belle voiture avec des gens chics. Que rêver de mieux ?

On a énormément roulé puis nous sommes arrivés, devant une grande concession avec un grand portail, j’étais juste épatée. Un homme a ouvert et nous sommes rentrés.

Elle : Vient rentre

Moi : oui

Le monsieur qui a ouvert le portail là m’a aidé à transporté les affaires jusque dans la maison, la maison était tellement belle et tellement grande, je me sentais trop gênée.

Le mari de la dame est parti vers un grand couloir

Elle : ma fille c’est quoi ton nom ?

Moi : MAYET Magali Constance

Elle : LOUBA Claire née MANZAKA, tu es ici chez moi, ma ménagère est partie à la retraite et comme un signe je suis tombée sur toi. Donc tu vas vivre ici et si le travail te plait et bien

on avancera ensemble.

Moi (ravie) : merci madame

Elle : vient je vais te montrer où tu vas dormir

Je l’ai suivi, elle m’a montré où j’allais passer la nuit, j’ai pris une douche, j’ai mis environ 15 minutes avant de savoir comment le robinet d’eau fonctionnait, j’avais l’impression d’être une princesse.

Elle (entrant dans la chambre) : ça va tu as fini ?

Moi : oui

Elle : bien, Monsieur et moi avons fini de manger tu peux venir manger

Moi : oui madame

Elle : appelle-moi tantine Claire et mon Mari tonton Pierre.

Moi : oui tantine Claire

Je l’ai suivi docilement jusque dans la cuisine, j’ai mangé j’avais tellement faim que j’ai tout mangé je n’ai rien laissé dans l’assiette.

Elle : bien va dormir et à demain je te montrerai ce que tu auras à faire comme travail ici.

Moi : oui tantine.

Je suis allée dans la chambre avec la douche où l’eau sortait du

mur. Je me suis mise à penser à mon passé.

********Souvenirs********

Je suis Magali MAYET, je suis née en 1955 à Pana un village de la province du G7 (Ogooué-Lolo au Gabon) de ce que j’ai entendu mon père désirait un garçon pour l’aider à travailler la terre et les champs mais malheureusement pour lui et pour ma

mère je suis sortie femme.

La famille de mon père l’a très mal pris, mais papa a fini par s’y faire et m’a malgré tout ça éduqué comme si j’étais un homme. J’ai fait l’école primaire, il m’a appris à faire la chasse et la pêche, maman m’a appris à faire la cuisine papa voulait que je devienne QUELQU’UN comme il aimait à le dire mais voilà le monde n’est pas toujours comme on veut et alors que j’ai eu 12 ans papa est mort des suites d’une maladie étrange.

Là ma vie a basculé, celle de ma mère aussi, on lui a coupé les cheveux comme il est de tradition chez nous les NZEBI on lui a imposé comme mari le cousin de papa. Toussaint un homme aussi froid que son prénom, il était juste mon enfer ici sur terre.

Il a tout change, alors que j’allais en dernière année du Cours Moyen Elémentaire (CM2). Il m’a interdit de poursuivre mes études je me souviens très bien de ses propos.

Toussaint : les femmes ça va aux champs, ça fait le ménage et ça va en mariage ça ne va pas à l’école

Maman (les larmes aux yeux) : mais son père tenait à ce qu’elle

aille à l’école, il voulait qu’elle soit instruite Toussaint

T : il est mort donc son avis et ses directives sont morts avec lui

J’étais en colère une rage immense m’envahissait

Maman a juste éclaté en sanglot car avant que papa ne meurt, il a bien insisté à ce que maman m’envoie à l’école. Donc au lieu d’aller au pensionnant chez les sœurs à Koula-Moutou, je me suis retrouvée à aller faire des plantations de tarots et de tubercules avec maman pendant environ 3 ans.

Pendant ce temps je me suis renfermée sur moi, mon voisin Luc avec qui j’avais l’habitude d’aller à l’école, il avait deux ans de plus que moi, m’emmenait ses livres pour que je puisse lire en cachette dans ma case ou quand j’allais à la rivière faire la lessive ou aux champs avec maman. Ça me manquait tellement de ne plus aller à l’école. Mais je me suis beaucoup rapproché de lui d’ailleurs il était la seule personne qui me donnait envie de rester forte.

Maman était une femme battue, Toussaint avait déjà 2 femmes à son actif. Mais je me promettais que quand j’aurais 18ans j’allais prendre ma mère et que nous irions vivre à Libreville la capitale.

Quand j’ai eu 15ans j’ai commencé à ressentir autre chose que de la simple affection vis-à-vis de Luc. Un soir alors que j’allais prendre de l’eu au puit je l’ai vue avec Anaëlle une fille du village, ça m’a tellement énervée, que je suis allée lui mettre deux bonne gifles à cette fille. Luc était à moi et à moi toute seule même s’il ne le savait pas encore.

Luc (m’attrapant) : Magali qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu l’as giflé ?

Moi :…

Anaëlle : mais tu es folle de me gifler ?

On s’est un peu crêper le chignon là et ensuite, elle est partie

Luc : pourquoi tu l’as giflé ?

Moi : elle m’énerve

Luc : pourquoi ?

Moi : parce que je n’aime pas te voir avec des filles

Luc (rigolant) : tu es jalouse ?

Moi : …

Luc : tu es amoureuse de moi Magali ?

Moi (instinctivement) : oui

Il m’a regardé et a souri, il m’a raccompagné jusque vers chez moi.

Luc (me faisant un bisou à la centrale) : à demain à la rivière

Moi : ok

C’est ainsi que lui et moi avons installé notre rituel de nous voir les soirs vers 17h à la rivière. On ne faisait que parler sans plus.

La routine a duré toute l’année de mes 15ans.

Jusqu’au soir où nos yeux ont vu autre chose et qu’on s’est offert l’un à l’autre je venais juste de prendre mes 16ans. Toussaint était en déplacement sur Koula-Moutou, j’vais dormi chez Luc, car il devait aller pour les 3 derniers mois sur Koula-Moutou pour passer son brevet.

On avait passé une nuit magique lui et moi… on a beaucoup rigolé au départ, et après, il m’a touché j’ai ressenti de gros frissons me parcourir tout le corps ça me faisait un bien fou…

On a été un peu maladroit, l’un envers l’autre mais on a fini par s’accorder et nous avons passé, l’une des plus belle nuit de notre vie, en se faisant de multiples promesses et on se jurant qu’on s’appartenait l’un l’autre. Le matin vers 6h je devais rentrer au risque ses parents ne me surprennent. Il m’a raccompagné et vers ma cours.

Luc : tu me promets que tu m’attendras hein

Moi : bien sûr je t’ai dit que c’est toi qui dois m’épouser

Luc : je te fais confiance

Moi : moi aussi

On s’est séparé là, et je suis partie ma mère m’a regardé, l’air de me dire MAYET mais bon moi je n’en vais qu’à foutre si elle veut vivre cette vie de misère avec Toussaint ce n’était pas mon cas…

Toussaint est revenu et il était toujours aussi enquiquineur et chiant

1 mois est passé Luc me manquait mais voilà que pouvais-je faire j’attendais patiemment. Je me sentais fatiguée depuis quelques jours

Maman : tu vas bien ?

Moi : oui pourquoi ?

Maman (me fixant) : pour rien

Un soir alors que je dormais maman était allée à Koula-Moutou voir sa sœur qui avait accouché. J’ai senti une présence dans ma chambre, j’ouvrais les yeux pour tomber sur Toussaint en sous-

vêtement.

Moi : oh Tous… euh tonton Toussaint

Lui : tu la fermes

Il s’est mis nu devant moi et le temps que l’information remonte à mon cerveau il était sur moi en train de me violer j’ai crié mais il m’a fermé la bouche je me suis débattue du mieux que j’ai pu mais hélas, il avait souillé mon corps… quand il eut fini il est parti en me menaçant de me couper les doigts si j’en parlais à quelqu’un. Je me sentais sal, j’ai couru dehors et je suis tombée nez-à-nez avec la première femme de Toussaint Ma’Annie.

Moi : Ma’Annie

Ma’Annie : si jamais tu dis à quelqu’un ce qui vient de se passer crois-moi il te fera mal

Je n’en revenais pas comment peut-elle me dire ça. J’étais en colère mais j’attendais maman. Je suis allée me doucher, mais je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit de peur qu’il revienne…

1 semaine après maman était rentrée, dès qu’elle est arrivée je me suis empressé de tout lui raconter.

Mama : non

Moi (en larme) : si

Maman : Toussaint est malade comment

Elle n’a pas fini sa phrase qu’elle s’est assise en sanglotant.

Moi : maman ne pleure pas stp

Elle : je vais lui parler

Moi : ok

Elle est allée parler avec lui ils se sont bien disputés mais après ça pendant 2 semaines, Toussaint ne me parlait plus, il ne venait plus me visiter et d’ailleurs moi je me sentais de plus en plus faible et fatiguée, je vomissais tous les matins. Maman m’a demandé si je connaissais déjà le lit des hommes avant que Toussaint n’abuse de moi j’ai répondu oui et je lui ai tout explique. Elle est entrée dans une colère noire et m’a giflé.

3 jours après alors que je dormais, Toussaint est venu encore cette nuit-là dans a chambre

Lui : d’après les rumeurs tu serais enceinte

Moi :…

Lui : je savais bien que tu étais une saloppe qui est le père ?

Moi :…

Lui : et bien comme tu ne veux pas parler

Il s’est remis à me violer j’ai hurlé de toutes mes forces, maman est venue, et devant l’horreur de la situation, elle a tiré Toussaint sur moi, il s’est mis à la battre et la poussé violemment contre le mur en terre battue, elle est tombée la tête sur l’angle de la table.

J’ai eu le réflexe de prendre la marmite et de lui frapper ça à son tour sur la tête, et j’ai couru vers maman.

Moi (en pleure) : maman maman

Je l’ai bousculé à plusieurs reprises, en criant mais rien maman ne s’est plus jamais relevé, Toussaint avait tué ma mère. Le lendemain, les gens sont venus s’enquérirent de la situation et il a eu l culot de dire qu’il m’avait surprise avec un homme et qu’il savait que j’étais enceinte vouais me donner une correction maman s’est interposée et il l’a poussé elle s’est cogné accidentellement contre le bout de la table. Tout le monde l’a cru, j’ai voulu parler mai personnes n’a daigné m’écouter, on m’a traité d’enfants maudites.

C’est ainsi qu’après l’enterrement de ma mère j’ai été mise à la porte de chez Toussaint, de la cours de mon père, je suis allée prendre l’argent que maman cachait il y avait 75.000f .

je suis allée chez la maman de Luc expliqué que j’attendais son enfant mais hélas pour moi la campagne de dénigrement menée par Toussaint m’avait précédé, elle ne m’a pas cru au contraire, elle m’a chassé comme une moins que rien que son fils n’aura jamais eu un tel comportement, qu’il allait faire les études et que ce n’était pas moi qui allait venir foutre sa vie en l’air. Je suis partie toute honteuse.

J’ai passé la nuit dans le champs de ma mère, j’étais seule au monde, le lendemain je suis allée à Koula-Moutou chez ma tante, mais son mari m’a interdit de rentrer chez lui, ma tante m’a remis 10.000f et m’a dit d’aller sur Libreville. Plus rien ne me retenait ici c’est ainsi que le lendemain j’ai pris la voiture pour Lastourville puis une autre voiture pour Libreville.

*******Fin des souvenirs**********

C’est avec tous ses mauvais souvenirs que je me suis endormis ce soir-là avec la ferme intention de retrouver Luc et de prendre ma vie en mains... Papa voulait que je sois quelqu'un j'allais le devenir

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