3. Vénus

*Précédemment...

Le téléphone de Don se met à sonner les interrompant ainsi. En regardant le nom de l'appelant il constate que c'est Vénus.

Don : C'est elle !

M. Denoire : Mets en haut-parleur.

Il décroche et met en haut-parleur.

*Point de vue de Vénus...

~Appel ?

Pour que mon frère m'appelle autant de fois, c'est qu'il doit y avoir un truc. Du moins, je crois ? Ou alors c'est papa qui lui a demandé de le faire. Il sait que s'il le faisait directement, il y aurait une forte probabilité que je ne réponde pas. Encore que je ne sois plus vraiment dépendante de lui.

Je quitte la salle à laquelle se déroule la fête du lancement de la campagne de publicité donc je suis l'égérie d'une ligne de produits cosmétiques et monte vers l'étage auquel il y a un peu de calme puis décroche.

- Moi : Salut Don. J'ai vu qu'il y a un moment, tu as essayé de m'appeler... Ça va ?

- Don : Hé, p'tite sœur !... Ouais ça va. Et toi ?

- Moi : Je vais hyper bien oui...

Je m'appuie contre la balustrade de l'étage en regardant les gens en bas.

- Moi : Alors ?

- Don : Déjà désolé d'appeler comme ça d'un coup, mais papa voulait te parler d'un truc urgent donc...

- Moi : (rigole) Ça m'étonnait aussi que tu appelles avec autant d'insistance. Il est à côté ?

- Don : Oui. Je suis à main libre là. Il y a toute la famille.

- Moi : Oh...

Eh bien... Pour qu'ils soient tous réunis à cette heure, c'est que ça doit être important.

- Moi : C'est nouveau ça papa... Je croyais que ma vie ne t'intéresserait pas.

- M. Denoire : (soupire) Tu ne sais toujours pas dire bonsoir ?

- Moi : L'émotion m'a fait oublier, désolée.

Je rigole... C'est archi faux.

- Moi : Bref, que me vaut cet appel ? Je suis en plein travail là alors si tu pouvais rapidement...

- M. Denoire : (coupe) Quel travail pourrais-tu bien faire à deux heures du matin ?

Il n'a même pas remarqué que j'avais l'air bien réveillée. De toute façon, il n'est même pas deux heures où je suis.

- Moi : (souris) À ton avis ?

- M. Denoire : Vénus !

- Moi : C'est bon M. Denoire, je suis à Montréal là et on a la même heure. Je suis juste à une soirée dont je suis l'égérie... Abrèges s' te plait je n'ai pas le temps.

Si c'est pour me demander d'arrêter mon travail, il perd son temps. Il y a quelque temps, il m'a appelé pour ça, Don aussi m'avait dit que ça ne lui plaisait pas trop l'idée que je sois model. Je me demande comment il fera en voyant mes photos dans toutes les rues de Miami Beach quand on fera le lancement là-bas ?

- M. Denoire : J'aimerais que tu sois ici dans deux jours.

- Moi : Pourquoi ?

Il reste silencieux pendant quelques secondes.

- Moi : J'écoute ?

- M. Denoire : J'aimerais que tu épouses le fils de mon associé.

Sur le coup, je reste figée complètement abasourdie par ce qu'il vient de dire puis finis par éclater de rire.

Me marier... Moi ? Au fils de l'un de ses associés en plus de ça. Coincés du c*ul comme ils sont je n'ose même pas imaginer la tronche du mec s'il a accepté le mariage. Pas que je juge l'apparence des gens, mais bon... Que fait-il de Roselyne et Iris ? À ce que je sache je ne suis pas le meilleur choix pour ce genre de choses. Pour lui, je suis plus susceptible de ruiner ses bonnes relations avec les gens.

- M. Denoire : (soupire) Tu ferais mieux de ne pas prendre ce que je dis à la rigolade.

Il est donc sérieux... Aahh...

- Moi : Je ne veux être la femme de personne alors demande à tes deux autres filles de le faire ! Rien à battre qu'elles soient déjà mariées. Elles sauront se débrouiller mieux que moi.

~Fin de l'appel...

Je raccroche directement sans même lui laisser le temps de réagir.

Un mariage... Et puis quoi encore ?

Il compte caser une personne instable, une malade mentale avec le fils d'un de ses associés ? On aura tout vu. Enfin bref, je ne mords pas à ça. En plus ça n'irait pas tellement avec la vie que je mène.

??? : Ah Vénus t'étais là ! Il y a encore des personnes que tu dois rencontrer pour d'éventuelles collaborations.

Moi : D'accord, allons-y.

Six ans durant, j'ai vécu à part comme si je n'avais pas de parents. Qu'ils me laissent maintenant vivre tranquille.

~Le lendemain...

Il était donc sérieux avec cette histoire de mariage... Ma mère, mon frère et mes sœurs m'ont laissé un tas de messages le reste de la soirée pour m'expliquer la situation. Le connaissant papa devait être tellement vénère après que j'ai raccroché d'un coup qu'il a bien dû casser des trucs. Il n'aime tellement pas qu'on aille en son encontre. Mais moi personne ne me tient en laisse. Ceci dit, je compte y aller et au vu de comment ça se passera là-bas, je verrai comment agir.

??? : Tout se passe bien mieux que je ne le pensais. Nous serons en rupture dans à peine deux jours si les commandes continuent à affluer comme ça.

Je souris silencieuse tandis que le patron de la boîte et les autres discutent.

Patron : Et tout cela grâce à Vénus !... Je me demande ce que ça aurait été si on n'avait eu un model autre qu'elle.

Moi : Mais non... J'ai juste fait mon travail.

Photographe : Sérieusement, t'as assuré ! C'est rare de voir une fille aussi jeune avec autant de professionnalisme. La pub, les séances photos et même la représentation live, c'était parfait ! Tu rends tellement bien à l'image qu'on voudrait presque t'acheter toi plutôt que le produit.

Moi : Pfff... Haha ! Vous n'exagérez pas un peu là ?

Patron : Tu es très talentueuse Vénus. Ah ce que j'aurais donné pour avoir une fille comme toi. Je n'ai que des garçons moi.

Mon père ne sortirait jamais un truc comme ça lui. Ça fait toujours bizarre d'entendre d'autres personnes apprécier ce que je fais.

J'ai rencontré M. Lovis à Paris. Bien que je n'étais encore qu'au lycée, j'avais tout de même déjà un petit travail de model. C'est là où j'ai eu son contact. J'ai commencé à mes seize ans. Comme certains réseaux n'avaient pas encore été trop popularisés, je n'ai pas pu être populaire rapidement, mais voilà, maintenant, c'est différent. J'ai donc bien gagné en expérience en apprenant sur le tas et en plus de l'argent. Ce qui fait que depuis deux ans, je n'utilise plus celui qu'envoie mon père vu que j'ai le mien.

Moi : Vous êtes trop gentil M. Lovis.

Patron : Maintenant que le lancement a été fait, tu auras plus de temps libre pour toi. Tu comptes reprendre les cours ? L'an dernier, tu as pris une année sabbatique pour te concentrer sur le travail.

Moi : Ah oui ! J'y pensais en effet... D'ailleurs à ce propos, je dois quitter Montréal. Ma famille vit à Miami Beach et c'est là que je vais. Peut-être, je devrais m'inscrire à une université là-bas. De toute façon, j'ai cru comprendre que l'entreprise devra organiser une autre soirée de lancement là-bas.

Patron : En effet, c'est vrai... J'espère que tu pourras y participer. Tu sais que c'est toi le visage de la marque.

Moi : Je viendrai ne vous inquiétez pas...

Et puis en plus, j'ai reçu plusieurs autres propositions de collaboration pendant la soirée. Certaines de ces entreprises se trouvent à Miami Beach et Miami. M. Lovis avait dit que c'était l'occasion de se faire ses propres contacts et il avait bien raison.

Enfin, là ce qu'il faut d'abord régler c'est cette histoire de mariage. J'aimerais bien savoir pourquoi le vieux veut m'impliquer dans ses stratégies commerciales. Et puis quelle en est l'utilité ? Mes frères ne m'ont en aucun cas dit qu'il y avait des soucis avec ses entreprises ou quoi... Voilà pourquoi ça m'étonne.

À suivre...

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