Un Affront
La marche est longue,
Puis, on arrive à ce point,
Où deux chemins s'offrent face à nos yeux.
D'un côté il y a toutes sortes de plaisirs,
Lorsque de l'autre, il s'y trouve toutes sortes de montagnes.
Et parce que le plaisir a l'ivrogne tendance de nous séduire,
Pendant une seconde,
On oublie qu'il finit vite par nous lasser.
On ignore immodérément,
Que ce sucre pousse vers une quête illusoire,
Celle où l'homme en veut toujours plus,
Esclave dorénavant d'une soif qui ne s'estompe jamais.
Or,
De l'autre côté,
Cette voie qui parait tant épuisante,
Recouvre des montagnes certes,
Cependant, des éminences qui se déplaceraient si on faisait preuve de peu de foi.
De ce même autre côté,
À force de marcher,
Lorsque notre soif se montrera,
On trouvera l'eau-de-vie.
Celle qui ne nous permettra plus jamais d'avoir soif,
Ou de tomber assez bas pour ne plus se relever.
De l'autre côté il y a la discipline et la détermination,
Un amour vrai et sincère qui se prouve en ne nous lâchant dans aucune circonstance.
De l'autre côté,
C'est Le chemin, La vérité et La vie.
Il peut paraître trop immense pour nous,
Lorsqu'on voit les hauteurs de ces lieux,
Mais ces montagnes-là ne sont elles pas nos fardeaux et nos charges,
Qu'Il porte sur Lui et avec lesquelles Il marche si fièrement ?
Nous condamnons donc nos propres agissements en Le jugeant.
De plus,
Cette hauteur qui nous fait si peur,
Ce n'est que Lui qui nous tend la main et veut nous emmener dans la prospérité.
Il veut nous emmener Là-haut où Il se trouve,
Car Il ne nous a pas fait dans le but de garder l'identité de pêcheur pour toujours.
Oui,
Ce chemin qui semble être dévoré par plusieurs montagnes,
A choisie de l'être par amour pour nous.
Ce chemin que nous trouvons laid,
Est pourtant la perfection,
Et c'est la raison pour laquelle on pense que cette dernière n'existe pas,
Car on a tendance à ne pas la prendre telle qu'elle est,
Une peau qui porte sur elle noblement des cicatrices des batailles qu'elle a menées par amour pour les Siens.
Mon père continuait alors son récit 'Il m'a dit qu'il était surpris que moi qui fut premier dans mes études, puisse finir chômeur.'
'Amour... ' répondait maman, 'dans la vie, on cherche trop loin les raisons de ce qui est des fois spirituel.'
'Que veux-tu dire ?' L'avait-il dévisagé.
'Que tout ne se résume pas à un plus un est égale à deux.'
'Tu vois... c'est ça qu'on vous reproche !'
'Désolé, continue.' Se taisait elle de nouveau. Pourtant, c'était une des rares fois où elle disait une phrase qui détenait un sens un peu plus profond.
Mais mon père sourd à la morale continuait 'Il m'a dit qu'il fait un voyage d'affaires le week-end prochain. Dans trois jours plus exactement, de vendredi à lundi... et m'a de ce fait invité.'
'Et en quoi cela va t'aider ?' Voulait-elle savoir.
'Il va me présenter à ses contacts et me montrer comment fonctionne le business.' Expliquait-il. 'Pour que moi aussi, je me fasse des connaissances et en joue.' Puis, il prit un verre d'eau bien glacé, le finissant en un coup.
'Eh amour, je suis si fière... ' S'exclamât elle. 'Et heureuse.'
'Maintenant, laisse-moi finir de manger.' Ordonnait-il, avant qu'elle ne vienne me rejoindre dans la chambre pour, elle aussi, dormir.
Et cette nuit, elle m'enlaçait après tant d'années. Ma mère ne savait pas ce qu'était l'affection habituellement. Alors, même dans mon sommeil, je pus sentir une vague chaude d'été me frapper sur la peau.
Quant à son mari, il nous avait retrouvé très tard dans la nuit. Accompagné d'une odeur immonde d'alcool que maman épousait très bien depuis peu.
À l'époque, je ne connaissais que vaguement les significations de simples choses donc, comment aurais-je pu savoir que chercher du boulot et avoir des rendez-vous professionnels un dimanche seraient presque impossibles ? Surtout un dimanche tard dans la nuit.
De plus, si cela ne dérangeait pas ma mère, comment moi aurais-je pu y penser ?
Le lundi arriva et, j'étais tout excitée, car la foi de ma mère en Dieu semblait revivre grâce à mon père. Mais comment aurais-je aussi pu savoir que notre foi ne devrait pas dépendre des Hommes, mais de Dieu seul.
Puisque les Hommes de nature charnelle peuvent nous décevoir. Or, notre Créateur, jamais.
Si nos espoirs se reposent donc sur un être charnel comme nous, que ferons-nous le jour où il partira ?
Et si la Parole nous dit :