CHAPITRE 2

Je me suis absentée quelques minutes pour finaliser la table et je suis revenue vers eux pour les guider à la salle à manger pour le dîner. 

Pendant que je les guidais dans la pièce d'à côté, Vincent n'a pas hésité à me prendre à l'écart pour me faire une remarque à l'oreille. 

Comme quoi il fallait que j'arrête mon manège.

Pendant le repas, il n'arrêtait pas de me regarder avec son regard noir et pleins de mépris.

La maison était pourtant bien rangée, le repas était délicieux. 

Mais cela n'a pas plu à mon cher et tendre Vincent qui me reprochait que j'étais trop aguichante, trop entreprenante à son goût.

Reste à ta place voyons, tu me fais honte. Et arrête un peu avec mon patron. Tu veux coucher avec lui pour que je puisse avoir ma promotion. M'avait-il dit à l'oreille discrètement pendant le repas.

Je devais donc rester à ma place comme il me l'avait dit. Ne pas leur adresser la parole ou même leur porter la moindre attention sauf si cela était nécessaire.

J'étais outrée par sa remarque mais je n'ai rien dit et je suis restée à ma place.

J'avais l'impression d'être reliée au rang de domestique au lieu d'être sa petite amie.

Lors du dîner, tout s'est très bien passé jusqu'à ce que son patron Édouard me fasse une remarque des plus agréables.

- Merci ma belle Violette pour ce merveilleux repas qui était digne d'un grand chef.

Il a gentiment pris ma main et a déposé un tendre baiser pour me remercier de ce fabuleux repas. 

J'étais plutôt mal à l'aise de ce geste. Mais je n'ai rien dit, je suis restée discrète.

Une fois les invités partis. Vincent est monté dans la chambre, visiblement très en colère contre moi. Il est parti directement sous la douche pour essayer de se calmer mais cela n'a pas suffi, il était remonté contre moi pour des raisons qui n'avaient pas lieu d'être.

Pendant ce temps, j'ai préféré rester en bas et finir de ranger la vaisselle avant de le rejoindre.

- Tu aguiches mon patron ouvertement devant moi. Tu n'es qu'une putain ma parole. Non mais à quoi j'ai pensé en proposant ce repas à la maison ? 

Tu me prends pour qui à la fin ? 

Je fais tout pour toi et c'est comme ça que tu me remercies. Comme un moins-que-rien.

J'étais troublée par ce revirement de situation mais aussi par son comportement et son langage.

Je n'avais rien fait qui justifie sa colère. 

J'étais restée gentiment à ses côtés, tout en restant polie et distinguée. J'étais resté à ma place comme il me l'avait suggéré mais mon attitude ne lui a guère plus.

La nuit fut courte et pleine de doutes pour moi. 

Je n'ai fait que pleurer en silence...

Avec son entourage, il était tout le contraire de ce qu'il était avec moi : ouvert, séducteur, beau parleur... 

Il savait flatter les gens.

Mais l'envers de ce masque était sa lâcheté.

Cet homme était fabuleux en apparence mais d'une noirceur terrible à l'intérieur. 

Sous son visage chaleureux en surface, régnait le froid, le mépris et le dédain. 

Un rictus de triomphe s'affichait sur son visage lorsqu'il m'avait totalement anéantie.

Aucune compassion d'humanité ou de tendresse. 

Pour lui, tout était de ma faute.

Quant à ses amis, ils le voyaient comme quelqu'un de serviable et gentil. Mais à la maison, les choses n'ont fait qu'empirer. 

Mensonges incessants, regards méprisants... Puis gentil dans la minute qui suit, il m'offrait des cadeaux pour se faire pardonner. Mais finalement, il laissait place à une attitude glaciale. 

Il se plaçait toujours en victime avec moi.

À mon réveil, Vincent était déjà parti travailler, il m'avait laissé une petite note cependant. 

"Je suis désolé ma princesse, passe une bonne journée." 

Je me suis pourtant levée à six heures trente du matin  mais il est déjà parti. 

Je suis à la fois surpris qu'il soit déjà parti  mais aussi soulagée  car je ne serais pas humiliée pour une fois dès le petit-déjeuner. 

Comme chaque matin, je fais notre lit et descends à la cuisine pour me préparer un bon café. 

Je regarde par la fenêtre et quand je vois le temps pluvieux. 

Je commence à déprimer. Je n'aime pas la pluie car les journées sont plus fraîches, sombres et je l'avoue, je n'ai aucune motivation aujourd'hui. 

Mais il va pourtant falloir que je me bouches. 

Je remontes dans la chambre et je me diriges vers la salle de bain attenante pour prendre une douche histoire de me réveiller un peu et de faire ma toilette part la même occasion.

Je prends les premières fringues qui se trouvent dans le dressing un jean slim noir et un petit col roulé blanc et mes cuissardes que j'aime tant. 

Je repasse par la salle de bain pour me mettre un peu de crayon noir sur les yeux et hop, je suis fin prête pour aller au supermarché faire la corvée des courses. 

Mais avant ça, direction le coiffeur pour changer de look pour essayer de plaire à mon Vincent.

Ce n'est pas vraiment une tenue idéal pour faire les courses, mais j'aime être bien habillée .

Je sors de la maison et je me dirige vers le garage où se trouve ma voiture. Un Mini Cooper d'un rouge flamboyant. 

Cette voiture me correspond très bien. Du moins avant. 

Mais j'avoue que je préfère la conduire quand il fait beau car je peux la décapoter.

Je commence à prendre la route du coiffeur quand je reçois un appel de Vincent.

- Allô.

- T’es partie où dans cette tenue?

- Pardon ?

- Je t'ai demandé où tu étais partie dans cette tenue. Me crie-t-il dans le combiner. 

- Je suis partie chez le coiffeur et après, j'irai faire des courses sur le retour, et ma tenue comme tu dis, est très bien. 

Je sens à la tonalité de sa voix, que ce que je lui dis ne lui plaît pas du tout. Mais je suis encore plus surprise de savoir qu'il m'espionne maintenant. 

Je le pensais partie au travail depuis un moment. 

Mais il a sûrement fait demi-tour. Pour venir s'excuser en personne comme à chaque dispute. 

- Fais demi-tour me dit Vincent, et rentres tout de suite pour te changer.

- Je ne compte pas faire demi-tour et je suis presque arrivé chez le coiffeur.

Je finis par raccrochée de ma conversation avec Vincent car visiblement, il semble encore très énervé.