chapitre 1
Jason se réveilla ce matin prêt à en finir au plus vite avec cette mission. Il
n'aimait pas du tout durer sur une affaire. Derriere le role de garde du corps
qu'il devait jouer se cachait aussi celui du detective privé qu'il était. Il avait
étudié toute l'histoire et était arrivé à la conclusion que le president ne
pouvait pas avoir uniquement des ennemis politiques , peut être bien que
dans sa vie privée, il y avait des gens qui lui en voulait et ça il allait le
découvrir.
Il venait de prendre sa douche et s'apprêtait à prendre son petit déjeuner
lorsque quelqu'un cogna à sa porte. Il savait que c'était le fils du président.
Selon ce qu'il savait des traditions africaines c'est que l'étranger était bien
reçu de son hôte. Lorsqu'un étranger arrivait chez toi, tu devais tout faire
pour le mettre à l'aise et surtout être à ses petits soins.
- Bonjour monsieur Parker, avez vous passer une belle nuit ?
- Bonjour à vous, je dirai que j'ai passé une nuit paisible mais je préférai
que vous m'appeliez Jason tout simplement.
Sans se départir de son sourire, le fils du president entra dans sa chambre.
- Bien, appelez moi Alioune dans ce cas.
Jason hocha la tête et s'assit. Alioune en fit autant.
- Vous prenez le petit déjeuner avec moi ? lui proposa Jason.
- J'en serai ravi mais je l'ai déjà pris en famille.
Jason préféra ne rien ajouter. Il trouva néanmoins la table trop chargée à
son gout. D'habitude , il se contentait d'une simple tasse de thé ou de café.
- Chez nous au Sénégal, le repas est une affaire très sérieuse et c'est pour
cela qu'il se prend en famille. Pour un africain , la famille est le reflet du
noyau de la société et elle est très importante. Un africain placera toujours
sa famille au premier plan , pour se faire , il ne manque jamais de prendre
le repas en famille et surtout dans le même plat, cela renforce en quelque
sorte les liens entre les personnes.
Jason commençait à apprécier ce continent et surtout ce pays. Pour le
moment tout ce qu'il apprenait l'avait déjà conquis mais il refusait de
l'admettre.
Il ouvrit tour à tour les assiette disposées sur la table mais vit une diversité
de plat. L'odeur qui s'y dégageait lui donna l'appétit. Pour la première fois
depuis longtemps, il allait prendre un vrai petit déjeuner.
- Si vous le voulez, je vous fais une petite description de certains plats.
Proposa Alioune.
Jason acquiesça tout simplement.
- Ici, vous avez ce qu'on appelle le Thiakry, c'est en quelque sorte du
couscous de mil associé à du lait. Il est beaucoup apprécié par les pays de
l'Afrique de l'ouest. Dans certains pays on vous parlera de dèguè.
Jason gouta le bol de yaourt qu'il lui tendait et le trouva bon et à son gout.
- Dans cette soupière, vous avez le Fondé ou la Bouillie de Mil. Croyez moi,
il n'y a rien de mieux pour commencer votre journée.
Jason fut conquis par la bouillie et décida que c'est elle qu'il prendra au
petit déjeuner.
- Je crois que je n'ai plus besoin que vous me présentiez un autre plat, celui
là est parfait.
- Je vous conseille d'y associer des beignets typiquement africain, vous
m'en direz des nouvelles.
- Décidément j'aime le Sénégal, finit par dire Jason.
Une heure plus tard, c'est un Jason ventre plein qui quitta l'hôtel. Il avait
hâte de rencontrer sa future protégée. Il n'avait eu droit qu'a une photo
d'elle et elle était voilée, il n'avait pas pris le temps de bien la voir sur toutes
les coutures.
Jason sortit le premier du véhicule une fois à destination. Il faut dire que le
palais de la république sénégalais était magnifique.
- Il a été battit en 1902 et est inspiré du Trocadéro de paris. Il avait été
construit pour le gouverneur de l'Afrique Occidentale Française mais depuis
l'indépendance du Sénégal, il est devenu la résidence des chefs d'état dès
leur accession au pouvoir.
Jason avait pu noter que cet Alioune bavardait beaucoup et il était surpris
par le fait qu'il arrivait à l'écouter sans s'agacer.
Il le suivit néanmoins jusqu'au président.
- Je suis heureux de vous recevoir enfin monsieur Parker.
Jason vit un homme soucieux et surtout un homme droit. Il arrivait toujours
à voir les gens et arrivait toujours à percevoir leur comportement au premier
contact. Il pouvait les yeux fermés assurer que cet homme avait le cure sur
la main.
Le président l'invita à s'asseoir et lui proposa un rafraichissement qu'il
accepta. Selon ce qu'il avait appris, on recevait toujours une personne en
lui offrant quelque chose à boire, de l'eau de préférence. En Afrique
ancienne, on se disait que le visiteur avait parcouru une longue distance et
on se devait de le désaltérer avant tout. Une fois, fait, on pouvait lui
demander le motifs de sa présence. Le visiteur se devait d'accepter le verre
d'eau pour montrer sa bonne foi.
- Vous êtes à présent mon seul espoir. Tous ceux que j'ai engagés ont
échoués et se sont tous fait tué. Je commençait à perdre espoir lorsque
mon fils a décidé de faire appel à l'un de ses amis de longue date qui est
aussi proche de vous.
Tout devenait un peu plus clair pour Jason. Il se rappelait maintenant que
Kyle avait étudié avec un jeune sénégalais qui l'avait invité au Sénégal pour
les vacances.
- On m'a dit que vous faites parti des meilleurs et je sais que Kyle nous a
recommandé la bonne personne.
Jason vit dans les yeux de cet homme presqu'un appel à l'aide. Il y a
parfois des situations que même l'argent ne peut régler. Savoir que la vie
de sa fille était en danger, donnait des insomnies.
- Je vous promet que votre fille sera en sécurité avec moi et je trouverai la
ou les personnes derrière toute cette histoire. Assura Jason.
Le président parut quelque peut soulagé. Celui-ci ordonna qu'on fasse
appeler sa fille.
Cela faisait plusieurs heures qu'Aida tournait en rond dans sa chambre
sans vraiment savoir quoi faire de sa vie. Elle ne pouvait pas non plus se
rendre à l'école car son père estimait que c'était trop dangereux pour elle.
- Aida, ton père te demande de descendre, lui annonça sa mère.
Alimatou Diouf était le modèle typique de la femme sénégalaise: elle était
douce, aimante, disponible pour tous et vouait un culte pour son mari à qui
elle était soumise. Elle lui parlait toujours avec réserve et lui donnait
toujours des conseils avisé. Si Ousmane Diouf était ce président si droit et
si attentif, c'était bel et bien en parti grâce aux conseils de son épouse.
L'expression " derrière un grand homme se cache une grande femme "
prenait tout son sens ou alors " la nuit porte conseil".
- Dis lui que je suis sortie.
- Aida, je sais que c'est dur pour toi de devoir toujours reprendre ses gestes
mais nous ne pouvons faire autrement.
Sa mère posa une main rassurante sur son bras .
- N'oublie pas de porter ton voile avant de descendre.
Aida soupira et mit son voile. Elle était partie pour que la même histoire
reprenne.
Jason commençait à perdre patience car il détestait attendre. Fille de
président ou pas, il allait allé la chercher lui)même si elle ne descendait pas
dans les trois minutes qui suivent.
- Je suis là.
Jason en eut presque le souffle coupé en entendant cette voix douce.
Lorsqu'il la vit enfin, Jason sentit que cette mission s'annonçait très
difficile....