Chapitre 7
Cela faisait plusieurs heures qu'Aida tournait en rond. Elle avait juste envie
d'exploser, Amidou n'était pas prêt à partir.
- Je vois que tu es préoccupé ?
Son amie Fatima venait de faire son entrée.
- Je ne le supporte pas, avait-elle hurlé.
Fatima s'était approché lentement et l'avait prise dans ses bras.
- Je le sais Aida mais il est censé être ton fiancé.
- C'est ça, il est censé être mon fiancé, il ne l'ai pas.
Elle avait besoin de prendre l'air, elle en avait vraiment besoin. Elle mit son
voile et sortit à la hâte.
Le sang de Jason circulait violemment dans son sang, il avait les nerfs à
fleur de peau. Il voulait à tout prix tout savoir sur cet Amidou Thiam. Il savait
que cet homme cachait beaucoup de cadavres dans son placard.
- Jason , quel plaisir de t'entendre.
Mikhaïl Kozlov. Il avait le don de mettre les nerfs de quelqu'un à rude
épreuve.
- Mikhaïl, je suis content de t'entendre aussi. Ironisa Jason.
Il se passa une main sur le visage et soupira longuement.
- Toujours aussi aimable mon cher Jason.
- Dis moi Mikhaïl, tu ne m'appelle pas pour faire la causette n'est ce pas ?
Jason savait que l'appel de son ami cachait quelque chose, il n'avait pas le
temps de tourner autour du pot. Il avait des choses importantes à gérer.
- Eureka, s'exclama Mikhaïl. Je t'appelle parce que j'ai besoin que tu me
rendes un service.
- Et qu'est qu'un garde du corps peut faire pour aider un mafieux ?
- Je sais que tu le fais uniquement pour me mettre hors de moi mais laisse
moi te dire que tu ne réussiras pas à me mettre en colère.
Jason roula les yeux et se servit un verre. Il en avait vraiment besoin. Son
corps était parcouru par plusieurs tensions inexplicables et il avait du mal à
les définir. Jamais aucune mission ne l'avait autant mis dans une situation
inconfortable. Il commençait à s'éloigner de son but principal, il était en train
de perdre le contrôle sur tout et Jason Parker détestait perdre le contrôle.
- Dis moi réellement ce que tu veux car je n'ai pas la patience d'écouter tes
balivernes.
- Tu as vraiment de la chance d'être mon ami parce qu'à l'heure nous en
sommes, tu serais en train de diner avec le diable dans la salle de banquet
de l'enfer.
Jason connaissait Mikhail pour savoir qu'il ne plaisantait pas du tout. Il
savait qu'il était a la tête d'une des mafias les plus importantes de la
Russie.
- Bref, je t'appelais parce qu'il me faut ton approbation.
- Pour quoi faire ? le coupa Jason.
Il sentit son ami s'agacer à l'autre bout du fil, à vrai dire, c'était le but.
- Tu as vraiment de la chance d'être mon ami Jason. Lui dit Mikhail encore
une fois de plus.
- Et si on en venait au fait ? finit par trancher Jason.
- J'ai besoin que tu me permettes de passer quelques temps dans ta villa
de Los Angeles.
Aussi étrange que pouvait paraitre cette demande, Jason savait que Mikhail
avait un projet étrange. Il n'avait pas le temps de poser des questions parce
qu'il avait pas mal de choses à régler lui-même.
- Ne me demande pas ce que je vais en faire dis moi simplement si tu m'en
donnes la permission oui ou non car je n'ai pas la patience.
- Je n'avais pas non plus l'idée te demander ce que tu compte faire de ma
villa mais je te demande juste d'en faire bon usage.
Jason venait de raccrocher. Il savait que son ami allait péter un câble mais
il avait beaucoup de choses à faire comme par exemple trouver des
réponses sur cet Amidou Thiam et il allait en trouver. Pour une raison
inconnue, Jason était rebuté à l'idée que cet homme puisse être proche
d'Aida. Il lui était inconcevable qu'elle puisse s'attacher à lui. Il fallait qu'il
fasse tout pour découvrir ce qu'il cachait afin de l'éloigner d'elle le plus vite
possible. Il soupira une fois de plus et décida d'aller faire un tour. Il ouvrit la
porte et tomba nez à nez avec l'objet de ses tourments.
Aida Diouf était l'incarnation typique de la beauté africaine. Elle était belle
avec son teint ébène qui luisait à la lumière du jour. Elle était sans artifices,
elle était différentes de toutes les femmes qu'il avait connu par le passé.
Jason savait au fond de lui que cette mission le mettait dans un situation
compliquée. Il savait qu'elle allait changer le cours de son existence mais il
ne savait pas à quel point. Il se demandait où cette histoire allait le mener
et pour la première fois de sa vie Jason Parker se posait plusieurs
questions.
Il avait affronté beaucoup de choses dans son travail en tant que garde du
corps. Il avait vaincu plusieurs adversaires coriaces mais ce qui lui arrivait
actuellement ne lui était jamais arrivé. Jason Parker se trouvait face à une
jeune femme qui lui faisait ressentir des sentiments contradictoires. Elle
arrivait à créer en lui un ras de marée de sentiments tout aussi
contradictoires.
- Que faites vous ici ? Demanda Jason.
Il se poussa afin qu'elle puisse entrer.
Aida ignorait pourquoi elle était ici. Ses pas l'avaient menés ici sans qu'elle
ne s'y attende. Elle avait voulu prendre l'air car elle étouffait dans cette
cage dorée dans laquelle toute sa famille et ses proches essayaient de la
maintenir enfermé sans son avis.
- Je ne savais pas où aller. Avait-elle dit.
Elle s'était assise dans l'un des canapés et observait la pièce . La suite
dans laquelle vivait Jason était luxueuse. Elle savait que son père y était
pour quelque chose.
- Elle est jolie votre suite.
Jason avait haussé les épaules et s'était avancé lentement vers elle d'une
demarche lente et volontaire.
- Oui elle est belle en effet mais cela n'explique toujours pas pourquoi vous
êtes là.
Elle avait soupiré. Jason la trouva encore plus belle. Ce voile qu'elle portait
l'empêchait de voir à quoi ressemblait sa chevelure mais Jason les
imaginait doux et soyeux.
- À vrai dire je l'ignore, mes pas m'ont conduit ici. J'avais besoin de prendre
l'air.
Jason s'accroupit et lui prit délicatement le menton.
- Ah ma petite Aida, que vais-je bien pouvoir faire de vous. Vous êtes si
belle et si têtue.
Il s'était levé aussitôt et lui avait pris la main.
- Venez je vous raccompagne.
Elle avait protesté. Jason se surprit à esquisser un léger sourire.
- Votre révolte ne nous mènera nulle part alors vous feriez mieux de vous
lever et de me suivre. Vous n'êtes pas consciente du danger qui plane sur
vous.
Aida croisa les bras décidé à ne pas se laisser faire. Elle n'eut pas le temps
de protester longtemps car il la hissa sur ses épaules et sortit.