Chapitre 3
Jason rejoignit le président. Il était en pleine discussion avec son épouse, à
voir l'expression de leurs visages, ils avaient l'air d'être beaucoup inquiets.
- Alors ? Demanda le président.
Jason savait que la vie de cette jeune femme était entre ses mains. Il savait
surtout que cette famille avait placé ses derniers espoirs en lui. Il savait que
sa décision était une bouée de sauvetage pour elle.
- J'accepte, finit-il par dire.
Il vit le président respirer profondément. Il avait l'air d'être soulagé. On
aurait dit qu'un fardeau venait de quitter sur ses épaules.
- Vous n'imaginez pas à quel point cela me fais plaisir, annonça le
président.
- Vous êtes un ange venu du ciel monsieur, lui dit la première dame.
Jason n'en étais pas sûr. Il était tout sauf un ange. Il avait toujours mené
une vie qui n'était pas celle d'un saint. Pour lui la sainteté était un leurre.
- Je crois que ta mère ne sait pas ce qu'elle dit, lança -t-il à Alioune alors
que le président et sa femme venait de les laisser seuls.
Alioune lui sourit avant de lui intimer de sortir de la maison.
- Vous savez, ma mère est une femme typique de la femme africaine qui
met un point d'honneur sur les valeurs ancestrales et elle voit toujours au
delà de ce que nous autres voyons.
Jason savait où il voulait en venir mais personne ne pouvait lui faire croire
qu'il avait une part de bonté en lui.
- Comment avez vous trouvé votre entrevue à ma sœur ? Demanda
Alioune.
Jason savait qu'elle les épiait et il se surprit à sourire.
- À vrai dire, elle se joue les durs à cuire mais je crois qu'elle finira par s'y
faire. Répondit Jason.
Aida soupira une fois de plus et retourna s'asseoir. Elle croisa les bras de
mécontentement.
- Je vois que cette situation ne te plais vraiment pas, fit remarquer Fatima,
sa meilleure amie.
- Crois moi que ce n'est pas facile d'être enfermée, répondit Aida.
Elle grogna une fois de plus et fourra son visage dans son oreiller.
- Dis toi juste que c'est pour un temps, la rassura Fatima.
Aida et Fatima étaient des amies depuis l'enfance. Leurs mères avaient
grandi elles aussi et étaient devenues plus que des amies au fil du temps.
- Je me demande bien combien de temps me faudra attendre afin d'être en
paix. Répliqua Aida presqu'en larmes. Je crois bien que je suis maudite.
- Ne dis pas ça voyons. Les épreuves font parties de la vie Aida, je suis sûr
que Dieu te réserve des lendemains meilleurs.
Aida n'était pas comme Fatima. Elle avait plus tôt tendance à tout prendre
comme une force du destin ou alors un moyen pour Dieu de mener
l'homme vers le bonheur qu'il lui réserve.
- Toi ta vie est parfaite, tu es la fille d'un grand homme d'affaires, tu es
major de ta promotion et tu vas épouser le célibataire le plus convoité du
Sénégal. Lâcha Aida.
Fatima ne put s'empêcher de rire aux éclats.
- Ma vie n'est pas si parfaite que ça Aida. Tout comme toi j'ai mes soucis
mais cela ne m'empêche pas de garder le sourire.
Aida se leva une fois de plus et jeta un coup d'œil à son garde du corps qui
était en pleine conversation avec son frère Alioune.
- Je me demande bien de quoi ils parlent, lâcha celle-ci.
Fatima se leva de son siège et jeta un coup d'œil à la fenêtre.
- C'est lui ton garde du corps ? Demanda Fatima.
Aida se contenta d'hocher la tête.
- Je crois bien que j'aimerais être à ta place Aida, ton garde du corps est
d'une beauté renversante. S'exclama celle-ci.
Aida devait admettre que cet homme était trop beau. Il était irréel.Elle fit
néanmoins mine d'être vexée.
- Je lui aurais sauté dessus si je n'étais pas la future femme de ton frère.
- Fatima !!
- Quoi, je ne fais que dire la vérité.
Aida soupira et s'assit.
- Alors, comment s'est passée la rencontre ? Demanda Fatima.
Aida savait que celle-ci n'allait pas tarder à la cuisiner jusqu'à ce qu'elle
crache tout.
Jason discutait avec Aliou depuis un bon moment et il devait reconnaître
que c'était la première fois qu'il discutait aussi longtemps avec quelqu'un.
C'est vrai qu'il lui arrivait de discuter avec des clients pendant des heures
mais cela arrivait généralement lorsqu'il avait des affaires à gérer ou alors
un contrat à signer. Alioune Diouf était un jeune homme plein de
connaissances et il avait la conversation facile.
- Je crois que je vais devoir prendre congé de vous, annonça Jason au bout
d'un moment.
Alioune acquiesça.
- Vous avez raison. Je crois qu'il vous faut vous reposer.
Il lui tendit un bout de papier. Jason y jeta un coup d'œil et vit qu'il s'agissait
du programme d'Aida. Il plia le bout de papier et le mis dans la poche de
son pantalon.
Jason sortit du palais présidentiel en ayant en tête l'idée de trouver au plus
vite la personne derrière tous ses tentatives assassinats. Il mit ses lunettes
de soleil et entra dans sa voiture.
Son téléphone portable sonna. C'est rictus aux lèvres qu'il prit l'appel.
- Je suis content de t'entendre, ironisa-t-il.
Son interlocuteur soupira à l'autre bout du fil.
- Bonjour à toi aussi Jason, lâcha Lucas.
Jason soupira à son tour et ferma les yeux un instant.
- Alors, comment se passe la mission ? Demanda Lucas.
Jason savait que cet appel allait le mettre à rude épreuve. Il avait
soupçonné ses amis de l'avoir amené jusqu'en Afrique dans le seul but de
le caser.
- Vous m'avez envoyé ici et vous espérez toujours que je parle de la pluie
et du beau temps ? Répliqua Jason.
Il sentit Lucas sourire à l'autre bout du fil.
- Je ne vois absolument pas de quoi tu parle cher ami et en plus , ce n'est
pas comme si on t'envoyait en enfer en plus.
- Je dois avouer que le Sénégal est un charmant pays, je crois bien que ça
me plairais d'y vivre en fin de compte.
Jason savait que cette phrase allait lui coûter cher car Lucas n'allait pas
tarder à la retourner contre lui à la moindre occasion.
- Je savais que tu allais t'y plaire. Mais je ne t'appellais pas pour te parler
uniquement de ta mission.
- Ça je l'avais déjà deviné. Lâcha Jason. Accouche.
- Je le ferai volontiers si j'étais une femme mais je suis un homme et je ne
peux pas accoucher , répliqua Lucas.
Jason roula les yeux. Lucas avait toujours tendance à vouloir coûte que
coûte le faire sortir de ses gonds.
- Sais-tu que je peux raccrocher ton appel ? Lui dit Jason.
- Je crois bien que tu peux m'aider dans la messure où tu peux m'aider à
trouver un idiot qui s'est amusé à me mettre les bâtons dans les roues, lui
dit Lucas.
Jason se passa une main sur le visage et respira un bon coup.
- Et qu'est ce qui te fais croire que je puisse t'aider ? Répliqua Jason.
- Eh bien , selon nos informations,il serait au Sénégal alors je me suis dit
qu'il serait facile pour toi d'avoir la main sur lui.
- Je te le retrouve en moins de vingt quatre heure.
Jason avait déjà raccroché. Il savait que Lucas lui enverrai les informations
par mail.