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Chapitre 4

Un vent léger souffle le lendemain matin. Allongée en bas d’un talus, pente où elle a été déposée par les vagues durant la nuit, Daphnée est évanouie alors qu'un doux soleil lui tape en plein sur le visage. De légères vagues lui caressent tendrement les pieds et, après plus d'une heure suivant le lever du soleil, la naufragée ouvre les yeux. Entre mangroves, hautes herbes et épines, Daphnée est toujours un peu groggy alors qu'elle se redresse en restant assise avec le corps recouvert de boue. Retrouvant ses esprits, elle ne reconnaît rien de ce qui l’entoure.

- Où suis-je ? soliloque-t-elle avant de se mettre debout. Je ne reconnais rien de Heartland par ici… Où sont les autres ? continue-t-elle en regardant constamment autour d’elle. Mon Dieu, qu’est-ce qui se passe ? Je suis toute seule sur une île déserte ? J’ai froid et je suis couverte de boue en plus... Je ne peux pas rester ici !

Même si elle n'a aucune idée d'où elle se trouve, Daphnée est tout de même heureuse d’être toujours en vie. Il y a de longs et d'épais buissons qui bordent les berges là où elle se trouve et l’endroit est infesté d’insectes. Craignant qu’il puisse y avoir des animaux dangereux dans les environs, la demoiselle surveille constamment les alentours, surtout qu’elle ne voit pas ce qu’il y a dans l’eau sombre. Ainsi, elle tente de se frayer un passage à travers les buissons pour regagner la terre ferme mais, en faisant à peine quelques pas, des épines et des branches rigides la griffe, lui faisant mal. Elle prend ainsi la décision de revenir sur ses pas. N'ayant plus d'autres choix, elle longe le talus en sachant que le risque de tomber sur de gros reptiles est bien présent. Au fur et à mesure qu’elle avance, une odeur désagréable la suit. En sus de cela, la boue qu’elle a dans le dos et dans les cheveux l’agace énormément. Pour ne rien arranger, elle doit constamment faire attention à chaque pas qu’elle fait car l’endroit est tellement glissant qu’elle peut tomber à tout moment. Après avoir parcouru environ six cents mètres, elle constate que l’eau est plus claire. N’y apercevant aucuns reptiles, Daphnée s'aventure dans l'eau en prenant le plus de précaution possible. Aussitôt qu’elle arrive à une profondeur raisonnable, elle plonge entièrement son corps, ainsi que ses cheveux, pour y enlever le maximum de boue. En sortant, c’est une eau boueuse qu’elle laisse derrière elle, mais elle est plus ou moins propre et cela la soulage un peu.

Ne sachant pas quelle heure il est, Daphnée prend la décision d'accélérer le pas pour essayer de trouver une place adéquate où passer la nuit au cas où elle tomberait bientôt. Elle marche sur cinq cents mètres supplémentaires avant de faire un contour pour continuer à suivre la berge. Huit cents mètres plus loin, elle tombe sur des mangroves composées de palétuviers, dont elle est obligée d'enjamber les racines, pour continuer à avancer. Elle aurait préféré ne pas se retrouver dans ce genre d'endroit ; les racines étant de bonnes cachettes pour toutes sortes de reptiles. Du reste, elle voit même des poissons nager et aller se réfugier entre les racines quand elle avance dans leur direction.

A force de marcher, elle trouve, un kilomètre plus loin, un tracé qui permet de quitter le marécage. Toutefois, s’y précipitant, elle pose le pied sur un rocher glissant et perd l’équilibre avant de se retrouver dans l’eau. Tombant dans une partie assez profonde, elle se débat en essayant de trouver pied, avalant même une grande quantité d'eau, mais elle réussit finalement par se relever avant de reprendre de grandes bouffées d'oxygène après avoir toussé. S'étant fait mal en tombant, elle est plus prudente cette fois-ci en repassant par le tracé. D’ailleurs, elle s'agrippe aux branches qui sont à portée de main pour monter. La demoiselle regrette de s'être changée sur le yacht. N'ayant rien d’autre qu'un bikini complètement trempé pour se couvrir, elle avance en tremblant tellement elle a froid. En sus de cela, elle n'a rien pour s'essuyer non plus. En prenant part à cette compétition, elle était loin de se douter qu’elle finirait livrée à elle-même. Aussitôt, une pensée se tourne aussitôt vers sa mère.

Les heures passent, mais elle ne voit rien d’autre que des buissons, des arbres et de la broussaille. Elle se fie essentiellement sur le tracée pour avancer quand, à sa grande surprise, il n'y en a plus. Elle se retrouve dans l'inconnu total. Etant pieds nus, elle se blesse en marchant sur des graines et, comme l’herbe est plutôt haute, elle ne voit pas où elle les pose. A force d’avancer, elle commence à s'épuiser et, pour couronner le tout, elle ne sait plus où aller. Etant toute crasseuse, elle aurait adoré prendre une bonne douche et se laver les cheveux, mais elle est consciente que ce ne sera pas pour tout de suite.

Cela fait plus de deux heures que Daphnée ne sait plus quelle direction prendre. Il n’y a ni maison, ni chemin qui l’aiderait à déboucher sur un village ou sur quelqu'un qui pourrait lui venir en aide. Pour ne rien arranger, elle entend toutes sortes de bruits qui ne lui sont pas familiers. En autant d’heures de marche, elle n’a croisé aucun humain et elle ne sait même pas où sont les autres. Comme un malheur ne vient jamais seul, elle entend le tonnerre gronder.

- Oh mon Dieu, ce n’est pas possible ! Pourquoi faut-il qu’il y ait un orage maintenant ? Juste au moment où je suis entourée d’arbres ! constate-t-elle quand un autre orage s’en suit, la faisant sursauter.

Presqu'instantanément, une grosse pluie se met à tomber, la trempant complètement une fois de plus. Dégoûtée, elle s’assoit par terre et croise les bras avec l’espoir de se tenir au chaud, mais cela n’a pas l’effet escompté.

La pluie tombe depuis quinze minutes maintenant et Daphnée voit un ruisseau d’eau se frayer un passage sur le peu de terre qu’elle trouve. Dès que la pluie s'arrête, la naufragée se remet en route. Quelques mètres plus loin, elle atteint la fin de la prairie mais, pour ne pas arranger ses affaires, elle découvre qu'elle devra, cette fois-ci, traverser une dense forêt. N'en croyant pas ses yeux, les larmes lui montent aux yeux, mais elle est consciente qu’elle n'a pas d'autres choix que de la traverser si elle veut essayer de retrouver les autres. Reprenant la route, elle ne regarde pas où elle pose le pied et, marchant dans de la boue, elle glisse à nouveau et tombe, se couvrant une fois de plus de boue. Exaspérée et énervée, Daphnée pète un câble, mais elle reprend sa route.

La demoiselle n’a aucune idée dans quelle partie de la forêt elle se trouve et, en sus d’être complètement épuisée, elle commence également à avoir faim et soif. Commençant à perdre espoir, Daphnée entend, au loin, le son des vagues. Comprenant que la plage n’est plus très loin, elle retrouve un net regain d’énergie et elle recommence à marcher, mettant sa fatigue de côté. Une vingtaine de minutes plus tard, elle sort de la forêt quand elle voit la mer en face d’elle. Pour la première fois depuis qu'elle est sur cette île, Daphnée est dans un endroit où elle a une visibilité sur ce qui se passe autour d'elle.

Ayant déjà parcouru une très longue distance à pied, la demoiselle s'allonge un moment sur la plage, histoire de reprendre un peu de force. Appréciant ce moment, elle décide qu'elle n'ira pas plus loin aujourd'hui et, agacée par toute la boue qu'elle a sur le corps, elle se relève et va dans la mer. Une fois qu'elle s'y trouve, elle enlève son bikini et utilise le haut comme brosse de douche pour enlever la boue qui se trouve sur elle. Une fois qu’elle se considère suffisamment propre et qu'elle se soit lavée les cheveux, elle lave son bikini et l'essor avant de se rhabiller. Vu qu'elle est dans l'eau, Daphnée en profite pour se relaxer et nager, surtout qu’elle n’a rien de mieux à faire.

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