chapitre 6
La forêt était silencieuse ce matin-là, une tranquillité trompeuse pesant sur les épaules de Felicity alors qu’elle marchait lentement parmi les arbres anciens. Elle se dirigeait vers une clairière isolée, où elle espérait trouver un moment de paix pour réfléchir aux récents événements. Les révélations sur Eleanor, les tensions avec Maximilian et la sécurité incertaine de ses enfants la hantaient.
Alors qu’elle approchait de la clairière, Felicity aperçut un vieux coffre en bois, partiellement enterré sous des feuilles mortes et de la mousse. Curieuse, elle se pencha et commença à le dégager. Lorsqu’elle l’ouvrit, elle trouva des parchemins anciens, jaunis par le temps. Ses mains tremblantes parcoururent les documents, ses yeux s’écarquillant en découvrant des informations sur son père qu’elle n’avait jamais connues.
« Qu’est-ce que c’est que tout ça ? » murmura-t-elle pour elle-même, ses doigts glissant sur les mots écrits à la main. Elle lut des récits sur son père, des histoires de batailles, de trahisons et de sacrifices. Il avait été un loup-garou puissant et respecté, mais aussi controversé, ayant fait des choix difficiles pour protéger sa meute. Ces récits révélaient des alliances secrètes, des décisions morales ambiguës et des sacrifices personnels qu’il avait faits pour garantir la survie de ses proches.
« Papa, pourquoi ne m’as-tu jamais parlé de tout ça ? » chuchota-t-elle, les larmes aux yeux. Elle se sentait submergée par cette nouvelle compréhension de son passé, mais aussi par le poids des secrets qu’elle découvrait.
Soudain, elle entendit des pas derrière elle. Se retournant brusquement, elle se retrouva face à Maximilian, dont le visage était une peinture de gravité et de détermination.
« Felicity, » dit-il doucement, « je t’ai cherchée partout. Que fais-tu ici ? »
Elle montra les parchemins. « Je viens de découvrir ces documents sur mon père. Il a fait tellement de choses dont je n’avais aucune idée. Il a sacrifié tant pour nous protéger. »
Maximilian s’approcha et prit l’un des parchemins, le parcourant rapidement. « Ton père était un homme complexe. Il a dû faire des choix difficiles, tout comme nous devons le faire maintenant. »
Felicity hocha la tête, son esprit tourbillonnant de pensées et d’émotions. « Je comprends mieux pourquoi il agissait comme il le faisait. Mais cela soulève aussi des questions sur mes propres choix. Suis-je en train de répéter ses erreurs ? »
Maximilian posa une main rassurante sur son épaule. « Nous faisons tous des erreurs, Felicity. Ce qui compte, c’est comment nous apprenons et grandissons à partir d’elles. »
Elle le regarda, reconnaissante pour son soutien. « Merci, Maximilian. Mais il y a quelque chose que nous devons aborder. Les triplés… notre avenir… nous devons parler de tout cela. »
Ils s’assirent sur une vieille souche d’arbre, les parchemins étalés entre eux. « Je sais que nous devons discuter de l’avenir des enfants, » dit Maximilian, « mais avant cela, il y a quelque chose que je dois te demander. »
Felicity sentit son cœur se serrer. « Quoi donc ? »
Maximilian prit une profonde inspiration, ses yeux la fixant intensément. « Pourquoi es-tu partie ? Pourquoi as-tu pris les enfants et t’es enfuie sans un mot ? »
Elle baissa les yeux, sentant la culpabilité et la douleur la submerger. « C’était un moment de confusion et de peur. Quand tu m’as rejetée, j’ai senti que je n’avais plus de place ici. J’ai pensé que les enfants seraient en danger si nous restions. »
Maximilian secoua la tête, la tristesse dans ses yeux. « Je ne savais pas que tu étais enceinte, Felicity. Si j’avais su… les choses auraient été différentes. »
« Peut-être, » répondit-elle, sa voix tremblante. « Mais à l’époque, je pensais que c’était la meilleure chose à faire. Pour moi, pour les enfants. »
Il prit sa main, la serrant doucement. « Nous avons tous les deux fait des erreurs. Mais maintenant, nous devons penser à notre avenir et à celui des triplés. Que voulons-nous pour eux ? »
Felicity soupira, réfléchissant profondément. « Je veux qu’ils grandissent en sécurité, entourés d’amour et de soutien. Je veux qu’ils sachent qu’ils sont importants, qu’ils ont un rôle à jouer dans cette meute. »
« Et nous ? » demanda Maximilian, son regard intense. « Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? »
Avant qu’elle ne puisse répondre, un cri perça l’air, résonnant à travers la forêt. Felicity et Maximilian se levèrent d’un bond, leurs instincts de protection s’activant immédiatement.
« Les enfants ! » s’écria Felicity, commençant à courir vers le camp.
Maximilian la suivit de près, son visage déterminé. Lorsqu’ils atteignirent le camp, ils virent une scène de chaos. Une bête massive et féroce, semblable à un loup mais plus grande et plus menaçante, était au centre de l’agitation. Les membres de la meute tentaient de la contenir, mais elle se débattait avec une force incroyable.
« Felicity, reste en arrière ! » cria Maximilian, mais elle n’écouta pas. Elle repéra ses triplés, terrifiés et blottis ensemble près d’une cabane.
Sans hésiter, Felicity se précipita vers eux. La bête la remarqua et, avec un rugissement, se tourna vers elle. Felicity savait qu’elle devait distraire la créature pour donner aux enfants une chance de s’échapper.
« Par ici, sale monstre ! » hurla-t-elle, attirant l’attention de la bête.
Maximilian se lança à sa suite, essayant de protéger Felicity tout en coordonnant les efforts des autres loups-garous pour maîtriser la créature. La confrontation était intense, la bête se battant avec une férocité sauvage. Felicity utilisa ses capacités de loup-garou pour esquiver les attaques, mais elle savait qu’elle ne pourrait pas tenir longtemps.
« Nous devons la piéger ! » cria-t-elle à Maximilian, ses yeux cherchant désespérément une solution.
« J’ai une idée, » répondit-il, son esprit travaillant rapidement. « Eleanor ! Aide-moi à la détourner vers les pièges de la frontière nord ! »
Eleanor, qui observait la scène avec une froide détermination, hocha la tête et commença à se déplacer pour exécuter le plan. Maximilian et Felicity continuèrent à harceler la bête, l’amenant progressivement vers les pièges.
Alors qu’ils se rapprochaient de la frontière, Felicity trébucha sur une racine et tomba lourdement au sol. La bête se tourna vers elle, ses yeux brillants de malveillance. Felicity, paniquée, tenta de se relever, mais la créature était déjà sur elle.
« Non ! » cria Maximilian, se jetant entre Felicity et la bête.
Le temps sembla ralentir. Felicity vit la bête lever sa patte massive pour frapper Maximilian, mais avant qu’elle ne puisse réagir, un éclair de lumière traversa l’air, frappant la bête et la repoussant violemment. Eleanor, utilisant une vieille amulette magique, avait réussi à détourner l’attaque.
« Vite, dans les pièges ! » hurla-t-elle.
Maximilian se releva, aidant Felicity à se remettre sur pied. Ensemble, ils conduisirent la bête dans les pièges préparés, la créature hurlant de rage alors qu’elle se retrouvait capturée par des lianes magiques et des barrières énergétiques.
Essoufflée, Felicity se tourna vers Maximilian. « Merci… tu m’as sauvé la vie. »
Maximilian hocha la tête, son regard toujours fixé sur la bête emprisonnée. « Nous devons rester vigilants. Ce n’est qu’un début. Jared enverra d’autres créatures pour nous affaiblir. »
Eleanor s’approcha, son expression toujours froide mais ses yeux trahissant une certaine inquiétude. « Nous devons renforcer nos défenses et préparer la meute. Ce genre d’attaque pourrait se reproduire. »
Felicity acquiesça, mais une pensée la hantait. « Pourquoi Jared envoie-t-il des créatures comme celle-ci ? Que cherche-t-il réellement ? »
Maximilian prit une profonde inspiration. « Il veut nous diviser et nous affaiblir avant de lancer son attaque finale. Nous devons rester unis et forts. »
Alors qu’ils retournaient au camp pour soigner leurs blessures et préparer la défense, Felicity sentit une nouvelle détermination grandir en elle. Elle devait protéger ses enfants, découvrir les véritables intentions de Jared et s’assurer que leur meute survive à cette tempête. Les révélations sur son père lui avaient donné une nouvelle perspective, et elle était prête à tout pour garantir la sécurité de ceux qu’elle aimait.