4 - Un ange sauveur

Jung-Ha :

Des frissons parcourent mon corps. Il a ouvert la porte du placard. Je suis éblouie par la lumière, et je tends l'oreille pour entendre ses mots. Je n'attrape pas la main suspendue devant moi. Ce n'est pas son mode opératoire. D'habitude, il m'attrape violemment pour me sortir. Il n'en fait rien. Je patiente pour subir sa frustration. Comme il ne tente rien de désagréable, je lève ma main qui tremble pour la glisser dans la sienne. Puis, je vois mieux. Je lève les yeux vers lui, il n'est pas mon bourreau. Il a le visage d'un ange. Il me sourit pour me rassurer. Il tire sur mon bras pour m'aider à me relever. J'hésite, je ne le connais pas. Et s'il était un complice de mon bourreau ? Je suis sortie de ma prison. J'ai froid, je n'ai presque rien sur le dos. Ma chemise est déchirée en deux, elle ne couvre presque plus mon corps. Il enlève sa veste et la passe autour de moi. Je sens son parfum enivrer mes narines. J'aime cette odeur agréable et rassurante à la fois. Je me blottis dedans. Je le regarde reconnaissante. C'est comme s'il m'avait fait le plus beau cadeau du monde. Il plonge ses yeux dans les miens et me questionne :

"- Tu vas bien ?"

Je le fixe. Que lui dire ? J'ai peur parce que je suis en compagnie d'un inconnu.

"- Qui êtes-vous ?" Je lui demande.

"- Quelqu'un qui a lu ton message et qui est venu pour te sauver !" Il me répond.

Son regard est profond. Et il est très beau. J'ai envie de lui faire confiance, mais j'ai trop mal dans mon corps, mon cœur et ma dignité. Je baisse la tête. Des larmes coulent de mes yeux. Il me porte en passant ses bras en-dessous de mes jambes et autour de mon dos. Il marche vers la porte de la pièce. Elle est bouclée, il pousse violemment et l'arrache de ses gongs. J'écarquille les yeux, je ne pensais pas qu'il serait capable de détacher la porte. Nous montons au rez-de-chaussée et nous entendons des voix d'hommes. Il pose son doigt sur mes lèvres pour me faire comprendre de ne rien dire. Nous devons faire vite, ils ont dû entendre le bruit sourd de la porte qui se décroche. Enfin, il se dirige vers la sortie et je me retrouve rapidement à l'extérieur de la maison. Je souris, la chaleur du soleil sur ma peau est un grand réconfort. Il court très vite, je n'ai pas le temps de voir le paysage. Puis, il m'aide à m'asseoir dans une magnifique voiture dont j'ignore la marque. Mais pour sûr, il s'agit d'un coupé sport plutôt grand standing. Je tourne ma tête vers lui ! Qui est -il ? Nous démarrons. Je n'ai pas dit un seul mot. Je ne réalise pas réellement que je suis libre, que je n'aurais plus à subir les sautes d'humeur de mon sadique hôte.

Mon sauveur roule très vite. Je suis effrayée. Je m'accroche à la portière. Il s'en rend compte, il ralentit. Je n'ai aucune idée de l'endroit où il m'emmène. Mes mains tremblent encore. Je serre la veste contre moi, j'ai toujours froid. J'ai l'impression d'être nue devant lui. Il n'est pas très loquace. Mais, en fin de compte, cela me convient. Je n'ai rien à dire. C'est un soulagement de ne plus être dans ce placard. Il était devenu mon étroit refuge. Au bout de plusieurs jours de captivité, je m'en suis accommodée. Je pose ma tête sur la vitre de la portière. Je ne détaille pas le paysage, mes pensées sont perturbées. Je suis consciente que je suis en état de choc. Suis-je privilégiée ou quoi ? Pourquoi me sauve-t-on moi ?

Une gigantesque maison se présente devant nous. Où sommes- nous ? Je me colle contre la portière. Il veut me kidnapper également ?! Je cache le maximum de mon corps avec la veste. Je ne veux pas qu'il soit tenté par moi. Cette veste me protège de lui. Il pose ses yeux sur moi, puis sur mes jambes. Je me crispe. Il relève les yeux sur mon visage, il remarque ma peur. Il détourne les yeux et les fixe sur le paysage devant lui. Il ne m'observe plus jusqu'à ce qu'il gare sa voiture dans un garage en sous sol. Il m'invite à descendre et à le suivre. Je n'ai aucune intention de m'exécuter. Il s'arrête quand il constate que je ne lui emboîte pas le pas. Il tente d'attraper ma main, mais je recule. Il manque sa cible. Il me contemple et me rassure :

« - N'aie pas peur, je ne te ferais aucun mal ! »

Sa voix est apaisante. Cependant, je n'ai pas envie de le suivre chez lui. Je lui tourne le dos, et pars en courant. Il me rattrape et me fais passer sur son épaule, les jambes devant lui et ma tête dans son dos. Je me débats, en frappant son dos avec mes poings et en battant des jambes. Il m'immobilise en pressant son bras sur l'arrière de mes jambes. Je suis à nouveau prisonnière. J'ai peur qu'il me fasse du mal. Il me dépose sur son canapé. Je n'ose plus bouger, je ne sais pas où je suis et qui il est ! Je suis transie de peur.

Il s'assoit à mes côtés. Il m'admire longuement. Je ne sais pas du tout comment analyser son regard. Je baisse la tête, je ne souhaite pas le provoquer. Je courbe mon dos et mes épaules se penchent vers l'avant. Je mendie ainsi pour qu'il me laisse. Il semble toucher par mon attitude. Il se lève et m'oblige à en faire autant. Il m'entraîne dans une chambre. Oh Non ! Qu'est-ce qu'il a en tête ? Est-ce ainsi que je vais perdre ma virginité ? Il ouvre une armoire. Encore ! Il veut également m'enfermer ! Il me tend des vêtements propres. Ce sont des vêtements masculins, les siens ? Il ouvre une porte. Il s'agit d'une salle de bain. Et il m'ordonne :

« - Prends une douche, lave toi et détends toi ! »

Et, il ajoute :

« - Il ne peut plus t'atteindre. Je suis là pour te protéger ! »

Je suis sans voix. Cependant, il me fait une promesse qu'il ne pourra pas tenir. J'entre dans la salle de bain, et je suis son ordre. L'eau chaude nettoie ma peau de la saleté et des mains de ce vulgaire type qui a osé me caresser et me frapper. Je frotte jusqu'à ce que ma peau devienne rouge pour tout faire disparaître. Je lave également mes cheveux. Je me sens déjà mieux, propre et relaxée........

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