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CHAPITRE 07

Une fois arrivé au quartier, j'suis directement rentré chez moi. J'cogitais à un moyen d'faire de l'argent. J'étais hors de moi, c'est ma dignité et mon égo qui était touché, j'ai fais une chose que j'allais peut-être finir par regretter. Sans y réfléchir plus que ça, j'ai composé le numéro de Nadjib et je l'ai appelé sur un coup de tête.

« Nadjib : Imran ?

- C'est bien moi.

Nadjib : Alors tu t'es décidé ?

- Comme tu peux le voir.

Nadjib : C'est bon t'es OP, sur, sur ?

- Et certain.

Nadjib : Bienvenu parmi nous khey !

- Cimer !

Nadjib : Ce soir passe à la maison, va falloir qu'on prévienne les autres.

- Ça marche. »

Point de vue d'Amira

Avec ma mère et mes sœurs nous étions en train de cuisiner comme on le faisait avant. Ça me faisait hyper plaisir, je préparais la salade de riz au thon quand j'ai remarqué que justement, il manquait du thon.

« - Hiba, apportes-moi le thon s'il-te-plaît.

Hiba : Pas de soucis. »

Elle était en train de farfouiller dans les placards mais elle finit par me dire qu'il n'y en avais plus.

« - Ah... J'vais dire à Imran d'aller en chercher. »

Au passage j'attrapais les poivrons qu'on allait mettre à griller pour les apporter dans le jardin, près du barbecue. Je suis passée par le salon, pas d'Imran en vue. Je me suis alors rendue dans le jardin, il devait sûrement y être avec mon père. Finalement je n'y ai trouvé que mon père, en train de fumer.

« - Papa, t'aurais pas vu Imran ?

Papa : Il est parti.

- Pourquoi ?

Papa : J'sais pas vraiment, mais quel impoli. »

J'ignorais la remarque que mon père venait de faire, je sais qu'il n'aimait pas Imran on avait déjà beaucoup débattu sur ça auparavant et je tenais pas à remettre ce sujet sur le tapis. Je me suis contentée de poser les poivrons sur la table et je me suis éloignée dans le fond du jardin.

J'ai sorti mon téléphone et j'ai appelé Imran. Ce fut sans succès, il avait éteint son téléphone. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais si ça l'a mis hors de lui au point qu'il soit parti sans même me prévenir, je suis sûre que mon père est derrière tout ça. Il sait avoir les mots qu'il faut quand il s'agit de blesser, mais souvent il ne pense pas ce qu'il dit, malgré que ses paroles soient tranchantes. Je trouve ça dommage, parce qu'au fond tout les deux ce sont les mêmes. C'est pour cela que ça ne colle pas entre eux, mais s'ils apprenaient à mieux se connaître, tout irait beaucoup mieux.

Je retournes à l'intérieur quand je vois qu'Hiba débarrasse la table.

« - Attends je vais t'aider.

Hiba : Non, je m'en charge t'inquiètes pas.

- Si, j'insiste.

Hiba : C'est comme tu voudras. »

Une fois qu'on a tout débarrassé et nettoyé, on s'assoit sur le canapé.

« - Je pense que j'vais rentrer maintenant.

Hiba : Pourquoi ? On a même pas encore fait notre barbecue.

- Imran est rentré.

Hiba : Quoi ?! Mais pourquoi ? Papa, c'est ça ?

- Je crois bien...

Hiba : Hmm... Lui en veut pas Amira. Tu sais bien qu'il dit souvent tout ce qui lui passe par la tête sans même le penser.

- Je ne lui en veut pas. Je ne comprends juste pas pourquoi il s'acharne comme ça sur lui.

Hiba : T'es sa fille, et maintenant t'as un autre homme dans ta vie. Il a besoin de voir s'il est à ta hauteur. Comprend le, il veut ton bien.

- Je sais... Mais il pourrait faire sa autrement... Enfin kheir in sha Allah, j'espère juste que tout cela va vite s'arranger.

Hiba : J'espère aussi. Aller, n'y pense plus ! En tout cas, tu rentres pas maintenant, on a du méchoui à manger. -rires- »

Je l'ai suivit dans son rire. Elle a toujours les mots justes pour me remonter le morale. Je ne sais pas pourquoi, sur le moment j'ai ressenti le besoin de me confier, et je lui ai conté tout ce que j'avais dis à Wassila quelques heures auparavant. En lui disant j'appréhendais vraiment sa réaction, parce qu'elle ne m'a pas coupé et elle a attendu que je finisse mon discours avant de prendre la parole.

« Hiba : T'as pas changé toi. Toujours la même, Imran et toi vous faîtes la paire. J'comprends pourquoi tu n'as pas voulu en parler aux parents, mais pourquoi tu n'es pas venu me voir moi ?

- Hiba, tu m'as toujours relevée. Aujourd'hui j'ai grandi, je veux réussir à me relever toute seule, à régler mes problèmes... Je pense que j'ai des choses à prouver, je veux être capable d'être une vrai femme.

Hiba : T'es déjà une vrai femme ma soeur, n'en doute pas. Puis, je peux te dire que tu n'as besoin de personne pour te relever. Mais promets moi que si tu n'arrives pas à joindre les deux bouts tu viendras me trouver.

- Promis. »

On a finit par tous se rendre dans le jardin. La bonne odeur du barbecue me met de bonne humeur malgré que l'absence d'Imran me pèse.

Retour au point de vue d'Imran

Je me rends comme prévu chez Nadjib. Je vois Adama qui est posé contre les boîtes aux lettres, quand il me voit il m'fait signe de la main. On monte dans l'appart. Une fois le seuil de la porte passée, toujours la même odeur de chite qui te pète les narines rien qu'à la respirer.

On arrive en pleine partie de play, les mecs sont à fond. Au début ils me calculent pas trop, mais une fois la partie terminée ils se mettent tous autour d'une table.

« Nadjib : Voilà les mecs, j'ai trouvé quelqu'un pour contribuer à notre plan.

Mohsîn : Quoi ?! Qu'est-ce-qu'il y connait lui ?

Nadjib : Méfies-toi de l'eau qui dort mon frère, il en sait plus que tu ne crois. Ce que vous devez retenir c'est que maintenant vous devez le traiter comme l'un des notre, désormais c'est notre frère. »

Je laisse afficher un sourire narquois, Mohsîn ne m'aime pas j'en ai rien à foutre. Je vois bien qu'il voit mon adhésion d'un mauvais œil, mais qu'est-ce-que vous voulez on ne peut pas plaire à toute le monde. Ce qui me plaît moi, c'est qu'il le veuille ou pas, j'ai ma place ici. Et ça je vais bien lui faire comprendre.

Une fois que les mecs ont été informé que je me joignait à eux, on m'a expliqué l'idée. Ce qu'on allait faire, et comment on allait s'y prendre. On s'est répartis les créneaux horaires, les quartiers et même les mecs à douiller. Tout était mis en place, on allait faire un carnage.

La première chose qu'on allait faire c'est voler les clients de la concurrence. On savait qu'en faisant ça on allait se faire plus d'un ennemi, mais en réalité on s'en foutait, on était obnubilé par la réussite. On pensait qu'à gravir les échelons et à ramener de l'argent à la maison. En faite je crois qu'on était assoiffé de gloire et de pouvoir.

Après ça, accompagné d'Adama et de Nadjib on s'est rendu au repère, celui où ils avaient mis tout le matos ! Ils m'ont montré où ils avaient placés la marchandise, et ils m'ont montré où étaient cachées les quelques armes. Pour le moment ils n'en avaient que très peu.

« Adama : On t'apprendra à tirer, faut être prêt à tout. »

Je savais qu'en faisant ça je me mettais un peu dans la merde, mais maintenant c'était trop tard pour reculer. Puis avec l'adrénaline du début, où je mettais les pieds, ça n'avait pas réellement d'importance.

Le mépris de mon beau père m'avait jeté dans les flammes de l'enfer. Ça y est, maintenant, moi aussi la rue m'avait charmé. Et pire cette lope-sa, m'avait fait du pied. J'voyais plus que par elle, la monnaie m'avait aveuglé. J'étais prêt à tout niquer. Je me disais que cette année était la mienne, et que la vie de rêve je l'atteindrais.

On avait commencé nos conneries dès le lendemain. Adnane me rapportait les clients et moi je vendais. Au début c'était un peu chaud de convaincre les clients des autres de venir se ressourcer chez nous. Mais on a su les charmer. Ce qui fait qu'on s'est rapidement fait une place.

Amira avait passé la nuit chez ses parents, quand elle est rentrée elle a voulu savoir pourquoi j'étais parti aussi vite la veille. J'avais pas envie d'en parler, mais elle insistait.

« Amira : Pourquoi t'es parti aussi vite hier ?

- J'ai rien à faire là-bas.

Amira : Tu dis n'importe quoi ! C'est ma famille Imran !

- Rien à foutre, je remettrais plus les pieds là-bas.

Amira : Mais dis moi au moins ce qu'il s'est passé ?

- Rien.

Amira : C'est à cause de mon père ? »

Je me suis levé, j'avais pas envie d'en parler. Qu'est-ce-qu'elle espérait ? Que j'insulte son père devant elle ? Que j'laisse sortir toute la haine que j'avais pour lui à ce moment ? Désolé chérie, mais j'ai pas envie d'te faire pleurer.

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