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Chapitre 2 Le jour où tout à basculer

L’enterrement est passé, il n’y avait pas beaucoup de monde. Juste Tantie Habi, Binta, les voisins et quelques notabilités de la mosquée. Maintenant, je me demande ce que je vais devenir. Tantie Habi et Binta me soutiennent comme elles peuvent mais, je me sens seule et abandonnée. Je ne sais pas comment je vais survivre. Il y a tellement de questions dans ma tête.

Je n’arrive toujours pas à croire que maman soit partie. C’est tellement soudain, tellement inattendu que j’ai l’impression d’être dans un cauchemar. Avec elle, ce n’était pas le luxe mais je ne manquais de rien, elle a sacrifiée toute sa vie pour m’élever et je n’ai même pas eu le temps de la remercier. Le bruit de la porte d’entrée de notre chambre (entrée couché, les guinéens savent de quoi je parle) me fait sortir de mes pensées tristes et désespérées

-il y a quelqu’un ?

-oui je suis là monsieur Bangoura (Mr Bangoura c’est le propriétaire de notre maison, il m’a toujours regardé bizarrement et maman me disait toujours de me méfier de lui)

-comment ça va Hilda, me demande-t-il en s’asseyant sur la seule chaise en bois de notre chambre sans y être invité. Je me lève du lit, réajuste mon pagne et lui lance un sourire timide

-je vais bien Mr Bangoura je… non me coupe-t-il, appelle moi Saliou. Tu sais je ne suis pas aussi vieux que ça. Je le regarde avec de grands yeux étonnés et il continu comme s’il n’avait rien vu

-écoute Hilda, je sais que ce n’est pas une bonne période pour toi mais il faut je te dise ça. Ta mère me devait deux mois de loyer. J’écarquille les yeux et la panique commence à me gagner, c’est a peine si j’arrive à me nourrir, s’il faut que je pense aussi au loyer alors là ce n’est pas bon. Voyant la panique dans mon regard il continu

-oh non, il ne faut pas t’inquiéter, il se lève de sa chaise et vient s’asseoir prés de moi sur le lit en se rapprochant un peu trop prés de moi, je recule en baissant les yeux sur mes doigts

-si tu es gentil avec moi, je peux même te laisser vivre ici aussi longtemps que tu le voudras, je me lève brusquement du lit en comprenant ce qu’il attendait de moi

-Mr Bangoura, je crois que vous vous trompez sur mon compte lui dis-je avec une voix tremblante, je ne suis pas ce genre de fille, je vais vous donner votre argent ne vous inquiétez pas maintenant si vous voulez bien sortir de cette chambre. Il se lève me lance un regard noir avant de commencer à parler :

-tu as une semaine, passé ce délai, tu te retrouve à la rue. Mais je sais que tu es une fille intelligente donc tu seras prendre la bonne décision. Il me lance un sourire qui me donne envie de vomir avant de sortir. Il ne manquait plus que ça. Et moi je fais comment pour trouver cet argent en une semaine ? Je m’effondre sur le lit en pleure. Oh maman pourquoi ? Pourquoi tu m’as laissé toute seule dans ce monde sans pitié ? Il faut que je fasse quelque chose, peut être cherché un travail ? Oui c’est ça je vais aller sortir dès demain pour aller chercher du travail même si c’est pour être femme de ménage.

Je suis fatiguée et affamée, j’ai marchée toute la journée pour trouver du travail mais rien. Y’a personne pour me donner du travail, ils ont tous des bonnes donc pas besoin d’une de plus. Je rentre à la maison pour me reposer. Dès que j’ouvre la porte de la porte, je me jette sur le lit et mes larmes commencent à couler sans que je ne puisse les arrêter. Je sens quelqu’un me caresser doucement le dos, je me lève d’un bon pensant que c’est ce Mr Bangoura avec son gros ventre et ses mains dégoutantes, mais heureusement c’est Binta. Je respire un grand coup avant de me jeter dans ses bars

-chut ! Calme toi ma puce, elle me caresse doucement le dos pour me réconforter

- je ne sais pas quoi faire Binta, il y a ce vieux pervers qui me fait des propositions indécentes parce que ma mère lui devrait deux mois de loyer et il m’a donné une semaine sinon il me met dehors, j’ai cherchée du boulot toute la journée mais rien. Elle me tire le bras pour qu’on se pose sur le lit

- Il faut que tu te ressaisisses Hilda me dit-elle avec un sanglot dans la voix, ta mère est morte c’est vrai mais la vie continue il faut que tu te battes pour surmonter ça et aller de l’avant

- dis moi comment je suis sensée faire ça Binta, ma mère c’est la seule famille que j’avais, je me retrouve seule au monde

- écoute, on va aller chez Tantie Habi peut-être qu’elle pourra t’aider (elle connait tantie Habi a cause de ses fréquentes visites au resto)

- non elle en a trop fait pour moi depuis la mort de maman, je ne vais pas aller l’embêter avec mes problèmes

- hé lève toi et on n’y va, elle parle tout en me tirant vers la sortie, ce n’est pas le moment de faire la fière, elle est tellement déterminée que je la suis sans rechigner

Arrivée au restaurant de Tantie Habie, l’émotion est trop grande, j’ai l’impression de voir ma mère partout au tour de moi. Son sourire, sa démarche… Mais j’arrive à me ressaisir et nous partons dans le bureau de tantie Habi qui est tout au fond de la pièce

Nous, arrivées devant son bureau : bonjour Tantie HABI

-bonjour mes enfants et toi ma chérie tu te sens mieux en s’adressant a moi.

- oui je vais bien merci et Binta d’attaquer directement, elle ment elle ne va pas bien, je lui lance un regard pour qu’elle se taise mais comme si elle ne m’avait pas vu elle continue

- tantie Habi en fait, nous sommes venues parce que Hilda a besoin d’aide, le propriétaire de la chambre, ce vieux sorcier lui demande de payer le loyer sinon il la met dehors. Elle a cherchée du boulot dans le quartier comme femme de ménage mais elle n’a rien trouvé, on se demandait si vous n’auriez pas des tuyaux à lui filer. Tantie Habi met son stylo dans la bouche et fronce un peu ses sourcils comme pour réfléchir

- écoute, j’ai justement une connaissance qui m’a demandé de l’aider à trouver une bonne. Mais jusque là je n’avais pas trouvé quelqu’un de confiance. Elle habite a kipé si ça t’intéresse je t’amène la voir dès demain

- merci tantie Habi, je contourne la table et vais la serrer très fort dans mes bras, je ne sais vraiment pas comment vous remercier je serai là demain a la première heure. Encore merci infiniment

-de rien ma petite, tu sais ta mère était plus qu’une simple employée pour moi, c’était aussi mon amie. Elle prononce cette dernière phrase avec une pointe de tristesse dans la voix. Je me dépêche de sortir de son bureau pour ne pas me mettre à pleurer.

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