Chapitre 3

Alysson gara la voiture devant la maison de sa tante Margaret. Cela faisait plusieurs mois

qu'elle n'était pas venue lui rendre visite et elle la soupçonnait d'avoir monter cette histoire de

malaise de toute pièce. Laura , la gouvernante de sa tante vint lui ouvrir la porte avec un large

sourire.

- Alysson ma petite, je suis si heureuse de te voir. Lança celle-ci.

- Moi aussi Laura, et ma tante ?

- Elle est dans sa chambre avec son infirmière .

Alysson monta les marches des escaliers et atteignit la chambre de sa tante. Celle-ci était

couché dans son grand lit. Elle se redressa lorsqu'elle la vit et lui offrit un sourire auquel

Alysson Répondit.

- Alysson chérie, je suis si contente que tu sois là, s'écria sa tante.

Elle se rapprocha du lit et l'enlaça tendrement. Elle s'assit sur le lit et congédia l'infirmière

d'un geste de la main.

- Dis moi ce qu'il s'est passé, lui demanda-t-elle une fois qu'elles furent seules.

- J'ai failli mourir, j'ai fait un arrêt cardiaque. Tout mon corps me fait si mal, Répondit sa tante

avec son aire théâtral.

Alysson leva les yeux au ciel en sachant pertinemment que sa tante n'avait rien du tout .

- Tu ne viens presque jamais me voir.

- Ma tante, tu sais très bien que j'ai assez de travail, Répondit Alysson presqu'agacé.

- Je sais bien ma chérie mais n'empêche que tu peux venir voir ta vieille tante le plus souvent.

- J'ai compris ma tante, je viendrai te voir de temps en temps mais il faut que je m'absente

pour un bon bout de temps.

Sa tante leva un sourcil interrogateur.

- Juste pour un travail mais je reviendrai dès que possible. Continua Alysson.

- Et où est ce que tu vas ? Demanda sa tante.

Alysson se leva et se mit à arpenter la chambre.

- J'ai la maquette d'un hôtel à faire en Italie pour Lorenzo Pellazarri et j'en ai pour deux

semaines.

- Lorenzo Pellazarri ? N'est-ce pas ce grand homme d'affaires qui a des hôtels partout dans le

monde ?

Alysson acquiesça simplement de la tête . Sa tante lui avait transmis la haine pour les hommes

depuis toute petite. Elle savait très bien que sa tante n'allait pas approuver sa décision mais

elle devait se risquer à lui dire qu'elle avait désormais un homme comme assistant avant

qu'elle ne l'entende de la bouche d'une autre personne.

- Ma tante ,il faut que je te dise quelque chose, annonça-t-elle après plusieurs tentatives.

Sa tante se redressa une fois de plus et lui accorda toute son attention.

- J'ai comment dire, enfreint les règles, lâcha-t-elle avant de ne plus pouvoir le faire.

- Je sens que je vais pas aimer la suite, souffla sa tante.

Alysson ne releva pas cette remarque et décida d'aller jusqu'au bout. Advienne que pourra.

- Au fait ,j'ai engagé un nouvel Assistant, murmura t'elle.

Sa tante pâlit à cette évocation. Pas besoin d'être devin pour savoir qu'elle parlait d'un homme.

Ses yeux s'assombrirent et elle se leva toute furieuse.

- Tu as fais quoi ? Rugit-elle. Tu m'avais promis Alysson mais tu n'as pas tenue parole.

L'exemple de ta mère ne t'a donc pas servi ?

- Bien sûr que si, mais c'est juste pour le travail. Ce n'est pas comme si j'allais coucher avec

lui.

- N'empêche Alysson. Je suis déçue de toi. Il va falloir que tu le renvoi si tu veux que je

continue à être ta tante, trancha-t-elle avant de sortir.

Alysson ferma brièvement les yeux. Elle s'attendait à cette réaction de sa tante. En effet,

c'était comme cela que le calvaire de sa mère avait commencé. Elle avait eu la malchance de

tomber amoureuse de son assistant et la suite avait été tragique. Elle se leva et se dirigea vers

la sortie. Sa tante n'allait pas lui pardonner à moins qu'elle ne renvoie son assistant or elle n'en

avait pas envie. Cet homme était différent , il avait réveillé un sentiment en elle qu'elle voulait

approfondir. Ce n'est pas sa tante qui allait l'empêcher d'y arriver. Tout chez lui l'attirait

comme un aimant. Ses beaux cheveux de jais impeccablement coiffé, sa carrure imposante.

Son visage coupé à la serpe. Son parfum viril et son charisme troublant. Que dire de ses lèvres

sensuelles qu'elle rêvait poser contre les siennes. ''Assez Alysson '' se maugrea-t-elle. Elle

sorti de la maison de sa tante après avoir dit au revoir à Laura , quand à sa tante elle préféra la

laisser seule. Elle n'aimait pas se disputer avec sa tante mais elle devait lui dire la vérité,

Alysson ne lui cachait jamais rien. Elle viendra s'excuser lorsqu'elle reviendra de l'Italie.

~

Alexander s'étira une fois le dernier dossier traité. Il travaillait depuis plusieurs heures et il

n'avait pas vu le temps passer. Il jeta un coup d'œil à son bureau et vit qu'elle n'y était toujours

pas. Il se demanda où elle pouvait bien être . Il sortit avec les dossiers et les posa sur son

bureau. Il s'autorisa une petite pause et sortit du bureau.

- Pourquoi vous ne lui avez pas dit qui vous étiez ? Demanda la secrétaire.

Il la regarda un bref instant et vint se planter devant son bureau. En réalité elle était la seule

dans l'entreprise à savoir qui il était . C'est à elle seule qu'il avait décliné son identité.

- Pourquoi vous vous faites passer pour quelqu'un que vous n'êtes pas ? Continua-t-elle.

- Parce que je veux apprendre à la connaître, Répondit-t-il sincèrement.

- Et vous pensez qu'en le faisant vous allez mieux réussir ? Ça se voit que vous ne connaissez

pas Alysson Hart.

- Vous par contre vous semblez la connaître, répliqua-t'il.

- Bien sûr que oui. Ça fait plus de six ans que je travaille ici. J'ai travaillé trois ans pour sa

mère et trois ans avec Alysson. Croyez moi elle va vous détruire lorsqu'elle apprendra que

vous vous êtes joué d'elle.

- Ou peut être que nous allons nous auto detruire , répondit-t-il en souriant.

La secrétaire sourit à son tour . Elle semblait connaître Alysson du bout des doigts et elle lui

portait une attention toute particulière. Elle semblait être attaché à elle.

- Vous pouvez néanmoins vous sentir fier puisque vous êtes le premier homme à travailler ici,

lâcha -t-elle après un instant d'hésitation.

Alexander leva un sourcil en sachant pertinemment qu'elle disait vrai.

- Ça j'ai cru le comprendre quand je suis arrivé ici, Répondit-il .

Elle voulut répondre mais se ravisa en fixant l'ascenseur qui venait de s'ouvrir. Il s'avait très

bien qui venait de faire son apparition. Ils étaient les seuls à travailler à cet étage. Il se

retourna lentement et croisa son regard ombrageux.