Chapitre 06
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Me voilà encore une fois à la rue. Cette fois-ci, je n’avais vraiment aucun endroit où dormir. J’aurais bien voulu aller à l’hôtel mais c’était trop coûteux pour moi et je n’avais pas assez d’argent pour me payer une chambre malheureusement ! Oh Seigneur comment allais-je faire sérieusement ! J’étais complètement perdue. Je regardais l’heure sur mon téléphone et il était vingt-deux heures déjà !
A présent je n’avais plus le choix, je me sentais obligée de dormir dehors. Jamais j’aurais pu penser que moi Helanga Vanessa, un jour je dormirai dehors jamais ! C’était la pire situation dans laquelle je pouvais faire face !
Pourquoi moi ?
Pourquoi ?
Je ne méritais pas cette vie. Je n’étais pas faite pour ça, non pas du tout. Je n’étais pas faite pour vivre comme cela ! Je commençais à me plaindre, cela me servait à rien et surtout ça n’arrangerait pas les choses. Je devais faire avec, peut-être que demain je trouverais une solution. En attendant, je devais trouver un lieu pour dormir et ce n’était pas évident. Paris est une grande ville mais aussi dangereuse étant donné que je suis une fille, je devais me protéger.
Je marchais avec mes deux grosses valises ainsi que mes sacs sans savoir quelle était ma destination. Pendant au moins une demie heure je marchais, mes pieds ainsi que mes jambes commençaient à me faire très mal. Je ressentais une énorme douleur alors je m’asseyais sur un banc en réfléchissant. Je ne pouvais pas dormir sur un banc ni dans une station de métro, un passant risquerait de me voler mes affaires. Devant moi se trouvait un parking. Il y avait une barrière qui laissait accès. Je n’avais pas le choix, j’allais passer la nuit dedans. Et puis il était vide, il n’y avait pas beaucoup de voitures donc je pourrais passer inaperçue.
Je traversais la route puis arrivée devant la barrière et je passai au-dessous d’elle pour entrer à l’intérieur. Il faisait sombre et très froid surtout. Sur le côté gauche, il y avait une espèce de pante qui ramenait à un étage supérieur. Je décidais de monter au deuxième pour être sure qu’aucune voiture se garerait ici. Mais même au deuxième, il y en avait quelques unes. Je partis au fond afin que personne ne puisse me voir. Puis, je me positionnais devant une voiture. Celle-ci avait l’air d’avoir été garée depuis bien longtemps, elle était toute poussiéreuse. Je sortis un petit drap qui était dans mon sac puis me couvrit avec. Je pris seulement un de mes petits sacs pour me servir d’oreiller le sol était très bétonné. Cétait impossible pour une personne de dormir la-dessus avec les saletés qu’il y avait…
Là où j’étais, ce n’était pas confortable. Il y a moins de vingt-quatre heures, je pouvais dormir sur un lit et désormais un parking me servait d’endroit où dormir. Réjouissez-vous d’avoir un toit, tant que vous y êtes profitez ! Des personnes se plaignent mais je ne pense pas qu’elles se rendent compte de la chance qu’elles peuvent avoir. Aujourd’hui, je suis une sans abri, une SDF, une clocharde ! Reniée par tous, n’ayant aucun domicile aucun travail le destin me projettait dans les rues de Paris.
Je repensais à ma vie lorsque j’étais entourée de ma famille. C’était une très belle vie.. Je voudrais tellement revenir en arrière, c’était la belle époque. Jusqu’à présent, je n’avais obtenu aucune nouvelle d’eux. Aucun ne souhaitait m’en donner.. J’avais l’affirmation qu’ils m’avaient effacé de leurs vies, chacun d’eux m’avait boycotté.. Pourtant j’étais leur fierté à tous ! Mais aujourd’hui j’étais leur plus grande honte.. Pourquoi ne pas m’écouter ? Une question qui probablement n’obtiendra jamais de réponse ainsi la vie. Sous ces pensées, je m’endormis en revoyant l’image de ma chère et tendre maman qui me manquait énormément.
1 Avril 1998, 8 :15..
J’étais bien obligée de me réveiller. Les voitures faisaient énormément de bruits autour de moi. Je ne trouvais plus le sommeil. J’avais passé une très mauvaise nuit, rempli de cauchemars c’était un enfer ! Je commençais les cours à 10 :45 jusqu’à 18 :30. Je ne savais pas comment j’allais faire ma toilette, ni prendre ma douche, ni brosser mes dents.. Je ne savais rien ! Je commençais à hésiter à aller à l’université. Croiser Rebecca, croiser son regard serait difficile pour moi ! Mais quelques minutes de réflexion m’avaient suffit à me convaincre d’y aller. Je devais affronter son regard mais tant pis, mon diplôme ne descendra pas du ciel.
En me levant, je vis une fontaine au fond à droite du parking. Je regardais d’abord s’il y avait personne. Ensuite je pris mon sac pour prendre ma brosse à dent ainsi qu’un gant de toilette. Rebecca je te prie de me pardonner mais je ne pouvais pas partir sans le dentifrice auquel j’avais payé avec mon argent. Je me débrouillais comme une grande. A l’aide d’une simple et petite fontaine d’eau, je pus faire ma toilette. J’ai dû me déshabiller pour pouvoir me frotter avec le gant. J’étais paniquée à l’idée que quelqu’un me surprenne, on aurait pu me prendre pour une folle.. Mais j’allais devoir m’habituer à ce genre de vie..
Après avoir terminée, je partis m’asseoir sur le sol et commençais à réviser. Dans deux semaines, il devait y avoir les rattrapages. Je devais réussir mon année ! Je me fixais cet objectif ! Comme je vous l’avais dit, mes études étaient les seules choses qui me restaient pour me rendre fière de ce que j’étais alors je devais prouver à ma famille que j’etais capable d’aller jusqu’au bout de mes études avec ou sans leur soutien !
L’heure passait très vite, et je me rendis compte qu’il fallait que j’aille en cours. J’eus l’idée de cacher mes affaires dans un coin du parking ou personne mais vraiment personne ne pouvait voir. Il y avait quelques arbustes qui pouvaient encore mieux les couvrir. Je n’étais pas très rassurée mais je n’avais pas non plus le choix de faire cela. En sortant du parking, je mourais de faim. Depuis la veille, je n’avais pas mangé alors je pris quelques francs pour aller dans un petit supermarché et acheter quelques petites choses. En faisant mes courses, je pris seulement une bouteille d’eau avec un sandwich et une barre chocolatée. Voilà mon repas pour aujourd’hui, j’espérais tenir avec cela..
En cette fin de journée, j’étais totalement épuisée ! Hormis cela, j’étais fière de moi car le professeur venait de rendre un devoir auquel j’eus 17.5/20 ! Cela m’avantageait , grâce à cela, je pus déjà rattraper mon retard de trois points. Il m’en restait plus que quatre pour pouvoir poursuivre mon année prochaine en troisième année de licence ! J’étais heureuse, au moins une bonne nouvelle pour la journée ! En amphi, j’avais croisé Rebecca qui me toisait à plusieurs reprises. Je n’y prêtais aucune attention car sinon je risquerais de lui donner trop d’importance. Je vous mentirais si je vous disais que cela ne me procurait aucun effet de l’avoir perdue. Bien évidemment, cela me brisait le cœur de perdre une amie comme Rebecca mais désormais, j’étais obligée de vivre sans elle. Elle fit le choix d’écouter son petit ami de huit mois plutôt que sa copine depuis maintenant deux ans.
Il était actuellement vingt-et-une heures moins le quart et l’endroit où j’étais était infernal. Je ne pouvais pas supporter ! Ma toux revenait de plus en plus à cause de la poussière. Il faisait très froid ! L’odeur du moteur des voitures m’empêchait de bien respirer. Je ne pouvais pas rester une nuit de plus ici, il fallait que je parte mais je n’avais aucune destination où aller ! Je n’avais plus le choix. Je devais accepter l’offre de l’homme d’autrefois. Je ne pensais pas que j’allais en arriver à là mais c’était ça ou rien d’autre d’autre. J’allais accepter sa proposition pour gagner de l’argent et sortir de cette misérable vie.
Je sortis mon portefeuille où contenait la carte et je me mettais à l’observer. Etait-ce le bon choix ? Devrais-je vraiment accepter cette vie ? Ai-je le courage de passer encore une nuit dans ce parking ? Trop de questions sans réponses.
J’hésitais encore.. Ma main se mettait à trembler toute seule. Un moment de stress et de panique pour moi. Vanessa il est grand temps que tu prennes une décision ! Je pris un grand souffle et composais le numéro sur mon portable. Mon cœur battait à fond à l’heure. Si je pouvais faire une crise cardiaque sur le champ, je l’aurais fait. Ça sonnait une fois, deux fois et tout d’un coup quelqu’un décrocha..
-Conversation téléphonique-
Allô ?
Allô ?
Je ne répéterai pas une quatrième fois allô ?!
Qui est-ce ?
Oh ! Qui est à l’appareil ?
Quelle fille, j’en vois tous les jours des filles. Vous pouvez être un peu plus précise ?
Ah, vous êtes la demoiselle qui vit chez son amie ?
Je vous l’avais bien dit que vous allez me rappeler. Alors que me vaut votre appel ?
Vous êtes toujours là ?
Vraiment ?
Bien, je suis très ravi ! Venez à l’adresse indiquée et on en parlera bien comme il faut
Votre prénom ?
Alors à plus tard Vanessa..
-Fin conversation téléphonique-
Avais-je pris la bonne décision pour mon avenir ?
[…]