Chapitre 8
Liath, Edgar et Jacob couraient à travers la forêt, leur souffle court et leur cœur battant à tout rompre. La lumière du jour perçait à peine à travers le dense feuillage, et chaque ombre semblait cacher un danger potentiel. Les créatures qui les poursuivaient semblaient infatigables, mais Liath savait qu'ils devaient atteindre le village à tout prix.
Ils franchirent enfin la lisière de la forêt et aperçurent les premières maisons de Morsgrove. Les villageois, alertés par le bruit de leur course, se rassemblèrent avec des expressions mêlant peur et curiosité.
— Vite, à la taverne ! ordonna Liath, sa voix ferme malgré l'épuisement. Nous devons organiser notre défense et préparer le rituel.
À peine avaient-ils atteint la taverne que le maire, Samuel, les rejoignit, l'inquiétude marquant ses traits.
— Que se passe-t-il ? demanda-t-il, essoufflé. Pourquoi êtes-vous si précipités ?
Liath lui expliqua rapidement la situation, les créatures, et l'amulette qu'ils avaient trouvée. Les yeux de Samuel s'élargirent d'effroi.
— Nous devons protéger le village. Rassemblez tous les hommes valides, dit-il, se tournant vers les villageois. Et préparez-vous à défendre vos familles.
Les villageois se dispersèrent rapidement pour suivre ses instructions, tandis que Liath, Edgar et Jacob entraient dans la taverne pour planifier la suite.
— Nous avons trouvé l'amulette, dit Liath en posant délicatement l'objet sur la table. Mais nous devons encore préparer le rituel. Edgar, as-tu tout ce qu'il nous faut ?
Edgar hocha la tête, sortant les parchemins et le liquide argenté de son sac.
— Oui, nous avons tout ce qu'il nous faut. Mais cela va prendre du temps, et nous devons nous assurer que le loup-garou ne nous attaque pas pendant que nous le faisons.
Jacob, qui regardait par la fenêtre, se tourna vers eux avec une expression sombre.
— Nous avons un autre problème, dit-il doucement. Il y a une nouvelle disparition.
Liath sentit une boule se former dans son estomac.
— Qui est-ce ?
— C'est Thomas, le fils du boulanger. Il a disparu ce matin, juste avant notre retour. Sa mère est en panique.
Liath serra les poings. Chaque disparition renforçait la peur et la désespérance des villageois. Ils devaient agir vite, avant que la terreur ne paralyse complètement la communauté.
— Nous devons retrouver Thomas, dit-elle d'une voix ferme. Mais nous devons aussi préparer le rituel. Samuel, peux-tu organiser une recherche pendant que nous préparons tout ici ?
Samuel acquiesça.
— Bien sûr. Nous allons fouiller la forêt et les environs. Mais faites vite. Chaque minute compte.
Alors que Samuel et les villageois s'organisaient pour partir à la recherche de Thomas, Liath, Edgar et Jacob se concentrèrent sur la préparation du rituel. Ils étalèrent les parchemins sur la table, lisant attentivement chaque ligne pour s'assurer qu'ils ne commettraient aucune erreur.
— Il y a plusieurs étapes, expliqua Edgar. Nous devons tracer un cercle de protection autour de nous avec le liquide argenté, puis réciter les incantations tout en tenant l'amulette. Cela devrait briser la malédiction et libérer le loup-garou de son emprise.
— Mais qui va réciter les incantations ? demanda Jacob. Cela doit être quelqu'un qui croit en la puissance des mots.
Liath réfléchit un instant.
— Je le ferai, dit-elle enfin. J'ai étudié les notes de mon père, et je comprends le pouvoir de ces incantations. Et je crois en notre cause.
Edgar et Jacob la regardèrent avec respect et confiance.
— Très bien, dit Edgar. Commençons les préparatifs.
Ils travaillèrent sans relâche, traçant le cercle avec soin et disposant les symboles nécessaires à divers endroits. Le temps semblait s'écouler à une vitesse effrayante, et chaque instant les rapprochait de la confrontation finale.
Soudain, un cri déchirant retentit à l'extérieur. Liath se précipita à la fenêtre et vit une scène de chaos. Les créatures avaient attaqué le village, semant la panique parmi les habitants. Les villageois tentaient de se défendre avec des torches et des armes improvisées, mais ils étaient en infériorité numérique.
— Nous devons les aider, dit Jacob, ses yeux brillant de détermination.
— Non, répondit Liath, une lueur de résolution dans le regard. Nous devons terminer le rituel. C'est notre seule chance de sauver tout le monde.
Jacob hésita un instant, puis acquiesça.
— Tu as raison. Finissons ce que nous avons commencé.
Ils se regroupèrent autour du cercle, Liath tenant fermement l'amulette. Elle commença à réciter les incantations, sa voix résonnant avec une force surnaturelle. Le liquide argenté scintillait, et une énergie palpable commença à se dégager du cercle.
Les créatures, sentant le pouvoir émanant de l'amulette, redoublèrent d'agressivité. Elles tentaient de pénétrer le cercle de protection, mais le liquide argenté formait une barrière impénétrable.
Liath poursuivait les incantations, sa voix prenant de l'assurance à chaque mot. Edgar et Jacob se tenaient à ses côtés, prêts à intervenir si nécessaire. La tension était à son comble, et chaque seconde semblait durer une éternité.
À mesure que le rituel progressait, une lumière intense émanait de l'amulette. Les créatures, frappées par cette lumière, reculèrent en hurlant de douleur. Mais le loup-garou, plus puissant que jamais, apparut à l'orée du village, ses yeux fixés sur Liath.
Il poussa un hurlement terrifiant et se lança à l'attaque. Les villageois, terrifiés, se regroupèrent autour de la taverne, cherchant protection.
— Continue, Liath ! cria Edgar. Ne t'arrête pas !
Liath, sentant la présence du loup-garou se rapprocher, mit toute son énergie dans les dernières incantations. La lumière de l'amulette atteignit son apogée, enveloppant le cercle d'une lueur éblouissante.
Le loup-garou, désormais à quelques mètres seulement, fut arrêté net par la barrière. Il hurla de rage et de douleur, ses griffes raclant le sol dans une tentative désespérée de briser la protection.
Soudain, un flash aveuglant illumina le village. La puissance combinée de l'amulette et des incantations sembla atteindre son paroxysme, projetant une onde d'énergie qui repoussa le loup-garou et ses sbires loin du cercle.
Lorsque la lumière se dissipa, le silence retomba sur Morsgrove. Les créatures avaient disparu, et le loup-garou gisait à terre, visiblement affaibli. Les villageois, tremblants mais vivants, commencèrent à émerger de leurs refuges.
— Nous avons réussi, murmura Edgar, incrédule.
Liath, épuisée mais déterminée, se tourna vers le loup-garou. Il était temps de lever la malédiction une fois pour toutes. Elle s'approcha prudemment, l'amulette toujours scintillante dans sa main.
Mais avant qu'elle ne puisse prononcer les dernières paroles du rituel, une ombre passa au-dessus d'elle. Un cri retentit, et Liath se retourna pour voir Thomas, le fils du boulanger, apparaître dans le cercle de lumière, ses yeux fixés sur l'amulette avec une intensité étrange.
— Thomas ! cria Jacob. Que fais-tu ici ?
Thomas, le regard perdu, tendit la main vers l'amulette, ses lèvres murmurant des mots inaudibles. Liath sentit un frisson la parcourir. Quelque chose ne tournait pas rond.
— Arrête ! ordonna-t-elle. Tu ne comprends pas ce que tu fais !
Mais Thomas, semblant sous l'emprise de quelque force obscure, continua à avancer. La lumière de l'amulette vacilla, et Liath sentit une perturbation dans le rituel.
— Éloignez-le de l'amulette ! cria Edgar, réalisant le danger.
Jacob s'élança pour saisir Thomas, mais avant qu'il ne puisse l'atteindre, une détonation retentit, projetant tout le monde au sol. L'amulette tomba des mains de Liath, roulant sur le sol.
Les yeux de Thomas brillèrent d'une lueur maléfique, et une voix étrangère s'échappa de ses lèvres.
— Vous n'arrêterez pas ce qui a commencé, dit-il avec une voix caverneuse.
Liath, à moitié étourdie, regarda Thomas avec horreur. Il était possédé par une force puissante, et cette force semblait bien déterminée à empêcher la fin du rituel.
La bataille n'était pas encore terminée, et une nouvelle menace venait de se révéler, ajoutant une nouvelle couche de terreur à leur lutte pour sauver Morsgrove.