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Je me tortille en gloussant sous son attaque quand il se redresse et emprisonne mon visage de ses deux mains. Son regard sérieux me fige tout à coup.
-Candice, tu es sublime, vraiment sublime. Mais regarde toi... les os de tes hanches sont saillants et ton ventre est creusé. Tu es si maigre que j'ai peur de te casser ! Quand on s'est connu, tu avais plus de formes. Il faut que tu arrêtes de te faire du mal.
Je reste complètement hébétée par sa tirade inattendue. Je me sens tout à coup gênée, non pire, je me sens trahie. Mon corps le dégoûte et j'ai subitement envie de le détruire encore plus.
-Excuse-moi de te décevoir, je lui murmure à voix basse tout en m'extirpant brutalement de son étreinte.
Je me lève rapidement et j'enfile le premier short que je trouve. D'amères larmes inondent brusquement mon visage et je me sens aussi minable que sale. Je m'apprête à quitter ma chambre quand il saisit mon bras et me retourne durement.
-Putain Candice, mais à quoi tu joues ? J'ai juste envie de continuer à te baiser jusqu'à ce que tu arrêtes de dire te telles conneries ! Non mais qu'est-ce que tu crois ? Que je ne suis pas fou de toi ? Je suis carrément dingue de ton corps !
Je renifle bruyamment et fuis son regard.
-Regarde-moi. Arrête de douter de toi, pour tout, tout le temps. Je m'inquiète pour toi. Tu abimes ton corps et tu prétends que tout va bien. Je ne suis pas d'accord.
Sa main se pose délicatement sur ma joue humide et son pouce efface rapidement les larmes qu'il ne veut pas voir. Je me calme progressivement puis le bras d'Ethan s'enroule innocemment autour de mes hanches jusqu'à ce qu'il plaque son corps contre le mien. Quand je respire son parfum, je retrouve mon foyer.
-Je... je... ne me fais pas de mal. Je ne sais pas... je n'arrive plus vraiment à manger comme avant... c'est tout, je lui avoue d'une voix tremblotante.
Son front se pose en douceur contre le mien et son pouce cajole paisiblement ma joue.
-Raconte-moi. Sauf si c'est à cause d'un mec. Je ne supporte pas de t'imaginer avec un autre connard.
Je ferme les yeux, inspire un grand coup et je plonge dans le vide.
-Je... c'est... c'est un peu compliqué. J'ai... j'ai des relations plutôt complexes avec mes parents et j'ai... du mal à les gérer. On a eu une grosse dispute et j'étais si mal en point que... je n'ai pas supporté.
-Pourquoi étais-tu si mal ? me demande-t-il d'une voix peu assurée
Le cœur lourd, je lève les yeux et je lis instantanément dans son regard qu'il comprend. Une lueur de culpabilité mêlée de rage traverse ses beaux iris et son corps s'éloigne instinctivement du mien.
-C'est de ma faute, hein ? Putain, je ne supporte pas l'idée de t'avoir fait du mal !
Ethan tourne comme un lion en cage devant moi tout en passant nerveusement les mains dans ses cheveux.
-Je suis un sacré connard ! Je ne voulais pas que ça se passe comme ça... j'ai cru que j'arriverais à te préserver mais putain que j'ai été con !
Je le regarde douloureusement ériger des barrières entre nous. Son corps est raide et son regard noir de colère. J'ai la nausée à la simple idée que notre fusion laisse place à un gouffre et je refuse que son erreur gâche nos retrouvailles. Je m'approche doucement de lui et pose délicatement ma main sur son avant-bras. Ethan se fige alors aussitôt et me regarde intensément.
-Je sais que tu t'en veux et cela suffit à effacer toute la peine que je ressentais. Je ne veux plus y penser, je veux juste me concentrer sur ce que nous avons maintenant.
Je vois dans ses prunelles qu'il se débat contre sa nature colérique et dévastatrice. J'appréhende de tout mon cœur qu'il me rejette et cette idée m'est tellement insupportable que j'avance d'un pas pour coller nos corps.
-Je ne veux plus qu'on se déchire pour de mauvaises raisons, laisse-moi simplement être avec toi.
Il souffle longuement et soulève brusquement mes jambes pour les enrouler autour de ses hanches. Instinctivement, je m'accroche à son cou.
-Je sais que je ne te mérite pas mais bordel, je ne peux pas passer une seule seconde loin de toi. Je...
Ethan loge son visage dans mon cou et me chuchote au creux de l'oreille :
-Je te promets que je me ferais pardonner Candice.
Ses yeux remplis d'adoration m'enveloppent dans leur douceur électrisante et je me sens immédiatement plus légère. Un sourire sincère se dessine sur mon visage quand je plaque délibérément ma poitrine contre son torse nu.
-Et que proposez-vous Monsieur Archer ?
Ethan grogne contre ma bouche avant de réclamer abruptement mes lèvres. Nos corps sont maintenant moulés l'un à l'autre et nos cœurs plus soudés que jamais.
Bien sûr, je n'oublie pas qu'Ethan n'est pas vraiment libre, que j'ai minimisé ma nouvelle lubie qui me rend chaque jour un peu plus faible mais tout ce qui m'importe, c'est le sourire qui s'est greffé sur nos deux visages. La lumière s'est enfin infiltrée dans notre histoire et elle ne nous éblouie pas. Elle resplendit.