2ème partie : La connaissance
Cette nuit n’était pas comme les autres. J’suis resté là à penser à Fatoush, son sourire, sa façon de parler, sa douceur et surtout son regard. Cette fille me perturbe vraiment. J’remercie Dieu de m’avoir permis de découvrir ce sentiment lorsque tout était déjà acquis côté professionnel. Parce que j’sens que ça peut perturber tous les plans d’une personne. J’ai toujours eu peur d’aimer et j’pense que j’avais pris la bonne décision d’attendre et de me concentrer sur les études. Le lendemain matin de bonne heure, j’voulais tellement l’envoyer un texto mais je ne savais pas comment faire. Je ne voulais pas me presser avec elle. J’pense que j’dois y aller doucement. Même si mes premières discussions avec elle, j’étais comme un dragueur professionnel. J’étais là à penser comment m’y prendre, heureusement que j’ai reçu celui d’Aichou.
Aichou : Bonjour le puceau, j’espère que je ne dérange pas. Je ne te le cache pas, j’ai passé toute la nuit à penser à ce que tu m’as dit. Tu es réellement puceau ? C’est très rare pour les jeunes d’aujourd’hui. J’crois que tu l’as dit juste pour marquer des points mais ce n’est pas vrai. Avec ta silhouette, ton physique et tout ton charme, même si tu le voulais, tu ne pourrais pas parce que les filles comme moi, ne te laisseront pas comme ça.
Vito : J’vois que tu es matinale malgré que tu te sois couchée tard. J’vais bien. Stp, ne te moque pas de moi. Je ne trouve pas ça drôle du tout. Je ne te l’ai pas dit pour me faire remarquer ou truc du genre. Si tu veux me croire, c’est bien si tu ne peux pas tant pis mais stp arrête de me rire. J’pense aussi que je ne suis pas si spécial que ça jusqu’à ce que toutes les filles aient envie de moi.
Aichou : Excuse si tu n’as pas aimé mais comprends ma surprise. Bon, je n’ai pas à te juger. Je ne suis pas matinale, je me réveille au plus tard 11h les dimanches. J’vis avec ma maman et mon jeune frère. Nous avons une bonne qui s’occupe de tout. Le week-end, je me repose.
Vito : Anh d’accord, j’vois. On dirait que tu es bien assise financièrement ou bien c’est un homme derrière tout ça. Sans pour autant te juger, j’pense que tu croques la vie à pleines dents.
Aichou : Rire. C’est un homme qui m’a permis d’avoir un bon boulot mais c’est aussi grâce à mes diplômes. J’ai acquis beaucoup de diplôme mon cher. Actuellement, j’sors avec un homme mais ce n’était pas à cause de lui que j’suis bien financièrement. Avec Fatoush, nous avions toujours su ce que nous voulons. Même si Fatoush était beaucoup plus sérieuse que moi à l’école. Bon, je ne vais pas te raconter son histoire. Tout ce que j’peux te dire, moy qu’elle croit trop en elle et elle s’est débrouillée seule pour arriver là où elle en est aujourd’hui.
Vito : Huum. C’est bien. J’vous encourage à continuer sur cette lancée. Djiguène baxna goor baxna. Mais toi nak, tu m’as l’air d’une fille trop sop rire.
Aichou : Rire oui, comparant à Fatoush, j’suis huuum. Mais je ne sors pas de gauche à droite avec les hommes. J’avoue que j’en suis à mon 5ème mec mais j’suis toujours restée fidèle.
Vito : Heeeu ! Excuse ma question, toi qui riais parce que j’suis puceau ne me dit pas que tes hommes ne le sont pas ?
Aichou : Lool. J’vois que tu es trop pudique et complexé comme homme. J’ne pense pas que c’est cette question que tu voulais me poser. Tu veux savoir si j’suis vierge ou pas ???
Vito : Waouh !!! Tu comprends vite toi. J’ai honte saax, c’est une question indiscrète. Excuse-moi, mais tu n’es pas obligé de me répondre.
Aichou : Rire, tu me connais mal. Je n’ai pas honte de parler de sexe. Je ne suis pas vierge, j’ai eu des rapports avec mon 4ème et avec celui avec qui j’suis actuellement. Le 4ème homme avec qui j’suis sortie, est mon plus grand amour. Je l’aimais plus que tout et je l’ai tout donné, même ma virginité. Malheureusement, il a voyagé et il s’est marié avec une autre femme. Je l’avais mal pris mais maintenant, j’suis passée à autre chose. C’est le destin. Mon actuel mec est super gentil et il veut se marier avec moi mais je ne suis pas encore prête.
Vito : Désolé pour ton 4ème mec. Vu qu’avec ton homme actuel le courant passe pourquoi ne pas t’engager une bonne fois pour toute. Déjà tu te donnes à lui, mieux vaut officialiser ma chère.
Aichou : Non. Bayil nonou rek. Le mariage est trop sérieux et j’aime être libre parfois. J’aime sortir avec mon frère et parfois avec Fatoush. Si je me marie, c’est fini tout ça. En plus, mon mec est trop jaloux, parfois, j’ai même peur. Donc laisse-moi attendre rek.
Vito : Ok, je ne vais pas insister c’est ta vie mais j’aurai aimé que tu changes un peu. En te voyant, j’trouve normal que ton mec soit jaloux iow rek. Tu peux me faire confiance, tu as eu des coups d’un soir.
Aichou : Mdrrr oui pour ne pas mentir, il m’est arrivé de coucher avec quelques hommes. Bon moylolou quoi assez parlé de moi. Tu peux garder les autres pour ta Fatoush. J’devine que vous êtes en train de discuter.
Vito : Non pourtant. J’ai envie de l’écrire mais je ne sais pas par où commencer pour ouvrir un débat.
Aichou : Tu es vraiment peureux toi. Hey, bindeul ki wakh ko li nek si iow c’est mieux. Goor dou yambar waye. Tu as la plus grande chance que les autres.
Vito : Que les autres ? Que veux-tu dire par là ?
Aichou : Hey bayil sa khel bi ngey fowé. Tu penses que yow kessé ya beug lou neex. Elle est sollicitée trop même. Elle a beaucoup de prétendants mais je ne l’ai jamais entendu parler des autres comme elle le fait avec toi. J’sens que tu lui plais et tu dois te décider le plus rapidement possible. Un conseil écoute le son de Youssou Ndour « Sokoko wakhoulé nane lakoy khamé ».
Vito : Mais comment j’vais faire pour l’avouer ce que j’ressens ?
Aichou : Ce n’est pas compliqué. Y’a pas mille chemins. Tu l’avoues direct que tu l’aimes et tu écoutes sa réponse. Ça viendra une fois lancée. Hey ne te sous estime pas, l’autre jour tu parlais comme un vrai dragueur. Si tu veux, j’peux régler un rendez-vous pour vous deux.
Vito : Ca me fera énormément plaisir. Je ne saurai jamais te remercier.
Aichou : Mais y’aura un prix à payer à l’avenir. Serais-tu prêt à payer ???
Vito : Bien-sûr. Si ça ne va pas me tuer.
Aichou : Non, tu ne mourras pas. Mais tu dois me promettre que tu vas la tenir.
Vito : J’promets à une seule condition que je ne me blesserai pas.
Aichou : Non t’inquiète ce sera avec un grand plaisir que tu vas me payer. En attendant, ma mission, moy teug combat bi. J’suis une promotrice maintenant, d’ailleurs, j’sais bien jouer ce rôle. Pour te le prouver, j’vais déjà m’y mettre. On se captera ultérieurement.
Elle raccroche avec moi. Je me suis levé pour prendre un bain et me préparé à regagner le domicile familial comme chaque dimanche. Sur le chemin, j’reçois un nouvel appel d’Aichou.
Aichou : Chose promise, chose due. J’ai discuté avec Fatoush sur ton cas et elle accepte de te rencontrer à une seule condition que tu l’appelles directement. Sur ce point, elle a raison. Tu dois montrer que tu tiens à elle. Toute femme rêve qu’un homme prenne les choses en main. Vito nak soit un mec et arrête de te comporter de la sorte. Yow lanela ?
Vito : D’accord, j’suis en route. J’vais au domicile familial pour y passer la journée comme tous les dimanches.
Aichou : Affaire de fils à maman yi nak. Soit un homme, appelle Fatoush et fixe un rendez-vous avec elle, c’est mieux. En tout cas, je l’ai promis que tu vas l’appeler pour ce soir.
Vito : Ok sister. Je te promets de le faire dès mon arrivée et je te rendrai compte.
Aichou : Ok tu n’es pas obligé de me rendre compte de vos discussions. Ça doit être privé. Yow mom il te faut une vraie formation.
Après cette petite discussion, j’ai pris la décision de l’appeler dès mon arrivée au domicile familial. Comme d’habitude, tous les membres de la maison étaient présents. Nous étions au salon tous réunis, c’est la coutume d’ailleurs, nous aimons nous retrouver en famille pour parler de tout et de rien. Franchement, nous sommes une famille vraiment soudée. Après le déjeuner, j’me suis retiré dans la chambre de ma sœur pour passer ce coup de fil à Fatoush. J’avoue que j’avais le cœur qui battait trop fort. C’est ma première fois que j’devais inviter une fille. Est-ce qu’elle ne va pas me rejeter ? Est-ce qu’elle ne le prendra pas mal ? J’ai pris mon courage à deux mains et je me suis souvenu de ce qu’Aichou m’avait demandé. J’compose les 7 chiffres secrets. Au bout du fil, une voix suave, charmante, douce et séduisante me répondait
Vito : Salut, la plus belle. J’espère que je ne te dérange pas. C’est l’heure de la sieste et je t’appelle, j’suis vraiment désolé, si j’dérange.
Fatoush : Allô !!! Vito, tu décides de faire signe de vie. Enchantée de t’entendre comment tu vas ? Non ne t’inquiètes pas, tu ne me déranges pas. J’étais juste couchée, je ne faisais rien d’extra. Que me vaut l’honneur de cet appel ?
Vito : Heu !!! Heu !!! Aichou ne t’a rien dit ???
Fatoush : Elle devait me dire quelque chose dont toi tu ne peux pas me dire ? Ce qu’elle m’a dit c’est entre elle et moi mon cher, et, je ne pense pas que ça te regarde.
Vito : Oups !!! Tu as raison (avec le cœur qui battait). Au faite, j’voulais vraiment te rencontrer ce soir même si possible. J’veux te parler face à face. Si tu n’y vois pas d’inconvénient bien-sûr. En plus, tu n’es pas obligé de répondre favorablement à ma requête. C’est n’est qu’une proposition mais…
Fatoush : (Elle me coupe la parole). Vito respire et reprend tes forces. Sois calme et posé. Tu n’as rien dit de mal. Pourquoi tu parles comme si tu n’étais pas sure de toi. J’suis prête à te rencontrer par contre toi, je ne pense pas que tu sois vraiment prêt. A distance, tu perds ton souffle donc que feras-tu lors de ma présence ?
Vito : Tu as raison. Ne t’inquiète pas pour ça. J’avais peur que tu m’envoie me balader. J’sais que tu es trop sollicitée des hommes et que tu ne donnes jamais suite. Mais bon si ce soir, vers les 18h, ça t’arrange, nous pouvons nous rencontrer au même restau ou tu passes à la maison même si le second lieu m’irait très bien mais j’ai peur que tu puisses le prendre mal.
Fatoush : J’peux venir partout où tu m’inviteras, parce que j’ai confiance en toi-même si je ne te connais pas très bien. En t’entendant parler, tu préfères que j’vienne chez toi donc expliques-moi et j’viendrai.
Vito : Oh merci pour cette confiance, ça me va droit au cœur.
Je l’explique mon adresse et le lieu où elle devait m’attendre. Le rendez-vous était fixé à 18h. J’ai juste envoyé un texto à Aichou pour l’expliquer que c’est fixé. Elle me répond « Sois courageux nak et n’essaie pas de jouer les peureux. Comportes-toi comme un vrai homme. Dis tout ce que t’as envie de dire, ne garde rien en toi sinon, à son départ, tu risques de regretter. Elle n’est qu’une fille donc sois un homme un vrai homme surtout. Bye, j’vais chez mon mec. Bisou ». Elle est vraie rebelle, cette fille. Elle n’a honte de rien et elle est vraiment free. Ma sœur m’a retrouvé dans sa chambre, en train de rire moi-même. Elle me regarde et me lance.
Ma sœur : J’ai l’impression que les habitudes de mon frère commencent à changer. C’est facile à deviner, il n y a qu’une fille qui peut réussir une telle prouesse. J’espère que j’serai la première personne à connaitre cette créature qui te fait rire à distance. J’ai vraiment envie d’avoir une belle sœur. Tu ne vois pas que je n’ai pas d’amies. Donc stp, il est grand temps que tu penses à sortir avec une fille. Tu deviens vieux mon cher grand frère. (Elle vient dans mes bras) et me dit : vas-y si elle te plait et en te regardant, sois tu es amoureux, sois tu commences à tomber amoureux. En tout cas, j’sens que quelque chose en toi et il n’y a que les sentiments qui peuvent faire ça.
C’est fou même ma sœur cadette est plus expérimentée que moi sur ce domaine. Je ne pouvais pas mentir et elle le sait. J’ai répondu par un sourire d’abord avant de me lancer « Tu as raison ma sœur adorée. J’ai rencontré une fille et j’ressens des choses inexplicables. Mais tu me connais, je n’ai jamais eu de copine dans ma vie et je ne sais pas comment m’y prendre. On s’est donné rendez-vous ce soir à 18h et l j’ai peur de sa réaction lorsque j’vais déclarer ma flamme ». Mdrrrr, ne me tue pas waye frère, elle n’aura que deux réactions, sois elle accepte, sois elle refuse. Y’a pas mille solutions et d’ailleurs, quelle fille oserait tourner le dos à mon frère. Si nous n’étions pas de la même famille, j’serai la première personne à te draguer. J’ne connais pas la fille mais j’sais qu’elle n’attend que ta déclaration pour se lancer. Nous les filles, si un homme ne nous intéresse pas, nous ne donnons jamais suite à son ou ses invitations. D’ailleurs, vous allez-vous rencontrer où ? Au restau ?? J’réponds par la négative « Non, dans mon appartement ». Waouh, donc, elle accepte d’être ta copine mon frère. Diapalni tu as une copine, félicitation. Boulma oum, ne porte pas la poisse. Nous rions ensemble. Bon il est presque 18h, tu dois aller te préparer. Tu connais maman, elle voudra que tu attendes le diner. Donc, c’est maintenant que tu dois essayer de la convaincre. Elle avait raison maman moylolou. J’sors pour m’expliquer avec elle, j’ai prétexté avoir des dossiers à rendre à 18h. Elle a compris et j’ai pris congé avec un clin d’œil complice de ma sœur. A 18h05, elle me fait part de sa présence au lieu convenu. J’sors et je la vois. On se salue et on peut se diriger dans mon appartement. Elle s’installe avec classe dans un fauteuil, j’sers de la boisson et quelques amuses bouches. Je m’installe à mon tour et elle me fixe les yeux dans les yeux. Les battements de mon cœur redoublent. J’ai pris mon courage à deux mains avant de me lancer malgré tout. A plus.
NB: Heureux ménage à une de la famille. Yalla na seuy bi barkel... J'arrive pour la noce