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LA FILLE DU BOSS
Chapitre 2
J'ai déjà une fois entendu parler des trucs du genre. L'employeur te propose de choisir ton propre salaire et si tu proposes en dessous, ça risquerait de te pénaliser de même que si tu proposes plus, tu risquerais de te faire passer pour un cupide. Alors j'ai intérêt à être raisonnable tout en gardant à l'esprit que ma mère a besoin d'être rapidement opérée.
Ministre : Alors je t'écoute jeune homme.
Moi : 400.000f monsieur. J'aimerais être payé à 400.000f.
Ministre : 400.000 pour être un simple chauffeur ? Se demande t-il en riant.
Oups, j'espère que je n'ai pas trop exagéré moi.
Ministre : En même temps, si je considère le nombre de fois que ma fille fait des courses par jour, ça me semble plutôt raisonnable mais je ne te paierai pas 400.000f mais plutôt 300.000f, tu es d'accord ?
Moi : (ravie) Oui monsieur. Ça me va.
Ministre : D'accord, je suppose que ton oncle t'a déjà tout expliqué n'est-ce pas ?
Moi : Oui il m'a dit l'essentiel.
Ministre : Très bien. Tu travailleras toute la journée puis le soir tu rentreras chez toi c'est bien ça inh.
Moi : Oui.
Ministre : Bien. Bon laisse-moi te présenter ma fille. Je me demande bien où elle se trouve et à quoi elle ressemble puisque ça fait aussi un bon moment que je ne l'ai pas vu.
Il se mit à rire.
Ministre : (criant) Victoria ? Ma princesse ? Vicky ?
Il donne l'ordre à un de ses gardes d'aller l'appeler. Pendant ce temps, il m'invite à m'asseoir dans le salon. Je suis ébahi par le luxe qui règne dans cette maison.
«Monsieur vous désirez boire quelque chose ?» me demande une jeune femme en uniforme.
Je crois qu'elle est servante..
Moi : (un peu gêné) De l'eau, ça ira..
«Très bien monsieur».
Elle est partie.
*****Victoria Mendez.
Mon sommeil est perturbé par de violents tapages contre la porte de ma chambre. Je me saisis des oreillers pour me boucher les oreilles afin de ne plus entendre ses bruits horribles mais c'est peine perdue. Qu'est ce que ces stupides domestiques me veulent encore ?
Lintéressée frappe plus fort.
Moi : (hurlant) FOUTEZ-MOI LA PAIX BANDE D'IDIOTES !
Agrrh! Je tire mes cheveux au point de les arracher.
Moi : Mais foutez-moi la paix. Criai-je en lançant un coussin qui va s'écraser contre la porte.
«Madame, vôtre père m'a demandé de vous appeler» raisonne une voix de l'autre côté de la porte.
Ça semble être la voix d'un homme. Sûrement l'un des gardes du corps de mon père. Qu'est ce qu'il me veut ce matin ? Il passe des mois sans prendre de mes nouvelles puis débarque ce matin et envoie ses gardes pour m'appeler. Non mais..
Cet idiot de garde continue toujours de cogner à la porte.
Moi : J'AI COMPRIS ! VA T-EN MAINTENANT. Tu me donnes les maux de tête à force de toquer de la sorte.
«Toutes mes excuses madame»
Silence radio ! Je crois qu'il est parti. Je soupire de soulagement. Je me recouche pour reprendre mon sommeil mais je n'y arrive pas. Il est fichu pour de bon. Je soupire, un peu dégoûtée.
Je quitte le lit tant bien que mal. Je porte mes pantoufles puis me dirige vers la porte, les cheveux tout ébouriffés.
Je descends dans le salon en pyjama. Mon père y était en compagnie de ces gardes et d'un type.
Moi : (lassée) Qu'est ce qu'il y a ?
Mon père : C'est comme ça que tu acceuilles ton papounet ?
Moi : Bonjour papa. Dis-je en lui embrassant la joue.
Je prends place à ses côtés. Je ne cesse de bâiller. Oh mon Dieu, je suis fatiguée. La nuit d'hier était incroyable.
Mon père : Tu dormais encore à cette heure ?
Moi : Quelle heure est-il ?
Mon père : 11h, presque 12h..
Moi : C'est tôt. Pourquoi tu m'as appelé ?
Mon père : C'est pour te présenter ton nouveau chauffeur.
Il a parlé en regardant en direction de ce jeune homme en sa compagnie. Je lui jette un regard avant de me concentrer sur mon père.
Mon père : C'est ton nouveau chauffeur. Il va remplacer Rodrigue.
Moi : Ah c'est pas trop tôt. J'ai mal aux épaules à force de conduire. Merci papa.
Mon père : Je t'en prie ma chérie. Bon je te le présente, il s'appelle...
Moi : (me levant) Peu importe son nom papa. Ce n'est pas nécessaire. Je l'ai déjà vu.
Je tourne les talons puis me dirige vers les escaliers. J'ai mieux à faire que d'écouter le nom d'un chauffeur. C'est le dernier de mes soucis de savoir qui il est. Tant qu'il me conduit là où je veux, moi ça me va.
Je regagne ma chambre puis commence ma toilette. J'ai rendez-vous avec ma copine Riane cet après midi. On a prévu aller manger dans un restaurant puis nous irons faire du shopping. Je veux le dernier sac Hermès qui vient de sortir.
Riane est ma meilleure amie. Inutile de vous dire que nous appartenons au même milieu social. Ses parents sont aussi très riche mais pas comme mon père. Cependant, ils ont l'argent quand même. On fait ce qu'on veut et menons la vie qu'on veut. Je commence à me brosser sans tarder..
*****Joël Kéïta
J'avais oublié de me présenter à vous. C'est ce que j'aurais dû faire depuis le début. Mon nom est Joël Kéïta, je suis le fils de Sénabou Touré et Lambert Kéïta. Bref, ça n'a pas d'importance. Mon père est mort quand j'étais petit. Je ne l'ai pas connu. Ma mère m'a élevé toute seule. J'ai un bac+3 en gestion des banques et assurances. Malheureusement, je suis au chômage.
Avant que la maladie de ma mère ne s'aggrave, je prévoyais entreprendre mais avec la maladie de ma mère, j'ai dépensé tout ce que j'avais comme fond. Ma mère souffre d'un cancer de poumon et son état de santé ne cesse de se détériorer. Mon seul objectif maintenant, c'est sauver la vie de ma mère et pour ça, je dois réunir au plus vite l'argent qu'il faut pour son opération. J'espère que ce travail m'aidera.
Physiquement parlant, je suis brun. Je me coiffe souvent à ras. Je suis grand de taille. Je me suis tatoué le nom de ma mère sur le torse. Je suis fréquent à la salle de gym alors je suis plutôt baraqué comme mec. J'ai des abdos et des pectoraux. Je porte une boucle d'oreille à l'oreille gauche. J'aime bien. C'est mon style.
En matière d'accessoires, j'aime tout ce qui est bague alors j'ai beaucoup de bagues à mes doigts. J'ai 25ans et je suis passionné par l'apprentissage de nouvelles choses. J'aime tout ce qui peut apporter un plus à ma connaissance.
Debout devant une range rover noire, j'attends patiemment que ma patronne sorte pour qu'on parte. Je suis habillé d'un costume noir et d'une cravate. J'ai des mocassins noirs au pied et une paire de lunettes noire me recouvre les yeux. Voilà ce qui m'a été exigé comme habillement en tant que le chauffeur que je suis désormais.
Je me dépêche d'ouvrir la portière arrière après avoir vu la patronne marcher vers moi. Elle est magnifique cette fille. Son père m'a dit qu'elle s'appelait Victoria. Elle n'a même pas voulu qu'il me présente à elle tout à l'heure. De toute façon, tout ça importe peu. Je suis là pour mon travail et non pour me préoccuper des caprices d'une fille à papa.
Elle monte dans la voiture puis je referme la portière. Je monte ensuite à mon tour puis démarre sous ses instructions. Je l'ai conduite dans un restaurant comme elle l'a exigé.
Je descends et vais lui ouvrir la portière. Je la maintiens ouverte pour elle. Elle ressort de la voiture.
Elle : J'en ai pour une demie heure.
Moi : Compris madame.
Elle me délaisse puis se dirige vers le restaurant. Je la suis des yeux. Comment détacher mon regard d'elle ? Je veux dire, elle est si belle.
Je la vois s'arrêter puis faire une accolade à une jeune femme. Elles ont l'air d'être très proche. Je vois leur bouche se remuer comme si elles parlaient puis l'autre fille a regardé en ma direction. J'ai immédiatement détourné mon regard puis je suis remonté dans la voiture.
C'est bizarre mais je sens que l'autre fille me regarde toujours..
*****Victoria Mendez
«Mais c'est qui ce type ?» me demande pour la énième fois mon amie Riane.
Moi : (exaspérée) Puisque je te dis que c'est mon nouveau chauffeur. Qu'est ce qu'il y a?
Riane : Il est trop mignon. OMG!
Je roule des yeux puis fais mon entrée à l'intérieur du restaurant. J'avais oublié qu'elle tombe amoureuse comme elle respire celle-là. Elle est championne quand il s'agit de beaux mecs. C'est comme une obsession. Sérieux, elle me fait flipper.
Je m'asseois à une table. Elle me rejoins par la suite.
Riane : Sérieux Vicky, tu dois m'aider à avoir ce mec. Je l'aime sérieux. Mon cœur bât pour lui je te dis.
Moi : Oh lala je t'en prie Riane. Un peu de retenue s'il te plaît. T'as l'air d'une salope comme ça.
Riane : Désolée mais c'est juste qu'il me plaît vraiment. Regarde-le. Non mais regarde-le.
Je soupire d'exaspération. Je ne calcule plus ce qu'elle me dit. Je fais signe au serveur qui vient vers nous.
Riane : On échange nos chauffeurs ? S'il te plaît. Insiste t-elle.
*****Joël Kéïta
Je viens d'avoir le docteur au téléphone. Il m'a rassuré que ma mère se porte bien et ça m'a énormément soulagé. Je me faisais du souci pour elle. Je n'aime pas vraiment être loin d'elle de la sorte mais je n'ai pas le choix hélas.
Après une quarantaine de minutes environ, la patronne est de retour avec son amie de tout à l'heure. Elles sont montées à l'arrière puis m'ont demandé de les conduire au centre commercial de la ville. Je démarre sans tarder.
Je peux remarquer à travers le rétroviseur intérieur de la voiture, que son amie ne me quitte pas des yeux une seconde.
Elle : C'est quoi ton nom? Me demande t-elle d'une mielleuse voix.
Moi : Joël madame.
Elle : Appelle-moi Riane mon beau.
Moi : Euh ok Riane.
Tout à coup, je peux voir Victoria lui administrer une coudée. Elles commencent à murmurer des choses.
Victoria : Un peu de retenue Riane. Tu es ridicule.
Riane : Ahhh mais lâche moi un peu.
Victoria : N'importe quoi. Toi je ne veux plus t'entendre est-ce clair ? Me dit-elle.
Moi : C'est compris madame.
Riane : Regarde comment tu lui parles le pauvre. Sois un peu gentille.
Victoria : Je lui parle comme je veux.
(...)
Après environ une heure de route, je me gare devant le centre commercial. Elles ressortent puis s'en vont. De mon côté, je me cherche une place de parking où me garer en attendant qu'elles finissent.
(...)
Moi qui pensait qu'elles n'en avaient que pour quelques minutes dans ce centre commercial, elles y ont passé des heures. Et moi j'étais là, à les attendre. À voir tout ce qu'elles ont acheté, j'ai l'impression qu'elles ont dévalisé le magasin. Je me suis chargé de tranporter et de disposer toutes leurs emplettes dans la voiture. Je referme la malle arrière par la suite.
Je monte au volant puis nous rentrons. Tout comme c'était le cas pour tout disposer, j'ai aussi été le seul pour tout décharger de la voiture pour sa chambre. J'ai pris congé d'elles par la suite.
Je me suis rendu à la cuisine pour avoir un truc à boire. Les domestiques ont été sympa et m'ont donné de quoi me rafraîchir la gorge. Il y a une domestique particulièrement qui ne cesse de me regarder. Lorsque nos regards se croisent, elle sourit et baisse la tête. Je souris.
*****Le soir
*****Victoria Mendez
Riane et moi avons fini de nous apprêter. On se rend ce soir dans une boîte de nuit pour faire le show. Et c'est bien sûr, le nouveau chauffeur qui nous y conduit.
Il nous ouvre la portière une fois arrivées. Riane et moi ressortons de la voiture. Il y a du monde. Nous sommes habillées d'une façon très sexy. Tous les regards sont braqués sur nous. Les mecs ne cessent de nous siffler. On les ignore puis faisons notre entrée. On a pris le carré VIP. Deux hommes se sont joints à nous.
L'un d'eux m'aborde..
Lui : Salut poupée. Tu es magnifique tu sais ? Dit-il en me dévorant du regard..
Moi : Ici, c'est réservé. Allez voir ailleurs.
Lui : Calme-toi. Je ne te veux aucun mal tu sais ?
Il a voulu toucher ma cuisse mais j'ai bloqué sa main.
Moi : Je suis ceinture noire de karaté alors si tu ne veux pas de problème, dégage.
Il se lève immédiatement puis s'en va. Son second le suit.
Riane : Écoute ça. C'est notre musique préférée. Et si on allait danser.
Moi : (criant) Wouhouuu! Allons y.
On se lève en nous avançant vers la piste de danse. L'ambiance est à son apogée. Riane et moi, on se lâche. On twreke comme des folles. On boit sans modération. C'est la folie.
Soudain, le même mec de tout à l'heure s'approche de moi. Il me saisit par la taille. Je le repousse et lui colle une gifle. J'étais sur le point de m'en aller quand j'ai senti deux gorilles me retenir.
Je commence à me débattre.
Moi : Lâchez-moi Imbécile. Lâchez-moi.
Riane : Lâchez-la..
Elle a essayé de m'aider mais on l'a retenu elle aussi.
«Qu'est ce que vous êtes belles mes poupées» a dit le type en me caressant la bouche.
Je crache sur le sol, dégoûtée. Je me débats de plus belle en criant à l'aide. Tous les gens présents dans la boîte nous regarde sans bouger le petit doigt. Pourquoi est-ce qu'ils ne font rien ?
Moi : Aidez-nous. Qu'est ce que vous attendez ? Je suis la fille du ministre Sébastien Mendez.
Le type s'est mis à rire. Ses acolytes aussi.
Lui : Je sais. Je sais très bien qui tu es et c'est pour cette raison que je vais te faire un truc que t'es pas prête d'oublier de si tôt ma puce. Crois-moi.
Il sort une arme et commence à tirer au plafond. Les gens quittent la boîte en criant et en courant. Mais qui sont ces types ?
Moi : (me débattant) Lâchez-moi. Lâchez-moi bande de malade.
Tout à coup, je reçois une violente gifle.
«LA FERME !»
Riane : Vicky ça va ? Me demande t-elle inquiète.
Moi : (le nez en sang) Ça va t'inquiète pas.
*****Joël Kéïta
J'étais entrain d'attendre les filles dans la voiture lorsqu'une scène bizarre attire mon attention. En effet, je vois une foule de personnes qui ressort en courant de la boîte. Que se passe-t-il ?
Je descends de la voiture puis me dirige vers la boîte. J'interroge une jeune dame qui est visiblement sur le choc.
Moi : Qu'est ce qui se passe ?
Elle : Des gens avec des armes sont à l'intérieur. Ils retiennent deux filles en otage. La fille d'un ministre je crois. Bon je vous laisse.
Elle s'en va en courant avant même que je n'eus le temps de lui demander quoi que ce soit. C'est sûrement madame Victoria et son amie Riane.
À présent que faire ?
GBOU!
Un coup de feu retentit ce qui fait crier les gens. Oh non. Je fonce tête baissée à l'intérieur de la boîte.