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Chapitre 1: Une promesse est une promesse

Je pousse la porte du magasin en soufflant, et respire l'air frais de dehors.

J'ai enfin fini mes heures de travail et je l'avoue que je suis complètement exterminé par cette journée.

Travailler dans l'épicerie de Sofia c'est agréable, parce que j'aime le fait de bouger un peu partout dans les rayons mais ça reste aussi un travail assez épuisant. Surtout lorsque la clientèle décide de remplir l'épicerie.On se retrouve avec des queues interminable, et ça en devient ingérable.

D'ailleurs aujourd'hui, j'ai failli abandonner.

J'étais seul, et malheureusement mon frère et ma petite sœur avaient des partiels. J'ai dû donc prendre la responsabilité de l'épicerie comme à mon habitude.

Je m'étire pour soulager mon dos et je marche jusqu'à ma voiture. J'insère la clé dans la serrure et j'ouvre la portière pour ensuite m'installer à l'intérieur.

Au moins c'est fini pour ce soir, demain est un autre jour. Mais je sais très bien que en rentrant chez moi je ne dormirai pas; je n'ai pas fait une seule nuit complète depuis des mois.

Je n'arrive plus à me coucher sans m'imaginer ou regarder le plafond pendant des heures avant de dormir définitivement, je me souviens même plus du jour où j'ai réussi à dormir sans difficulté.Je soupire de frustration et démarre la voiture en tapotant mes pousses au volant sur le rythme de la musique.

Je retire mon téléphone de ma poche en le sentant vibrer.l'écran s'affiche sur un message de Sofia qui me demandait où est-ce que j'étais ?

Je décide de ne pas répondre et éteins mon téléphone.

Sofia c'est ma mère, enfin celle qui m'a élevé comme une mère. Elle m'a prise en charge alors que Nana n'avait que deux ans, et elle était en pleine procédure de divorce avec son ex-mari.

Elle s'est battue comme une dingue pour sa fille et moi. Elle a décidé par la suite d'aider d'autre enfant abandonnée. Il y a donc eu Isaac, Kilian, Lily et Assia. Je sais qu'elle adorerait prendre en charge d'autre enfant mais c'est pas possible. Nous sommes beaucoup trop et la maison n'est pas assez grande pour prendre d'autre enfant.

Je regarde une dernière fois mon téléphone que j'avais posé sur le siège avec un sentiment de regret. Je ne préfère pas lui répondre, elle risque de démasquer mon inquiétude et c'est tout ce que je veux éviter.Je démarre enfin ma voiture et quitte le lieu de mon travail.

_______

C'est les yeux à moitié fermer que j'arrive devant la porte de chez moi. Je meurs de fatigue et je dois avouer que le fait de rouler en étant ivre m'a un peu retourné le cerveau.

J'ouvre la porte avec difficulté et j'enlève mes chaussures en les balançant devant l'entrée. Je m'apprête à monter les escaliers discrètement quand soudainement, des pas résonnent du salon. Je m'arrête en essayant de discerner le bruit en espérant que ça soit mon imagination.

C'est en voyant Sofia sortir du couloir le visage fermer que je me rends compte que je suis dans le pétrin. Je baisse la tête et me retourne en réfléchissant à des excuses. Pourvu qu'elle ne sente pas l'odeur de la bière. Elle serait furieuse de découvrir que j'ai conduit dans cet état.

Sofia- On peut savoir ce que tu fabriques ?

Je me tais et la regarde.

Sofia- Où étais-tu ?

Elle s'approche de moi et me prend par le coude.

Sofia- T'as vu l'heure qu'il est ?Ajout-elle agressivement.Tu crois tu peux te comporter de cette façon ?

Elle ferme les yeux, exaspérée, en passant ses mains dans ses cheveux. Je recule pour qu'elle ne sente pas l'alcool : inutile de mettre de l'huile sur le feu. Personne sait que je bois dans cette maison. Je dirais pas que je suis alcoolique mais ça m'arrive dès fois de boire quelque bouteille. Je cherche juste un moyen de décompresser.

-Je suis désolé...

Elle me coupe en criant.

Sofia- Trois heures du matin Rema !  Trois heures !

D'habitude elle me prend jamais la tête comme ça mais là je peux comprendre que j'ai un peu dépassé les limites, c'est pas dans mes habitudes de mon comporter comme ça. Je vois que son visage s'attendrit, mais je n'arrive toujours pas à baisser ma garde.

Sofia-Que ce qui ne va pas ?

Je détourne le regard : je n'ai jamais su regarder Sofia dans les yeux quand je mens.

-Rien.

Sofia- Rema ? Regarde moi.Dit-elle en posant ses deux mains sur mon visage. T'as 21 ans aujourd'hui et je sais ce qui se passe dans ta tête en ce moment même je te connais mon chéri mais j'ai besoin que tu me parles. Si tu veux pas aujourd'hui et bah ça sera un autre jour mais tu sais que je suis là mon petit bébé. Ajout-elle la voix tremblante. Peu importe les décisions que tu prendras je serais toujours là. Ok ?

J'enlève ses mains de mon visage en évitant son regard.

-Je suis désolé de t'avoir inquiété et je te promets que ça n'arrivera plus. Je vais me coucher.Finis-je en me détournant d'elle pour rejoindre ma chambre.

Sofia-Rema ?

-J'ai pas envie de parler Sofia.Insisté-je.

Je monte les escaliers en pas de course; Avant d'entrer dans ma chambre, je m'arrête pour regarder dans celle de mes frères.Dans le lit de gauche, Kilian l'un des plus jeune qui dort sur le ventre, la tête dans l'oreiller, une jambe hors du lit de droite. Isaac celui qui vient après Nana ronfle doucement sur son lit.Je ressors sans fermer la porte avec un sourire.

Ma chambre est exactement comme je l'ai laissé : des vêtements un peu partout, quelques papiers déchirés par terre. Ce sont mes recherches raté que j'ai faite. Et que je pense continuer même si c'est impossible avec comme seul indice une photo et un prénom, Félicia. Mais des Félicias il peut y en avoir des centaines dans le monde.

Je range mes affaires, j'éteins la lumière et je me mets au lit. Je me tourne sur le côté droit en fixant le mur pendant un long moment. Le sommeil n'est pas au rendez-vous aujourd'hui, voire jamais d'ailleurs. Je mets toujours une éternité à m'en dormir et aujourd'hui je me mets à repenser à la promesse que j'avais fait 10 ans avant.

Je me penche pour prendre la photo de ma mère.C'est la seule photo que j'ai d'elle, je pense qu'elle a du vieillir depuis le temps..Il m'arrive parfois de m'imaginer dans ses bras, tous les deux dans cette chambre, elle qui me raconte ses histoires mais j'ai tellement peu de souvenirs d'elle que son image disparaît.

Je me lève pour enlever mon T-shirt et j'en profite pour allumer la lumière de la table de chevet, Lorsque j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir.

Je me tourne et fronce les sourcils en voyant Nana rentrer, le sourire jusqu'aux oreilles elle s'assoit sur mon lit avec sa robe de chambre. Je secoue la tête en la voyant dans cet état.

-Que ce que tu me veux ?

Nana-Euh..Commence t-elle en baissant les yeux gêner.Je sortais de la chambre des filles et je t'ai entendu parler avec maman j'ai pas pu me retenir j'ai vu qu'elle s'inquiétait  beaucoup pour toi parce que tu répondais pas à ses appels, j'ai même essayé de t'appeler.Confesse t-elle d'une petite voix.

-Ouais je suis désolé..dis-je sincèrement en m'appuyant sur la chaise de mon bureau. J'avais envie de me retrouver seul..

Nana- Je comprends, tu veux en parler peut-être ?

Je la regarde et me retiens de lui dire la vérité. Parce que en réalité je me sens mal et j'ai besoin de quelqu'un pour parler mais ce sujet est tellement sensible que je préfère le garder pour moi.

-Non. C'est rien de grave.Mais dis moi..Dis-je d'un ton interrogatif.

Nana- Oui ?

-Il y a un truc que je n'arrive pas à enlever de ma tête..

Nana-Et c'est quoi ?

- Tu étais pas en train de nous espionner par hasard ?

Nana-Non.. Dit-elle en me lançant son beau sourire. Je passais par là et puis j'ai un peu tendu l'oreille.

Je hoche la tête en acquiesçant ce qu'elle disait un peu fatigué. Nana c'est une petite rebelle du coin. Sa passion c'est faire tout le contraire de ce qu'on lui dit, elle aime braver l'interdit. Ce que je trouve tout à fait stupide et enfantin. Elle aime beaucoup plaire, sortir et faire la fête enfin ça c'est surtout la Nana qui a grandit.

Celle que j'ai connu, elle était différente de la femme que j'ai en face de moi. C'était une petite fille réservé, timide et un peu pleurnicheuse, elle me coller toujours au basket avec son doudou préféré qui s'appelait Nana. Je l'avais offert le jour de c'est six ans et depuis elle le lâchait plus et du coup on a commencé à l'appeler Nana.Son vrai prénom est tout simplement Naylia.

Je me souviens que je me plaignais très souvent chez Sofia parce qu'elle voulait jamais me lâcher. Je l'emmenais partout avec moi. Cette Nana là me manque, je sais que au fond elle existe toujours,parfois j'ai l'impression qu'on a inversé les rôles, je suis devenu le mec réservé introverti et casanier et elle la fille hyper extravertie.

-Tu peux me laisser dormir maintenant ? Dis-je en reportant mon attention sur elle.

Nana- Tu m'écoutes même pas depuis tout à l'heure.Affirme t-elle en faisant la moue.

-Je sais, maintenant sort.Dis-je en pointant la porte du doigt. Je suis fatigué et ta gueule n'arrange rien.

Nana- Non, je reste.Rigole t-elle. Je dois te dire un truc.

Je la regarde en croisant les bras en faisant semblant d'être saoulé.Elle se lève de mon lit avec un sourire en coin et je ne peux m'empêcher de l'imiter. Je me noie dans son regard perçant couleur noisette,la lune éclaire ses cheveux noir qui jonchent sur son dos.

Pendant une fraction de seconde je suis médusé par sa beauté, cela me parait comme une éternité, elle s'approche de moi en me tirant par le t-shirt pour me chuchote à l'oreille ces quelques mots.

Nana- Joyeux Anniversaire,grand frère.

Je suis complètement bouleversé que je bégaye sans même m'en rendre compte.

-Mer...merci.

Nana- De rien. Lance-t-elle en glissant un long baiser sur ma joue.

Elle se retire en arrangeant une mèche rebelle, et je la regarde en enfonçant mes mains dans mes poches assez perturber. Elle souffle un petit bonne nuit avant de sortir de ma chambre.

La main sur le coeur, je peux entendre mes battements tellement fort que j'en ai peur. Encore une fois c'est sûrement dû à la montée d'adrénaline. Je commence à ne plus pouvoir cacher mes sentiments, un jour ils vont finir par exploser et je ne pourrais plus les contrôler.

-Il faut que je me calme ! Il faut que je me calme!Me répétais-je plus de 1000 fois avant de dormir définitivement.

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