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La proposition du jeu

6: la proposition du jeu

LE POINT DE VUE DE Camille

Je n'aurais jamais imaginé que ma vie basculerait de cette manière. Moi, Camille, simple couturière, me retrouvais à jongler avec des émotions que je ne comprenais pas totalement. Nathaniel , ce milliardaire aussi exaspérant qu'irrésistible, venait d'entrer dans ma vie comme une tempête imprévisible.

Ce jour-là, après avoir examiné longuement la machine qu'il m'avait offerte, j'avais décidé de lui parler. En personne. Peut-être pour mettre les choses au clair, ou simplement pour comprendre ses intentions. Mais face à lui, toutes mes résolutions s’étaient envolées.

Quand je suis arrivée à son bureau, il m'attendait. Assis derrière son imposant bureau en bois massif, il avait cet air détendu qui me mettait autant en colère qu'il m'attirait. Nathaniel avait ce don particulier : il savait comment jouer avec mes nerfs et mon cœur en même temps.

— Camille, dit-il avec un sourire en coin, je savais que vous viendriez.

— Pas pour les raisons que vous espérez, répliquai-je sèchement, croisant les bras.

Il leva les yeux vers moi, faussement intrigué.

— Et quelles sont ces raisons, selon vous ?

J’inspirai profondément, essayant de ne pas perdre mes moyens.

— Cette machine, Nathaniel. C’est un geste… extravagant. Vous essayez de me séduire avec des cadeaux ?

— Non, répondit-il avec un sérieux déconcertant. Je veux simplement vous donner les outils pour atteindre votre potentiel.

— Mon potentiel ? répétai-je, sceptique.

— Vous êtes bien plus que ce que vous croyez, Camille. Et je suis prêt à le prouver.

Je ne savais pas si je devais être flattée ou agacée. Ses mots avaient une manière de glisser sous ma peau, de faire vibrer quelque chose en moi que je n’étais pas encore prête à reconnaître.

— Très bien, dis-je finalement, levant un sourcil. Jouons à votre jeu.

Son sourire s’élargit.

— Un jeu, vraiment ? Je suis curieux. Quelles sont les règles ?

Je pris une chaise et m'assis face à lui, déterminée à garder le contrôle de la situation.

— Vous voulez que je sois votre femme ? Très bien. Mais je vais prendre mon temps. Je veux vous observer, comprendre qui vous êtes vraiment. Et à la fin, je déciderai si vous méritez que je dise oui.

Il éclata de rire, un rire profond et sincère qui résonna dans la pièce.

— Camille, vous êtes incroyablement audacieuse.

— Et vous êtes incroyablement agaçant, rétorquai-je, le défiant du regard.

— J’accepte vos conditions, dit-il en tendant la main.

Je le fixai, hésitante, avant de finalement lui serrer la main. Sa poigne était ferme, chaude, et étrangement réconfortante.

Mais bien sûr, Nathaniel ne pouvait pas s’arrêter là. Il se pencha légèrement vers moi, réduisant l’espace entre nous.

— Et si, pendant ce jeu, c’était vous qui finissiez par me demander d’être votre mari ? murmura-t-il, un éclat taquin dans les yeux.

Mon cœur rata un battement.

— Ça, Nathaniel, ça n’arrivera jamais, dis-je, essayant de cacher le rouge qui me montait aux joues.

Je me levai rapidement, mais en me retournant pour partir, je sentis son regard sur moi, brûlant, insistant. Et même si je ne voulais pas l’admettre, une partie de moi appréciait cette attention.

Alors que je franchissais la porte, je ne pus m’empêcher de sourire légèrement. Nathaniel allait découvrir que jouer avec moi n’allait pas être aussi simple qu’il le pensait. Mais ce que je ne voulais pas encore accepter, c'était que ce jeu allait me chambouler bien plus que je ne l'avais prévu.

(...)

Quelques jours après notre fameux « pacte », Nathaniel, fidèle à son style, avait décidé de frapper fort. Il m’avait invitée à dîner dans un restaurant chic en plein cœur de Paris. Je savais que ce serait une autre de ses tentatives pour me déstabiliser, mais j’avais accepté. Pourquoi ? Peut-être parce que, malgré moi, je ne pouvais pas résister à l’idée de le voir essayer.

Quand je suis arrivée, j’ai vite compris que ce ne serait pas un dîner intime. À la table, Nathaniel m’attendait… accompagné de deux autres personnes.

— Camille, je te présente Élisabeth, ma sœur, et Jacques, mon meilleur ami. Ils tenaient absolument à te rencontrer.

Élisabeth était élégante et souriante, avec un regard malicieux qui me donnait l’impression qu’elle savait tout de moi. Jacques, lui, semblait être une version plus détendue de Nathaniel, avec un sourire en coin constant et un humour prêt à jaillir.

— Alors, c’est toi qui fais tourner la tête de mon frère, lança Élisabeth dès que je m’assis.

Je faillis m’étrangler avec ma salive.

— Euh… ce n’est pas…

— Bien sûr que si, coupa Jacques en riant. Nathaniel n’a parlé que de toi ces derniers jours. On a même parié sur combien de temps il mettrait avant de te proposer quelque chose d’extraordinaire.

Je lançai un regard accusateur à Nathaniel, qui se contenta de sourire, visiblement amusé.

— Je suis désolée, mais je ne suis pas responsable de son comportement, dis-je, croisant les bras.

— Ah, mais on ne t’accuse de rien, Camille, répondit Élisabeth avec un clin d’œil. On veut juste comprendre comment une couturière a réussi là où des actrices et des héritières ont échoué.

Je ne savais pas si je devais être flattée ou offensée.

— Peut-être que Nathaniel a simplement des goûts particuliers, répondis-je, feignant l’indifférence.

— Particuliers ? C’est sûr, ajouta Jacques en riant. Mais je dois dire, Camille, que tu es la première à ne pas fondre à ses pieds en moins de cinq minutes. Ça, c’est impressionnant.

Je sentis le regard de Nathaniel sur moi, et malgré le sourire amusé qu’il affichait, il y avait autre chose dans ses yeux. Une admiration sincère, presque désarmante.

— Camille est spéciale, dit-il soudain, avec un sérieux inattendu. Et je ne compte pas la laisser m’échapper.

Le silence qui suivit fut si lourd que j’aurais pu entendre une mouche voler. Élisabeth et Jacques échangèrent un regard, avant que Jacques ne brise l’atmosphère.

— Eh bien, sur cette note romantique, je propose un toast !

Tout le monde leva son verre, et l’ambiance devint plus légère. Mais même au milieu des rires et des discussions animées, je sentais toujours ce lien étrange entre Nathaniel et moi.

Après le dîner, Nathaniel insista pour me raccompagner. Dans la voiture, l’atmosphère était différente, plus intime.

— Alors, qu’as-tu pensé de ma sœur et de Jacques ? demanda-t-il.

— Ils sont… intéressants, répondis-je, cherchant mes mots. Ta sœur est charmante, et Jacques… disons qu’il a beaucoup d’énergie.

Il éclata de rire, et ce son fit battre mon cœur un peu plus vite.

— Ils t’aiment bien, tu sais.

— Oh, génial, murmurai-je, faussement enthousiaste.

Il me regarda, un sourire aux lèvres.

— Et toi, Camille ? Est-ce que tu commences à m’aimer ?

Je sentis la chaleur monter à mes joues.

— Tu sais quoi, Nathaniel ? Je crois que j’apprécie beaucoup le fait que tu sois persistant. Mais aimer… c’est un mot bien trop grand.

Il se pencha légèrement vers moi, son regard plongeant dans le mien.

— Ça viendra, dit-il doucement, presque comme une promesse.

Et à cet instant précis, j’ai senti un frisson me parcourir. Je ne voulais pas l’admettre, mais peut-être qu’il avait raison. Peut-être que ce jeu était en train de devenir bien plus réel que je ne l’avais prévu.

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