Il y est

Alex leva sa main, mais l'abaissa ensuite rapidement, son cœur battant soudain plus vite. Il avala difficilement sa salive en fermant les yeux, en prenant une profonde inspiration. Il le voulait. Il allait le faire. Il pouvait le faire. 

En jetant à nouveau un coup d'œil à son téléphone pour s'assurer que c'était la bonne adresse, le plus petit des garçons leva à nouveau sa main et sonna à côté de la petite étiquette portant le nom d' Antoine. Il vivait dans l'un des meilleurs quartiers de Paris, apparemment capable de se permettre de vivre dans un endroit comme celui-ci. Alex n'avait même pas eu peur de venir ici la nuit. C'était ce genre de zone sûre.

Alex ne pouvait absolument pas se permettre de vivre dans ce quartier, surtout pas dans un de ces immeubles coûteux et hautement sécurisés comme celui dans lequel vivait Antoine. Non, lui et Liann vivaient dans un quartier de Paris un peu plus petit et, en fait, moins cher.

Même si Liann était stagiaire dans une entreprise de mode, il n'y gagnait pas beaucoup d'argent. Alex avait de l'argent, mais c'était une autre histoire.

En fait, Liann et Alex étaient voisins et avaient envisagé d'emménager ensemble, mais ils n'avaient pas pu trouver un trois pièces qu'ils pouvaient se permettre ou qu'ils aimaient particulièrement, en décidant alors de continuer à vivre l'un à côté de l'autre et de venir chez l'autre à tout moment.

Il y eut un bourdonnement et soudain, la porte s'ouvrit. Alex était sûr qu'il y avait une caméra où Antoine pouvait regarder pour voir qui sonnait. Nerveusement, Alex entra dans le grand couloir où les lumières s'allumèrent immédiatement.

Les murs semblaient être en marbre - un marbre sombre - , alors qu'il marchait sur un tapis gris. Ce n'était sûrement pas la meilleure idée, supposa Alex, car un tapis se salissait rapidement et était plus difficile à nettoyer que, disons, de la pierre. Mais l'avantage, c'était qu'il était vraiment beau. De plus, il n'était pas vraiment sale et s'il l'était, il était caché par sa couleur sombre. Alex soupçonnait également que quelqu'un nettoyait souvent ici, car il était sûr que cet endroit pouvait se permettre un tel service.

Le blond entra dans l'ascenseur et appuya sur le bouton avec le chiffre cinq, comme Antoine le lui avait indiqué par SMS plus tôt.

Alex se demandaitcomment le jeune homme pouvait se permettre de vivre dans un endroit comme celui-ci. Non pas que ce soit ses affaires, mais quel travail faisait-il qui payait aussi bien ? Antoine était plus jeune que lui, alors il avait quoi, 21 ou 22 ans ? Était-il encore dans les études ? À l'université ? Travaillait-il déjà et c'était ainsi qu'il pouvait se le permettre ? Et puis, peut-être que ses parents payaient pour ça ? Alex n'en avait vraiment aucune idée. Il se rendit compte une fois de plus qu'il allait rencontrer un étranger. Quelqu'un, sur qui il n'avait pratiquement aucune information, allait lui apprendre le sexe. C'était vraiment surréaliste et absurde, n'est-ce pas ?

En prenant une profonde inspiration, Alex ferma les yeux et essaya de se calmer, l'anxiété prenant le dessus.

Avec un bing, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, révélant un court couloir qui ne menait qu'à une seule porte.

Attendez, Antoine était le seul à vivre à cet étage ?

En avalant difficilement sa salive, le garçon nerveux s'approcha de la porte et leva sa main tremblante pour sonner, en sursautant à ce son.

Tu peux le faire, tu peux le faire, tu peux le fai-

Il ne fallut pas longtemps avant que la porte ne s'ouvre, révélant ainsi un grand homme se tenant derrière elle. Antoine.

Alex avait presque oublié à quoi il ressemblait, sa belle apparence le faisant immédiatement rougir : des cheveux noirs légèrement séparés, révélant une partie de son front, de grands yeux bruns, des lèvres roses d'apparence douces, des traits forts, un menton bien défini, un corps musclé. Dans l'ensemble, il était incroyablement beau. Honnêtement, Alex ne pouvait toujours pas croire qu'il était plus jeune que lui, il avait l'air si mature et il avait une sorte de... comportement autoritaire.

Il portait une chemise noire et un jean noir moulant. Alex, en revanche, portait un haut blanc à manches longues et un jean noir moulant avec ses vieilles Converses noires.

En avalant difficilement sa salive, le plus petit des garçons ne fit que fixer le jeune homme.

Oh mon Dieu, Alex devrait probablement se retourner et s'enfuir aussi vite que possible. Comment pouvait-il même parler à l'homme qui le regardait avec ce regard intense, intimidant ainsi le plus petit des garçons.

C'est l'ami de Michael. Il ne va rien se passer. C'est l'ami de Michael. Il ne va rien se passer. C'est -

En interrompant ses pensées, Antoine se mit sur le côté, en faisant signe à Alex d'entrer, ce qu'il fit, avec ses genoux légèrement bancals. Le plus grand des garçons ferma la porte derrière lui tandis qu' Alex jetait un coup d'œil dans la pièce. Il supposa que c'était le salon, même s'il était presque aussi grand que tout l'appartement d' Alex. Il était énorme, tout le mur devant lui était uniquement en verre avec de jolis rideaux gris clairs de chaque côté des extrémités du mur. Le sol était en bois, une nuance de gris foncé complétant la pièce.

Il y avait un piano devant le grand mur de verre, pointé vers lui. Est-ce que Antoine jouait du piano ? De plus, il y avait un grand coin salon avec un canapé gris et deux fauteuils placés sur le côté droit du mur, pointant vers une grande télévision sur le mur, une petite commode en dessous de la télévision. Il semblait également y avoir un autre couloir menant à, eh bien, Alex ne le savait pas. À côté d' Alex, sur sa gauche, se trouvait une table à manger avec six chaises, toutes grises elles aussi. Puis, Alex vit des escaliers sur le côté gauche de la pièce, près du mur de verre, qui menaient à l'étage.

Attendez. Antoine vivait dans un appartement avec plus d'un étage ? Wow. Alex ne pouvait pas cacher son choc, avec sa bouche ouverte et ses yeux écarquillés.

« Enlève tes chaussures, s'il te plaît », dit Antoine, en surprenant Alex. Il avait oublié à quoi ressemblait sa voix, son ton grave fit sursauter le garçon. 

« O-Oh, bien sûr », son sac à dos tomba par terre alors qu'il se penchait rapidement pour enlever ses chaussures, les retirer et les placer à côté de la porte.

Alors qu'il redressait son dos, il regarda directement Antoine qui avait déjà les yeux rivés sur lui, faisant ainsi rougir le garçon et détourner son regard.

Comment était-il censé faire quoi que ce soit avec ce garçon s'il ne pouvait même pas le regarder dans les yeux ? C'est l'un des problèmes d' Alex. Il avait des difficultés à se rapprocher des gens, il n'arrivait pas à se socialiser et sa timidité se mettait toujours en travers de son chemin.

« Comment es-tu venu ici ? C'était facile à trouver ? », voulut savoir le plus grand des garçons alors qu'il ramassait le sac à dos d' Alex qui était tombé et le posait sur une des chaises de la table à manger.

« J'ai pris les transports en commun. Ça n'a pas pris beaucoup de temps. L'endroit est agréable. Oui, c'était facile à trouver », répondit Alex en hochant légèrement la tête.

« Tu n'as pas de voiture ? »

Alex secoua la tête. « J'ai le permis de conduire, mais je n'ai pas de voiture. Je préfère marcher ou prendre le bus. J'aime Paris et j'aime voir la ville », déclara le garçon, en se sentant moins nerveux et plus à l'aise. C'était peut-être l'intention d' Antoine avec ses questions, ayant remarqué l'anxiété d' Alex et voulant l'apaiser.

« En effet, Paris est vraiment une belle ville »

Le plus petit des garçons sourit légèrement et fit un léger signe de tête en passant ses manches par-dessus ses mains, les cachant ainsi. Les yeux d' Antoine suivirent son mouvement avant qu'il ne regarde à nouveau les yeux d' Alex. Le blond se sentit vulnérable sous ce regard intense, en se sentant rougir une fois de plus.

En détournant les yeux, il se dirigea vers le grand mur de verre et regarda la ville. Le soleil était déjà couché, de jolies lumières de ville s'allumaient et illuminaient Paris, soulignant sa beauté.

« Wow », souffla Alex, « Magnifique »

« Tu veux quelque chose à boire ? », demanda Antoine. 

« Juste... de l-l'eau », bégaya Alex, « S'il te plaît », ajouta-t-il rapidement. 

« Je reviens tout de suite. Mets-toi à l'aise »

Le plus petit des garçons hocha la tête, en ne regardant pas dans sa direction alors qu'il entendait Antoine bouger.

Son cœur battait incroyablement vite et Alex essayait de lui dire de se calmer, le suppliant d'arrêter de faire tant d'histoires. Ça allait. Tout allait bien jusqu'à présent, n'est-ce pas ? Cela faisait seulement cinq minutes qu'il était arrivé, mais bon, il n'avait rien fait de stupide ou d'embarrassant pendant ce laps de temps jusqu'à présent, c'était bon signe, non ?

Alex laissa échapper une respiration tremblante et continua à répéter ce que Liann lui avait dit. C'était le scénario parfait pour lui. Il pouvait faire confiance à Antoine étant donné que Michael lui faisait confiance.

Le plus petit des garçons retourna vers son sac à dos et l'ouvrit alors que Antoine entrait de nouveau dans la pièce, en marchant droit vers lui et en lui tendant un verre d'eau.

« M-Merci », déclara le garçon timide en prenant le verre, en prenant immédiatement une gorgée d'eau froide.

« De rien », répondit l'autre homme en prenant une gorgée de sa propre eau, ses yeux ne quittant pas Alex.

Le plus petit des garçons sentit son regard sur lui et posa le verre sur la table, en se raclant la gorge.

« Tu ne bois pas d'alcool ? », voulut savoir Antoine. 

« Non, pas vraiment. Je... Je n'en ai jamais bu, en fait »

« Jamais ? Tu as 23 ans et tu n'as jamais - », il ne termina pas sa phrase, en pensant à quelque chose pendant un instant, son regard ne quittant jamais Alex. Le garçon rougit sous le regard intense de l'homme, en détournant les yeux, en prenant son sac à dos et en se dirigeant vers le canapé.

Comment savait-il quel âge avait Alex ? Peut-être que Michael le lui avait dit.

« Et toi ? », demanda-t-il, enfin. 

« Si je bois de l'alcool ? », clarifia Antoine, en ayant finalement laissé ses pensées de côté, « Non, pas vraiment. Plus maintenant »

Alex fit un hochement de tête et désigna le grand canapé du doigt, « Je peux ? », demanda-t-il et Antoine haussa de nouveau un sourcil. 

« Bien sûr », répondit-il en s'approchant de Alex.

Ce fut silencieux pendant un moment. Le plus petit des garçons fixa le sol et les yeux de Antoine étaient rivés sur lui. 

« Alors, comment ça va se passer ? », marmonna Alex , « Je veux dire... comment - par où commencer ? »

Antoine posa son verre sur la table et croisa ses bras contre son torse, en s'appuyant contre le mur. « Eh bien, tu as accepté l'offre donc je suppose qu'il y a quelque chose que tu cherches à en tirer ? », répondit l'homme en haussant ses sourcils.

Alex se demandait à quoi il ressemblait quand il souriait, en ne l'ayant pas encore vu le faire une seule fois. Aurait-il encore l'air sérieux ou nonchalant comme maintenant ? Le plus petit des garçons en doutait, en pensant qu'il serait encore plus beau.

« Juste... Je veux apprendre tout ça. Je veux que tu m'apprennes », révéla le blond, d'une voix douce et authentique.

« Par où veux-tu commencer alors ? »

Le plus petit des garçons gonfla ses joues, en réfléchissant. Il n'en avait aucune idée, littéralement. Il n'avait comme, aucune expérience du tout.