Jeune couple au lycée ( Tome 4 )

Samuel me regarde quelques secondes, qui me paraissent des heures et se décide enfin à faire un mouvement.

Il place à son tour sa main sur ma joue et m'embrasse.

Cette fois-ci, nous y mettons plus d'intensité et je sens mon cœur battre à tout rompre.

J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ai pas embrassé et toutes mes sensations passées me submergent.

Je l'embrasse comme si c'était la dernière fois ou la première fois, je suis incapable de décrire mes émotions, à vrai dire.

Il m'a manqué, ça c'est une évidence. Je n'ai jamais cessé de l'aimer et je sens un énorme poids se retirer de mes épaules.

J'ai la sensation de mettre de côté ces derniers jours et qu'est-ce que ça me fait du bien.

Son autre main se place en bas de mon dos pendant que la mienne vient aussi se poser autour de son cou.

Je ne veux pas le lâcher, je ne veux pas qu'il s'en aille.

« Tu m'as tellement manqué. » Il dit contre mes lèvres.

Il pourrait me déshabiller là tout de suite et je le laisserai faire.

La seule chose qui doit certainement nous bloquer, c'est de savoir que presque toute ma famille est autour de cette chambre.

« Toi aussi. » Je réponds.

Il finit alors par déposer de rapides baisers contre mes lèvres et il me prend dans ses bras.

Ses lèvres embrassent ensuite ma joue et descendent sur mon cou me procurant, sans surprise, des dizaines et dizaines de frissons.

« Si tu continues, je ne pourrai pas résister. » Je lâche un petit rire.

« C'est le but non ? »

« Et si un de mes frères entre dans la chambre, on fait comment ? »

Il s'arrête et me regarde.

« Tu as raison. » Il passe doucement une main dans mes cheveux.

Je vais pour poser une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes mais je me gige quand j'entends ensuite la porte d'entrée claquer.

« Merde. » Je dis.

« Quoi ? »

« Mon père, il vient de rentrer. »

« Bonsoir chéri. » J'entends ma mère et je fixe Samuel.

« Attends. » Il réalise. « Je vais le voir ? » Un éclair de panique passe dans son regard.

« À moins que tu veuilles sauter par la fenêtre mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée. »

« Mais Mél, il va être super mal aimable. Je ne penserai pas que tu irais raconter toute notre histoire à ta famille. »

« J'ai eu du mal à cacher mes émotions Samuel. » Je grince des dents. « Tu ne m'as pas facilité la tâche à vrai dire. »

Il ne répond pas et tourne sa tête vers la porte.

« Je vais probablement vraiment y aller. » Il reprend.

« Samuel, il ne va pas te manger. » Je lâche un rire mais il garde son sérieux.

« On se voit plus tard de toute manière. »

« Attends, je vais te raccompagner. » Je réponds largement déçue par sa réaction.

« Oui, d'accord. »

Nous nous dirigeons vers ma porte de chambre et je descends les escaliers la première.

« Oh ma chérie, tu vas bien. » Mon père s'approche de moi et dépose un rapide baiser sur mon front.

« Oui et toi ? » Je souris.

« Bonsoir monsieur. » Samuel toussote derrière moi et ma mère vient se placer juste à côté de mon père qui relève la tête.

Il le fixe de longues secondes et Samuel tend la main que mon père ne serre pas.

« Vous êtes ? » Il plisse les yeux et je m'approche de Samuel.

« C'est Samuel papa. »

Mon père se tourne vers ma mère puis vers mon copain.

« Samuel ? » Il hoche la tête. « Il y a quelque chose que j'ai loupé ? » Il regarde de nouveau ma mère.

« Ce n'est pas à moi qu'il faut que tu t'adresses. » Elle sourit nerveusement.

« Mél ? » Il se tourne vers moi et je sens Samuel tendu à mes côtés.

« De toute manière j'allais y aller. » Samuel me regarde. « Je ne veux pas vous déranger plus longtemps. » Il reprend poliment.

« On est ensemble, pour de bon cette fois. » J'ajoute.

« Pardon ? » Mon père lâche un rire. « Il n'y a même pas une semaine tu pleurais à ne plus pouvoir respirer à cause de lui. »

« Oui et bien les choses évoluent. » Ma mère pose sa main sur son bras.

Samuel me lance un regard et se dirige vers la porte d'entrée.

« Je vais vraiment y aller, je pense que c'est mieux. »

Mon père ne répond rien et je le foudroie du regard.

« Madame, merci beaucoup pour votre dîner, monsieur, ravi de vous avoir rencontré. »

« Je ne vais pas te dire que c'est réciproque. Tu as quand même beaucoup blessé ma fille. » Il lâche avec amertume et je serre la mâchoire.

Samuel fixe mon père avant de se tourner vers moi, sans voix.

« Tu reviens quand tu veux. » Ma mère sourit en essayant de détendre l'atmosphère mais Samuel doute certainement de ses propos.

« Je vais le raccompagner. » Je dis pour ne pas que mon père ajoute quelque chose.

Samuel offre un dernier sourire à ma mère et nous sortons de la maison.

« Je vais plaider ta cause à mon père. » J'essaye de rattraper Samuel qui marche d'un pas décidé.

« Ce n'est pas la peine, je crois bien qu'il ne m'apprécie pas. »

« Parce qu'il ne connait qu'une partie négative de toi. » Je poursuis pendant que nous passons le portail.

« Mél, sérieusement. » Il s'arrête et se tourne vers moi. « Le fait que tu ais déballé toute notre histoire à tes parents me mets franchement mal à l'aise. »

« Oh. » J'ai un mouvement de recul. « Comme je t'ai dit tout à l'heure, je ne pouvais pas faire semblant d'aller bien. »

« Oui je sais mais résultat ton père ne peut pas me voir. »

« Mais ça va s'arranger. » Je souris en m'approchant.

« Non je ne crois pas non. » Il ne s'adoucit pas.

« Écoute, je suis désolée mais je suis très proche de mes parents et je n'ai pas pu leur cacher ça. »

« Je comprends. » Il jette un coup d'œil vers une des fenêtres de la maison.

Non il ne comprend pas ou alors il ne veut pas comprendre.

« C'est juste que ça me fait royalement chier que ta famille ne cautionne pas notre relation. »

« Mon père ne représente pas ma famille dans son intégralité. Aux dernières nouvelles ma mère a été adorable avec toi et mon frère est ton ami. »

Il ne répond rien et détourne le regard.

« Écoute, on reprendra cette conversation plus tard, je suis fatigué. »

« Tu es sérieux Samuel ? » Je suis surprise par sa réaction complètement disproportionnée.

« Merci pour ce soir Mél. » Il m'embrasse rapidement mais je sens qu'il n'y aucune émotion. « Je t'aime. » Il lâche et il ne me laisse même pas le temps de répondre qu'il s'enfonce dans la rue, me laissant sans voix.