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CHAPITRE 06

Ça fait deux semaines que nous n'avons pas échangé un mot, je pense qu'il a saisi le message alors il ne reviendra plus. Et moi non plus d'ailleurs.

Après, je ne vais pas vous mentir, j'ai continué à l'observer discrètement quand je le voyais et je n'ai pas pu m'empêcher d'être soulagée en voyant qu'il n'était plus si proche que ça de Philippines.

Je ne sais pas ce qui a pu se passer entre eux mais ils ne se parlent pratiquement plus. Et oui, ça me rassure et ça m'empêche au moins de ressentir ce sentiment horrible de pic dans le cœur.

Ce n'est pas de la jalousie, c'est... Je ne sais pas.

Je respire profondément et je place ma tête dans le creux de ma main pendant que je continue à dessiner.

J'entends quelqu'un toquer à la porte de ma chambre et je relève la tête.

« Oui ? » Je demande.

« Mél, c'est Louis, je peux entrer ? »

« Oui bien sûr. »

La porte s'ouvre et Louis s'approche de moi et s'assoit sur mon bureau.

Je m'éloigne doucement en faisant rouler ma chaise qui vient s'arrêter en rencontrant le bout de mon lit.

« Tout va bien ? » Je demande.

Ses pieds se balancent dans le vide et je le sens légèrement gêné.

« Ouais. »

« Tu voulais me parler d'un truc je suppose ? Sinon tu ne serais pas là. »

« Ouais mais je ne sais pas si tu peux m'aider. »

Je le fixe et je soupire.

« Essaye toujours. »

« C'est par rapport à Maëlys. »

Je finis par sourire et je m'installe confortablement dans ma chaise.

« Ah. Tu décides enfin de m'en parler. J'ai cru que ça n'allait jamais arriver. »

« J'étais beaucoup trop gêné depuis que tu nous as vu sur le canapé. »

« Ça va, vous n'étiez pas entrain de faire des choses intimes non plus. » Je roule des yeux pour dédramatiser.

« Non c'est vrai. »

« Tu aurais pu venir me voir juste après. »

« Excuse-moi mais tu n'as pas aidé non plus. Ça fait deux semaines que tu me lances des petits regards, surtout dès que papa ou Théo parlent de filles. »

« C'est pour te taquiner. »

« Oui mais là on parle de quelque chose de sérieux. »

« Ah oui. Ah ce point ? »

« Je l'apprécie beaucoup Mél, et je ne sais pas comment m'y prendre. »

« Mais attends, pause. Je n'ai jamais su ce qu'il c'était passé entre vous la dernière fois, tu l'as embrassé ou pas ? »

« Oui on s'est embrassés. »

À l'aide de mes pieds, j'approche ma chaise de Louis.

« Mais c'est super ! » Je souris. « Vous vous êtes embrassés à la maison ou avant ? Ou après je ne sais pas ? »

« Les trois. »

« Ah oui, je ne te pensais pas comme ça. » Je lui donne une petite tape sur l'épaule. « Un vrai petit dragueur. Papa ne vous a décidément pas loupé. » Je ris.

« Hum... Je ne sais pas, je ne suis pas aussi à l'aise que Théo avec les filles. Papa et Théo se comprennent beaucoup plus sur ce sujet. »

« Attends, tu sors avec Maëlys ou pas ? »

« Non il est là le problème, c'est qu'après ce jour-là, il ne s'est plus rien passé. »

Je grimace et je le fixe.

« C'est bizarre. »

Mais mon esprit est entrain de me crier que j'ai aussi été en quelque sorte dans la même situation.

Il soupire et il semble vraiment prendre ça à cœur.

« J'ai besoin de tes conseils pour être très honnête. La dernière fois que tu m'en as donné, ça a plus ou moins marché. »

« Tu sais Louis, je ne suis pas une experte, regarde je suis toujours aussi célibataire et plus que jamais. » Je soupire en haussant les épaules.

« Oui mais j'ai entendu que ceux qui donnaient les meilleurs conseils étaient célibataires. »

« Ah. C'est sympa. » Je réponds légèrement dégoûtée.

« Donc, toi, selon cette définition, tu es la meilleure. » Il dit avec enthousiasme. « On ne peut pas faire mieux. »

« Hum... Merci. » Je me gratte le crâne.

« Donc me voilà, ici, dans ta chambre, à attendre les conseils d'une experte. »

« Oui bon on a compris Louis merci, pas besoin d'en rajouter. »

Il rigole légèrement.

« Plus sérieusement Mél, tu en penses quoi ? »

« Pour commencer, je pense que tu ne me dis pas tout. Il s'est forcément passé quelque chose entre le jour où vous vous êtes embrassés et aujourd'hui. »

« Non rien. » Il répond rapidement.

« Louis, je ne suis pas stupide. »

« Rien je te dis. »

« Arrête de mentir. » Je m'agace soudainement et il fronce les sourcils. « Tu ne peux pas juste embrasser une fille et ensuite la renvoyer dans ses buts en lui disant que ce n'était rien, que c'était que du vent et qu'il faudrait mieux qu'elle oublie ce qu'il s'est passé. »

« D'où tu sors ça ? Je n'ai jamais dit ça et ce n'est pas du tout ce qu'il passé. » Il me regarde avec incompréhension.

Je cligne des yeux plusieurs fois en réalisant ce que je viens de dire.

« Ah oui, c'est vrai. Je ne sais pas... Hum... J'ai dû m'imaginer quelque chose alors. » Je réponds plus calmement.

« Non Mél, on ne sort pas ça de nulle part. » Il poursuit.

« Si la preuve, ça sort tout droit de mon imagination. » Je lâche un petit rire. « Tu sais, il s'en passe des choses là-dedans. » Je continue en montrant ma tête. « Une vraie petite fourmilière. »

Il me scrute pour certainement essayer de trouver le moindre indice mais je persiste à sourire bêtement.

« Et donc ? Il s'est passé quoi ? » Je demande de nouveau.

Il ne répond rien et continu de me regarder avec suspicion.

« Tu sais, je n'ai pas de temps à perdre, donc si tu as fini, tu peux disposer. »

« Non justement non, je n'ai pas du tout fini. » Il se lève de mon bureau et marche lentement vers moi en croisant les bras.

« Qu'est-ce qu'il se passe dans ta vie ma chère Mélissa ? »

« Oula si tu savais, rien du tout. Le néant, le vide, rien, nada, le trou noir, le... »

« J'ai compris. » Il me coupe.

« Et puis ce n'est pas le problème, tu es venu dans ma chambre pour me parler de tes histoires. Si c'est pour parler d'autres choses, tu peux y aller. »

La porte s'ouvre soudainement et nous nous tournons tous les deux.

« Tu es sérieux là ? » Commence Théo. « Tu vas la voir elle pour des problèmes de couple ? » Il hallucine en regardant Louis.

« Théo ? » Je me racle la gorge. « Qui t'a permis d'entrer ? »

« Moi et ça suffit largement. »

« Parfait, j'espère que tu diras exactement la même chose quand je viendrai à l'improviste dans ta chambre. » J'ajoute. « Plus sérieusement, sors de cette chambre immédiatement. »

Il ignore complètement ce que je viens de dire et s'affale sur mon lit.

« Alors comme ça, tu aurais embrassé une fille. » Théo poursuit en calant un coussin derrière sa tête.

« Comment tu sais ça d'ailleurs ? » Louis le regarde.

« Je passais tranquillement dans le couloir quand j'ai entendu une discussion très intéressante. J'ai alors décidé de m'arrêter, de pencher mon oreille et de tout écouter. »

Je remercie alors intérieurement Louis de ne pas avoir prononcé une seule fois le prénom de Samuel.

« Attends Théo tu n'es pas sérieux ? Tu as horreur qu'on te fasse ce genre de choses mais par contre ça ne te dérange absolument pas de le faire. »

« Louis, tu es mon petit frère, c'est à moi que tu dois raconter ce genre de choses pas à Mél. »

« Pourquoi ça ? Je suis une fille, je suis donc plus apte à comprendre ce que peux ressentir sa copine. »

« Ce n'est pas ma copine. » Ajoute Louis.

« Oui enfin presque. » Je réponds.

« Alors qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Insiste Théo.

« J'ai fait une petite boulette. » Il dit doucement.

« Quel genre de boulette ? » Je demande.

« J'ai paniqué. »

« Comment ça tu as paniqué ? Sois un peu plus descriptif s'il te plait. »

« On est allés chez elle après les cours et elle s'est mise à être un peu plus tactile que d'habitude et moi et bien je n'ai eu jamais eu de copine et... Hum... Elle a voulu... Vous savez... »

« Coucher avec toi ? » Théo l'aide à finir sa phrase en levant un sourcil.

« Oui voilà c'est ça. » Louis semble soulagé de ne pas avoir eu à dire ces mots.

« Et ? » Poursuit Théo.

« Et j'ai paniqué, je l'ai poussé sans rien dire, je me suis rhabillé, et j'ai fuis. Et depuis elle ne veut plus du tout me parler. »

Je vois Théo étouffer un rire et Louis se braque.

« Tu vois Théo, c'est pour ça que je ne viens jamais te parler. » Louis lâche doucement. « Tu ne cesses de me juger. Tu ne comprends pas que j'ai des difficultés à aborder une fille parce que toi tu as beaucoup de facilités. »

Je fusille du regard Théo et il s'arrête immédiatement.

« Louis je suis désolé. » Il répond doucement.

« Pas de soucis mais maintenant ne fais pas l'étonné quand je viens voir Mélissa pour parler de ce genre de choses. »

« Louis, je n'ai pas beaucoup de facilités à aborder les filles, c'est elles qui viennent à moi mais... »

« Sérieusement Théo ? » Je lâche. « C'est tout ce que tu trouves à répondre ? »

« Tu ne me laisses pas finir Mél, j'ai autre chose à dire. »

« Et bien vas-y. » Je croise les bras.

« J'allais dire que, la seule que je souhaite vraiment ne veut pas de moi. »

Alors là, je reste sur les fesses.

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