Chapitre 3
Le jour de la réunion, j’arrive au restaurant comme prévu.
Mais je ne comprends pas pourquoi la fête a déjà commencé avant mon arrivée.
Bruno est en train de décortiquer des crevettes pour Valentina.
Je sens mes yeux se remplir de larmes. Mon frère est pourtant allergique aux crevettes.
Avant, moi aussi j’aimais les crevettes, et à chaque fois, je faisais des caprices pour que mon frère me les décortique.
Même s’il était allergique, il le faisait toujours avec tendresse, me décortiquant les crevettes lui-même.
Mais après, nos parents sont morts.
Mon frère est devenu froid et distant avec moi, et il n’y avait plus jamais de crevettes à table.
Je lève légèrement la tête pour retenir mes larmes et regarde de nouveau les autres dans la pièce.
Les rires s’arrêtent brusquement.
Tout le monde me regarde avec surprise.
Sauf mon frère, qui ne lève même pas les yeux, mais sa mâchoire crispée révèle à quel point il me déteste.
Je respire difficilement.
Valentina se lève à ce moment-là, venant vers moi et disant avec un ton affectueux :
— Olivia, on croyait que tu ne viendrais plus.
Je jette un regard interrogateur au délégué de classe.
Je lui avais bien confirmé ma venue et revérifié l’heure avec lui.
Mais il détourne les yeux, visiblement mal à l’aise, refusant de me regarder.
Voyant cela, Valentina fait semblant d’être triste, ses yeux pleins de larmes :
— Olivia, qu’est-ce qu’il y a ? Tu es en colère ?
Avant que je puisse répondre, Bruno se lève soudainement et tire Valentina vers lui.
Sa voix froide et pleine de mépris me frappe :
— Elle est en retard, elle n’a aucune raison d’être en colère.
Soudain, tout devient clair pour moi.
Au lycée, le délégué était toujours proche de Valentina, suivant chacun de ses ordres.
Je me tourne vers Valentina, prête à lui demander des comptes, mais elle commence à pleurer avant moi.
— Olivia, c’est une réunion de classe aujourd’hui. Calme-toi, ne gâche pas l’ambiance.
Je n’ai même pas ouvert la bouche que Valentina me met déjà le blâme sur le dos.
Voyant ses larmes, Bruno se tourne encore plus violemment contre moi :
— Si tu ne veux pas être là, tu peux partir. Ne viens pas gâcher la fête.