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-Je…je veux aller a la médina voir mes frères et sœurs , mon père , avouais-je en pleurant .

-Bien sûre ma belle , on va y aller demain matin .

-Elle est morte quand ?

-Aujourd'hui j'ai trouvé du monde devant chez toi et quand j'ai demandé une dame m'a dit que c'était le quarantième jour .

-Quoi ? M'écriais-je ; malheur a moi ! Malheur a moi !

Elle est morte depuis longtemps quand ma famille pleurait moi j'étais dans mon beau monde , je n'ai rien pressenti .

Lamine nous trouve dans le salon , je pense qu'il le savait déjà car il n'a fait que m'enlacer . Puis Faby , Adja et le frère a Isma nous rejoigne avec des têtes d'enterrements .

-Nos condoléances , grande sœur , souffle Adja .

Je ne faisais que pleurer a en mouiller la chemise de Lamine toute entière .

Après avoir fait ma salât j'ai énormément prié Allah de pardonner a ma mère et de la faire rentrer au paradis .

Une mère même si elle est mauvaise elle a fait une chose qu'aucun être humain ne pourra faire pour nous : c'est d'avoir risqué leurs vies en accouchant de nous et pour sa , elles méritent tout notre amour .

Le jour suivant comme c'était un samedi , ma belle mère et Lamine m'accompagnèrent jusqu'à la médina mais j'ai préféré affronter seule ma famille donc il sont restés dans la voiture .

Le stress me tuait tellement que je marchais a petit pas en tremblant . La maison avait toujours son atmosphère triste et pauvre , ma mère en mourant c'est reposée de cette dur condition de vie . Il n'y avait personne a l'entrée , certainement tout le monde était a bout de force a cause de la mort de ma mère . Je vais vers le salon car j'y entendais le bruit de la petite télévision . Quand j'y entre je trouve trois garçons qu'à coup d'œil j'ai reconnu mes trois grands frères puis un vieux , dépérit était assis sur une vielle natte et même si c'est yeux n'arrivaient peut-être plus a voir clairement il suivait la télévision : ce vieux c'était Mor Ndiaye , mon père .

Je pleurais devant eux alors qu'ils me regardaient . Évidement mes frères m'avaient reconnus et ils coururent vers moi .

-Sokhna ci koy sett ? ( madame qui cherchez vous ? ) demande mon père en plissant les yeux .

Il ne m'avait même pas reconnu , lui .

Je pensais que mes frères venaient m'embrasser mais notre aîné Matar me gifla si fort que je tombe par terre , mon père se lève précipitamment a l'aide de sa canne en criant :

-Matar…Matar yow loy deff ni …dagua …dagua kham ki ( Que fais tu ? La connais tu ? ) .

Je restais par terre en pleurant encore . Matar me poignardait du regard :

-Pape , ki deh djaroul kham , ( papa , ce n'est pas la peine de la connaître ) .

J'écarquille les yeux . Comment il a osé . Mon père se penche pour bien me regarder et avec l'expression de son visage je pensais qu'il m'avait enfin reconnu .

-C'est bien Oulimata , notre ancienne sœur , lui annonce un de mes frères .

-Papa…. papa , balbutais-je tremblante .

Mon père regarde ensuite Matar :

-Deugg gueu wakh ki lougn ko deff bakhneu , tey dji seu Yaye dé neu nak tokk di beugg kham foumou nekk . Kholen ko , migui tchi djamb ak Salam , même sougnko dakonn sakh warou gnou wonn bayi wayé djour dom begn ko moy lignou dal mann ak senn yaye tchi senn rakk dji , mom req Mô waronn dé , ( Tu a raison mon fils , tout le mal qu'on lui fera ne suffira pas . C'est a cause de sa disparition que après de longues années de souffrance votre mère est morte . Regardez la , elle est dans de bonnes conditions . Même si nous l'avions chassez de la maison elle ne devait pas en tenir compte . Avoir un enfant et le détester c'est ce qui nous arrivés votre mère et moi , c'est même elle qui devait mourir .)

Et par des coups de son bâton mon propre père me criait de sortir de la maison et de ne plus jamais y reposer pied . Il m'a traité de tout les noms d'oiseaux avant que je ne rejoigne dehors et vite m'infiltre dans la voiture avant que mes frères ne sortent pour aussi me frapper sous les yeux de Lamine qui certainement leur cassera la figure .

-Dem.. démarre Lamine , dis-je rapidement .

-Mon amour qu'es …qu'es ce qui se passe …

-Démarre ! Criais-je .

Sans attendre il démarre avec un grand bruit et on quitta le lieu . Je voyais au loin mes frères sortir pour regarder la voiture avec une grande haine aux yeux .

Quand on était bien hors de la médina j'avais toujours le visage sur mes jambes et je pleurais . Ma belle mère et Lamine étaient assis devant donc , elle se retourne :

-Ma fille , arrête de pleurer voyons , explique nous .

-Non maman laisse la , ma femme ne peut pas parler pour le moment sa se voit bien non . Puis , tout sa c'est a cause de toi , tu aurais dû lui interdire de venir ici , regarde comme elle est maintenant .

Je ne voyais pas leurs visages mais le silence de Tante Safietou montre qu'elle est surprise que Lamine lui manque de respect pour mon cas .

-Je suis ta mère Lamine , c'est grâce a moi que tu a connu Ouly ….

Il la coupa :

-Mais c'est pas grâce a toi que je l'ai aimé donc s'il te plait maman ah !

-Imbécile , tu me parle comme sa a cause d'une femme ?

-Ma femme .

Je n'en pouvais plus , je relève mon visage que j'essuie avec mes mains .

-Lamine …. ta mère a raison , raillais-je d'une voix faible .

-Eh Lamine , arrête cette voiture toute suite ! Crie presque ma belle mère ; je vais te laisser avec ta femme donc .

-Non tata ne fait pas sa , la suppliais-je .

Lamine soupire :

-C'est bon maman , excuse moi .

-ARRÊTE CETTE FOUTUE VOITURE !

Quand elle s'énerve mieux vaut faire ce qu'elle demande . Lamine arrête la voiture et elle sorti en claquant la voiture. On la regarde prendre un taxi .

Lamine me regarde :

-Désolé mon amour , c'est que je suis hors de moi a cause de ton état .

Il me prend la main :

-C'est trop te demander mais je veux que tu laisse cette famille qui te fait souffrir . Même si tu ne me dis rien je sais que sa c'est très mal passé .

Un mari comme Lamine , y'en a pas deux .

-Tu a raison …. je….

Les larmes m'arrêtent , je ne pouvais me retenir .

-Calme toi , allons a la maison tu va te reposer .

Je hoche simplement la tête .

Toute la journée Lamine était doublement à mes oui et non . J'étais couchée et même si je ne pleurais plus la mort de ma mère qui est de ma faute car elle s'inquiétait pour moi , j'avais cette mort sur la conscience . De plus , une famille qui me renie encore plus aujourd'hui qu'hier , c'est pas croyable ! Quelle rancune !

On toque a ma porte , Lamine venait de sortir m'acheter des fruits , certainement c'était mes belles sœurs .

-Entrez , dis-je d'une voix cassante .

Le visage de Isma apparaît . Il s'arrête près de la porte .

-Je n'étais pas là , je viens de rentrer , tes belles sœurs m'ont annoncées le décès de ta mère . Toutes mes condoléances Oulimata .

Quand Isma parlait avec moi , on sentait que je ne lui étais pas étrangère .

-Tu te rappelle quand je te disais qu'elle ne prenait pas soins de moi …

Je fis exprès de parler comme si j'étais sûre qu'il m'avait reconnu . Son visage se décomposa un peu , il reste longtemps avant d'avouer :

-Oui , Maouli .

Je me redresse de mon lit , la main sur la bouche :

-Tu…. m'a reconnu ?

-Je t'ai toujours reconnu , depuis le premier jour .

Avant que je ne puisse venir le frapper ou le tuer , Lamine ouvrit la porte . Il regarda mal Isma de haut en bas . Je changeais rapidement mon expression du visage et déclare dans une voix embrouillée :

-Merci…. beaucoup Isma , je m'en remettrais bientôt in sha Allah .

-J'espère , repose toi bien .

Il ressort avec un Lamine qui sécurise la porte .

-Quel audace ce gamin ! S'exclame t-il .

Mon esprit était ailleurs , je ne pouvais pas assimiler toutes les choses a la fois : La mort de ma mère , une famille qui me rejette une énième fois et enfin Isma l'origine de mes malheurs qui s'avoue vaincu .

-Ouly tu trouve pas qu'il est audacieux ? Reparle lamine .

-Tu es jaloux c'est tout .

Il vient me prendre les mains :

-Tu a eu ta pire journée aujourd'hui et te connaissant je sais que tu repense a toute ta vie et tu ne va pas t'en remettre de sitôt donc mon cœur accepte ceci de ma part : Allons prendre sept jours au Maroc , tu aime là-bas . Je dirais a ton patron que tu es malade et pour moi je dirais a mes employés la même chose . Dés après demain on pourra y aller . Accepte mon cœur .

Je ne savais pas quoi dire , avoir un mari si généreux …il avait raison je devais reprendre un souffle de vie . Je bouge la tête de haut en bas pour dire oui avant de le serrer dans mes bras :

-Merci pour tout Lamine .

Sept jours passés au Maroc m'a beaucoup aidé . C'était peu mais puissant j'ai vite repris courage , sauf le courage de redevoir voir le réel Isma car Lamine dit qu'ils leurs restaient à lui et son frère deux semaines avant de rentrer aux États-Unis .

On arrive un dimanche sur Dakar et nous sommes très bien accueilli par la famille et Isma me salua comme a son habitude . Cependant il y avait toujours une tension entre Tante Safietou , et Lamine et moi , elle ne parlait pas quand tout le monde recevait ses cadeaux du Maroc .

Il ne restait qu'elle et Isma pour recevoir un cadeau . Je lui tendis a elle une boîte rose contenant beaucoup de choses .

-Merci , crache t-elle en redéposant la boîte sur la table et quitte le salon .

Personne n'avait remarqué sauf Lamine que je voyais soupirer d'agacement la rejoindre hors du salon . Tandis que Khadim , Faby et Adja commentaient sur leurs cadeaux , je tendis une petite boîte a Isma qui avec un regard soutenu le prends dans un silence gênant . Il ouvre la boîte et affiche un sourire . Il sourit ? Vraiment ? Y'avait rien dans la boîte , afin si y'avait quelque chose , mais sa ne devrait pas le faire sourire . J'y avais mis un bout de papier où il était inscrit « imbécile « .

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