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Chapitre 05

5ème Partie : Un diner mouvementé

Big up à mon chou Ro ta jumelle dey diakhassé rek hahaha....

Après avoir prononcé son nom, maman s’est levée la tête. Je ne savais pas le pourquoi de ce geste. J’ai continué les présentations avant qu’il ne prenne place dans le fauteuil. Il échangeait avec mon frère qui était ouvert comme d’habitude. J’suis repartie dans la cuisine pour ordonner qu’on serve le diner. Nous avons diné dans la plus grande complicité. Après le dessert, Papa a tenu à échanger avec Malaw.

Mon père : Comment tu vas Malaw ?? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ??

Malaw : J’suis commerçant, j’ai mes propres produits. J’vends des parfums, des perles, bref des accessoires de fille.

Mon père : C’est bien y’a pas de sous métier. J’espère que tu t’en sors très bien.

Malaw : Je ne me plains pas Alhamdoulilah, ça paie bien. Puisque, j’m’en sors très bien.

Mon père : Quelles sont tes intentions envers ma fille ? Il ne me reste que cette dernière et je ne marche pas dans les détails. Si tu es sur que tu es amoureux et prêt à te marier avec elle, envoie tes parents. Je n’aime pas les allers et retour dans ma maison.

Malaw : J’suis prêt à prendre comme épouse votre fille. S’l ne dépendait que de moi, elle serait actuellement ma femme.

Mon père : Quel est le problème ???

Malaw : Elle préfère mieux me connaitre parce que, quoi qu’on puisse dire, on est ensemble, y’a juste 2 mois. Je ne veux pas forcer les choses, ni la bousculer. Le dernier mot l’appartient, lorsqu’elle sera prête, j’enverrai mes parents.

Mon père : C’est elle qui hésite si j’ai bien compris.

Malaw : Elle n’hésite pas. Elle veut que nous laissions le temps faire son boulot et j’suis du même avis qu’elle. Le mariage est une chose sacrée. C’est pour la vie et j’sais de quoi j’parle.

Mon père : J’parlerai avec elle. Elle ne m’avait pas dit qu’elle hésitait. Je ne veux que son bonheur. Tu ne m’as dit ton nom de famille.

Malaw : Je m’appelle Malaw Gadiaga.

Ma mère : Gadiaga ??? Tu es laobé ???

Malaw : Oui si ndeye ak si baye. Laobé à 100%.

Ma famille s’est regardée. J’sentais que quelque chose clochait. Ma mère et mon père se sont levés et se sont retirés. Oh non, quelle honte ! Je ne savais plus quoi faire ni dire. Heureusement, que y’avait mon frère.

Mon frère : J’aime bien ton parfum. J’peux avoir le nom ???

Malaw : Je l’ai mélange tout seul. Je t’en offrirai un Inch’allah. Ça fait parti de ma collection.

Mon frère : J’aime les bonnes choses. J’veux voir tes produits si possibles. Tu as une boutique où j’peux venir avec ma femme.

Malaw : Si ma place se trouve au marché HLM mais j’y suis rarement. J’ai un personnel qui s’en charge. J’suis tout le temps sur le terrain. J’sillonne les bureaux, parce que les femmes modernes comme ta sœur commencent à utiliser les trucs locaux. J’fréquente les sociétés et les entreprises pour écouler mes marchandises. D’ailleurs, c’est à cause de ça, que j’ai rencontré ta sœur.

Mon frère : J’vais prendre ton numéro et je te rappellerai pour savoir comment faire.

Ils ont échangé leur numéro. Pendant leur discussion, j’étais perdue dans mes pensées. Pourquoi, mes parents se sont comportés de la sorte. Eux qui étaient si ouverts.

Mon frère : Nous allons devoir vous laisser. Ce fut un plaisir de te rencontrer Malaw et j’espère que ce ne sera pas la dernière fois.

Malaw : Tout le plaisir est pour moi.

Je lai invité à rejoindre ma chambre. Il n’était pas d’accord mais avec mon insistance, il a fini par venir. Nous nous sommes retirés dans ma chambre pour terminer la soirée en beauté.

Malaw : On dirait que tes parents n’ont pas aimé mon appartenance ???

Pendista : Non je ne pense pas, ils n’ont pas ce problème. J’essaie même de comprendre leur comportement mais je n’y arrive pas. J’étais surprise et jusqu’à maintenant, je n’arrive pas à m’en remettre. Ils m’expliqueront demain Inch’allah. Je ne cautionne pas leur attitude.

Malaw : J’connais déjà leur discours. Ils t’ordonneront de rompre cette relation.

Pendista : Arrête ce que tu dis, ils n’y peuvent absolument rien. On parle de ma vie. Je ne veux même pas y penser. Et stp, oublions ça pour ne pas gâcher notre soirée.

Je me suis rapprochée de lui avant de le serrer dans mes bras. J’avais le besoin fou de me réchauffer dans ses gros bras. Il est si protecteur. Je me sens en sécurité dans ses mains. On n’a eu une petite intimité. J’ne savais pas si c’était de la timidité ou du respect mais il était trop prudent et correct envers moi. Sa différence avec les autres se voyait. Il ne laissait pas ses mains se promener partout dans mon corps comme le faisait certains mecs lorsqu’ils t’embrassent.

Nandité : Pfff, comment on peut embrasser en gardant les mains sur place comme un prisonnier. Dafey door, début bi motax lol.

Je ne sais pas si c’est par manque d’expérience de mon côté mais j’étais à l’aise et j’me plaisais de découvrir cette bouche. Il embrassait si bien, il était sensationnel. Il est resté jusqu’à 2h presque avant de se retirer. Ma nuit était mélangée de joie et de honte. J’étais pressée d’être au lendemain pour régler mon problème avec mes parents.

Le lendemain, j’me suis levée plutôt que d’habitude. J’ai pris mon bain et j’suis directement venue dans le salon familial pour attendre le réveil de mes parents. Mon père était le premier à se pointer, ma mère suivit ses pas. Après les salutations matinales, Ma belle sœur est venue nous rejoindre. Elle servait le petit déjeuner, je n’avais pas faim, j’ai pris une tasse de thé avant de m’adresser à mes parents.

Pendista : J’voudrais des explications. Pourquoi le comportement d’hier ???

Ma mère : C’est une façon de parler à nous tes parents. Depuis quand tu es comme ça ???

Pendista : Depuis que j’ai vu mes propres parents agir d’une façon étrange et indigne.

Ma mère : Tu penses que nous allons te donner en mariage à un laobé. Tu es folle même dans tes rêves les plus fous, tu ne devrais même pas y songer. Finis-en avec cette relation le plus vite possible.

Pendista : Vous vous entendez parler. J’dois rompre ma relation parce que le mec est un laobé. J’rêve ou quoi. Depuis quand, vous êtes comme ça. Tu joues à ce jeu, tu t’attardes sur ses détails. Est-ce que c’est un péché d’être laobé. Est-ce que nous valons mieux qu’eux ??? Expliquez-vous, j’dois comprendre.

Ma mère : Je n’ai aucune explication à te donner. Nous sommes tes parents et nous ne voulons pas aller jusqu’à certains niveaux pour te faire revenir à la raison.

Pendista : J’dois les prendre comme une menace. Et papa qu’est-ce que vous avez à dire ???

Mon père : Ta mère a tout dit. Je n’ai plus rien à rajouter. Nous ne te donnerons jamais en mariage à ce Malaw. Même s’il a l’air d’un bon garçon, qu’il aille chez ses parents pour se trouver une femme mais pas ici.

Pendista : J’suis surprise de ton jugement papa. J’suis complètement déçue, et si j’pense que tu vas chaque jour à la mosquée, non, ce n’est pas mon père qui parle. Aujourd’hui, vous osez réagir de la sorte. Peut-être que je ne maitrise pas tout à fait le Coran mais si vous pouvez m’aider à voir s’il est écrit quelque part que nous ne devrions pas épouser un laobé, j’aurai compris et je me plierai à votre décision.

Mon père : Tu penses que nous allons nous justifier. Penda, que tu le veules ou non, tu quitteras ce mec et le plutôt sera le mieux. Avant qu’il ne soit trop tard.

Pendista : Vous ne pensez qu’à vous. J’vous rappelle que c’est moi qui suis avec ce mec. J’suis prête à assumer tout ce que j’endurerai dans cette ethnie. Vous n’avez pas le droit de me faire ça. Je ne veux pas me disputer avec et pour rien au monde d’ailleurs. J’crois que vous devriez m’aider dans ma décision. Vous me critiquez tout le temps sur le fait que j’suis toujours célibataire. Et aujourd’hui, je me suis trouvée quelqu’un de bien, vous voulez tout gâcher pour des détails qui ne tiennent pas la route. Arrêtez svp, de grâce, vous n’avez pas le droit de me faire ça.

Ma mère : Nous avons déjà décidé et nous ne changerons jamais notre position.

Je me suis levée et j’ai quitté le salon. J’savais qu’à force de continuer à discuter la situation ne ferait qu’empirer. Mon frère nous avait rejoins mais, il s’est tu, il ne s’est pas mêlé à la discussion. Il ne s’attarde pas sur ses genres de détails. Ma mère ne me surprenait pas mais mon père, je ne le reconnaissais plus. Il nous disait tout le temps, que son souhait était de nous voir heureux. Il ne voulait que le bonheur de ses enfants. Aujourd’hui, il change de discours.

Une fois dans ma chambre, j’ai vérifié mon portable et j’ai vu un nombre important d’appel en absence et de message de mon Malaw. Pour lui, je ne voulais plus lui parler. Le message qui m’a attiré l’attention,

Malaw : J’savais que nous finirons comme ça. Mon ethnie pose problème mais je m’aime comme j’suis.

C’est quoi ce genre de réflexion venant de lui. Je me dispute avec mes parents et lui, il a ses genres de pensée. Il est fou ou quoi. J’lui rappelle automatiquement.

Pendista : C’est quoi ce message à la conne. Si je ne t’avais pas répondu, c’est parce que j’parlais avec mes parents. J’voulais régler l’incident d’hier. Et stp, ne me parle plus d’ethnie ou de quoi que ce soit.

Malaw : J’sais de quoi j’parle. La réaction de tes parents d’hier prouve qu’ils ne sont pour notre relation. Je ne suis pas bête et ce n’est pas la première fois que j’ai affaire à ses genres de situation. Je ne veux pas non plus créer des problèmes dans une famille qui vivait en parfaite harmonie avant ma venue. J’préfère qu’on en reste là.

Pendista : Tu es fou. Tu veux m’abandonner sans même avoir commencé. Malaw je t’aime et je te prouverai que cet amour est plus fort que ses préjugés. J’ai besoin de toi, je ne veux pas regretter ma rébellion. Je me battrai pour mon bonheur et ce bonheur c’est toi. Tu n’as pas le droit de me faire ça.

Malaw : C’est un combat perdu d’avance. Tu n’as pas les épaules assez larges pour te battre. C’est un grand combat et j’sais de quoi j’parle. Tu n’es pas un révolutionnaire. Tu risques de te casser les dents. Nous ne pouvons pas nous battre contre nos parents.

Pendista : Tu es vraiment nul. Comment tu oses me tourner le dos sans même me donner le temps de te prouver que cet amour est plus fort que tout.

Malaw : Je ne te quitte pas parce que j’fuis, c’est que je ne veux pas te voir souffrir. Tu es si douce et sentimentale. Déjà, tu es dans tous tes états et ce n’est que le début. Imagine que les tantes, tontons etc s’y mêlent qu’est-ce que ça va donner. Tu peux me croire, tu n’as encore rien vu. Ils parleront à tes oncles etc et ce sera beaucoup plus lourd. Si tu penses que tu pourras résister aussi, j’serai là à tes côtés. Parce que je t’aime et ce n’est pas un blague.

Pendista : Je te demande juste d’être à mes côtés, pour m’épauler dans mon combat. J’ai besoin de ton soutien. Je me bats pour toi.

Je ne pouvais pas continuer la discussion, j’avais les larmes qui coulaient. Je ne savais plus sur quel saint me vouait. J’voulais voir Rama au plus vite. Elle m’avait averti mais j’faisais trop confiance à mon père. J’croyais que pour rien est au monde, il réagirait de la sorte.

Pendista : Salut Rama, tu avais raison. Tu m’avais averti mais je n’avais pas cru.

Rama : De quoi tu me parles et pourquoi tu pleures ???

Pendista : Hier, j’avais invité Malaw pour le diner de présentation avec mes parents et quand ils ont su qu’il était un laobé, ils ont quitté la table sans piper mot. Aujourd’hui à leur réveil, ils m’ont ordonné de mettre fin à cette relation. Tu tiens combien il compte pour moi. Je ne vais pas abandonner, je me battrai pour lui. Il représente trop pour moi. L’histoire est trop belle pour terminer en queue de poisson. J’prendrai tous les risques nécessaires. J’suis prête à assumer tout ce qui se passera. Mais ce Malaw est pour moi. Je ne me vois pas terminer mes jours sans lui.

Rama : Je ne sais pas quoi te dire ma chérie. Je t’avais averti dès le début de la relation. C’est la réalité sénégalaise. Ce genre de débat existait, existe et il continuera à exister. Je ne sais pas quoi te dire, je t’avertis, ton combat ne sera pas facile. Honnêtement, je n’ai pas les mots. Si tu penses que tu pourras t’en sortir, donc bats-toi. Si tu n’es pas sure de toi, arrête cette relation pendant qu’il est temps. Pour être honnête avec toi, je ne pense pas que tu t’en sortiras gagnante même si je te le souhaite. Si j’étais toi, j’tournerai la page dès maintenant. Au fur et à mesure que tu y vas, la plaie sera beaucoup plus difficile à guérir. Malaw est au courant ???

Pendista : Oui. Il est au courant de tout. Lui aussi, m’a proposé de tourner la page, parce que c’est un combat perdu d’avance.

Rama : Le pauvre. Il a rencontré tant de problème de ce genre. Chérie ne te blesse pas. Abandonne pendant qu’il est temps, il comprendra que ce n’est pas de ta faute.

Pendista : Jamais je ne renoncerai à mon bonheur. Depuis qu’il est là rien à changer certes, mais tout est différent. Laisser-moi dans mon rêve.

Rama : S’il ne s’agissait que de moi, tu seras à lui éternellement. Vous comptez trop pour moi. Mais j’dois accepter les choses telles qu’elles sont. J’vois que tu n’es pas prête à jeter l’éponge donc courage. Une chose est sure, je ne te tournerai jamais le dos.

Pendista : Merci.

J’suis restée enfermer le reste de la journée dans ma chambre sans voir personne. Ma sœur est venue me retrouver dans a chambre pour me remonter le moral.

Ma sœur : Si je te dis que j’ressens ce que tu ressens actuellement, j’mens parce que je n’ai jamais vécu ça. Rien qu’en l’imaginant, j’ai le cœur lourd. Tout ce que j’peux te dire et que j’suis avec toi de tout cœur. Je ne veux pas te voir dans cet état. Ils reviendront à la raison mais pour le moment n’empire pas les choses. Prends un peu de recul et laisse l’orage passé. Tu n’as rien avalé depuis ce matin, stp mange quelque chose.

Pendista : Non je n’ai pas faim et merci pour ton soutien. Stp, j’veux être seule.

Ma sœur : D’accord, je te laisse seule. Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais signe.

Elle sort de ma chambre. Les paroles de ma sœur ont été pleines de sagesse. Nous étions une famille soudée mais cet épisode risque de tout gâcher à jamais. J’reste dans ma position. Je n’abandonnerai jamais, d’ailleurs, c’était les conseils de papa. Même si le monde te tourne le dos, n’abandonne jamais. C’est ce que j’vais faire. On se capte

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