02
Émilie
Excitée, je sortis hâtivement du véhicule avec mon père sous les regards indiscrets qui nous dévisagèrent et nous entrâmes dans l'immeuble.
- Soyez le bienvenu, monsieur MORETTI, lança la cheffe cuisinière avec un accueil chaleureux.
- Merci Rita, répondit mon père alors que nous prenons siège dans un coin de la salle.
Quelques instants après, un jeune serveur vint avec deux plats qu'il déposa sur la table.
- Merci, dis-je d'un ton jovial. '' Mais Papa, on n'a même pas eu le menu, comment peuvent-ils nous servir juste comme ça ?'' demandai-je
- Ne dramatise pas trop ma chérie. Si Rita nous a servi ce plat, c'est tout simplement parce que c'est mon menu préféré. Je mange ce repas à chaque fois que je viens ici.
- Je comprends mieux, répondis-je en attaquant aussitôt mon plat d’ajiaco.
Mi- soupe, mi- ragout de poulet et de pommes de terre, l’ajiaco est le plat typique de la capitale colombienne, Bogota.
- Alors, comment trouves-tu le plat de Rita ? questionna mon père au bout de quelques minutes.
- J’avoue que c’est très délicieux papa.
- Je te l’avais dit.
- Ouais. Bon, papa, je dois me rendre à une exposition d’art demain. J’y vais avec Sarah et pour une fois, je voudrais vraiment m’amuser et librement.
- Bien sûr ma chérie. Rien ne t’empêche de bien t’amuser, répondit-il.
- Si, tes gardes du corps.
- Il est hors de question que tu sortes sans protection, rétorqua-t-il en me fixant sévèrement.
- Mais papa….
- Emilie, c’est non.
- Mais pourquoi faut-il que tu sois toujours aussi rabat-joie ? lançai-je avec frustration.
- Tout ce que je fais ma chérie, c’est…
- « C’est pour ton bien », terminai-je. C’est toujours la même chanson. Bon bref, je suis rassasiée, puis-je rentrer à la maison maintenant ?
- Brad va te raccompagner. J’essayerai de vite rentrer ce soir, affirma-t-il.
Sans un mot de plus, je me levai hâtivement de la chaise et me dirigeai automatiquement vers la sortie. J’étais fachée mais au fond je savais également que cela ne fera pas changer l’avis de mon père.
Toute ma vie, je serai accompagnée par un garde du corps qui informera mon cher papounet de tous mes faits et gestes. Mon Dieu, mais qu’est-ce que c’est chiant !
- Qu’attends-tu, toi ? on y va, lançai-je avec colère à l’endroit de Brad qui se hâta d’ouvrir la portière de la voiture.
Je m’introduisis dans la voiture qui s’éloigna du prestigieux restaurant de Rita laissant derrière, la saveur de ce délicieux plat que j’avais abandonné quelques minutes plus tôt par colère.
En un rien de temps, le véhicule pénétra l’enceinte de la demeure MORETTI. Ma maison était semblable à un véritable palais. Un gardien, un majordome, des servantes, bref, tout ce qu’on pouvait trouver d’important dans un palais.
La maison était un véritable chef d’œuvre architectural avec une décoration hors du commun, des portraits longeant le long des murs et des lumières vives étincelantes.
Dans l’arrière-cour se trouvait un magnifique jardin avec plusieurs variétés de fleurs odorantes et une piscine dans laquelle je trouvais du plaisir à nager. Oui, j’adorais la natation. Cela me permettais la plupart du temps, à m’évader, à oublier ma vie de princesse surprotégée.
Comme d’habitude après mon arrivée, je sirotai un jus de citron frais puis j’enfilai mon maillot de bain ultra sexy.
Je me rendis dans l’arrière-cour et me jetai dans l’eau sans plus attendre. Je savourai la fraîcheur de l’eau puis en ressortit au bout d’une quinzaine de minutes. J’aperçu au même moment, Brad se dirigeant vers moi.
- Mademoiselle MORETTI, votre père demande à vous parler, dit-il en me tendant son téléphone.
- Je ne veux pas lui parler, rétorquai-je brusquement.
Brad renvoya le téléphone à son oreille et raccrocha quelques secondes après. Il se mit à me dévisager ardemment. Mais pourquoi me fixe-t-il autant ? ah, mais bien sûr, j’étais en bikini.
- Hé, pourquoi me dévisages-tu de la sorte ? questionnai-je en claquant des doigts pour le ramener à la réalité.
- Euh, je suis désolé, balbutia-t-il.
Il me contemplait avec un regard envieux et cela m’enrageais. Mais puisque j’ai le don de me foutre de l’envie ou de l’avis des hommes, je repris tout d’un coup mon air de séductrice.
Je passai une main dans mes cheveux et fis quelques pas vers lui alors qu’il semblait concentré sur mes rondeurs.
- Dis moi Brad, est-ce que je te plais ? demandai-je en attrapant sa cravate.
- Mademoiselle, votre père m’a chargé de vous dire que….
- Réponds à ma question Brad, rétorquai-je presque en hurlant.
- Tous les hommes rêvent de vous avoir, mademoiselle
- Tous les hommes ? répétai-je en rigolant. Et toi Brad, est-ce que tu me veux aussi ?
- Je, euh, bégailla-t-il.
J’éclatai soudainement de rire en le regardant.
- Oh mon Dieu Brad, si tu pouvais voir ta tête en ce moment, tu es tout rouge, dis-je en ricanant.
Il resta figé sans savoir quoi avancer comme argument pour se défendre. Je pris du plaisir à me moquer de lui un moment puis je repris tout d’un coup mon air sérieux et lui lançai sévèrement :
« Ecoute-moi très bien petit pervers, si tu oses encore me dévisager de la sorte, je dirai à mon père que tu me harcèles et je m’assurerai que tu sois renvoyé, est-ce clair ? » tonnai-je en agrippant sa cravate
- Oui mademoiselle.
- Bien.
Je lâchai enfin sa cravate et me dirigeai vers l’intérieur de la maison. Je rejoignis ma chambre et me nettoyai le corps. Le soleil disparaissait déjà, laissant place à la nuit.
J’enroulai mon peignoir et me jetai sur mon lit en prenant au passage mon téléphone. Je vis un message de Sarah dans lequel elle demandait mon avis sur son nouveau petit ami, Gim.
Personnellement, je le trouve un peu ringard et facile à manipuler. Le genre de mec qui pourrait tout pardonner à sa copine par amour.
Bref, il est tout sauf mon genre de mec. Mais d’ailleurs, c’est quoi mon genre de mec à moi ? honnêtement je ne saurai répondre avec certitude mais je suis sûr de détester les fils à papa.
Bref, je dois répondre à Sarah alors j’attaquai mon clavier et répondit : « Il n’est pas mal. Espérons qu’il réponde à tes attentes. »