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romantique

vrai amour

princesse

les contraires s'attirent

relation douteuse

fantasia

amour après mariage

intimité

‪20 Décembre 15h45,‬
  
-Cliente : Dommage y'a pas ma taille.
  
-Moi : Je peux vous la commander, elle sera disponible la semaine prochaine.
  
-C : Mouais. Autant acheter sur internet alors, ça revient au même.
  
Je soupire.
  
-C : Bon, commandez alors. Taille 38.
  
-Moi : Ok.
  
Je vais à la caisse pour passer la commande sur mon ordi, et dis au revoir à ma dernière cliente..
  
-.. : Dua !
  
-Moi : Efendim Iknur abla* ? (Oui Iknur?)
  
*Abla= signe de politesse qui signifie grande-soeur. Qu'elle soit ta sœur ou pas, si la personne est plus que toi, on dit « abla » par respect.
  
-I : Je dois rentrer plus tôt que prévu, j'dois chercher mon fils ‪à 16h‬ et l'emmener après chez son dentiste. Tu peux fermer la boutique stp ?
  
-Moi : Euh..
  
-I : Je sais c'est la première fois que j'te le demande, mais là j'ai vraiment pas le choix. Babangile ben haber ederim istersen. (Je préviens tes parents si tu veux.)
  
-Moi : Yok tamam, ben ararim onlari. (Non c'est bon, je peux les appeler.)
  
-I : Tamam ozaman, Allah razi olsun ! (Ok alors, que Dieu te bénisse!)
  
Je lui souris et elle se prépare pour sortir. J'arrive jamais refuser quelqu'un, c'est mon plus grand défaut. Pour info, Iknur abla c'est ma chef, elle est responsable de la boutique. On est obligé de fermer le magasin ‪à 19h‬, parce que ‪vers 18h30‬ le livreur ramène nos commandes chaque jour.
  
Je suis un peu nerveuse, d'habitude je termine ‪à 16h‬ mais là je dois carrément fermer la boutique, soit ‪à 19h‬. C'est pas que c'est tard, mais en hiver à cette heure-ci il fait nuit et moi je crains toujours la nuit. J'aime pas être dans les rues en fait, j'suis pas bien au fond de moi.
  
Sans attendre, j'prends mon portable pour appeler ma mère.
  
-M : Kizim ? (Ma fille?)
  
-Moi : Anne, n'apiyorsunuz ? (Maman, vous faîtes quoi?)
  
-M : Rien, j'pense au menu de ce soir avec ta grand-mère. Et toi, t'es sortie ?
  
-Moi : Non. Maman, Ilknur abla a dû sortir plus tôt et c'est moi qui doit fermer la boutique. Jt'ai appelé pour te prévenir que je vais rentrer un peu tard ce soir.
  
-M : Hmm, neyse tek bir gün için. Eve gelirken dikkat et tamam mi ? (Hmm, c'est juste pour un jour. Fais attention quand tu rentres, ok?)
  
-Moi : Tamam, merak etme sen. Öptüm ! (Dac, tkt pas. Bisous!)
  
Je raccroche et range un peu la boutique. Mon père et mon frère travaillent, sinon ils pouvaient venir m'accompagner vu que je n'aime pas être seule dans les rues le soir, mais c'est pas la peine. C'est pas comme si il va m'arriver quelque chose..
  
Après le passage de deux clientes, je remarque que j'ai reçu un message de Kadir, mon fiancé.
  
« Bien ta journée ? »
  
Je lui réponds aussitôt.
  
-Moi : Oui ça va, comme tous les jours hein. Sauf que je vais sortir à 19h aujourd'hui. Et toi ?
  
-K : Ça va, c'est pas trop tard. Prends le bus tranquille. Moi ça va, j'viens de rentrer.
  
-Moi : Cool alors.
  
-K : Ouais, bref vas-y j'vais manger et jouer à la play après. On se capte plus tard.
  
J'réponds pas. Que répondre à un mec non attentionné ? Vous allez dire « comment ça se fait que t'es fiancée alors ? ». Bah c'est simple, sa mère m'avait vu à un mariage et elle a contacté ma mère. Mes parents ne voulaient pas, mais en voyant le mec j'ai voulu. C'est la Xème famille qui demande ma main, mais c'est la première fois que j'ai voulu essayer. Du coup on a commencé à se parler, à se connaître.. et on s'entendait bien. Puis on a décidé de se fiancer il y a un mois. Mais depuis quelques temps, j'ai l'impression qu'il se lâche un peu.
  
-Moi : Bref, c'est pas le moment de penser à n'importe quoi.
  
Le temps passe et l'heure de la fermeture arrive enfin. Je prends le bus, descends à mon arrêt et commence à marcher. Malheureusement le plus proche arrêt est à 20 minutes à pied de chez moi, c'est vraiment pas pratique de marcher dans le froid dans un coin perdu. Oui parce que j'habite un peu loin de la ville de Grenoble.
  
Je marche dans la rue tranquille, jusqu'à que j'aperçois trois hommes assis sur les escaliers. Je baisse direct ma tête, et accélère mes pas en lisant Ayet-el Kürsi (sourate Ayat Al Kursi) dans ma tête.
  
-H1 : Mais qui voilà ? Mdrrr
  
-H2 : Une voilée mdrrr.
  
Je fais pas attention à ces alcooliques, et continue mon chemin.
  
-H1 : Attends miss, on va pas te manger !


-H2 : Pourquoi tu mens ? Mdrr -H3 : Laissez-la tranquille, c'est pas une meuf pour nous. -H1 : Parce qu'elle a le voile ? Et alors ? Une femme reste une femme. Je commence limite à courir mais ils bloquent mon chemin. -H1 : T'es pressée ? Ça tombe bien, nous aussi. -H2 : Elle a de beaux yeux en plus. -Moi : Laissez-moi tranquille ! J'voulais m'éloigner d'eux, mais l'homme1 me tient par le bras. -Moi : Lâche-moi ! -H1 : Allez, on va juste s'amuser un peu. -Moi : Mais allez vous faire f.. Je reçois une gifle, et l'homme2 me tient aussi en fermant ma bouche. J'essaye de me débattre, de leur donner des coups, mais j'arrive pas. -H3 : Vous êtes fous ! Ça sera sans moi cette fois-ci ! Et il part pour me laisser entre les mains de ces deux hommes. Ils m'emmènent dans un local d'un immeuble de force, malgré mes débats, mes pleurs, mes cris avec la bouche fermée, ma force reste insuffisante face à eux. -H2 : Eh ! Tu sens une odeur bizarre ? -H1 : Ouais, je sens qu'on va bien s'amuser. En plus, une voilée.. ça sera notre première expérience mdrrr. Mes larmes coulent sans arrêt, j'arrête pas d'invoquer à Allah pour qu'il me sauve de ces maudits hommes. -H2 : Non mais, il fait chaud d'un coup. -H1 : On est chaud, c'est normal sale con ! Jette-la maintenant, j'commence en premier. Et il me jette par terre pour le début de mon cauchemar.. ** Présentation : Je m'appelle Dua, Doua en arabe, qui signifie invocations/prière de demande, j'ai 24 ans et je suis d'origine turque (Kayseri). Je travaille dans un magasin de vêtements pour femme. Après mon Bac STMG j'ai préféré arrêter les études, ça fait maintenant 5 ans que je travaille dans cette boutique, avec ma chef Iknur abla (se prononce Iknour). Depuis petite, j'ai toujours voulu bosser avec mon voile, et el hamdulillah c'est le cas aujourd'hui. Le plus important c'est qu'on aime ce qu'on fait, et qu'on se sente à l'aise. Mon père, Faruk, est artisan, et mon grand frère, Muhammed, 26 ans, travaille avec lui en tant que maçon. Puis il y a ma mère, Songül, qui reste à la maison. Ma famille je l'aime plus que tout, et surtout mon grand frère ! Il est toujours là quand il le faut, c'est mon deuxième pillier après mon père. (Faruk se prononce Farouk, et Songül se prononce Sonegul) Et pour les autres personnages, y compris Kadir, ça sera dans les prochaines suites.

Deux coeurs brisés

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