CHAPITRE 05
Brad court vers nous pour prendre ma défense... Mieux vaut tard que jamais parce que je commençais à en avoir marre de rester au sol. Brad met directement son poing à la figure de Jack et l'envoie par terre, Leon s'enfuit en courant alors qu'une bagarre avait éclaté entre Jack et Brad. Facilement monsieur Cabas avait le dessus mais Jack parvient à se dégager avant de fuir également.
Je vous assure que Brad n'est pas le nouveau Franck Martin alias " le transporter", il n'est absolument pas doué au combat corps à corps... Non c'était prévu que Jack et Léon laissent Brad prendre le dessus, une façon pour moi de nourrir son ego et de le mettre plus facilement dans ma poche.
Brad revient vers moi quelques instants plus tard et m'aide à me révéler:
-Vous allez bien mademoiselle ? Demande-t-il en ramassant mon sac
-Oh' si vous n'étiez pas arrivé, je ne sais pas ce que j'aurais fait... Merci ! Dis-je
-Regarde moi ce qu'ils vous ont fait, vous êtes taché. Dit-il en m'aidant à m'essuyer
Je glisse mes cheveux derrière mes oreilles avant de le regarder dans les yeux. Il me sourit en essuyant du bout des doigts ma joue:
-Vous êtes mon sauveur. Dis-je
-Non je suis sûr que n'importe qui aurait agi de la même façon mais je suis heureux d'avoir pu aider une jolie brune comme vous. Dit-il
-Veronica... Dans d'autres circonstances je vous aurais dit que je suis enchantée de faire votre connaissance.
-On pourrait toujours améliorer les circonstances. Affirme-t-il en me jetant un regard qui se voulait séducteur. Mais qui me laissait totalement indifférente.
Mon plan avait parfaitement bien fonctionné, il fallait qu'il se voie en tant que Sauveur pour que je puisse mieux le manipuler plus tard. C'est juste un pion sur mon échiquier.
-Je suis désolée mais je dois y aller, puis-je connaître votre prénom .
-Brad Cabas, moi je suis totalement enchanté de vous rencontrer.
Il ne fallait pas qu'il me ramène chez moi, je savais qu'à ce rythme il allait me proposer de me ramener chez moi... ah ces hommes, tellement prévisibles et manipulables !
-Je vais devoir y aller ! Dis-je en glissant ma main nerveusement sur mon front
-Vous ne voulez pas que je vous aide à rentrer chez vous, ça ne me dérange pas de passer du sauveur au conducteur. Dit-il en me montrant sa voiture dernier cri
-Vous pouvez être un psychopathe aussi non... Passer du sauveur au psychopathe.
-Oh' touché, vous avez deviné aussi facilement mes pensées Dit-il en m'ouvrant la porte de sa voiture
Je souris faussement avant d'y pénétrer, je ne voulais pas qu'il me ramène chez moi mais je devais laisser mon portefeuille dans sa voiture pour qu'il me retrouve. Il démarre et je lui demande de me déposer devant un restaurant que j'ai choisi au hasard. Quelques minutes plus tard il me dépose sur la place de Melville mais en sortant, j'ai faits exprès de laisser tomber mon portefeuille de sa voiture.
J'attends qu'il disparaisse dans la circulation avant de grimper dans le premier taxi que je trouvais. Il m'a fallu près d'une heure pour arriver chez moi à cause de la circulation chaotique de la ville en début d'après-midi.
Lorsque j'arrive chez moi, je retrouve John installer dans mon canapé, il avait certes le double des clés mais c'était bizarre de le retrouver dans mon salon:
-Je t'ai dit ce soir pas cette après-midi John! Soupirais-je en déposant mon sac sur la table
-J'ai une réunion de dernière minutes ce soir, je t'ai pris à manger. Réplique t-il en me montrant les paquets sur le bar
-Merci, tout s'est bien passé, plus qu'une question de temps pour que Brad débarque ici donc tu ne devrais pas rester.
-C'est un abruti finit Brad n'est-ce pas . Demande John en riant
-Hm doublée d'un séducteur bas de gamme... Par compte il est trop potable pour être le fils de Célia, je ne sais pas comment cette folle a fait ! Affirmais-je
-Veronica arrête de faire la mauvaise et vient que je te raconte ce que j'ai découverts sur Carmen. Dit-il en souriant
-Alors je suis toute ouï John.
-La vieille dame travaillait pour Célia il y a quinze ans, l'employée exemplaire des Cabas et même confidente de Célia. Débute John
-Je n'y crois pas, je savais qu'elle cachait quelque chose cette vieille, on ne peut définitivement pas avoir confiance en elle.
-Il faut qu'on garde un œil sur Carmen. Rajoute John
-Mais bien sûr qu'il faut surveiller de près cette vieille femme en plein processus de fin de ménopause. Si dans le passé elle était si proche des cabas peut-être qu'elle l'est encore aujourd'hui.
-Je contrôle la situation Vero'. Rétorque John
-Ça ne me rassure pas John, je veux savoir ce qu'elle cache, je t'assure que je ne vais pas rester dans l'ignorance longtemps.
-J'ai déjà mis des hommes devant chez elle, rien ne va nous échapper. Réplique t-il
-John je veux connaître ses moindres faits et gestes, ce qu'elle mange et à quelle heure, comment elle s'habille, ce qu'elle donne à manger à ses chats de merde, bref ... Tout, je veux tout savoir. Rajoutais-je hors de moi
-Calme toi Veronica et arrête de hausser la voix
-Toi ne me demande pas... Ne me demande surtout pas de me calmer !
-Ne me parle pas comme ça, et oui je t'ai dit de te calmer maintenant. Dit-il sévèrement
Je le regarde avant de commencer ma session de cent pas, je savais que si je n'arrêtais pas Carmen, elle allait tout dire à Célia. Tous mes plans tomberaient à l'eau, il faut que je débarrasse d'elle.
-Débarrasse-moi de Carmen, de toute façon ce ne serait pas une grande perte, elle est déjà vieille, on accélère juste sa mort. Dis-je sérieusement
-Non Veronica, non... Personne ne va tuer personne, tu laisses parler ta colère et ton impulsivité. Qu'est-ce que je t'ai appris, tu réfléchis ensuite tu agis. Rajoute John
-Si tu le fais pas je vais l'étrangler de mes propres mains. Dis-je toujours en colère
En fait juste l'idée que cette femme pouvait mettre un terme à ma vengeance me mettait hors de moi... Pas question que Carmen contrarie mes plans. Moi j'écrase sans état d'âme tous ceux qui se dressent sur mon chemin.
-Non tu ne vas étrangler personne, je ne te laisserai pas faire. Dit-il en me regardant dans les yeux
Je détourne le regard avant d'inspirer profondément et de respirer longuement. La sonnerie de la porte retentit, je me tourne vers la baie vitrée, lorsque j'aperçois Brad. Plutôt rapide cet imbécile.
-Je crois que je vais devoir jouer à l'idiote, va te cacher ! Dis-je à John avant de me diriger vers la porte.
Je prends une grande respiration, je me calme avant d'ouvrir. Je découvre Brad derrière la porte avec un sourire qui habitait son visage.
-Ouh je savais que vous étiez un psychopathe... Que faîtes-vous là et d'ailleurs comment vous m'avez retrouvé ? Demandais-je en faisant l'ignorante
-Vous m'avez involontairement aidé à vrai dire, je crois que votre subconscient voulait qu'on se voie. Dit-il en me montrant mon portefeuille
-Mon subconscient vraiment... Comment vous avez eu mon portefeuille.
-Je l'ai retrouvé dans ma voiture voisine. Dit-il
-Euh' pardon voisine, tu m'expliques . Demandais-je en fronçant les sourcils
-Alors j'ai retrouvé votre portefeuille dans ma voiture... D'ailleurs désolé j'ai dû l'ouvrir et c'est là j'ai découverts que vous vivez en face de chez moi. Explique-t-il
Je le regarde sans rien dire, je suis censée être surprise par tout ça... Mais quelle surprise ! Pendant quelques secondes rien en sort de ma bouche pour accentuer mon étonnement. Il se contente de me regarder attendant certainement une réaction de ma part.
-C'est une blague n'est pas .
-Non je vis dans la maison d'en face, c'est la villa familiale. Affirme-t-il
-Waouh c'est incroyable, le monde est petit on me l'a toujours dit mais aujourd'hui je le crois. Dis-je
-Hm moi je dirais que c'est le destin. Rajoute Brad
-Oh non, je ne crois pas au destin, c'est juste un concept qu'on a inventé pour que les gens qui vivent dans les malheurs arrivent à supporter leur vie.
-Veronica je suis sûr qu'on va bientôt se revoir, ça sera l'occasion pour moi de te... Puis-je vous tutoyer .
-Maintenant qu'on est voisin c'est normal le tutoiement.
-On aura donc l'occasion de se connaître. Dit Brad en partant à reculons
-Au revoir et merci pour tout.
Je le regarde partir avec de refermer la porte, il est complètement tombé dans ma supercherie, les choses se sont passés comme je le voulais. Ce que je ne comprends toujours pas c'est comment Célia a pu engendrer un homme de la beauté de Brad... Non pas que je m'intéresse à lui mais c'est qu'il est beau à regarder pour n'importe quelle personne, brun aux yeux clairs presque gris même avec un beau sourire et un regard brillant. Il est vrai que c'est plus agréable de séduire un homme qui est beau, pourquoi ne pas mêler l'utile à l'agréable ?
Je souris avant de renter à l'intérieur, j'étais satisfaite de la tournure des événements. Je me retrouve de nouveau seule avec John et ma mauvaise humeur de tout à l'heure laisse rapidement place à une totale satisfaction. J'avais mis en route ma vengeance... Terrible, sans pitié, destructrice et ravageuse, elle sera.
- J'ai toujours admiré ta capacité à mentir tout en regardant la personne droit dans les yeux. Intervient John
-J'ai eu un bon mentor... Dis-je en le regardant dans les yeux
-Veronica tu viens tout juste de poser la première pierre de ta vengeance et je vais te soutenir à chaque pas. Affirme John
-Aujourd'hui si je suis là c'est grâce à toi, si je ne t'avais pas rencontré, je serais soit morte d'une overdose ou en train de me droguer toute la journée. Ma vengeance c'est la seule me tient en vie et personne... Je dis bien personne, ne se mettra sur mon chemin. Dis-je fermement
Il demeure silencieux face à ma détermination, il ne pouvait pas dire grand-chose, il savait que mon désir de vengeance était plus fort que tout. Lorsque j'ai entamé ma cure en désintox, j'ai pu tenir en nourrissant ma vengeance. Si j'ai pu arrêter de me droguer aujourd'hui c'est parce que mon désir de détruire la famille de celle qui avait détruit ma vie est devenu une drogue. Et je consomme ce désir jour après jour.
Nous passons quelques heures à discuter de Carmen et ce qu'on devait faire pour la contrôler. C'est vrai que tout à l'heure ma réaction était démesurée mais je suis impulsive et lorsque les choses ne vont pas comme je veux, je deviens folle. Heureusement que John est là pour me canaliser.
Lorsque ce dernier décide de partir pour se rendre à sa réunion d'affaire, je l'accompagne jusqu'à sa voiture. J'ouvre la porte et je dépose mes talons sur une rose artificielle de couleur noire posée sur le seuil de la porte... Encore !
-John regarde encore une nouvelle rose ! Dis-je en le regardant
C'est quoi cette blague, une rose d'accord ça passe mais deux roses, là ça devient inquiétant.
-Oh' c'est inquiétant ! Dit John calmement
-Mais énerve-toi un peu, non mais tu te rends compte c'est la deuxième rose de cette couleur que je retrouve devant ma porte. Tu es calme John.
-Peut-être que c'est un jeu de mauvais goût. Soupire-t-il en ramassant la fleur
-Oh' non John la vraie question c'est qui s'amuse à jouer à ce mauvais jeu avec moi !