Chapitre 4 : La calomnie
A midi, Catherine et Anne retournent dans le bureau, après un simple déjeuner au restaurant.
Dès qu’elles entrent, les deux filles voient un bon nombre de leurs collègues rassemblés devant un ordinateur et parlant intensément de quelque chose.
— Oh mon dieu, c’est vraiment mon prince charmant ? Mais c’est un peu trop vulgaire, n’est-ce pas ?
— Je suis sûr que les deux étaient en train de baiser là !
— Valérian était trop imprudent pour se laisser photographier comme ça. Sa réputation sera probablement ruinée.
— Catherine, Anne, venez voir aussi. Il y a une grande nouvelle : « Le grand fils du Groupe des Jolivet emmène une fille de club à l’hôtel et en ressort trois heures plus tard. » Venez voir…
Un collègue fait un signe enthousiaste à Catherine et à Anne.
Elles sont stupéfaites, se regardent et font un pas en avant.
Parmi les nouvelles de Valérian en circulation sur Internet, il y avait des photos obscènes : des embrasses passionnées, des étreintes à la taille, et notamment certaines images désagréables à regarder.
Valérian est le jeune maître du Groupe des Jolivet. Il est toujours présenté comme un noble doux et élégant au public. Comme il a été salué comme un prince charmant par d’innombrables célébrités, il fait beaucoup de bruit sur Twitter et sur diverses plateformes en ligne.
— Bah, cette sale bête.
Anne jette un coup d’œil et réprimande avec mépris. Puis elle se retourne et tire Catherine vers elle en disant :
— Catherine, on y va, ne te salis pas les yeux.
Catherine la suivit jusqu’à son siège en silence. Elle a l’air extraordinairement mal à l’aise.
Elle vient de s’asseoir, quand elle reçoit un appel de Valérian.
Catherine hésite un instant et prend le téléphone. Avant qu’elle ne puisse parler, la voix furieuse de Valérian se fait déjà entendre :
— Catherine, je ne pensais vraiment pas que tu ferais quelque chose comme ça. C’est ta vengeance ? Tu te venges parce que j’étais avec ta sœur, donc tu l’as fait exprès.
Catherine est un peu perplexe face à cette réprimande :
— Je ne comprends pas ce que tu dis.
— Ne fais pas la comédie, Catherine. Rosa m’a tout raconté ! Tu étais au courant de ma relation avec elle, donc tu as annoncé la nouvelle, n’est-ce pas ? Catherine, même si je t’ai trompée, tu ne devais pas faire ça. Rosa est ta sœur, tu ne devais pas la traiter de fille de boîte de nuit. De plus, tu ne devais pas annoncer une telle nouvelle alors quand elle est déjà enceinte.
Valérian accuse Catherine en déception.
Le visage de Catherine est plein d’incrédulité. C’est en juin, mais elle a l’impression d’être tombée dans un trou de glace, se sentant glaciale de la tête aux pieds.
Quel ridicule !
C’est lui qui l’a trompée d’abord. Non seulement il ne s’est jamais excusé ni s’est expliqué, mais il l’a questionnée et réprimandée. Elle ne s’attendait pas à ça.
Cet homme est celui qu’elle a aimé pendant plus de dix ans…
Le cœur de Catherine est rempli de tristesse.
— Oui, je veux juste me venger de vous.
Le cœur de Catherine se serre violemment, mais son visage reste sans expression. Elle parle d’un ton froid :
— Valérian, est-ce que je t’ai fait le moindre mal pendant toutes ces années ? Comme tu m’as trahie avant tout, ma vengeance est bien justifiée, n’est-ce pas ?
— Je t’ai vraiment mal jugée. Je n’ai jamais imaginé que tu sois aussi vicieuse.
Le ton de Valérian est plein de déception.
— Je n’ai jamais imaginé que tu choisirais de sortir avec Rosa aussi.
Catherine rit avec moquerie :
— Valérian, si tu pensais que je n’étais pas assez bien pour toi, tu aurais pu me le dire plus tôt. Et je t’aurais laissé partir. Mais tu m’as humiliée de cette façon. Donc qui est le plus cruel ?
— Ça ne sert à rien d’en parler maintenant. Catherine, tu vas le regretter !
Valérian ne prend pas la peine de dire d’autres bêtises et raccroche tout simplement le téléphone.
Catherine regarde l’écran du téléphone et rit froidement.
Valérian, l’ami d’enfance qui a grandi avec elle, devient complètement une blague à ce moment-là. Et elle aussi devient une idiote dans cette relation.
— Catherine, tu ne devrais pas l’admettre. Tu n’as pas annoncé la nouvelle.
Anne a entendu toute la conversation et a vu Valérian calomnier Catherine. Elle était impatiente de dire un tas de gros mots.
Si Valérian était en face d’elle à cet instant, elle n’hésiterait pas à le tuer sur le champ immédiatement.
Mais maintenant, elle est plutôt inquiète que sa meilleure amie ait trop de chagrin et qu’elle s’effondre.
— Ça va aller. C’est bien comme ça. Je vais donc l’abandonner complètement.
Catherine prend une profonde inspiration et sourit légèrement à Anne.
Oui, même si elle est dans un état horrible, elle ne se laisse pas écraser par eux.
Valérian et Rosa, ils vont avoir ce qu’ils méritent !
— Ils sont de vraies brutes. Et cette nouvelle, apparue à ce moment-là, est une telle coïncidence. Choisir un moment comme celui-ci semble une tentative délibérée pour inciter Valérian à te calomnier.
Anne serre les dents, en colère pour sa meilleure amie.
Catherine est juste stupéfaite après avoir entendu cela. Après un moment de contemplation, elle se rend compte de tout.
— Peut-être tu as raison.
— Quoi ? Anne est également surprise. Elle vient de faire une remarque banale.
— Auparavant, Valérian pensait que je ne savais rien de sa liaison avec Rosa. Tout à coup, il est venu m’accuser sans ambages. C’est sûrement Rosa ! Elle voulait que Valérian me déteste et qu’il m’efface complètement de son esprit. Elle a réussi !
Catherine expose les faits avec amertume.
Anne est furieuse en les écoutant :
— Elle est si vile, si effrontée, et si sale ! Pour atteindre son but, cette femme est tout simplement sans scrupules. Elle a même sacrifié sa propre dignité ! Sans honte, vraiment sans honte ! Ah, ça me fait vraiment chier. Je vais tuer ces deux-là…
…
Le monde de Catherine est en train de basculer. A ce moment-là, dans le bureau du président du Groupe de Divertissement de Florès.
— M. Lefevre, voici le dossier que vous m’avez demandé de chercher concernant Madame.
Léo entre et pose une pile de documents sur le bureau de Stéphan.
— Ah bon ?
Stéphan détache son regard de son ordinateur, prend les documents et les feuillette.
Les documents sont riches en informations et en détails : la naissance de Catherine, son éducation, sa situation familiale, son histoire amoureuse, son travail et ses relations avec son entourage. Tout est clair et sans ambiguïté. Après avoir lu pendant un long moment, Stéphan pose les documents avec un froncement de sourcils et une lueur froide dans ses yeux profonds.
Le cœur de Léo bat la chamade, sentant clairement le mécontentement de Stéphan.
Visiblement, toutes les informations sur Catherine dans ce dossier mettent en colère ce patron insensible.
C’est la première fois que Léo voit Stéphan être si attentif à une femme. Alors il n’ose pas la négliger. Il reprend rapidement son compte-rendu :
— M. Lefevre, il y a encore une chose. C’est une nouvelle sur Valérian publiée par l’Entreprise Sherry à midi. J’ai déjà vérifié, la source de la photo est Rosa. Je pense que sa cible est Madame. De plus, le Groupe des Jolivet tient déjà une conférence de presse, je me demande si ce sera défavorable à Madame ?
Le visage de Stéphan change. Il plisse les yeux :
— Où est Madame maintenant ?
— Au travail. Répond Léo honnêtement.
Stéphan réfléchit un instant, puis se lève soudain de derrière son bureau et prend son manteau sur le cintre en ordonnant :
— Prépare la voiture. Par ailleurs, contacte le Directeur Général de l’Entreprise Sherry. Je veux lui parler de cet investissement de film dont il a parlé la dernière fois.
— Oui, M. Lefevre !
Léo hoche la tête et prend les ordres, se retournant immédiatement et se dirigeant vers la sortie.