2 - Le grand parc de Séoul

Aynia :

Ce matin, j'émerge très lentement. Ouvrir mes yeux, relève du défit. Je suis encore très fatiguée et courbaturée par ce voyage. Je m'étire dans le lit de l'hôtel. L'hôtel ?! Mais dès que mon esprit se remet l'endroit où je me trouve, l'euphorie me gagne à nouveau. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. De ce fait, je me lève d'un bond.

Hier soir, avant de nous coucher, Valy et moi-même, nous sommes mises d'accord pour commencer la visite de la ville par le Grand Parc. Le célèbre Parc de Séoul !! Celui où l'on peut voir la grande statue du tigre. Il fait plutôt chaud en ce mois de mai, je décide de mettre un short classique blanc avec un débardeur dentelle noir. C'est ma parfaite tenue de touriste. Il faut que je prenne un peu de couleur, car mon teint est pâle. Je suis restée des mois, enfermée pour écrire, je n'ai pas pu profiter du temps clément de la saison printanière.

Je rejoins Valy dans le hall de l'hôtel. Nous déjeunons, et après s'être préparées, nous commençons notre visite. Je ne peux m'empêcher de m'émerveiller devant l'architecture. Tout s'entasse dans ma tête parce que je vois trop de choses en même temps. Valy me tape sur l'épaule pour me taquiner lorsque notre route croise un beau coréen, et je lui souris. Je suis attirée par ce genre d'homme. Les hommes asiatiques ont un charme qui me séduit spontanément.

Nous continuons à avancer vers le parc, je dévore les vitrines des yeux. Je repère quelques petites affaires à réaliser plus tard. Je voudrais me ramener des tonnes de souvenirs, de documentations sur les étapes du pays. Je garde à l'esprit que ce voyage est aussi pour mon travail. Il y a beaucoup de petits objets décoratifs splendides faits maison qui ne servent à rien, mais que j'achèterais, juste parce qu'ils me plaisent.

J'admire la ville de Séoul. J'ignore pourquoi, j'aime ce pays. Mais cette attirance pour l'Asie date de mon enfance. Je suis parfaitement consciente que je réalise un rêve en ce moment. L'apparence des coréens et coréennes me séduit notamment leurs cheveux bruns fins, le nez légèrement évasé, et les yeux en amende. Oh ! La ! La ! Je fonds littéralement devant leur physique. Et il y en a de très beaux.

Nous passons devant une salle de concert, apparemment il y avait le groupe de chanteurs coréens TO8 que j'apprécie beaucoup, qui était dans ces lieux, hier soir. Je ressens une grande déception, je suis très fan de ce groupe, j'écoute leurs titres en boucle. J'avoue que le chanteur Kim So Don est sublime. Pour moi, il est le plus beau coréen que j'ai jamais vu. J'aime son style, son attitude. Il dégage un charme inouï. Il est fascinant, et les traits de son visage sont tellement fins qu'il est parfait. Non, mais là, je n'exagère pas quand je dis qu'il est sublime. Une véritable fan, quoi ! J'ai, moi aussi, mes coups de cœur. Tout cela pour expliquer que nous avons manqué de peu ce groupe et leur concert. Je suis abattue, car cela aurait été l'occasion de les voir en concert, la seule d'ailleurs, parce-qu'ils ne se produiront pas en France. Bon, voilà une petite note négative dans mon séjour. Je souffle de contrariété.

Nous continuons notre promenade en direction du parc. J'espère que ce petit regret ne va pas gâcher ma journée. Pourtant, moi, j'aurais bien aimé le voir en concert. Et là, je reste figée sur place. Devant moi, s'étend le grand parc. Il est exactement comme je me l'imaginais. A l'exception de la statue de tigre, elle est encore plus impressionnante. L'endroit est pris d'assaut par de nombreux touristes. J'imagine qu'il en est toujours ainsi parce que la renommée de ce parc est mondiale. Je n'aime pas trop la foule, alors j'incite Valy à commencer la visite en sens inverse. Surtout que nous entendons des cris de filles, de véritables hystériques. Honnêtement, elles sont effrayantes. Nous marchons le long des cages de tigre qui grondent en nous voyant. Un radieux sourire a pris place sur mes lèvres, et, il ne me quitte plus. Valy est ravie pour moi. Je prends des photos. Je fais des gros plans des tigres parce-qu'ils sont étonnamment magnifiques. Ce sont des animaux très bien entretenus. Ils nous regardent comme s'il nous voyaient comme un repas éventuels. Cette pensée m'amuse.

Nous marchons lentement, mes yeux sont occupés à observer la magnificence de ce parc. Tout ce côté est désert par rapport à l'autre, bonne aubaine pour réaliser de bons clichés. Il doit y avoir un spectacle ou une représentation de ce genre à l'entrée qui explique tout ce rassemblement de filles. Peut être un groupe ! Peut-être TO8 ! Je m'enflamme. Non ! Ce serait trop surréaliste ! Je secoue la tête pour chasser cette idée.

Nous avons tout loisir de profiter sans être dérangées. Je regarde Valy, elle est admirative tout comme moi. Elle me propose de faire un selfie ensemble. Nous sourions, et tac, c'est dans la boîte. Je pose mes mains sur mes hanches, mon regard s'élargit aux alentours, je profite de l'instant présent.

Je me tourne vers l'autre côté du parc, et c'est à ce moment que j'aperçois deux garçons qui essaient de fuir loin du regroupement et de la folie des cris. Ils parviennent à leur échapper, et se rapprochent de nous toujours en courant. Je tourne la tête vers Valy. Je lui souris, elle ne me regarde pas. Elle concentre son regard sur ces garçons. "Franchement ! Elle exagère !" Je songe en serrant mes lèvres.

Je veux continuer à prendre des photos de ce parc qui m'envoute de plus en plus. Je suis conquise par cette découverte. Et cela me va très bien, surtout que ces derniers temps je me suis usée à travailler très dur, jusque très tard le soir pour boucler mon programme d'écriture. J'ai signé avec une maison d'édition qui me demande au moins deux livres par an. C'est qu'il en faut de l'inspiration ! Pour se faire, j'ai passé des heures, enfermée dans mon bureau.

Maintenant, je suis dans mon pays préféré, et je suis bien décidée à en profiter. Et je vais commencer par tout photographier.

Je prépare mon appareil photo, et le positionne devant mon visage, lorsque je me fais bousculer. Je suis propulsée avec une telle violence que je suis déséquilibrée. La chute me semble se dérouler au ralentit, je la vois étape par étape. Puis, je fixe le sol goudronné du parc qui se rapproche rapidement de moi. Je n'ai pas le temps d'apercevoir leurs têtes que je suis déjà écroulée à terre, mon appareil photo explosé au sol. Je le fixe, il est détruit. Je reste quelques secondes ainsi, inerte en imaginant avec difficultés ce qu'il vient d'arriver. Je l'adorais, il était mon appareil porte bonheur, celui que je chérissais plus que tout parce que c'était un cadeau de mon père. Les larmes commencent à encombrer mes yeux. Je les ferme pour me maîtriser, et, pour ne pas hurler ma colère. Je souhaite penser que rien est arrivé et que mon appareil photo est encore opérationnel pour prendre de magnifiques photos. Une main s'impose devant mon visage. Je la saisis sans réfléchir..............................

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