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05. Bogdan...

— Ne dis pas n'importe quoi Bog, elle sera parfaite ! rétorqua un des hommes dans la pièce en s'approchant de moi. Exactement comme tu les aimes.

Il posa sa main sur ma joue et je reculai précipitamment. Kirra se mit instinctivement devant moi.

— Tu es craintive ? Ma petite... il ne fallait pas t'aventurer dans un monde comme celui-ci, dans ce cas. il murmura sa phrase avec un léger sourire en coin.

Je n'ai jamais voulu m'aventurer dans votre monde volontairement, pensai-je. J'ai été capturé contre mon gré !

Je grimaçai, répugnée par les yeux sombres du second homme qui n'hésitait pas à me détailler avec une lueur perverse. Il possédait le tatouage d'une sorte de boussole sur la nuque, avait des cheveux d'ébène et un regard aussi perçant que celui du prénommé Bogdan.

— Je peux la prendre pour toi si tu veux. répliqua un autre garçon beaucoup plus jeune.

— Je t'en fais cadeau de la maison.

— Bogdan arrête ça... dit cette fois une jeune femme blonde assise sur la chaise en cuire luxueuse. Elle, possédait cet air de femme fatale que je ne pourrais jamais avoir, ainsi que des yeux en amande et des lèvres pulpeuses. Ses traits exotiques me laissaient penser qu'elle avait peut-être des origines latines. Elle arborait le sourire forcé que j'avais l'habitude de montrer dans mon quotidien.

Ce « Bogdan » me fixa encore avec dégoût, prêt à exploser. Je compris alors que c'était lui le chef et qu'il ne me voulait pas. Les deux filles, y compris la blonde qui avait tantôt pris la parole chuchotèrent des choses que je ne pouvais pas entendre depuis ma position.

— DÉGAGEZ D'ICI ! cria Bogdan. ET ELLE AVEC !

Je sursautai violemment lorsqu'il hurla sa dernière phrase. Le plus âgé du groupe se leva en le voyant se diriger vers la porte, sûrement pour le retenir.

— Eto to, chto ona khotela by, chtoby ty sdelal. (c'est ce qu'elle aurait voulu que tu fasses.) dit à présent Lev.

Sa phrase arrêta le jeune homme dans son élan. Ce dernier tourna la tête pour le fusiller du regard, puis reporta son attention sur les membres de son groupe.

Ils n'avaient pas bougé, témoins silencieux de la scène. Perplexe, j'attendais une réponse de cet homme aux cheveux plaqué qui ne voulait absolument pas de moi.

— YA zapreshchayu tebe govorit' o ney ! (je t'interdis de parler d'elle !) il fusilla Lev du regard avant de passer son regard sur chaque personne dans la pièce. Et vous tous y compris !

Lev poussa un soupir avant de rétorquer simplement :

— Fais marcher nos affaires comme tu le faisais quand elle était là. Elles se portent très mal, et tu le sais.

— Pour ça, tu dois la mar-

— La ferme, Kirra ! le coupa sèchement Bogdan avant de se ruer rageusement vers la porte et de ne pas manquer de me bousculer avant de claquer fortement la porte, son parfum remplissant mes narines.

J'étais très mal à l'aise face à cette dispute dont j'étais la cause.

Le plus vielle homme et deux autres hommes suivirent Bogdan tandis que Lev, l'homme du bar fit un signe de tête au plus jeune, qui se leva pour venir m'empoigner le poignet. Il ne restait plus que moi, deux hommes et le reste du groupe.

J'étais gênée à cause de l'ambiance qui planait. À vrai dire, je détestais être au centre de l'attention. Je n'avais qu'une envie, à cet instant : creuser le sol et m'enterrer en attendant qu'ils trouvent une solution à leurs problèmes.

— Bien ! Je m'attendais à pire. dit Lev avant de légèrement pencher la tête vers le jeune homme qui me tenait.

La jeune femme du nom de Kirra, très jolie par ailleurs, m'adressa un signe de la main. Des boucles brunes tombaient en cascade sur ses épaules. Elle affichait un nez fin, un sourire et des yeux clairs chaleureux.

Le jeune homme me tira alors le bras, me faisant signe de le suivre. Je lançai un dernier regard vers la pièce avant de me décider à le suivre.

Il me traîna à travers la maison et nous nous retrouvâmes dans le même couloir, mais cette fois il ouvrit une autre porte qui nous mena directement vers un long couloir. Le couloir était immense, avec des portes verrouillées à chaque coin. Toutes les deux minutes, des coups de feu éclataient derrière les portes verrouillées. Je ne voulais pas savoir ce qui se cachait derrière ces portes.

— O-où allons-nous ? j'osai demander. Le jeune homme me jeta un coup d'œil avant de se décider à me répondre.

— Où tu vas résider.

J'ouvris la bouche pour dire quelque chose, mais aucun mot ne sortit de ma bouche. Résider ? Comptaient-ils me garder ici ? Bogdan ne voulait pas de moi alors pourquoi ne pouvaient-ils pas juste me laisser rentrer chez moi bordel ! Je ne savais même pas qui ils étaient et ce qu'ils faisaient.

Le garçon ouvrit ce qui me semblait être une porte métallique. À son tour, il sortit une carte de sa poche de couleur noir et la glissa sur une porte qui s'ouvrit. Il me poussa brutalement à l’intérieur de la pièce. Je perdis l'équilibre. Je n'eus pas le temps de me relever que je l'entendis verrouiller la porte. La pièce était éclairée par une petite fenêtre entrouverte, laissant l'air froid de l'hiver envahir la « chambre ». Il n'y avait qu'un vieux matelas par terre, sans oreiller ni couverture.

Je déglutis lorsque j'entendis des objets se fracasser en haut ainsi que des cris. Je sentis alors les larmes monter dans mes yeux... je savais que c'était ma vie maintenant.

Mieux valais faire de la vie de ces gens... un enfer.

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